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Malgré notre insistance et les efforts d’un de nos informateurs nous n’avons pas pu accéder à son

A – Des enfants issus de familles aux conditions d’existence socio-économiques « précaires »

1 Malgré notre insistance et les efforts d’un de nos informateurs nous n’avons pas pu accéder à son

ans, moi je dis dehors. Sinon amène de l’argent, fais rentrer l’argent. » Un peu plus

loin dans la discussion, elle insiste : « A partir de dix huit ans, si ils [ses enfants]

emmènent pas à manger dans la marmite et bien ils restent pas. » Mme D. ne

travaille pas, perçoit le « p’ti RéMI »1 comme elle dit et vit seule avec ses quatre enfants et un frère adoptif plus âgé qu’elle et au chômage. Les deux enfants qui vivent hors du domicile familial y reviennent régulièrement suite « aux problèmes

dans leur couple »2. Ce qui constitue selon ses propos : « des bouches supplémentaires à nourrir ». C'est-à-dire qu’au regard du ton employé et aux

mimiques de son visage, les allers et retours de ses enfants adultes déjà en ménage apparaissent comme inconvenants. Il ne faut pas en conclure que Mme D. se détache de ses enfants après leur départ de la maison et ne souhaite plus les voir ; tout au contraire ; elle leur reconnaît le mérite de venir chercher Salim et « l’emmener se

promener, sortir en boîte de nuit » et souhaite que cela continue. Le problème se

pose quand ils élisent domicile pendant trop longtemps chez elle. Deux personnes « supplémentaires à nourrir » empiètent forcément sur le budget familial déjà « très

mince ». Cependant, l’exiguïté du domicile de Mme D. est certainement pour

quelque chose dans cet affaiblissement, en apparence mais non moins réelle, du processus de solidarité familiale. Deux personnes supplémentaires dans une maison exiguë nécessitent une réorganisation des espaces sociaux. C’est une réalité à ne pas négliger. Selon une enquête récente de l’INSEE « environ 49 000 ménages

réunionnais ne disposent pas de suffisamment de pièces pour loger chacun de leurs membres de façon décente. Ce sont au total 200 000 personnes qui en souffrent dont 80 000 mineurs »3.

Pour revenir à Salim, pendant nos observations au cours de son année de troisième à la SEGPA, le seul classeur en sa possession était très abîmé et vide : il n’avait ni cartable, ni stylos ni aucun autre matériel scolaire. Une note antérieure

1 « Je gagne mon p’ti RéMI » est une formule pour dire qu’on est allocataire du RMI (Revenu Minimum

d’Insertion). Cette forme verbale à connotation familière est un signe de l’adoption des minima sociaux comme revenu mensuel ordinaire et acquis pour très longtemps.

2 Nous retrouvons ici ce qu’Eliane Wolff a déjà mis au jour dans les quartiers défavorisés à La Réunion :

« Le retour de l’homme chez sa mère après une séparation » in Eliane Wolff, Quartiers de vie. Approche

ethnologique des populations défavorisées de l’île de La Réunion, Saint-Denis : ARCA/CIIRF, Université

de La Réunion, 1989.

transmise par un enseignant au directeur de la SEGPA confirme nos observations et la persistance du manque de matériel scolaire : « Salim arrive 20 minutes en retard,

la fleur au fusil, avec son classeur mais sans trousse… Je vais le prendre en classe mais je crois qu’il serait utile que tu discutes un peu avec lui. » Interrogé à propos

du comportement de Salim, l’enseignant nous dit : « Lui ! Il dort, c’est tout. Quoi

faire ? Il n’a jamais ses affaires, il ne veut jamais travailler. Pourtant il est sympa. »

En effet, depuis la classe de sixième, Salim a des problèmes de matériel, comme l’indique l’appréciation de son professeur d’histoire géographie au premier trimestre : « Doit avoir son matériel et se mettre au travail » (bulletin scolaire du premier trimestre, classe de 6ème. Au fil du temps, les problèmes liés à l’absence de matériel scolaire s’amplifieront et sa scolarité déclinera régulièrement.

