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LE CATALOGUE D'EXPOSITION D'ART CONTEMPORAIN DANS LA DOCUMENTATION

DEUXIEME PARTIE

3. INDEXATION THEMATIQUE ET CATALOGUES D'EXPOSITIONS

3.1 LE CATALOGUE D'EXPOSITION D'ART CONTEMPORAIN DANS LA DOCUMENTATION

De manière aussi essentielle que le livre ou le périodique, le catalogue d'exposition est devenu, sous ses innombrables formes, un élément clef, sinon la clef de voûte, de l'information en art contemporain4. Il est parfois le seul témoignage documentaire de l'activité des artistes. Même sous son aspect le plus simple, celui du dépliant ou de l'opuscule, publiés à l'occasion d'expositions monographiques, il a souvent cet avantage sur l'article de périodique, outre qu'il véhicule consciemment, ou parfois malgré lui, "l'image du phénomène", de contenir des textes plus fournis, des curriculum vitae, des reproductions plus nombreuses et, bien que malheureusement ce ne soit plus systématique, la liste des œuvres exposées.

Comparé aux revues d'art et à la presse spécialisée, il offre un reflet quantitatif plus fidèle, parce que nombre de catalogues témoignent d'activités qui ne font pas l'objet d'articles dans ces médias. Mais il ne vient pas pour autant en premier dans l'ordre des traces

publiées. Quantitativement, cette place revient à

l'article de périodique (notices informatives, critiques, présentations et comptes-rendus d'expositions) émanant de la presse régionale et locale d'information générale.

On peut distinguer à l'intérieur des traces

documentaires imprimées accompagnant l'exposition : 1) les publications (articles, livres, catalogues, journaux) ; 2) les documents d'annonce (documents graphiques et imprimés : affiches, cartons d'invitation ou "bilboquets" ; et écrits : communiqués de presse) ; 3) les documents d'archives (courrier, dossiers, fiches, cartels, photos émis et reçus par les institutions, galeries, associations et personnes). Cette dernière catégorie fournit les traces

4 Rappelé dans les textes liminaires de Germain VIATTE, Catherine SCHMITT et Pierre ROSENBERG pour l'ouvrage de Francine DELAIGLE, Les catalogues d'exposition : guide de catalogage, Paris : Ed. du Centre Pompidou, 1991.

les plus nombreuses, mais ce ne sont pas des traces médiatiques. La deuxième ne répond pas aux critères de la publication, au sens éditorial, mais à ceux de la diffusion promotionnelle.

-Les articles de presse locale (quotidiens et

hebdomadaires), que nous avons inclus dans la première catégorie, en dehors de toute appréciation de contenu, témoignent souvent d'activités qui ne font pas l'objet de catalogues, à l'inverse de ce que nous avons dit des articles de la presse d'art, auxquels on peut ajouter les

rubriques spécialisées de la presse nationale

d'information générale. Ne serait-ce que pour retrouver les faits, les dates et les noms, la presse locale reste donc une source importante5.

Face au livre, le catalogue a le privilège de l'antériorité6; peu de livres monographiques, en effet, sont consacrés à des artistes vivants, même de renom, et moins encore à des artistes peu connus, alors que les uns et les autres font l'objet fréquemment de catalogues ponctuels ou rétrospectifs qui constituent autant de jalons pour comprendre leur parcours.

Cette réalité est parfaitement illustrée par

l'ambiguïté entre livre monographique et catalogue

5 Pour quantifier ce phénomène, nous avons relevé dans un dossier de presse sur la vie artistique locale, alimenté par un dépouillement des journaux locaux, quotidiens et hebdomadaires (Bibliothèque de l'Ecole des Beaux-Arts de Toulouse), le nombre d'expositions d'art contemporain dont les articles témoignent, en laissant de côté tout ce qui concerne les activités de loisirs et les regroupements d'amateurs. On peut simplement indiquer que pour une ville comme Toulouse, en 1994, il y a eu environ 90 manifestations (galeries, musées, associations...) relatées dans des articles (de la notice de quelques lignes au compte rendu), alors que nous avons dénombré 25 catalogues (dépliants, brochures et livres) publiés. Il se peut, cependant, que cette différence ne soit pas aussi grande pour Paris et la région parisienne car les articles de presse se font plus souvent l'écho d'expositions consacrées à des artistes connus ou à des "évènements", déjà accompagnés de leurs catalogues.

