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La Grammaire française-catalane du directeur de l’école mutuelle

Côme Rouffia (1790-1874) : instituteur public, grammairien et poète catalan

1.2.1 La Grammaire française-catalane du directeur de l’école mutuelle

Alors que le peuple, mal scolarisé en français, fait du catalan un usage habituel, plusieurs personnalités de l’Instruction publique dans les Pyrénées-Orientales produisent des travaux d’érudition sur la langue maternelle. Ainsi, le 25 janvier 1834, l’hebdomadaire Le

Publicateur des Pyrénées-Orientales, tribune antigouvernementale de la vie culturelle,

annonce, en tête de la première page:

Pour paraître incessamment : Grammaire Française-Catalane, D’après celle de J. Baillot, par C. Rouffia, Directeur de l’École d’Enseignement Mutuel de Perpignan. Nous rendrons compte de cet ouvrage1 .

À cette date, Côme Rouffia vient d’être dessaisi de la formation des maîtres au bénéfice de l’école normale, dirigée par Louis Béguin (1811-1873). Le compte rendu annoncé ne paraîtra pas, ni l’ouvrage lui-même. Faut-il voir dans cette annonce la rebuffade du pédagogue méritant, blessé dans son amour-propre ? Cela est possible. En effet, en cette fin du mois de janvier 1834, le jeune Jean Mattes (1809-1891), trois ans à peine après être sorti du séminaire, et avoir dirigé l’école de la Miséricorde, obtient la place de maître-adjoint au directeur de

1 « J. Baillot » est sans aucun doute le grammairien catalan Josep Ballot (voir plus loin). L’ajout du i permet à un

lecteur alphabétisé en français de prononcer correctement le son palatal [λ]. Cet aménagement graphique de l’auteur révèle indirectement le profil du lecteur destinataire. Voir illustration 1.2.1.

l’école normale1. C’est un ancien élève de l’école mutuelle des enfants pauvres, Côme

Rouffia l’avait alors encouragé vers les classes de latinité2

.

Cette grammaire, aujourd’hui disparue, était restée inédite, en 1870, selon une lettre que Côme Rouffia adressa à la Société des Langues Romanes. Elle possédait une introduction intitulée « Dissertation sur l’origine de la langue catalane »3, et était complétée par un « nombreux [sic] recueil de mots »4. Il s’agirait donc, comme son exacte contemporaine, la

Grammaire cathalane de Joseph Tastu (1787-1849), terminée elle aussi en 1834, dont le

manuscrit est conservé à la Bibliothèque Mazarine de Paris, d’une des deux premières grammaires catalanes en français. Toutes deux relèvent de la Gramatica i apología de la

llengua cathalana, première grammaire catalane de référence, publiée à Barcelone en 1815,

par l’ecclésiastique et pédagogue Josep Pau Ballot i Torres (1747-1821)5

. Celui-ci y travailla pendant l’occupation napoléonienne de la Catalogne, alors que le catalan y était langue officielle (1808). Joseph Tastu6, roussillonnais installé à Paris, bien introduit dans le monde des lettres françaises et catalanes de Barcelone, correspondant du romaniste François Raynouard (1761-1836), n’était parvenu qu’à une traduction, avec quelques développements originaux, de l’œuvre de Ballot7. En l’absence d’éléments précis, on ne peut présumer du

niveau de la grammaire de Rouffia. Cependant, il est intéressant de relever que le tout premier mouvement d’érudition catalane qu’ait connu le Roussillon comprenait un membre de l’Instruction primaire.

Côme Rouffia se situait pourtant socialement, et idéologiquement semble-t-il, dans un monde bien différent de celui de François Jaubert de Passa (1785-1856)8. Cet aristocrate, propriétaire terrien, légitimiste et grand serviteur de la politique de l’État en Roussillon, par

1

« Galerie Roussillonnaise : M. Jean Mattes ». Journal des Pyrénées-Orientales illustré, [1897-1900], p. 168.

2 ROSSET Philippe (1985). « La création et les débuts de l’école normale de Perpignan (1834-1847) », p. 139-

164. In Le Roussillon dans la première moitié du XIXe siècle. Perpignan, Société Agricole Scientifique et

littéraire, XCIIIe volume, p. 142.

