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L’émergence de la transformation digitale : l’informatisation de l’économie

Partie I Cadre conceptuel: les facteurs d’adoption du marketing digital dans les PME

Section 01: Emergence et définition de la transformation digitale

1.1. L’émergence de la transformation digitale : l’informatisation de l’économie

Dès 1911 le grand économiste libéral Autrichien Schumpeter Joseph évoquait le concept de «destruction créatrice». Le monde, la société et les entreprises depuis les débuts de l’informatique puis ceux d’Internet, ont connu une accélération du changement (Ducrey, 2017). Plus de 3 milliards de personnes peuvent désormais échanger des informations, même des services ou des produits, qu’ils soient numériques (musique, information, vidéo, livre électronique, etc.), sans aucune restriction géographique et à un coût réduit (Ducrey, 2017).

D’abord pour comprendre l’ampleur de la transformation digitale, il faudra comprendre l’informatisation de l’économie, qui selon Volle (2015) «serait à l’origine de

la mondialisation et de la financiarisation avec l’impact de la transformation de la nature des produits ». En revanche, Valenduc et Vendramin (2016) ont distingué les éléments qui

peuvent constituer des ruptures significative et ceux qui relèvent de l’accélération de tendances existantes dans les restructurations des industries et des services, ainsi que dans les évolutions du travail.

1.1.1. L'information numérique en tant que ressource stratégique

Le réseau devient le principe de régulation pour des activités économiques et sociales plus larges. Actuellement, une nouvelle génération de technologies numériques génère une quantité d'informations sans précédent et fournit des outils pour exploiter cette abondance et extraire davantage de valeur (Valenduc et al., 2016).

L'utilisation du système d'information (SI) a évolué au fil du temps, passant du simple traitement de données opérationnelles à l'aide à la décision et à la planification stratégique (Spremic et al., 2001). Le SI joue un rôle très important dans la manière dont une

entreprise s’adapte à cet environnement turbulent. Le SI peut fournir de nouvelles formes de service à la clientèle, de nouveaux canaux de distribution et même redéfinir les procédures et les limites de l'entreprise (Spremic et al., 2001).

1.1.2. L'économie numérique dépend de rendements accrus et de coûts marginaux trop faibles

Selon Valenduc et al. (2016), Aujourd’hui ces caractéristiques s’étendent à un large éventail d’activités économiques, matérielles et immatérielles.

La plupart des coûts de production sont liés à la recherche et développement et au marketing, et les coûts marginaux (reproduction ou édition) sont très bas, comme dans les programmes ou les contenus audiovisuels (Suire et al., 2009). Ces économies d’échelle encouragent la concentration des acteurs et rendent difficile l’entrée de nouveaux concurrents sur ces marchés une fois que celui-ci occupe une position dominante. Ainsi, selon Suire et al. (2009) l’économie numérique est une économie à rendements croissants dont la dynamique concurrentielle a conduit à l’émergence de structures de marché très concentrées.

1.1.3. De nouveaux modèles d’affaires se développent

Le développement de l’économie de l’Internet, notamment l’économie des plateformes et des marchés à plusieurs versants a fait la naissance de l’expression «modèles d’affaires» ou «modèles commerciaux» (Ouakrat, 2012, p.111).

Les modèles d’affaires digitaux associent des méthodes innovantes pour organiser la relation entre l'offre et la demande, des stratégies de tarification tenant compte des effets des réseaux, des spécificités de l'information en tant que bien public (Eric et al., 2007). Ces modèles commerciaux selon Zachariadis et al. (2017, p.07) repose sur une plate-forme qui «utilise souvent la technologie pour connecter les personnes, les organisations et les

ressources dans un écosystème interactif dans lequel des quantités incroyables de valeur peuvent être créées et échangées». Cette formation organisationnelle peut faciliter les

interactions créatrices de valeur entre les consommateurs (côté demande) et les producteurs externes (côté offre), et créer un marché à plusieurs facettes (Zachariadis et al., 2017).