6 Quand ce "privilège" concerne les gros catalogues thématiques et monographiques, il est parfois ressenti par les éditeurs professionnels comme une concurrence déloyale des institutions publiques, lesquelles peuvent établir des prix de vente très bas par rapport au coût réel de fabrication, pratiquant une sorte de "dumping". Des formules de co-édition entre éditeurs privés et institutions sont venues atténuer ce phénomène.

rétrospectif dont les Editions du Centre Georges Pompidou ont joué dans leur collection "Contemporains"7, devenue

ultérieurement "Monographies"8. En regroupant des

catalogues d'expositions dont les contenus (essais, biographies, analyses, iconographie...) sont ceux des ouvrages de synthèse sur un artiste, elle mise, pour ainsi dire, sur deux tableaux : celui de la publication liée à une manifestation temporaire et celui de l'édition d'un ouvrage indépendant. Elle s'appuie en outre sur l'"effet collection", gage de constance et de sérieux, fixant une image de marque, que des galeries (Maeght, Berggruen et Cie9), ou des musées pionniers (Le Musée Sainte-Croix des Sables d'Olonne10) avaient déjà employé.

Mais, publiés ou non en collections, les catalogues ont acquis la réputation de donner plus vite, et souvent mieux que les livres, l'état de la question sur le travail d'un artiste, un mouvement, un thème, à partir, ou à propos d'une exposition11. Dans l'histoire récente, son statut de premier témoin a été fortement conditionné par la multiplication des expositions d'artistes vivants, dans les galeries privées et les institutions. Nathalie HEINICH12 rapporte que si le Musée d'art moderne de la

7 Une autre collection "Classiques du XXème siècle", part du même principe mais elle ne porte pas, en majorité, sur des artistes vivants.

8 Collection "Contemporains" commencée en 1982, sous un format d'album (dim. 27x23 cm.) puis continuée, en 1993, sous le titre "Monographies" avec un format plus trapu (dim. 21x17 cm.) se rapprochant toujours plus de l'aspect "moyen" d'un livre.

9 Exemple : la série de brochures de la Galerie BERGGRUEN (Paris), 48 publiées jusqu'en 1971, sur ERNST, KLEE, SOULAGES, SCHWITTERS, MIRÓ...etc.

10 "Les Cahiers de l'abbaye de Sainte-Croix", 77 titres publiés entre 1973 et 1995.

11 Exemple : Britannica : trente ans de sculpture, publié en coédition par La Différence, l'Association des conservateurs de Haute-Normandie et le Centre régional d'art contemporain Midi-Pyrénées, 1988, 271 p., collection "L'état des lieux", qui présente une synthèse approfondie sur la sculpture anglaise entre 1960 et 1987.

12 HEINICH, Nathalie, Exposition, in Encyclopaedia universalis, 1992, corpus, vol. 9, p. 190.

Ville de Paris a organisé, en moyenne, 5,8 expositions par an entre 1944 et 1976, le Musée national d'art moderne (Centre Georges Pompidou), à lui seul, organisa 43,8 expositions par an entre 1977 et 1985. Elle n'a pas

calculé la moyenne de l'ensemble des expositions

organisées par les principaux acteurs institutionnels et privés de l'art moderne et contemporain sur Paris durant ces périodes, mais on peut imaginer que ce chiffre, de même, aurait dénoté, pour reprendre ses termes, une "vertigineuse accélération".

Les catalogues, jusque sous la forme du livre, ont

donc confirmé leur importance. On ne peut en faire l'historique, mais on remarque qu'au cours des années 1960, le Musée d'art moderne de la ville de Paris et le Musée des arts décoratifs, jouèrent un rôle déterminant dans la création de catalogues de référence. Celui qui fut publié à l'occasion de la Rétrospective Jean Dubuffet, de 1960, en reste un fleuron13.

Ce catalogue insère significativement de la page 29 à la page 98 une partie intitulée Documentation où se succèdent une chronologie analytique, des documents photographiques, des textes de l'artiste, la liste des livres qu'il a illustrés, une liste complète des expositions, une bibliographie extrêmement fournie, onze planches en couleur et, idée pertinente pour saisir la matérialité accidentée de ses tableaux, trois planches en noir et blanc de détails rapprochés. Le reste du catalogue est tout aussi soigné, laissant une large part aux écrits, dont certains étaient inédits, de Dubuffet lui-même, qui occupent 70 pages, imprimés sur un papier de fort grammage en couleur. Il représente un équilibre rare entre la forme (petit format à l'italienne, aspect d'un gros carnet, strates successives de papier de qualités différentes), les données informatives (dates, lieux, évènements et

13 Rétrospective Jean Dubuffet : 1942-1960, catalogue d'exposition Paris, Musée des Arts Décoratifs, Palais du Louvre-Pavillon de Marsan. 1960-1961, préf. de Gaétan Picon ; réd. par François Mathey, Paris : Musée des Arts Décoratifs, 1960. 398 p.

notices d'œuvres clairement formulés), les documents iconographiques et les données analytiques (préface et textes de l'artiste). Nous osons à peine indiquer qu'il ne lui manque qu'un index (!).

