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CHAPITRE 3 Méthodologie

3.2 L’expérimentation de devis (Design-based Research) dans un contexte

3.2.1 L’intervention et l’observation en classe

Nous avons opté pour une méthodologie d’observation participante permettant à l’étudiante-chercheure d’être en action et d’interagir avec le milieu de pratique des enseignantes et le milieu d’apprentissage des élèves. « Son action est alors conçue comme un moyen de comprendre de l’intérieur les processus sociaux en cours, compréhension qui participe de la construction de l’objet » (Jaccoud & Mayer, 1997).

Classes des enseignantes A et B (automne 2011)

Le projet s’est entamé en septembre 2011 avec deux classes du 3e cycle du primaire, c’est-

discuter des fondements de l’outil et de comment il serait possible de l’utiliser en classe. L’intégration de l’outil IPROM s’est faite dans un projet d’écriture d’un texte informatif sur la vie au Moyen Âge. Les élèves étaient alors invités à répondre à la question : « Que connaissez-vous du Moyen Âge? » Cette question devait les amener à exprimer leurs conceptions initiales à propos de cette époque et ainsi générer des idées qui allaient être à la base du discours collectif. À la suite de la présentation de l’outil aux enseignantes et après avoir discuté du projet dans lequel l’outil devait s’intégrer, l’étudiante-chercheure est allée en classe pour rencontrer les élèves et présenter l’outil. Un temps a été réservé à la définition du concept d’idée prometteuse avec les élèves. L’étudiante-chercheure est demeurée avec les groupes classes durant leur première utilisation de l’outil. Après cette rencontre, les enseignantes et leurs élèves ont continué le travail avec l’outil IPROM. Il a été convenu que l’outil IPROM allait servir à repérer des idées prometteuses et que ces idées allaient former les différents thèmes à approfondir concernant le Moyen Âge. Lors d’une discussion en classe et entre les deux classes à l’aide de la visioconférence, les élèves et les enseignantes ont fait ressortir différents thèmes qui sont devenus des perspectives permettant aux élèves de les approfondir : croyances, guerres et armes, habillement, les enfants, les chevaliers, les métiers, les châteaux, les maladies et la médecine, nourriture, moyens de transport et de communication et organisation de la société. Tout au long du projet, nous sommes demeurés en interaction avec les enseignantes via la visioconférence afin de les soutenir, mais aussi afin d’être témoin de l’utilisation faite de l’outil. À la fin du projet, les données écrites, c’est-à-dire le discours sur le KF, ont été extraites aux fins d’analyses.

Classes des enseignantes C et D (printemps 2012)

Les deux classes du 2e cycle du primaire se sont jointes à l’étude en février 2012. Nous avons également rencontré les deux enseignantes pour discuter des fondements de l’outil IPROM par le biais de la visioconférence. Nous avons sensiblement suivi les mêmes étapes que lors du temps 1 pour ce qui est de la présentation de l’outil aux enseignantes et aux élèves. Cette fois cependant, l’étudiante-chercheure a été présente en classe lors de toutes les activités liées au projet avec l’outil IPROM. Ainsi, l’intégration de l’outil s’est faite lors d’un projet de science et technologie dans lequel les élèves étaient invités à relever les

principales caractéristiques d’une balle : « Comment fabriquer la meilleure balle? » Cette question de départ a amené les élèves à exprimer leurs idées sur les caractéristiques que devrait posséder une balle pour ensuite en construire une de façon individuelle. Le KF permettait aux élèves de négocier les caractéristiques des balles en lien avec les notions de rebond et de trajectoire afin d’améliorer ensemble leur compréhension de ce qui fait les « bonnes » balles, ce qui les aidait à la construction de leur propre balle. L’outil IPROM a été utilisé afin de mettre en lumière les idées prometteuses présentes dans le discours des élèves dans la perspective contenant la question de départ.