Comment rendre raison de ce parcours scolaire à la SEGPA, tel que brièvement exposé ici ? Doit-on y voir des relations de cause à effet ? Manque d’argent dans la famille, absence de matériel scolaire d’où son désinvestissement scolaire et son comportement perturbateur. L’attitude scolaire de Salim ne s’explique certainement pas par ce raisonnement linéaire et mécanique, et nous sommes en droit de supposer qu’une histoire et des résultats scolaires aussi catastrophiques ne peuvent s’expliquer que par le cumul de la dynamique d’un ensemble de phénomènes et d’événements. Cependant, la permanence et la régularité des indices à propos des problèmes financiers de la famille constituent une dynamique dont nous devons tenir compte dans l’analyse du parcours scolaire de Salim. Il est fort probable que les conditions économiques d’existence précaires de la famille y jouent un rôle important. En tous cas nos investigations approfondies nous amènent à porter une attention particulière sur cet aspect de la réalité quotidienne du cadre familial de socialisation de Salim.

Nous allons nous appuyer sur le contenu du carnet de liaison de la classe de quatrième de Salim, des entretiens formels et informels avec les enseignants, des rapports d’incidences, des observations, des correspondances entre le collège et la famille et d’un entretien réalisé au domicile familial de Salim avec sa mère, Mme D., pour tenter d’expliquer, en fait, que ce qui est au principe du comportement de

Salim que nous avons pu observer en classe de troisième est le résultat d’un long processus qui trouve ces origines bien en amont. En classe de troisième, tout se passait comme si personne ne voulait plus faire d’effort, ni Salim, ni les agents éducatifs.

Année scolaire 2004-2005, les élèves se présentent à la SEGPA-B le 18 août 2004 : c’est la rentrée scolaire. Comme toutes les autres, la classe de quatrième dont fait partie Salim a reçu à la sortie de l’année précédente une liste de matériel à fournir. Dès la fin de la deuxième semaine après la rentrée, un rappel est fait à Salim à propos de l’absence de son matériel scolaire. Sa mère Mme D. en est informée par une note dans le carnet de liaison : « 27 août 2004: Les effets scolaires au complet

pour le lundi 30/08/04. N’oubliez surtout pas une pochette d’étiquettes. » Mme D.

appose sa signature signifiant qu’elle a vu le mot. Mais de retour en classe, Salim n’aura pas le matériel manquant. A la même période, tous les parents sont conviés à une réunion de rentrée et un rappel à propos du matériel non fourni est fait : « [...].

Réunion parents professeurs, mardi 31 août à 16h30. Fourniture : ne pas oublier une rame de papier blanc ». La signature de la mère de Salim prouve qu’elle a eu

connaissance du message. Selon les enseignants, aucun parent ne sera présent à la réunion ; une autre est donc fixée le mardi 7 septembre 2004 à 16h30. Mme D. sera toujours absente. A propos de ses absences aux réunions et aux convocations, elle nous dira que « c’est toujours pour entendre la même chose. Il y a toujours un

problème, jamais on me dit des choses bien. Il y a toujours un problème ! »

Dès lors, elle ne voit plus l’intérêt de se déplacer, et au regard des expressions grimaçantes de son visage, ce scénario récurrent l’agace.

Une semaine plus tard, un autre rappel concernant le matériel sera fait et noté dans le carnet de liaison de Salim, et d’ailleurs de toute la classe: « 14 septembre

2004 : Les effets au complet pour le vendredi 17/09/04. » Face à cette insistance des

enseignants, Mme D. répond par écrit dans le même carnet de liaison et juste à la suite du message qui lui a été adressé, comme pour répondre à une question posée : « Il n’y pas assez d’argent il faudra attendre le mois prochain. » Nous sommes un mois après la rentrée scolaire et Salim n’a toujours pas son matériel scolaire dans sa

totalité. En fait, l’essentiel n’y est pas et les deux classeurs en sa possession ont été fournis par son professeur référent1.

En ces termes – « Il n’y pas assez d’argent il faudra attendre le mois

prochain » –, la mère de Salim montre que, d’un point de vue économique, dans les

familles précaires, les sorties d’argent ne peuvent se faire qu’à des moments très précis. C'est-à-dire quand elles en perçoivent. Souvent, cela se résume aux diverses prestations familiales et sociales qui sont versées à la période charnière de fin de mois et de début de mois. Les longues files d’attentes observées au cours de la première semaine de chaque mois, qui commencent très tôt au lever du jour, devant les distributeurs de billets et les guichets des agences postales de l’île en sont des indicateurs très signifiants. L’affluence du public dans les supermarchés à cette même période en est un autre.