Si l'amplification, en nombre et en qualité, de ce type d'ouvrages n'a cessé de progresser durant les trente dernières années, elle ne doit pas faire oublier la place du petit catalogue. A l'opposé, par l'aspect et la densité informative du catalogue de Jean DUBUFFET, celui de la rétrospective de Roger BISSIERE au Musée des Beaux-Arts de Bordeaux, en 1965, est, quant à lui, exemplaire de la forme courante du catalogue traditionnel14, répondant parfaitement au type du livret maniable, "classique" et modeste, consultable pendant la visite. Son contenu est ordonné selon les différentes parties attendues : avant- propos du conservateur, préface d'un écrivain-critique ami

de l'artiste, remerciements, notice biographique,

catalogue des œuvres par ordre numérique des pièces exposées, planches (dont une en couleur).

Les catalogues-livres15, dont la publication, est maintenant soutenue et structurée par des services éditoriaux publics ou para-publics (Réunion des Musées Nationaux ; Editions du Centre Georges Pompidou ; Paris- Musées ; Musées de Marseille...etc.), en collaboration parfois avec des éditeurs privés (Editions F. Hazan ; Editions A. Biro ; Editions Gallimard...etc.), sont les plus visibles, parce qu'ils empruntent les circuits de signalement et de diffusion traditionnels du livre. Mais ils ne représentent qu'une faible partie de ce qui existe. Les autres, ceux qui oscillent entre dépliant et petit

14 Bissière, catalogue d'exposition, Bordeaux, Musée des Beaux-Arts, 1965-1966, avt. prop. de Gilberte Martin-Mery ; préf. de Max-Pol Fouchet, Bordeaux : Musée des Beaux-Arts, 1965, XX-32p.-[12] p. de pl. Couv. ill. en coul. Format 21x16 cm.

15 "Les Allemands parlent […] de Katalogbuch quand il s'agit d'un livre créé à l'occasion d'une exposition pour l'accompagner en guise de 'catalogue'. Le Katalogbuch est d'ailleurs aussi destiné à la vente en librairie". Éditorial (non signé) de Catalogus, n° 1, automne 1988, 2ème de couv.

livre, forment la partie immergée d'une multitude d'imprimés transitant par des circuits parallèles, de la main à la main, par la poste, comme envois de presse, par des ventes sur place, ou grace à des relations directes entre lieux de vente spécialisés (librairies de musées, de galeries d'art ou de centres d'art) et producteurs

permanents, temporaires, occasionnels ou éphémères

(musées, galeries, centres d'art, associations, services culturels...etc.). L'abondance de titres, des conditions d'édition souvent précaires, de faibles tirages, des difficultés de diffusion, caractérisent ce secteur de l'imprimé dont les produits circulent, majoritairement, comme la "littérature grise", en dehors des systèmes de signalement communs et souvent sans ISBN. Mais ces traits spécifiques énoncés ont aussi leurs revers positifs. Ils deviennent alors des documents recherchés pour leur information rare, leurs tirages limités, leurs diffusion confidentielle, et parfois leur originalité matérielle16.

3.2 LE SIGNALEMENT BIBLIOGRAPHIQUE DES CATALOGUES

D'EXPOSITION D'ART CONTEMPORAIN.

Peu ou pas représentés dans les librairies générales et le circuit commercial habituel17, ils parviennent cependant, selon des proportions variables, dans les fonds

16 Voir les remarques de Jean-Marc POINSOT à propos des catalogues édités par les centres d'art, dans l'article "Edition", in : Les Centres d'art contemporain de A à Z, Paris : Association des Directeurs de Centres d'Art (DCA) : Flammarion 4, 1994, p. 140-143.

17 Une association, régie par la loi de 1901, ELB ("Entre Librairie et Bibliothèque") a été créée par un documentaliste, Jean-Pierre NOUET, en 1992, , à Grenoble, pour pallier les insuffisances des circuits de diffusion, mais son action, pour aussi courageuse soit-elle, ne permet pas d'inverser la tendance générale (Adresse : 1 bis, rue Barral, BP 3353, 38013 GRENOBLE CEDEX 1).