Les sites Web 2.0 ont fortement contribué à l’innovation des modèles commerciaux. Il concerne de sites de contenu autoproduits, tels que des plateformes de partage de photos ou de vidéos; blogs ainsi sites d'indexation sociale et de réseaux sociaux (Ouakrat, 2012).

1.1.4. Un nouveau modèle de production industrielle se dessine

L’évolution des développements techniques et technologiques de la production donne naissance à une nouvelle génération d’usine. Qu’on l’appelle l’industrie 4.0 (Usine digitale) est un modèle qui montre comment la production industrielle suit les derniers développements et évolue dans le temps (Vuksanović et al., 2016).

Selon Brettel et al. (2014) les industries ont ajusté leur stratégie de production en se concentrant sur des produits personnalisés et sur des délais de commercialisation rapides. Par conséquent, les stratégies rendues possibles par la fabrication active et la personnalisation en masse transformeront les industries manufacturières en réseaux plus intégrés offrant un meilleur accès aux données en temps réel (Erboz, 2017).

L’industrie 4.0 est guidée par la transformation digitale des chaînes de valeur verticales/horizontales et des offres de produits/services des entreprises. Les technologies clés nécessaires à la transformation de l’industrie 4.0 telles que l’intelligence artificielle, l’Internet des objets, l’apprentissage automatique, les systèmes Cloud, la Cyber sécurité, la robotique adaptative provoquent des changements radicaux dans les processus métiers des organisations (Sarvari et al., 2018).

Cependant, Vuksanović et al. (2016) démontre que l'utilisation de la technologie numérique entraîne des changements radicaux dans les modèles commerciaux. Pour y parvenir, l’innovation dite numérique est nécessaire. Afin de concrétiser le plus rapidement possible de nombreuses innovations, la production doit devenir plus flexible. Les solutions matérielles et logicielles pour l’évaluation en temps réel des données sont deux facteurs qui contribueront à la réalisation de cet objectif (Vuksanović et al., 2016).

1.1.5. Les conditions de rentabilité des investissements technologiques

En effet, les conditions de rentabilité des investissements technologiques sont bouleversées par les coûts fortement décroissants des matériels et des logiciels, en même temps que leurs performances croissantes en termes d’efficacité productive. Cependant, un lien direct de cause à effet entre les innovations technologiques et les gains de productivité ne semble toujours pas clairement établi. La relation entre technologie et productivité reste fortement façonnée par les processus de diffusion des innovations dans la société et les changements organisationnels dans les entreprises (Valenduc et al., 2016).

Selon Valenduc et Vendramin (2016), les cinq caractéristiques précédentes ont des degrés de modernité complètement différents: certaines sont annoncées depuis longtemps, comme une économie fondée sur l'information, mais elles prennent aujourd'hui un nouveau

tournant. D’autres ont fait l’objet de controverses dans de nombreux ouvrages sur la nouvelle économie ou la cyberéconomie aux alentours de l’an 2000.

Babinet (2014) croit que la révolution numérique c’est une nouvelle étape de l'humanité après les révolutions de l'agriculture, de l'industrie et des services. Il distingue trois périodes significatives de l'informatisation des sociétés, ils sont présentés dans la figure 3.1.

Figure 3.1. Les périodes de l’informatisation de la société

Source : (Babinet, 2014)

Selon Babinet (2014), il existe cinq mutations fondamentales qui vont changer la vie humaine au cours de cette nouvelle révolutionnumérique:

La connaissance et les gains d’opportunité qui augmente le champ des possibles. L’éducation avec par exemple l’enseignement à distance.

La santé, avec la force de nouveaux outils notamment pour l’aide au diagnostic. L’industrialisation et la production avec l’apport des robots, des imprimantes 3D. Le rôle de l’état avec l’open data, l’e-démocratie.