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L’usage fait de l’outil par les élèves selon la perception des enseignantes

CHAPITRE 4 Résultats

4.2 L’usage fait de l’outil par les élèves selon la perception des enseignantes

4.2.1 Repérage des idées prometteuses

Selon les enseignantes, les élèves ont bien compris le concept d’idées prometteuses et ils ont été en mesure de les repérer en utilisant l’outil IPROM. Selon elles, les élèves ont sélectionné des idées prometteuses dans les contributions de leurs pairs. L’enseignante B mentionne : « C'est facile pour eux, ils les voient. J'ai vu qu'ils étaient capables de [sélectionner] l'idée d'une autre personne en se disant : Ah, je n’y avais pas pensé! J'entendais ça dans le laboratoire. » L’enseignante A souligne que : « Les élèves ont bien saisi ce que c'est une idée prometteuse pour une majorité. C'est sûr qu'il y aura toujours des élèves en grande difficulté qui auront plus de difficulté à les repérer. Même ceux en difficulté arrivent quand même à repérer une partie de l'idée qui est prometteuse. » Les enseignantes C et D ont, quant à elles, affirmé que c’est par une utilisation plus fréquente de l’outil que les élèves allaient être en mesure de repérer de plus en plus facilement les idées prometteuses. L’enseignante C précise que : « Ce n'est pas tous les élèves qui y arrivaient, mais plus on en faisait, plus ils étaient capables de chercher. Après avoir donné des exemples, il me semble que lorsque nous l'avons retravaillé, ils étaient plus habiles à aller chercher les idées prometteuses. » L’enseignante B poursuit en faisant un rapprochement entre la fonctionnalité des mots clés sur le KF (qui permet d’identifier les mots clés lorsqu’ils écrivent une note) et l’outil des idées prometteuses. Selon elle, il a été plus facile pour les élèves de repérer les idées prometteuses puisqu’ils avaient déjà une certaine habitude à identifier les mots clés : « Les enfants, ça a été vite, ils ont compris rapidement comment aller chercher les idées prometteuses. On avait travaillé les mots clés avant, donc ils essayaient d'y aller avec des mots clés, je trouvais que c'était bien parce que

surprise du résultat. »

Toujours pour l’enseignante B, une motivation supplémentaire était que les élèves aiment voir leurs idées sélectionnées comme des idées prometteuses. Ils étaient motivés à utiliser l’outil IPROM et à aller surligner les idées prometteuses dans les contributions de leurs pairs : « Les élèves étaient fiers de voir leurs idées dans le tableau de l’outil IPROM. » De plus, elle ajoute que certains élèves qui éprouvaient des difficultés en lecture ont utilisé les idées de leurs pairs, déjà présentes dans le discours, afin d’élaborer leurs textes informatifs. Ainsi, ils auraient bonifié leurs textes à l’aide du KF : « Ce que j'ai noté, c'est peut-être une anecdote, mais j'ai des élèves qui ne lisent pas, qui sont en grande difficulté en lecture, mais le fait qu'on les ait mis sur le KF, ils ont utilisé les idées des autres, mais si on regarde dans leur plan initial fait à partir des manuels il n'y avait pas beaucoup d'information et dans leurs productions finales il y en avait plus. Ils ont beaucoup profité de ce que les autres avaient écrit. »

En somme, les enseignantes ont perçu que l’outil et l’usage qu’en ont fait les élèves pour repérer des idées prometteuses étaient efficaces même s’il s’agissait d’une première utilisation. Elles ont toutefois relevé qu’une utilisation plus soutenue de l’outil aurait des effets plus visibles sur la participation des élèves sur le KF et sur leur habileté à repérer des idées prometteuses dans leur discours collectif.

4.2.2 L’élaboration du discours collectif et le processus d’amélioration des

idées

Les enseignantes ont perçu que l’outil IPROM avait une certaine influence sur l’élaboration du discours collectif des élèves. Selon les enseignantes A et B dont les classes travaillaient sur le Moyen Âge, les idées des élèves se sont approfondies et la compréhension de ce qu’est le Moyen Âge avait gagné en complexité. Selon l’enseignante B, l’outil leur aurait permis de se concentrer sur des thèmes plus précis à approfondir et de manière collective :

Quand on prend ce que les enfants avaient comme conceptions au début sur moyen âge et ce qui est ressorti quand on parle avec eux, il y a tout un cheminement. Leurs

idées, leurs connaissances, toutes se sont améliorées. Là est-ce que c'est à cause de l'outil... je pense que le fait d'avoir classé les idées et de les avoir sélectionnées, ils en ont sélectionné 3 parmi celles qu'ils avaient déjà et ils ont approfondi encore celles-là, bien je pense que ça peut les avoir aidés effectivement à se concentrer sur quelque chose et à travailler en communauté.