Un autre indice relevé au cours de notre visite au domicile familial, le 11 juin 2008, confirme la persistance des difficultés liées au manque d’argent dans cette famille. En effet, à notre arrivée, un des enfants revenait de chez la voisine2 un sac à la main dans lequel nous avons aperçu entre autres du savon ; la mère, à travers la clôture, s’adresse à cette dernière en criant : « Mi rand atoué kan la moné va arivé ! [Je te rends quand je recevrais de l’argent !]. » Dit Autrement, au moment où je recevrai de l’argent je te rendrai le contenu du sac.

Ainsi, pour les familles aux conditions économiques d’existence précaires, fournir du matériel scolaire à n’importe quel moment en milieu du mois est tout simplement de l’ordre de l’impossible. La priorité est ailleurs. L’insistance des agents éducatifs peut alors être perçue comme une incompréhension de leur

1 Dans les SEGPA le statut de professeur principal n’existe pas, les enseignants qui ont la responsabilité

d’une classe sont appelés professeurs « référents ».

2 Nous retrouvons ici l’importance de la solidarité « du groupe de voisinage » dans « la culture du pauvre

» signalée par divers travaux, entre autres : Richard Hoggart, La culture du pauvre, Paris : Editions de Minuit, 1970, cf. chapitre 3, p. 117. A La Réunion les liens de solidarité sont des éléments essentiels dans le mode de vie de certains quartiers, même si parfois un niveau très bas de pauvreté les fragilise et les affaiblit : Nicolas Roinsard, op. cit.

situation, et parfois, cumulé à d’autres malentendus, cela est à l’origine de conflits importants et durables entre l’École, les enseignants et la famille.

Aux problèmes liés au manque de matériel s’associent les écarts comportementaux de Salim, que nous avons déjà signalés, et qui s’amplifient au fil du temps ; sa mère en est avertie : « 13 septembre 2004 : Salim est insolent et refuse

de travailler. Il sera collé » (carnet de liaison). « Salim est insolent, grossier, manque de respect, refuse de faire le travail qu’on lui donne. A 10 heures il a quitté les cours » (rapport d’incident). « Menace physique envers un professeur » (rapport

d’incident). A plusieurs reprises, Salim est renvoyé de la classe et puni parce qu’il n’a pas son matériel : « 05/10/04 : je dois venir en classe avec tous mes effets. (A recopier) 100 fois et à rendre pour le vendredi 08/10/04 » (carnet de liaison). A la même date : « Votre fils a été renvoyé de cours ce jour en anglais. Motif : Dort en

classe et refuse de travailler » (CPE du collège).

Face au comportement changeant et de plus en plus difficile et la persistance du manque de matériel, les enseignants changent de ton et notent dans le carnet de liaison de Salim : « 26/10/04 : cela devient inadmissible que l’on ne possède

toujours pas ses effets scolaires (classeur, pochette, trousse, etc…) au bout de trois mois d’école. A copier 100 fois : je dois posséder mon carnet et mes effets pour travailler en atelier. » Ainsi, que ce soit en cours d’enseignements généraux ou en

atelier professionnel, Salim est toujours dépourvu de matériel scolaire. Les punitions infligées à Salim n’arrangent rien, il ne les fait pas. Tout au plus sont-elles sources de malentendus et affaiblissent les liens relationnels déjà fragiles entre lui et l’équipe enseignante. Ici, les punitions ne sont pas légitimes. Si Salim n’a pas de matériel scolaire, ce n’est pas de sa responsabilité. Eu égard à cette attitude du corps enseignant, cela signifierait que Salim est autonome financièrement. Ce qui est foncièrement infondé et constitue dès lors un abus de pouvoir qui, en persistant, conduit à une remise en cause de la légitimité professorale1. Mme D. nous dit : « C’est quoi ce professeur qui punit pour rien ! La faute c’est pas Salim. C’est pas

1 Selon Michel Foucault tous mécanismes punitifs sont rapports de pouvoir : Cf. Michel Foucault,

un professeur ça ! » Ce mot, par carnet de liaison interposé, fait réagir Mme D. qui

nous dit avoir « été en colère » à ce moment là, et qu’elle a failli se déplacer avec l’envie « de défoncer tout l’monde »1.

