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L’impression générale de l’organisme : Buffon

A - Vitalisme et conscience animale

2) L’impression générale de l’organisme : Buffon

L’influence du courant vitaliste sur Buffon est manifeste dans l’évolution des thèses de l’Intendant du roi concernant la sensibilité des animaux. Des premiers aux derniers tomes de

l’Histoire naturelle, Buffon ne cesse d’y revenir, s’éloignant petit à petit du mécanisme au fur

et à mesure qu’il semble adopter les thèses vitalistes, notamment sur la question du sens interne. De même que les vitalistes, il considère que le sentiment, qu’il rapporte aussi au plaisir et à la douleur, fonde l’unité du sujet sensible et le principe de la conscience qu’il a de lui-même comme organisme. Le discours physiologique soutient ici les analyses de la métaphysique empiriste de Condillac tout en les dépassant : l’enracinement corporel du sentiment permet de le comprendre comme étant une impression générale du sujet affecté, qui le distingue de la particularité des différentes sensations.

Pour le montrer, nous nous consacrerons aux parties de l’Histoire naturelle qui porte sur les quadrupèdes1. Rappelons qu’une des originalités de la démarche de Buffon dans cette

Histoire, et qui en fait en même temps un porte-parole de son siècle, est de considérer le règne

animal à l’aune du concept « d’économie animale2 ». L’article de l’Encyclopédie qui est consacré à cette expression la définie comme « l’ordre, le mécanisme, l’ensemble des fonctions et des mouvements qui entretiennent la vie des animaux3 » (dont l’homme). Le développement de cette expression manifeste le succès grandissant de l’idée d’organisme et l’intérêt croissant apporté à l’unité des parties du corps humain ou animal que ne permet pas de penser le mécanisme. Au début de l’Histoire des animaux (1753), Buffon réaffirme la nécessité d’étudier l’économie animale dans son ensemble, avant de considérer séparément

1 Nous nous occupons uniquement de la première série de l’Histoire naturelle qui traite des quadrupèdes et laissons de côté la deuxième série qui porte sur les oiseaux, ainsi que la troisième sur les minéraux.

2 Un des traits marquants de sa démarche consiste aussi à considérer les espèces naturelles dans une continuité progressive, qui remet en cause les classifications en place comme celle de Linné. Sur ce point, voir l’introduction de Stéphane Schmitt aux Œuvres de Buffon dans l’édition Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », Paris, 2007.

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les différentes parties du corps1. Cette attention donnée au tout que forme l’animal explique justement la place que prend peu à peu le sentiment dans les sciences du vivant au XVIIIe siècle. Nous allons nous intéresser à la façon dont Buffon hérite de la conception cartésienne du sentiment comme modification de l’âme, et l’adapte peu à peu au défi de son époque qui est celui de penser l’unité du vivant non humain.

Partons tout d’abord de la première étape de la publication de l’Histoire naturelle, qui renvoie aux trois premiers tomes, parus en 1749. Le premier chapitre du traité De la nature de

l’homme propose un exposé dualiste des deux substances corporelle et spirituelle qui

composent l’homme. Dès les premières lignes, que Rousseau reprendra au début de la Préface du Second discours, Buffon rapproche l’âme du « sens intérieur » par lequel l’homme peut se connaître2, jusqu’à ce qu’il les identifie explicitement dans la suite du passage :

Les organes matériels de nos sens, que sont-ils eux-mêmes, sinon des convenances avec ce qui les affecte ? Et notre sens intérieur, notre âme a-t-elle rien de semblable, rien qui lui soit commun avec la nature de ces organes extérieurs3 ?

Ce sens intérieur, écrit Buffon, est ce qui « sépare de nous tout ce qui n’en est pas » et nous permet de nous « connaître » et de nous « juger » ; il s’apparente ainsi au sens intime de l’existence de notre âme dont Lignac parle dans ses Lettres à un matérialiste, ou encore au sentiment du moi dont parle Mérian, et s’apparente ainsi à une reprise d’inspiration cartésienne du sentiment intérieur de Malebranche. Par lui, l’âme s’appréhende comme une substance distincte du corps et des organes4. Buffon continue cet exposé en distinguant la sensation, modification intérieure de l’âme, de sa cause corporelle extérieure. Enfin, dans le sillage du mécanisme cartésien5, il explique que les animaux n’ayant pas d’âme, ils n’ont pas non plus de sensations intérieures. Chez le premier Buffon, la sensation ou le sentiment est

1 « Ne faut-il pas examiner la nature des animaux, comparer leur organisation, étudier l’économie animale en général, afin d’en faire des applications particulières (…) ? », Buffon, Histoire naturelle générale et particulière

avec la description du Cabinet du Roy, Œuvres complètes, t. IV, Paris, Honoré Champion, 2010, p.4. Nous

citons les textes de Buffon dans les Œuvres complètes, environ 38 volumes in-8°, éditées par Stéphane Schmitt, Paris, Honoré Champion, 2007-2014.