3 Lettre de Côme Rouffia au président de la Société des Langues Romanes, juillet 1870. MMP : MfMs 1641. 4 MORER Sauvaire (1875). « Notice sur M. Côme Rouffia », p. VII-XXI. In ROUFFIA Côme (1875). Éléments

d'agriculture, à l'usage des institutions d'instruction primaire et secondaire. Perpignan, Imprimerie de

l'Indépendant, p. XVIII.

5

Josep Pau Ballot publia aussi, à Barcelone, en 1820, chez Juan Francisco Piferrer : Plan de educación primaria,

doméstica y adaptable a las escuelas particulares.

6 Voir : BONET Gérard (1985). « Deux dynasties d’imprimeurs perpignanais : les ALZINE et les TASTU, ou un

demi-siècle de presse roussillonnaise (1800-1850) », p. 73-103. In Le Roussillon dans la première moitié du XIXe

siècle, Société Agricole Scientifique et Littéraire des Pyrénées-Orientales, 93e vol. et PAGÈS Amédée (1888). « Notices sur la vie et les travaux de Joseph Tastu », p. 57-76. In Revue des langues Romanes, vol. XXXII.

7

Voir : CREIXELL Lluís (1987). « Una gramàtica catalana manuscrita : la Grammaire cathalane de Josep Tastú », p. 529-544. In GRAU Marie, POISSON Olivier, éd. Études roussillonnaises offertes à Pierre Ponsich –

Estudis rossellonesos dedicats a en Pere Ponsich. Perpignan, Le Publicateur, p. 537.

8 Voir : SAQUER Jacques (2011). « Jaubert de Passa, François », p. 551-554. In BONET Gérard, dir. (2011).

delà les changements de régime, lança le mouvement d’érudition catalan en publiant, dès 1824, ses « Recherches historiques sur la langue catalane », dans les Mémoires et

dissertations sur les antiquités nationales et étrangères, publiées par la Société Royale des

Antiquaires de France1. En 1831, les mêmes « Recherches » furent reprises, dans les

Mélanges sur les langues, dialectes et patois de Charles Étienne Coquebert de Montbret

(1755-1831). Le volume incluait une collection des versions de la « Parabole de l’Enfant Prodigue », dont celle donnée par « M. Jaubert de Passa, conseiller de Préfecture à Perpignan »2. En 1834, Raymond Antoine Izern (1798- ?)3, un Roussillonnais installé à Paris, reprit, dans Mémoires et dissertations sur les antiquités nationales et étrangères4, sans en préciser l’auteur, la traduction « en catalan » de François Jaubert de Passa et y ajouta une version en « dialecte roussillonnais ».

Cette dernière publication suscita une réaction dans Le Publicateur, avec un article polémique, signé « R. », paru dans l’édition du 5 avril 1834, que l’on peut attribuer à Côme Rouffia5. Il critiquait, sans le nommer6, mais de façon juste et pointilleuse, la version catalane de François Jaubert de Passa, qui écrivait pourtant selon la tradition de la langue classique. Un an auparavant, dans les mêmes colonnes, François Jaubert de Passa avait lui-même pris en défaut d’hispanismes, Joseph Tastu7

; nous avons donc privilégié le passage suivant, dans lequel Côme Rouffia s’attache à la sémantique et aux barbarismes :

1 JAUBERT de PASSA, François (1824). « Recherches historiques sur la langue catalane », p.297-431. In

SOCIÉTE ROYALE DES ANTIQUAIRES DE FRANCE. Mémoires sur les langues dialectes et patois, tant de

la France que des autres pays : Tome sixième. Paris, Smith.

2

JAUBERT de PASSA, François (1831). « Recherches historiques sur la langue catalane », p. 297-431. In [COQUEBERT DE MONTBRET Eugène, LABOUDERIE Jean] (1831). Mélanges sur les langues, dialectes et

patois ; renfermant, entre autres, une collection de versions de la Parabole de l'enfant prodigue en cent idiomes ou patois différen, pres ue tous de France ; précédés d'un essai d’un travail sur la Géograp ie de la langue française. Paris, Almanach du commerce, Delaunay.

3 Né à Perpignan, Raymond-Antoine Izern, statisticien, est aussi l’auteur de : Statisti ue générale des Pyrénées-

Orientales. Paris, A. Ledoux, 1834 ; Projet de défensive et d'offensive du département des Pyrénées-Orientales.

