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discorde, le tournant de la « désinstitutionalisation »

A. L’institution, un problème pour l’interdisciplinarité

L’institution, nous l’avons écrit plus haut, est une notion qui vient particulièrement questionner l’interdisciplinarité en sciences humaines et sociales autour de la dialectique de l’inertie et du mouvement, autrement dit autour de la « vie » que chaque discipline lui prête ou non, et les conséquences qui sont tirées de ce postulat de départ. Cette difficulté inhérente au terme d’institution prend racine dans une équivocité qui lui est spécifique (Clinique de

101 « Toute l'ambigüité du mot institution part de ce que, finalement, il désigne aussi ce point fixe qui justifie un développement, une action continue, fondatrice dont il est le but […] Il en résulte ce caractère double, que, très vite, prend le mot institution; il renvoie à une dynamique, à une action continue, ou à la mise en œuvre d'une idée, pour lui donner une forme finale fixe, figée, statique, laquelle prend vite le nom, également, d'institution. Pour nous, aujourd'hui, une institution est d'abord cet arrêt de ce qui est, pourtant, malgré lui, histoire, et donc permet de décrire celle-ci en un temps arrêté et de la dater. Et c'est pourquoi nous utilisons le mot redondant "d'institutionnalisation" pour signifier ce qu'institution veut pourtant d'abord dire » (pp. 9-10)

La dynamique de l’action continue touche particulièrement, pensons-nous, la psychiatrie, la psychothérapie institutionnelle et la psychanalyse. Derrière la question de l’activité et de l’organisation sociale, la pratique quotidienne montre qu’il y a de la vie psychique dans les institutions - et par vie psychique, nous entendons avant tout des échanges affectifs et de la circulation libidinale. Freud a en effet su déceler, en son temps, que des « foules conventionnelles » telles l’Eglise et l’Armée ne reposaient pas tant sur des processus cognitifs que sur des mécanismes inconscients d’identification faisant ainsi intervenir des affects, et notamment des affects d’amour. « L'essence d'une foule », nous disait-il, « consiste dans les liens libidinaux qui la traversent de part en part, comme un réseau serré » : ainsi Freud concevait-il la raison profonde pour laquelle certaines institutions sociales faisaient preuve de cohérence et de cohésion, signifiant là que le ciment de l’institution n’était pas, du point de vue psychanalytique, un matériau objectivable ou rationnel. Cette perspective psychodynamique pourrait passer pour un point d’achoppement à de possibles collaborations interdisciplinaires, mais l’équivocité de l’institution travaille aussi l’économie, la sociologie et la philosophie. Du côté des sciences de l’éducation, Patrick Boumard repérait en 1996 trois axes de réflexion sur la question institutionnelle :

« le premier travaille sur les institutions entendues comme les formes sociales établies, et donc clairement dans le domaine scolaire, par exemple, les

102 établissements. Le second pose l’institution comme terme dynamique, en l’opposant principalement à la notion d’organisation. Le troisième se centre sur la dimension de processus, et parlera surtout du travail d’institution ». (p154)

La plupart des disciplines en sciences humaines et sociales se concentrent plutôt, cependant, sur ce que Cornélius Castoriadis avait isolé comme l’imaginaire institué (Castoriadis, 2006), c’est-à-dire le produit du processus de création des institutions. Dans l’approche classique, qui fait dialoguer tant en sociologie qu’en économie la fixité des règles et les équilibres stratégiques trouvés par les acteurs, l’accent est donc mis sur l’institué et ses conséquences, autrement dit sur l’influence des institutions en tant qu’ensembles négociés de normes sur la régulation des comportements humains.