-Les centres de diffusion importants pour les catalogues "hors circuit" demeurent les librairies de centres d'art et de musées contemporains. Voir à ce sujet Les Centres d'art contemporains de A à Z, op cit., p. 209-210, auxquelles ont peut ajouter les librairies de galeries parisiennes telles que DURAND-DESSERT, FOURNIER, et dans une moindre mesure, toujours à Paris : ARTCURIAL et une librairie spécialisée, ART CATALOGUES.

documentaires spécialisés. Car, bien qu'ils demeurent relativement cachés au sein de la production imprimée globale, à cause notamment de leur manque de visibilité bibliographique, ils ont acquis une place importante dans ces fonds, grâce aux dons et aux échanges18. Le catalogue représentant une "monnaie d'échange" largement utilisée entre les établissements artistiques et culturels, ceux-ci ont pu constituer des sections entières à partir du principe de la contrepartie, tout en bénéficiant en plus, de la distribution gratuite de multiples institutions publiques et privées19. Grace, aussi, à la vigilance des

conservateurs de musée, des documentalistes et

bibliothécaires qui mettent en place de véritables systèmes de veille documentaire pour les acquérir (repérage des expositions, demandes directes aux artistes ou aux organisateurs, collecte sur place, recherches dans les bouquineries locales).

Il suffit de constater la faible proportion de titres enregistrés dans le Catalogue des livres disponibles (242 en 1995 ; 251 en 1996)20, par rapport à la masse réelle

18 Ceci est souligné dans la présentation du Service de documentation du Musée National d'Art Moderne (Paris) par Catherine SCHMITT : "Les catalogues d'expositions (65 000 vol.) constituent un ensemble particulièrement important, régulièrement complété par une politique d'échanges avec 150 musées du monde entier, par des achats et par de nombreux dons, notamment de célèbres galeries parisiennes. Documents éphémères et évolutifs (leur forme varie de la simple liste d'œuvres à l'ouvrage de référence), abondamment illustrés et de plus en plus difficiles à décrire, ils représentent pour l'art moderne le cœur des sources documentaires", dans Histoire des bibliothèques françaises. Vol.4 : Les Bibliothèques au 20ème siècle, p.564

19 Les carences bibliographiques et la pratique des échanges sont également notables aux Etats-Unis ; ce qui rend les fonds des bibliothèques de musées d'autant plus précieux d'après S.S. KEAVENEY : "Since museum publications are not well covered in the usual bibliographic sources, museum libraries with exchange programs are rich in materials not found in other types of fine arts libraries". Dans : Contemporary art documentation and fine arts libraries, op. cit., p.36

20 Interrogations, en juillet 1995 et en juin 1996, de la base de donnée Electre, dans le champ Titre. Ce chiffre comprend l'ensemble des catalogues encore disponibles, toutes périodes historiques et tous domaines confondus. L'interrogation croisant les champs Sujet : "Catalogue d'exposition" et Période : "20ème" donne 16 titres, en juin 1996 !.

existante, pour comprendre que les catalogues sont diffusés majoritairement de façon souterraine21. Jack ROBERTSON, de son côté, a pointé des manques importants

dans la couverture des principales bibliographies

spécialisées aux Etats-Unis22. Si cette situation peut réjouir des collectionneurs de pièces rares, elle pose des difficultés dans le champ professionnel, lequel tente, avec plus ou moins de succès, d'y remédier.

En réaction aux lacunes du signalement en Europe, Ernst GOLDSCHMIDT, fort de son expérience avec la revue

Quadrum23, a mis sur pied en 1983, dans la revue belge

21 Par comparaison, nous comptons 1053 catalogues d'expositions en langue française dans la Liste des ouvrages et catalogues disponibles de la Librairie de la Galerie Durant-Dessert (Paris), spécialisée dans la vente de catalogues, publiée en décembre 1994, et ce, uniquement pour l'art actuel. Or les catalogues que réunit et diffuse cette librairie ne sont pas des fiches, des dépliants ou de maigres opuscules (sans émettre de jugement quant aux contenus de ces catégories "formelles"), ils ont, dans leur immense majorité, la consistance de brochures et de livres, petits, moyens ou gros, en somme d'ouvrages qui pourraient se prêter à un signalement.

-Une enquête publiée dans Arts infos, Dossier : "Aides à l'édition",

n°44, juin 1988, avançait le pourcentage de 20 % des exemplaires diffusés par des distributeurs spécialisés pour les catalogues, alors que 90 % des exemplaires passent par des distributeurs pour les livres d'art contemporain. On comprend donc la difficulté pour les catalogues d'art contemporain à entrer dans le circuit des librairies traditionnelles.