Après la phase de rédaction et de lecture des contributions des élèves, l’étudiante- chercheure s’est rendue dans les deux classes afin de discuter avec les groupes classes et travailler à ce que soient utilisées les idées prometteuses sélectionnées pour en faire des sous-perspectives dans lesquelles les élèves auraient à approfondir certaines caractéristiques des balles (matériel, format, masse). Ensuite, l’étudiante-chercheure et les enseignantes ont élaboré des épreuves qui allaient combiner les notions de rebonds et de trajectoires, les concepts clés de l’activité d’apprentissage sur les balles et les rampes selon le Programme de formation de l’École québécoise (MELS, 2001), pour en faire une activité synthèse. Les élèves étaient alors invités à exprimer leur prédiction quant à la performance de leur balle dans une autre sous-perspective nommée « Épreuves pour vos balles ». Lors des épreuves, les élèves ont décrit et ont expliqué à l’oral comment leurs balles avaient performé et ensuite ils ont eu à se rendre sur le KF afin de faire une contribution synthèse de leurs résultats lors des épreuves.

3.2.1.1 Les trois temps d’observation-intervention

Notre étude s’est articulée en trois temps d’observation-intervention par chacune des dyades des classes. Le temps 1 a été une étape de planification de l’action en classe, mais aussi une première étape d’intervention avec les enseignantes. L’étudiante-chercheure y a fait la présentation de l’outil afin de recueillir les commentaires des enseignantes et discuter des tâches auxquelles l’utilisation de l’outil IPROM allait s’intégrer. Nous avons aussi discuté des possibles utilisations de l’outil IPROM et de son potentiel tel que vu par les enseignantes. Cette étape a été une étape importante de l’étude. Elle a permis d’établir une

relation entre l’étudiante-chercheure et les enseignantes et d’entamer un dialogue constructif, une collaboration, en vue de l’intégration de l’outil dans le quotidien des élèves et des enseignantes participants. Le temps 2 a été l’étape de mise en œuvre de l’action en classe planifiée au temps 1. L’étudiante-chercheure et les enseignantes ont présenté l’outil IPROM aux élèves. L’étudiante-chercheure a pu recueillir les questionnements et les commentaires des élèves durant leurs premiers contacts avec l’outil. Cette étape a aussi permis à l’étudiante-chercheure d’observer les élèves durant leur travail et d’interagir avec eux durant leur utilisation de l’outil IPROM. De plus, elle a eu l’occasion de discuter avec les enseignantes afin de faire le suivi du travail des élèves. Le temps 3 est l’étape des entretiens avec les enseignantes et les élèves. Nous avons tout d’abord rencontré les enseignantes afin d’établir les profils des élèves à rencontrer pour les entrevues. Les entretiens avec les enseignantes ont permis de recueillir leur propos sur l’efficacité perçue de l’outil dans le travail demandé aux élèves. Cette étape a également été l’occasion d’effectuer les entretiens avec les élèves et de recueillir leurs propos quant à leur usage de l’outil IPROM.

Figure 11. Les trois temps de recherche-intervention

Temps 1 Interventions

• Présentation de l’outil aux enseignantes • Discussion avec les

enseignantes sur un projet potentiel auquel intégrer l'outil IPROM • Choix d’un projet et

démarche d’intégration de l’outil en respectant la planification initiale du projet

• Planification des visites de l’étudiante-chercheure

Temps 2

Observations/interventions • Présentation de l’outil en

classe, définition d’une idée prometteuse avec les élèves et début du travail en classe à l’aide d’IPROM

(Enregistrements vidéo). • Discussions avec les

enseignantes en continu pour faire le suivi du travail des élèves et voir les possibilités d’utilisations futures. Rencontres par vidéoconférence. Temps 3 Observations/interventions • Rencontre pour établir

les profils des élèves selon leur participation en classe et sur le KF • Entretiens avec les

enseignantes (Questionnaire 1). Sélection des élèves à rencontrer.

• Entretiens avec des élèves (Questionnaires 2)