Deux conceptions s’affrontent pourtant en économie entre l’institution comme « forme sociale établie » ou comme processus : la conception rule-based, et la conception equilibrium-

based (Hindricks & Guala, 2014), dépendant de ce que le théoricien met le plus en avant : le

fait que l’institution soit un ensemble de règles qui assignent aux acteurs des statuts et des fonctions à partir desquels seront attendus certains types d’actions et de comportements, ou le fait que l’institution soit le résultat d’un travail au cours duquel les différents acteurs négocient pour trouver un équilibre satisfaisant. On voit ici sous d’autres termes apparaître la différence entre institué et instituant, selon qu’on éclaire plutôt le résultat ou le processus qui y a mené.

L’article princeps de l’économiste John Searle, « What is an institution ? » (2005), est un bon exemple de perspective comportementale et rationaliste sur les institutions. Se demandant ce qu’est une institution de son point de vue d’économiste, il y écrit ceci :

« En un sens intuitivement naturel, le fait que je sois un citoyen américain, que le bout de papier que j’ai en main soit un billet de 20 dollars et le fait que j’ai des parts chez AT&T sont tous des faits institutionnels. Ce sont des faits institutionnels au sens où ils ne peuvent exister qu’en fonction de certaines institutions humaines. Ces faits diffèrent du fait, par exemple, qu’au niveau de la mer je pèse

103 72 kilos, ou que la Terre est à 93 millions de miles du Soleil, ou que les atomes d’hydrogène ont un électron ».35 (p. 2-3, traduction libre)

Searle considère l’institution comme un système de normes et de règles objectivables qui donne des droits et des devoirs à ceux qui y sont assujettis. Searle parle de faits institutionnels comme il parlerait de faits de culture par opposition aux faits de la nature, mais les exemples qu’il donne sont des exemples cognitivement compréhensibles, rationnels, conscients. Les institutions créent ainsi, chez Searle, des raisons d’agir qui sont indépendantes du désir36, en fonction de statuts qui nous sont précisément donnés par la structure de

l’institution dans laquelle nous sommes pris. Un autre économiste, Geoffrey Hodgson (2006), va dans le même dans sa tentative de définition des institutions - elles sont pour lui des structures de règles et de normes qui régissent le social -, mais distingue tout de même ce qu’il appelle des institutions agent-sensitive et agent-insensitive. Il explique que les premières « sont des institutions dans lesquelles l’équilibre ou les conventions régnantes peuvent être significativement altérées si les préférences ou les dispositions de certains agents sont changées, selon un ensemble de types de personnalités » (traduction libre)37. Les institutions

sont donc pour Hodgson constituées de données objectives et subjectives : elles existent dans le social et sont en même temps des produits de l’esprit humain, formant un pont entre « l’idéal et le réel » (ideal and the real). Usant du vocabulaire de la théorie des jeux, Hodgson

35 In some intuitively natural sense, the fact that I am an American citizen, the fact that the piece of paper in my

hand is a 20 dollar bill, and the fact that I own stock in AT&T, are all institutional facts. They are institutional facts in the sense that they can only exist given certain human institutions. Such facts differ from the fact, for example, that at sea level I weigh 160 pounds, or that the Earth is 93millionmiles from the sun, or that hydrogen atoms have one electron” (Searle, 2005, p. 3)

36 “how exactly do these power relations function? The answer, which again is essential to understanding society,

is that institutional structures create desire-independent reasons for action”, p. 11.

37 « Here I introduce a different distinction with the terms agent sensitive and agent insensitive institutions. An

agent sensitive institution is one in which the reigning equilibria or conventions can be significantly altered if the preferences or dispositions of some agents are changed, within a feasible set of personality types.” (Hodgson, 2006, p.16)

104 précise que les conventions qui prévalent dans ce processus dépendent des joueurs impliqués dans la situation. Il reconnaît par ailleurs que le jeu de coordination ou de coopération est un prototype de ce qu’il appelle les institutions auto-organisées, qui si elles ne sont pas établies avec des lois peuvent tout de même se révéler extrêmement stables. Si la « personnalité » du joueur intervient dans sa réflexion, laissant penser qu’elle influence le type de comportement privilégié (coopérant ou non), l’attitude coopérante n’est pourtant analysée que du point de vue de la rationalité des actions. Cette perspective interactionniste, qui reconnaît que l’institution résulte d’un jeu de négociation/coopération, amène même certains auteurs à admettre que la parole est un élément essentiel de la constitution des institutions (Schlegoff 2006)… mais reste collée au point de vue cognitif : l’utilité de la parole n’est soulignée qu’autant qu’elle permet des échanges d’informations.