2 « Rarement faisons-nous usage de ce sens intérieur qui nous réduit à nos vraies dimensions et qui sépare de nous tout ce qui n’en est pas ; c’est cependant de ce sens dont il faut nous servir, si nous voulons nous connaître, c’est le seul par lequel nous puissions nous juger ; mais comment donner à ce sens son activité et toute son étendue ? Comment dégager notre âme dans laquelle il réside, de toutes les illusions de notre esprit », Ibid., p. 429.

3 Ibid., p. 432.

4 L’ensemble du passage confirme que le sens intérieur dont parle Buffon a plus rapport au sens intime de Lignac ou au sentiment du moi de Mérian qu’au sens commun d’Aristote qui doit faire l’unité des perceptions : « L’existence de notre âme nous est démontrée, ou plutôt nous ne faisons qu’un, cette existence et nous : être et penser, sont pour nous la même chose, cette vérité est intime et plus qu’intuitive, elle est indépendante de nos sens, de notre imagination, de notre mémoire, et de toutes nos facultés relatives. » Ibid.

5 Descartes expliquait l’origine de nos erreurs dans les Principes, I, 67 par le fait que « nous n’avons (…) pas considéré ces sentiments comme des idées qui étaient seulement en notre âme ; mais [que] nous avons cru qu’ils étaient dans nos mains, dans nos pieds et dans les autres parties de notre corps », AT IX-2, p. 65-66.

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une pensée que l’âme a à l’occasion de la rencontre des corps extérieurs avec les organes des sens, comme l’atteste encore le passage suivant de L’Enfance :

La plupart des animaux ont encore les yeux fermés pendant quelques jours après leur naissance ; l’enfant les ouvre aussitôt qu’il est né, mais ils sont fixes et ternes, on n’y voit pas ce brillant qu’ils auront dans la suite, ni le mouvement qui accompagne la vision ; cependant la lumière qui les frappe, semble faire impression, puisque la prunelle qui a déjà jusqu’à une ligne et demie ou deux de diamètre, s’étrécit ou s’élargit à une lumière plus forte ou plus faible, en sorte qu’on pourrait croire qu’elle produit déjà une espèce de sentiment, mais ce sentiment est fort obtus ; le nouveau né ne distingue rien, car ses yeux, même en prenant du mouvement, ne s’arrêtent sur aucun objet ; l’organe est encore imparfait, la cornée est ridée, et peut être la rétine est-elle aussi trop molle pour recevoir les images des objets et donner la sensation de la vue distincte1.

Buffon explique la production de la sensation visuelle par un système de communication des mouvements dans les nerfs reliant l’organe au cerveau. Chez le nouveau-né, on observe seulement une amorce de mouvement dans la prunelle, qui laisse penser que le nouveau-né voit ; mais le mouvement ne se communique pas encore de façon satisfaisante, notamment en raison de la mollesse de la rétine (un des réquisits du mouvement des nerfs étant leur élasticité). Le sentiment est encore synonyme de sensation. Toutefois, dans la partie du volume III portant sur la nature de l’homme, le chapitre « des sens en général » semble indiquer une première inflexion par rapport à la physiologie classique :

Le corps animal est composé de plusieurs matières différentes dont les unes, comme les os, la graisse, le sang, la lymphe, etc. sont insensibles, et dont les autres, comme les membranes et les nerfs, paraissent être des matières actives desquelles dépendent le jeu de toutes les parties et l’action de tous les membres ; les nerfs surtout sont l’organe immédiat du sentiment qui se diversifie et change, pour ainsi dire, de nature suivant leur différente disposition, en sorte que selon leur position, leur arrangement, leur qualité, ils transmettent à l’âme des espèces différentes de sentiment, qu’on a distinguées par le nom de sensations, qui semblent en effet n’avoir rien de semblable entre elles. Cependant si l’on fait attention que tous ces sens externes ont un sujet commun, et qu’ils ne sont tous que des membranes nerveuses différemment disposées et placées, que les nerfs sont l’organe général du sentiment, que dans le corps animal nulle autre matière que les nerfs n’a cette propriété de produire le sentiment, on sera porté à croire que les sens ayant tous un principe commun, et n’étant que des formes variées de la même substance, n’étant en un mot que des nerfs différemment ordonnés et disposés, les sensations qui en résultent ne sont pas aussi essentiellement différentes entre elles qu’elles le paraissent2.