Paris, chez l'auteur, 1823 ; Annuaire istori ue et administratif du département des Pyrénées-Orientales, pour

l'an 1825. Il collabora à Histoire naturelle des communes de la France et à La France littéraire (ci-après).Voir :

QUÉRARD J.-M. (1830). La France littéraire ou dictionnaire bibliographique des savants, historiens et gens de

lettres de la France : Tome quatrième. Paris, Firmin Didot Frères, p. 189-190 et ROYAUME DE BELGIQUE,

MINISTERE DE L’INTERIEUR (1851). Bulletin de la commission centrale de statistique : Tome IV. Bruxelles, Hayez, 1851, p. 288.

4

IZERN, Raymond Antoine (1834). « Parabole de l’enfant prodigue, traduite en catalan et en dialecte roussillonnais », p. 477-480. In SOCIÉTE ROYALE DES ANTIQUAIRES DE FRANCE. Mémoires et

dissertations sur les antiquités nationales et étrangères : Tome dixième. Paris, Jules Renouard Libraire.

5 La paternité de Côme Rouffia est supposée également par : FOXONET Francesc (2007). L’església i la

catalanitat a la Catalunya del Nord, segle XIX – primera part del segle XX. Perpignan, doctorat d’Études

catalanes dirigé par Ramon SALA, université de Perpignan-Via Domitia, p. 238.

6

Peut-être Côme Rouffia feignait-il de ne pas connaître l’auteur de la version catalane reproduite par Raymond Antoine Izern.

7 Voir la controverse entre François Jaubert de Passa et Joseph Tastu: Le Publicateur des Pyrénées-Orientales,

Une phrase de la parabole, dont le sens est : Il s’attacha au service d’un des habitans du pays, etc., se trouve ainsi traduite dans cette pièce : Se estacava á un ciudadano de aquel pais en sa heretat. Mais

estacar veut dire attacher à un pieu (estaca) et ne se prend jamais au figuré. Ciudadano de aquel pais

est du castillan tout pur ; on dirait en catalan : ciutadá de aquell pais… enviá á, et non en, sa heretat ; et cependant on ne parlerait pas encore selon le génie de la langue1.

L’autre côté de l’échiquier linguistique fut aussi brocardé, dans le même article, en particulier la graphie d’« amateur de patois ». La cible explicite en était Raymond Antoine Izern et sa version en « dialecte roussillonnais » :

Prenant pour dialecte roussillonnais, non l’idiome écrit ou parlé correctement dans son pays, mais le plus sot patois dont on puisse y faire usage ; ne connaissant ni principes de grammaire, ni la valeur des lettres et des mots qu’il emploie ou qu’il rejette, il s’exprime et orthographie de manière qu’on croirait sa version écrite par un Savoyard, sous la dictée d’un de nos paysans de St. Jacques ou de St. Matthieu, qui aurait même oublié le langage de son catéchisme, de ses prières, des prônes de sa paroisse et des cantiques vulgairement appelés Goigs. « Oun home (dit-il) tanye dous mignous ». […] Notre compatriote s’imagine sans doute que u en catalan se prononce comme en français ; en conséquence, pour distinguer son dialecte du catalan, il écrit toujours ou pour u et même pour o sourd2.

Ces critiques sur la phonologie, le lexique, la sémantique, la morphosyntaxe, les emprunts au castillan laissent augurer de la bonne tenue de la grammaire inédite de Côme Rouffia. Remarquons, en passant, que le débat sur la graphie du catalan en Roussillon, qui émaillera quasiment tout le XXe siècle, et qui prenait, croyait-on, sa source aux critiques des premières Catalanades d’Oun Tal (1887), orthographiées à la française, trouve ici, une antériorité d’un demi-siècle. Mais revenons à la fin de l’article attribué à Côme Rouffia. Nous y trouvons une ultime remarque relevant une faute de style dans la langue française de Raymond Antoine Izern :

Je respire : il ne me reste plus, pour achever l’autopsie du translateur, qu’à rapporter la phrase sentencieuse par laquelle il termine, dans un petit épilogue, ses petites observations sur les progrès de la langue française en Roussillon. Je copie textuellement. « Disons-le aussi ; si l’instruction primaire était plus répandue dans nos campagnes, l’étude et la pratique de la langue française feraient

davantage de progrès dans toutes les classes de citoyens. » C’est-à-dire que notre linguiste a tout l’air

1

« Parabole de l’enfant prodigue, traduite en catalan et en dialecte roussillonnais par M. Izern : Extrait des Mémoires de la Société des Antiquaire de France ». Le Publicateur des Pyrénées-Orientales, n°14, 5 avril 1834, p. 56. Voir annexe 1.2.1.

de ne savoir guère davantage de français, que de catalan ou de patois, et de ne pas réfléchir toujours à ce qu’il dit1.