L’aspect relationnel des institutions est donc évoqué, mais il est traité comme une donnée pragmatique - l’homme a besoin de coopérer pour survivre - plutôt que comme le fond du problème. Ainsi Alain Ehrenberg résumait-il cette position épistémologique vis-à-vis des institutions :

« Les collectivités humaines ne se définissent pas par l’appartenance (au groupe des barbus, au groupe français, au groupe des sociologues), mais par des faits de relations ordonnées par des règles ou des institutions de sens. Institution, règle, ordre du sens, c’est la même chose. » (Ehrenberg, 2011, p. 63)

A l’instar de l’économie et de ses courants rule-based et equilibrium-based, la sociologie, si elle propose de « traiter les faits sociaux comme des choses » (Durkheim, 2009), est elle aussi travaillée par la dialectique de la fixité et du mouvement, qui s’exprime dans les rapports qu’entretiennent sociologie des organisations et sociologie des institutions.

La sociologie des organisations considère ses objets comme des instruments techniques : ainsi, la structure d’une organisation peut être définie comme la somme des façons dont elle divise le travail en tâches distinctes et réussit ensuite à les coordonner (Mintzberg, 1979). L’organisation est à comprendre comme un artefact né de l’ingénierie humaine : en tant qu’outil destiné à donner aux travailleurs les moyens de faire un travail

105 efficace, elle est inconcevable sans sa dimension matérielle (locaux, matériel) et contrairement à l’institution, elle n’a pas, fondamentalement, de dimension « naturelle » (Selznick, 2007). Se pencher sur l’organisation comme objet de recherches, c’est avant tout décrire sa structure et la façon dont elle change dans le temps (Scott, 1987), ses processus et leurs dysfonctionnements (ce qui explique que les organisations soient souvent représentées sous la forme d’organigrammes (Gouge, 2003). Schématiquement, l’étude des changements structuraux des organisations (passage d’un modèle à un autre, transformation du modèle chois dans le temps) revient aux sciences de l’administration, de la gestion et du management. L’intérêt plus spécifique de la sociologie des organisations pour le paramètre humain consiste, lui, à comprendre la façon dont les individus jouent de leur marge d’autonomie et de leur rationalité dans le système organisationnel, et la façon, inversement, dont ces rapports sociaux et de pouvoir influent sur celui-ci (Crozier & Friedberg, 2014). Appliquée au champ de la santé mentale, l’on pourrait dire que si tous les établissements sont des organisations, toutes les organisations ne sont pas nécessairement des établissements. Les critères de la taille et de la plasticité sont ici à invoquer : un établissement pourra être défini comme une organisation de taille conséquente et peu fluide dans ses processus. Si un Centre Hospitalier est un établissement, ce n’est donc pas le cas d’un SAMSAH.

La sociologie des institutions, quant à elle, étudie certes ce qui se passe à l’intérieur des organisations mais peut aller bien au-delà : elle s’intéresse globalement aux règles (au sens large) régissant les pratiques sociales. Pour reprendre les mots de Demailly, Giulani et Maroy (2018), la sociologie des institutions conçoit celles-ci comme :

« des processus et des mécanismes qui tendent à conférer du sens et de la stabilité aux pratiques et relations sociales, mais dans une pluralité qui n’exclut pas les contradictions. […] Les institutions reposent en effet autant sur des mécanismes basés sur des règles et des codifications de nature juridique que sur des normes partagées, imposées ou propagées par divers acteurs collectifs ou individuels (comme les autorités religieuses, professionnelles, éducatives ou politiques, mais aussi les mouvements professionnels, citoyens ou sociaux). Elles procèdent aussi de l’émergence et de la stabilisation de configurations cognitives, de mots clés, de