L’enseignante A ajoute : « Ils ont été plus loin, ils ont été capables de comparer les idées entre elles afin de voir laquelle est la plus prometteuse. » L’enseignante B a également perçu un impact au niveau de l’interaction des élèves entre eux, mais aussi avec les idées présentes dans le discours. Les élèves devaient lire les contributions et ils ont réagi aux idées présentes. Elle perçoit cela comme une façon d’engager l’élève dans le processus de coélaboration :

Je trouve que les élèves, ça les stimulait à aller lire et à comparer leurs idées avec celles des autres. Donc l'impact que ça a eu c'est : Ah regarde, lui il pense ça aussi ! Pour certains c'était comme du renforcement, pour d'autres c'était : As-tu vu, c'est bizarre, je n’avais pas pensé à ça. Il y avait comme une interaction plus visible avec les autres. Moi c'est dans ce sens-là l'impact, c'est plus que d'aller juste lire une note, tandis que là d'aller surligner c'était comme un engagement de plus.

De plus, selon l’enseignante A, les élèves devaient prendre position devant les idées de leurs pairs et donc avaient une intention de lecture nouvelle avec cet outil : « Ils devaient prendre position devant la note, ce n’est pas tout de la lire, ils avaient une intention : est-ce que c'est une idée qui peut m'amener plus loin, ou non? Ils devaient être capables d'expliquer ça aussi : je l'ai choisi pour telle raison, parce que je pouvais les questionner sur leurs choix. » Les enseignantes ont également remarqué l’amélioration et l’appropriation des idées des pairs lorsque les élèves ont écrit un texte informatif sur le Moyen Âge à la fin du projet. En général, les enseignantes ont perçu que l’outil IPROM permettait une lecture plus attentive, avec pour intention de repérer des idées prometteuses. Cette attention permet aux élèves de retenir les idées et ensuite de les améliorer dans leurs futures contributions.

Pour les classes ayant travaillé sur les balles et les rampes, l’enseignante D souligne que les élèves ont utilisé l’outil IPROM « pour la lecture et l'écriture et ils ont réagi aux interrogations des autres personnes. Leurs idées se sont rendues plus loin ». L’enseignante C souligne avoir remarqué un vocabulaire plus scientifique dans les contributions. Dans la

même veine, l’enseignante D affirme que : « Les élèves parlaient, ils avaient un vocabulaire plus scientifique à l’oral. » De plus, les enseignantes ont perçu que les élèves ont lu plus attentivement, car ils avaient comme but de repérer les idées prometteuses. En lisant plus attentivement, ils ont retenu davantage les propos de leurs pairs, ce qui a pu les aider à élaborer des idées à partir de celles déjà présentes dans le discours et approfondir leur questionnement.

Cependant, bien que les élèves aient référé aux contributions et qu’ils aient sélectionné des idées prometteuses sur le forum, ils n’ont, pour la plupart, pas utilisé les idées afin de construire leurs balles lors du projet sur les balles et les rampes, comme le souligne l’enseignante C :

Il faudrait l'utiliser plus souvent. C'est sûr qu'à long terme sûrement que le discours collectif changerait dans le sens où peut-être que les enfants se référeraient plus souvent aux notes surlignées. C’était la première fois, ils y ont moins référé, je dis ça parce que même si par exemple le caoutchouc était le meilleur matériel et que cette information a été souvent surlignée, bien il y en a qui n’en ont pas tenu compte quand ils ont fabriqué leur balle. Donc le discours collectif reste à développer dans l'utilisation de l'outil.

Selon les enseignantes, il faudra en faire une utilisation plus fréquente avec les élèves. Elles y voient beaucoup de potentiel et elles souhaitent l’utiliser à nouveau lors de nouvelles activités.

4.3 Les manifestations du processus de coélaboration de