Plus que de critiquer l’emploi de l’adverbe davantage2, nous pensons que le directeur de l’école mutuelle manifestait son irritation face à la critique d’une Instruction primaire au retard pourtant manifeste. Cela nous encourage à penser que ces dissensions linguistiques n’étaient peut-être que l’expression de divergences idéologiques, mêlées aux ressentiments entre personnes cultivées qui se disputaient les rares charges officielles3. Côme Rouffia, en tant que porte-drapeau local de l’enseignement mutuel, pédagogie défendue par les libéraux, règle en quelque sorte ses comptes, d’une part avec les légitimistes et d’autre part avec son propre camp. En effet, les légitimistes sont favorables à l’école chrétienne et à son mode simultané et défendent une orthographe catalane classique mais castillanisée. Les libéraux, en ces débuts de la Monarchie de Juillet, renient le mode mutuel en faveur du mode simultané, que l’on attribuait pourtant aux frères des écoles chrétiennes et se satisfont généralement d’un catalan dialectal, orthographié à la française. Rappelons aussi qu’à la même époque Côme Rouffia perd la formation des instituteurs au bénéfice de la toute nouvelle école normale, dorénavant entre les mains de Louis Béguin et de Jean Mattes, nommés en

janvier 18344. Il n’obtient pas non plus, en septembre 1834, satisfaction à la demande

d’accession à la charge d’inspecteur primaire que la Loi Guizot de juin 1833 vient

1 « Parabole de l’enfant prodigue, traduite en catalan et en dialecte roussillonnais par M. Izern : Extrait des

Mémoires de la Société des Antiquaire de France ». Le Publicateur des Pyrénées-Orientales, n°14, 5 avril 1834, p. 57.

2

Le bon usage de la langue française, dès la fin du XVIIIe siècle, avait déjà remplacé « davantage », lorsqu’il est suivi d’un complément, par l’adverbe « plus ». Voir : THOMAS, Adolphe V. (1971). Dictionnaire des difficultés

de la langue française. Paris, Librairie Larousse, p. 114.

3 En 1818, Côme Rouffia devient le directeur de la première école modèle d’enseignement mutuel de Perpignan.

En 1823, après la fermeture de l’école mutuelle, remplacée par celle des frères, Côme Rouffia retourne à l'Armée en tant que comptable du magasin des vivres militaires de Perpignan. En 1826, il ouvre une école libre d’enseignement mutuel à Perpignan, soutenu par la Société libre pour la diffusion de l’instruction. En 1834, après avoir été déchu de la formation des maîtres par l’école normale, il démissionne de la direction de l’école mutuelle communale, qu’il avait retrouvée en 1832, et s’installe à Paris (1839), où il tient une école libre, de 1841 à 1852. En 1846, avec François Arago et Pagès, maître des requêtes, il représente la Société Agricole Scientifique et Littéraire des P.-O., au congrès agricole de Paris. En 1848, il est le délégué des instituteurs des P.- O. au congrès des instituteurs de France, à Paris. De retour en Roussillon en 1852, il fonde une école libre, successivement, à Baho, Millas et Estagel. Il collabore à la Société Agricole Scientifique et Littéraire des P.-O. En 1875, est publié, à titre posthume, par son disciple Sauveur Morer : Éléments d'agriculture, à l'usage des

institutions d'instruction primaire et secondaire.