Ce passage est ambigu : d’un côté on peut y voir une simple reprise de la physiologie cartésienne. Alors, on comprendra que les nerfs, désignés comme « l’organe immédiat du sentiment » sont l’instrument privilégié du sentiment qui a lieu de façon immédiate dans l’âme3. De l’autre, la mention de « matières actives » laisse penser que les thèses naturalistes

1 Buffon, op. cit., p. 450.

2 Ibid.., t. III, p. 352-353.

3 Cf. Principes, IV, §197: « Comment on prouve que [l’âme] est de telle nature que le seul mouvement de quelque corps suffit pour lui donner toute sorte de sentiments » et §198 : « Outre cela nous ne saurions

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ont déjà quelque prise sur la pensée de Buffon – notons que la publication du Specimen novi

medicinae conspectus de La Caze, oncle de Bordeu qui réfute le premier les principes du

mécanisme, est contemporaine. Alors, dire que les nerfs sont l’organe immédiat du sentiment pourrait signifier qu’ils sont effectivement sensibles. Quoiqu’il en soit, le sentiment désigne ici la faculté de sentir en général, qui se diversifie dans une multiplicité de sensations. Celles-ci sont le sentiment tel qu’il est décliné dans nos différentes perceptions : elles sont autant d’espèces différentes de sentiment. Si du point de vue psychologique (et nominal), les sensations semblent être distinguées entre elles (le rouge, le chaud, l’aigu), et n’avoir aucun rapport, du point de vue physiologique, elles se ramènent toutes à différentes dispositions des nerfs et à un « principe commun1 ».

L’originalité du passage ne réside pas tant dans le fait d’attribuer le sentiment aux animaux2 que dans l’insistance de Buffon sur l’unité du corps animal. La physiologie mécaniste reconnaît que l’interdépendance des organes entre eux confère une unité organique au corps animal3 indépendamment du principe spirituel qu’est l’âme ; mais ce qui est intéressant est que c’est moins par rapport à la connexion des organes entre eux, qu’en référence à la faculté de sentir en général et au sentiment en particulier, que Buffon établit l’unité du sujet commun qui reçoit les sensations. À ce stade de l’Histoire naturelle, il faut donc distinguer l’organe général du sentiment, principe matériel qu’on trouve chez tous les animaux et qui n’est autre que le tissu nerveux répandu dans tout le corps, et le sens interne, principe immatériel de la conscience de soi qui ne se trouve que chez l’homme doté d’une âme.

Le Discours sur la nature des animaux, publié dans le tome IV de l’Histoire naturelle,

en 1753 contient le même type d’ambiguïté sur la position de Buffon par rapport au mécanisme. La critique de ce courant se diffuse de plus en plus : le Specimen de La Caze est paru ainsi que, en 1751, les Recherches anatomiques sur la position des glandes de Bordeu. Dans le Discours sur la nature des animaux, Buffon adopte la voie analytique théorisée par

remarquer aucune différence entre les nerfs, qui nous fasse juger que les uns puissent apporter au cerveau quelque autre chose que les autres, bien qu’ils causent en l’âme d’autres sentiments (…) Les seuls mouvements excitent en nous non seulement du chatouillement et de la douleur, mais aussi des sons et de la lumière », AT IX, p. 316.

1 Nous devons cette analyse à David Simonetta, qui, dans son mémoire de Master 2 sur le Sens commun, trouve dans la proposition de Buffon une réponse originale à l’idéalisme de Berkeley. La conception de Buffon permet de penser l’unité perceptive au sein de l’économie animale elle-même.

2 Descartes qui avait lui-même reconnu un sentiment aux animaux, à condition qu’on y voit un principe purement organique et matériel : « Je n’ôte la vie à aucun animal, ne la faisant consister qu’en la chaleur du cœur. Je ne leur refuse même pas le sentiment autant qu’il dépend des organes du corps », A Morus, 5 février 1649, AT V, p. 267.

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Aristote dans le Traité de l’âme, qui consiste à partir des effets ou des opérations visibles du vivant pour remonter aux principes qui les causent. En ce qui concerne les animaux, c’est le mouvement progressif qui est leur manifestation spécifique ; celui-ci relève de la partie externe de leur enveloppe animale. La partie interne, qui est commune à tout vivant de l’homme au végétal, est constituée du cœur, du foie, de l’estomac, des intestins et agit « continuellement, sans interruption, et, pour ainsi dire mécaniquement et indépendamment d’une cause extérieure1 ». En revanche, le mouvement proprement animal n’est pas continu, mais se produit par intervalles, selon les impressions reçues des objets extérieurs. En l’absence du principe spirituel qu’est l’âme, dont seuls les hommes sont dotés, ce mouvement s’explique de façon purement matérielle, par la réaction des sens et du cerveau2 aux impressions des objets extérieurs. Pour cette même raison, un être vivant privé de sens sera à proportion privé de mouvement, comme c’est le cas de l’huître3. C’est à cette occasion que Buffon fait du cerveau le sens interne matériel, i.e. le principe d’unité de l’animal : il diffère des sens car il est capable de recevoir « généralement4 » les impressions qui en sont issues – alors que chaque sens est spécialisé dans son sensible propre –, et surtout car il peut conserver plus longtemps qu’eux l’ébranlement causé par les objets extérieurs. Buffon considère encore que la sensation n’a lieu que dans le cerveau, les nerfs transmettant ensuite le mouvement ou l’ébranlement reçu par le cerveau aux membres de l’animal.