106 théories profanes ou de schèmes cognitifs ancrés dans des argumentaires publics, des outils ou des scripts organisationnels qui tendent à être pris pour acquis et à exister de façon plus ou moins réifiée pour les acteurs » (p. 2)

Les trois dimensions principales prises en compte par la sociologie des institutions lorsqu’elle étudie les phénomènes sociaux qui émergent dans une organisation sont les règles, les normes et les caractéristiques cognitives (comprenant schémas mentaux et éléments symboliques divers) qui définissent sa culture et les comportements qui y sont observés, plus que son environnement technique et matériel (Scott, 2004, p. 7). Tous ces paramètres font l’objet de processus d’institutionnalisation permanents, au sens où ils sont en permanence transformés par l’interaction entre les individus et leur structure de rattachement. Là où la sociologie des organisations peut étudier les intrications des logiques professionnelles qui amènent à l’organisation d’un réseau de soins (impliquant donc division du travail et coopération dans l’effectuation des tâches) (Bergeron & Castel, 2010), la sociologie des institutions pourrait par exemple proposer d’étudier l’évolution de la conception de ces acteurs de ce qu’est un parcours de soins réussi (faisant intervenir de potentiels conflits de normes professionnelles).

La sociologie est ainsi fidèle, qu’il s’agisse des organisations ou des institutions, à sa tradition descriptive. C’est toutefois les rapports que peuvent entretenir le modèle psychodynamique et la sociologie des institutions qu’il faut encore quelque peu nous pencher. Dire que les faits de relations sont ordonnés par des règles ou des institutions de sens, c’est établir un constat à partir duquel il sera possible de décrire la nature des relations déterminées par telle ou telle règle, ou encore la façon dont un changement de règle peut amener un changement dans les relations. Le sociologue Yves Bonny, dans son introduction au livre

Institutions plurielles, rappelait par exemple la polysémie du terme en sociologie en soulignant

que l’institution pouvait être utilisée de façon culturaliste, du point de vue du positivisme juridique, dans une perspective plus anthropologique ou encore selon une approche privilégiant l’encadrement des rapports sociaux (2012, p. 10). Si sa recension a le mérite de montrer que l’institution est équivoque, et que c’est probablement cette équivocité qui pousse chaque discipline à appuyer sur ce qui distingue sa définition des autres plutôt que sur

107 la façon dont elle complète les définitions déjà existantes, le clinicien ne s’y retrouve pas tout à fait, car le point de vue psychodynamique fait ici figure de grand absent. Si la sociologie peut bien proposer d’étudier la part mouvante des institutions, son paradigme descriptif et ses objets propres (règles, normes, cognitions) laisse à la psychologie clinique une place qui leur permet, à notre sens, d’entamer un dialogue fructueux. La différenciation entre le modèle duquel nous nous rapprochons, celui de la psychothérapie institutionnelle, et la sociologie des institutions, se justifie au regard de trois critères : le but de la démarche, la taille des objets visés et la nature des processus étudiés. Premièrement, à la différence de la sociologie, le paradigme psychodynamique des institutions a en effet une visée sinon interventionniste, en tout cas prescriptive ; deuxièmement, ce paradigme psychodynamique, incarné dans le mouvement de la psychothérapie institutionnelle, prend tout particulièrement pour objet des institutions de la taille d’une équipe et des personnes qu’elle accompagne ; troisièmement, ce paradigme, qui sera le nôtre dans la suite de nos développements, se propose d’étudier la part vivante et mouvante des institutions à l’aide de concepts faisant référence non à la cognition mais à la vie psychique des acteurs en présence, dont les conflits intrapsychiques peuvent s’apparier et donner lieu à l’émergence de symptômes institutionnels.