Côme Rouffia publia aussi plusieurs articles et un ouvrage sur l’agriculture. Voir : MORER Sauvaire (1875). « Notice sur M. Côme Rouffia », p. VII-XXI. In ROUFFIA Côme (1875). Éléments d'agriculture, à l'usage des

institutions d'instruction primaire et secondaire. Perpignan, Imprimerie de l'Indépendant ; TORREILLES

Philippe, DESPLANQUE Émile (1895). « L’enseignement élémentaire en Roussillon ». Bulletin de la Société

Agricole, Scientifique et Littéraire des Pyrénées-Orientales, vol. 36, p. 375.

4 On remarque, sans surprise, que Le Publicateur ne mentionne aucunement l’ouverture de l’école normale,

tandis qu’elle figure à la une de l’organe du régime en place : Journal du Département des Pyrénées-Orientales, du 22 mars 1834.

d’instaurer1

. François Jaubert de Passa est alors le tout puissant conseiller de la préfecture des Pyrénées-Orientales.

Côme Rouffia est peut-être plus que libéral : son idéal d’instruction gratuite des pauvres, porté par l’école mutuelle, et sa proximité avec Le Publicateur peuvent bien en faire un royaliste-démocrate, comme l’était Jean-Baptiste Alzine (1803-1883), l’éditeur du journal, et figure du « parti carliste » 2. À l’âge de 80 ans, juste après la proclamation de la Troisième République, le voilà républicain, dans une lettre de félicitations à Frédéric Escanyé (1833- 1906), un temps maire de Perpignan3. Ce courrier est aussi une opportunité pour la promotion de l’enseignement mutuel auprès de la nouvelle municipalité:

Octobre 1870.

M. T. C. [Monsieur et très cher] F. Escanyé,

J’ai appris que les frères ont plié bagages. Par qui et comment les remplacerez-vous ? Il s’agit maintenant pour la commune de Perpignan de donner l’instruction et à bon marché au plus grand nombre d’enfants pauvres possible. De 1831 à 1839, je fus chargé de la direction de l’école communale d’après la méthode mutuelle. Trois-cents enfants y recevaient l’instruction gratuite. […] Cette méthode qui n’est plus enseignée parce que les esprits rétrogrades ont mis tout en œuvre pour la faire tomber. Cependant, s’il le fallait, je pourrais vous venir en aide si on se décidait à [restaurer] l’ancienne école communale mutuelle de Perpignan. […] Vous avez fait preuve d’un grand

dévouement en acceptant la place de Maire, dans la circonstance difficile et malheureuse où nous ont mis des hommes sur lesquels doivent tomber toutes les malédictions de la France4.

1

ADPO : 1T54.

Demande de Côme Rouffia au préfet, 30 septembre [1834] : « Mr. le Ministre de l’instruction publique va s’occuper de la nomination d’inspecteurs départementaux pour les écoles primaires, et il en a dévolu la présentation à MM. les préfets et à MM. les recteurs. Les services que j’ai rendus à l’instruction primaire et l’expérience que j’ai acquise dans l’enseignement m’autorisent à faire valoir les droits que je puis avoir à l’emploi d’inspecteur des écoles primaires de ce département. […] »

Réponse du préfet, 7 octobre 1834 : « Les titres que vous faites valoir méritent en effet une considération particulière, mais je n’ai pas encore été appelé à présenter de liste de candidat pour ces fonctions […]. J’éprouve le regret de ne pouvoir donner à votre lettre la suite qu’elle mérite. »

2 Les royalistes-démocrates se définissent comme « carlistes », en Roussillon, comme les partisans de Don

Carlos, hégémoniques en Catalogne espagnole (le carlisme catalan était moins conservateur que le carlisme espagnol, on peut même y voir le précurseur du catalanisme). Les carlistes du Roussillon s’allièrent aux républicains dès 1834, ce fut « le parti [François] Arago », et emportèrent des victoires électorales face aux orléanistes. Voir : BONET Gérard (2004). « Alzine père et fils libraires-imprimeurs à Perpignan de 1792 à 1866 et hommes engagés », p. 21-53. In Imprimerie, édition et presse dans la première moitié du XIXe siècle.

Première journée d’étude sur l’imprimerie, Perpignan 2003. Perpignan, Publications de l’Olivier, Ville de

Perpignan, 218 p.

3 La charge de « maire de Perpignan », que Côme Rouffia attribue à Frédéric Escanyé, n’apparaît pas dans la

notice relative à ce dernier, dans le Nouveau dictionnaire de biographies roussillonnaises, ibid, p. 411-412.