La faculté de sentir introduit donc une première variation dans la vie, et empêche de considérer les animaux qui sont dotés de plusieurs sens comme de simples machines. Toutefois, à s’en tenir à cette explication, le mouvement animal, bien que progressif,

1 Buffon, op. cit., t. IV, p. 121.

2 « C’est cette partie qui donne à toutes les autres parties extérieures le mouvement et l’action, par le moyen de la moelle, de l’épine et des nerfs, qui n’en sont que le prolongement », ibid.

3 « Un être organisé qui n’a point de sens, une huître, par exemple, qui probablement n’a qu’un toucher fort imparfait, est donc un être privé, non seulement de mouvement progressif, mais même de sentiment et de toute intelligence, puisque l’un ou l’autre produiraient le désir, et se manifesteraient par le mouvement extérieur »,

ibid., p. 124.

4 « Je conçois donc que dans l’animal l’action des objets extérieurs sur les sens en produit une autre sur le cerveau, que je regarde comme un sens intérieur et général qui reçoit toutes les impressions que les sens extérieurs lui transmettent. Ce sens interne est non seulement susceptible d’être ébranlé par l’action des sens et des organes extérieurs, mais il est encore, par sa nature, capable de conserver longtemps l’ébranlement que produit cette action ; et c’est dans la continuité de cet ébranlement que consiste l’impression, qui est plus ou moins profonde à proportion que cet ébranlement dure plus ou moins de temps. Le sens intérieur diffère donc des sens extérieurs, d’abord par la propriété qu’il a de recevoir généralement toutes les impressions, de quelque nature qu’elles soient ; au lieu que les sens extérieurs ne les reçoivent que d’une manière particulière et relative à leur conformation, puisque l’œil n’est jamais ni pas plus ébranlé par le son que l’oreille par la lumière. Secondement, ce sens intérieur diffère des sens extérieurs par la durée de l’ébranlement que produit l’action des causes extérieures ; mais pour tout le reste, il est de la même nature que les sens extérieurs. Le sens intérieur de l’animal est, aussi bien que ses sens extérieurs, un organe, un résultat de mécanique, un sens purement matériel. Nous avons, comme l’animal, ce sens intérieur matériel, et nous possédons de plus un sens d’une nature supérieure et bien différente, qui réside dans la substance spirituelle qui nous anime et qui nous conduit. », ibid., p. 127-128.

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demeurerait entièrement déterminé par les causes extérieures. Or, force est de constater, d’après Buffon, que les réactions des animaux sont irrégulières : ils ne viennent pas, par exemple, se saisir du pain qu’on leur tend à tous les coups. Il faut pouvoir rendre compte de ces variations tout comme de l’absence de mouvement de l’animal dans les cas où les objets agissent pourtant sur lui. Ce sont les propriétés de l’impression du sens interne par lesquelles elle se distingue des sensations particulières – la généralité et la durée – qui vont éclairer ces comportements aléatoires :

Mais ce qui rend cette machine si différente des autres machines, c’est que l’hypomochlion est non seulement capable de résistance et de réaction, mais qu’il est lui-même actif, parce qu’il conserve longtemps l’ébranlement qu’il a reçu ; et comme cet organe intérieur, le cerveau et les membranes qui l’environnent, est d’une très grande capacité et d’une très grande sensibilité, il peut recevoir un très grand nombre d’ébranlements successifs et contemporains, et les conserver dans l’ordre où il les a reçus, parce que chaque impression n’ébranle qu’une partie du cerveau, et que les impressions successives ébranlent différemment la même partie, et peuvent ébranler aussi des parties voisines et contigües1.

L’empreinte de la théorie vitaliste se fait, semble-t-il, de plus en plus sentir, la description de l’organisme comme d’une machine ne traduisant pas forcément l’adhésion de Buffon au mécanisme2. Par la capacité qu’il a de conserver les différents ébranlements, le cerveau, identifié ici à une masse d’appui ou à un hypomochlion, acquiert une forme d’activité qui fait de lui un principe déterminant de l’action, et non pas seulement un relai neutre dans la chaîne reliant les stimuli extérieurs aux mouvements de l’animal. Le cerveau est suffisamment sensible pour retenir les variations d’ébranlements, leurs différences et leur ordre, que ceux-ci se donnent de façon simultanée ou successive. C’est donc le caractère durable de l’ébranlement que les sensations ont provoquées qui permet au sens interne de