22 ROBERTSON, Jack, The exhibition catalog as source of artists' primary documents, in I cataloghi delle espozizioni : atti del terzo convegno europeo delle Biblioteche d'Arte, IFLA, Firenze, 2-5 nov. 1988 / A cura di Giovanna Lazzi...[et al.], Fiesole (Firenze) : Casalini Libri, 1989, p. 239-265. La situation aux Etats-Unis n'est donc pas très différente en la matière.

-Nous avons, quant à nous, constaté dans un instrument bibliographique tel que The worldwide bibliography of art exhibition catalogues : 1963-1987, New-York : Kraus international : Worldwide books, 1992, 3 vol., pour des artistes tels que Mimmo PALADINO, Jaume PLENSA et Bernard PAGES, pourtant très exposés, au moins depuis 1980, un seul catalogue mentionné pour chacun d'entre eux.

23 Revue belge biannuelle éditée entre 1956 et 1966 C'est à partir du n°17, en 1965, que fut lancée la rubrique : "Sélection de catalogues d'exposition".

-Evelyne POMEY rappelle que la revue Les Arts Plastiques avait, dès 1947, inauguré une rubrique "Bibliographie internationale de catalogues d'exposition", dans : Bulletin bibliographique illustré de récents catalogues d'expositions d'art contemporain, in I cataloghi delle espozizioni : atti del terzo convegno europeo delle Biblioteche d'Arte, IFLA, Firenze, 2-5 nov. 1988 / A cura di Giovanna Lazzi...[et al.], Fiesole (Firenze) : Casalini Libri, 1989, p. 129.

Artefactum, une bibliographie de catalogues d'expositions

intitulée Catalogus. Cette "revue dans la revue", pour reprendre la formule de sa présentation24, visait à donner un large panorama critique et bibliographique de la production européenne du catalogue, dans le souci de rassembler à la fois une documentation unique sur ses contenus, son rôle, ses modes de fabrication et de diffusion, et de concevoir des notices efficaces, indiquant les repères nécessaires à la localisation des producteurs. Une formule qui ne put se poursuivre avec le départ de son fondateur25. Catalogus, nouvelle série, devint alors le supplément séparé d'une autre revue, Les

Cahiers du Musée national d'art moderne26, pour ensuite

devenir une publication autonome à partir du n°7, en 1990, toujours sous la direction de GOLDSCHMIDT. Mais après quelques temps, des difficultés financières ont ralenti le rythme de parution. Puis la revue cessa de paraître27 en 1994 avec le n° 24.

A travers les vicissitudes de Catalogus, on perçoit les difficultés à bâtir des instruments de références indépendants, destinés à un lectorat de professionnels, et

24 Catalogus, n°1, inclus dans Artefactum, n°1, déc.1982-janv.1983, p. 109-111. Les buts et le contenu sont définis dans ce n°1, p.109 (qui correspond en fait à une préfiguration du premier numéro véritable qui paraîtra lui dans le n°2 d'Artefactum en fév.-mars 1983 sur 40 pages) : "1) Exposer les divers problèmes que posent l'édition des catalogues d'expositions […], 2) Établir une large bibliographie européenne, illustrée et commentée de catalogues récents publiés dans le domaine de l'art contemporain, chaque numéro répertoriant quelques 200 catalogues. Ces deux sections principales se voient complétées : par une énumération de catalogues mineurs, voire de dépliants […] ; par des citations […] ; par des informations diverses".

25 Elle s'acheva avec la livraison incluse dans le n° 24, juin-août 1988, d'Artefactum.

26 Repris par l'Institut des Hautes Etudes en Arts Plastiques, Paris, (Association régie par la loi 1901), il fut édité par les Editions du Centre G. Pompidou. Catalogus fit partie de l'abonnement de cette revue de l'automne 1988 à l'hiver 1989 (6 numéros).

27 La situation s'est altérée en 1994. La mort de son fondateur, puis l'arrêt des subventions de la Ville de Paris pour le Centre National d'Histoire de l'Art Contemporain, en 1995, a privé définitivement cet outil, qui n'a pas d'équivalent, de ses moyens logistiques et éditoriaux. On ne sait, à cette heure, si sa parution pourra reprendre.

dont l'objet ne prédispose pas à une diffusion plus large. Sa valeur pour la recherche scientifique n'a pas suffi à lui donner une assise éditoriale stable. Le travail de repérage des catalogues est redevenu, sans lui, cette quête semi-aléatoire que Thomas LERSCH rappelle en ces termes : "une chasse aventureuse sous la pression

constante du temps"28 ; le signalement des répertoires