Ainsi la séparation conceptuelle entre institution et établissement, qui se trouve au cœur de la deuxième vague38 de la psychothérapie institutionnelle – celle orientée par la

psychanalyse lacanienne -, nous paraît-elle toujours au regard de ces développements d’une modernité considérable. Elle trouve d’ailleurs aujourd’hui un allié dans le retour en force de la sociologie des institutions, qui a poussé certains chercheurs à se pencher de nouveau sur son étymologie pour lui apporter les clarifications qu’elle mérite :

38 Nous nous référons ici à une distinction faite par Franco Basaglia en 1979 dans une conférence à Rio de Janeiro

(2007), lorsqu’il parlait de l’expérience saint-albanaise : « cet asile fut ouvert, puis de là d’autres asiles français se mobilisèrent, et c’est ainsi que naquit le mouvement dit de « psychothérapie institutionnelle ». Ce fut la première vague mais aussi la fin de ce grand printemps ; la contradiction que l’ouverture de l’asile avait mise au jour, avec ses implications politiques, fut avalée par la science psychanalytique, qui donna ensuite naissance à la psychothérapie institutionnelle lacanienne. Ce fut la seconde vague » (p. 107).

108 « Si ce type d’établissement, tel que l’asile pour l’institution psychiatrique ou la prison pour l’institution pénitentiaire, peut en effet à certaines époques occuper une telle importance du point de vue des déclinaisons organisationnelles de l’institution qu’il peut paraître légitime de désigner celle‐ci par métonymie à partir de l’établissement emblématique qui encadre son public‐cible, il n’en demeure pas moins souhaitable d’éviter de confondre l’institution et l’établissement. Cette forme correspond en effet à un agencement historique de l’institution, et sa remise en cause ne signifie pas du tout la disparition de celle‐ci, mais son remodelage, qu’il s’agisse par exemple du « virage ambulatoire » pour la psychiatrie ou du bracelet électronique ou des travaux d’intérêt général pour l’institution pénitentiaire. En distinguant, tout en les articulant, l’institution, l’administration, l’organisation et l’établissement, on gagne en clarté (Bonny, 2012, p.12).

La psychanalyse, la psychothérapie institutionnelle ou encore la psychopathologie du travail ne sont donc pas les seuls corpus à voir affleurer l’importance des échanges, car la vie interne des institutions est en réalité constamment mise en question du côté de la constitution des règles, de la coordination des acteurs avec un « esprit commun » (Ehrenberg, 2011) ou encore des négociations qui se déroulent en leur sein et font d’elles des « mondes sociaux complexes et contradictoires » (Bonny, 2012). Cependant, aucune des disciplines dont nous avons parlé jusqu’ici ne travaillent le concept d’institution à l’aide d’une métaphore organique. La métaphore de la matière vivante, qui met en avant les échanges plutôt que les règles, les affects plutôt que la cognition, le processus plutôt que le résultat de l’institution, a très peu cours en sciences humaines et sociales. Nous en trouvons toutefois des traces dans la philosophie contemporaine. Dans un recueil de textes choisis, intitulé Instincts et

institutions et dont il écrit l’introduction, Gilles Deleuze (1955) insinue assez directement

l’idée que les institutions ont une vie qui leur est propre :

« en instituant un monde original entre ses tendances et le milieu extérieur, le sujet élabore des moyens de satisfaction artificiels, qui libèrent l’organisme de la

109 nature en le soumettant à autre chose […] L’institution se présente toujours comme un système organisé de moyens. C’est bien là, d’ailleurs, la différence entre l’institution et la loi : celle-ci est une limitation des actions, celle-là, un modèle positif d’action […] Mais s’il est vrai que la tendance se satisfait dans l’institution, l’institution ne s’explique pas par la tendance […] Voilà le paradoxe de la société : nous parlons d’institutions, quand nous nous trouvons devant des processus de satisfaction que ne déclenche ni ne détermine la tendance en train de se satisfaire – pas plus que ne les expliquent les caractères de l’espèce » (p. VIII-

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