Nous sommes une semaine à la fin du mois d’octobre 2004, les prestations familiales ne sont pas encore versées. Mme D. répond par écrit dans le carnet de liaison : « Je ne peux plus acheter, j’ai des problèmes financiers. D’ailleurs on a pas

besoin un classeur pour chaque matière. Deux classeurs pour moi c’est suffisant. C’est du gaspillage d’argent pour moi. Cela ne m’a pas empêché d’apprendre avec un seul classeur. J’ai d’autres enfants à l’école. Je ne peux [pas] acheter ce que vous me demandez. Vous en demandez trop. »

Ainsi, la mère de Salim est consciente qu’il est nécessaire d’avoir du matériel pour travailler, mais ce qu’elle ne comprend pas, c’est leur multiplication : « On a

pas besoin un classeur pour chaque matière ». Elle indique non seulement dans ce

courrier qu’elle a des problèmes financiers, mais elle laisse aussi entrevoir sa logique éducative. Elle considère que, pour apprendre, il n’est pas nécessaire d’avoir autant de classeurs qu’il y a de disciplines scolaires. Ces propos sont fondés. Mais cela montre aussi qu’elle n’est pas informée de la nouvelle organisation pédagogique, signe de la distance qui existe entre elle et la SEGPA. De l’école primaire où l’enfant généralement avait à faire à un seul enseignant durant l’année scolaire, au collège la spécialisation des disciplines et la multiplication des enseignants engendrent de fait une augmentation du nombre de cahiers et de classeurs. Ce qui par ailleurs contraint les parents à investir davantage.

Face à cette résistance, l’équipe éducative de la SEGPA, sous l’autorité du principal du collège, décide de réagir et adresse un courrier à la mère de Salim : « Le

2/11/04. […]. Madame, Monsieur. Depuis la rentrée votre enfant n’a pas tous ses effets notamment sa tenue d’atelier […] avec ses chaussures de sécurité. Je compte

1

Ce qui est intéressant c’est qu’au cours de la discussion au domicile familial c’est Mme D. qui fait référence à ce moment de l’histoire scolaire de Salim et elle n’est pas informée que nous avons en notre possession une copie du carnet de liaison de son fils de cette période. Ce qui atteste que cet événement n’a pas été d’influence négligeable et que les esprits en sont marqués durablement.

sur vous afin que vous fassiez le nécessaire pour résoudre ce problème. L’assistante sociale peut également vous recevoir le lundi et le vendredi. »

Malgré la situation économique fragile de la famille, la mère de Salim ne répond pas à ce courrier et refuse de ce fait la proposition de rencontrer l’assistante sociale du collège, adoptant ainsi une position que Serge Paugam qualifie de « stratégie de distanciation »1. Cela consiste à ne pas accepter l’aide des services sociaux considérés comme humiliante, comme une atteinte à la dignité et à l’identité sociale, même si on est dans les situations les plus difficiles, les plus instables, les plus incertaines. Cependant, il arrive qu’au bout de quelque temps après la rentrée scolaire, certaines familles se voyant dans l’impossibilité de rétablir leur situation économique répondent favorablement à la proposition d’aide : « Monsieur le

Directeur, voulez-vous me fixer un rendez-vous pour avoir l’aide du fonds social s’il vous plaît » (carnet de liaison d’un élève de la même SEGPA que Salim).

La mère de Salim ne se rend pas compte que cette attitude, qu’elle considère comme légitime, a des répercutions sur la scolarité de son enfant. A de multiples reprises, l’équipe éducative a cherché à prendre contact avec elle à ce propos. Le professeur de français fait partie de ceux qui ont insisté : Le «18/11/04. Salim n’a

pas de crayon, de gomme, de stylo à billes, de feutres. Il lui faut un minimum pour travailler » (carnet de liaison, prof de français, classe de 4ème). Le professeur d’atelier professionnel essaiera en vain d’obtenir une tenue de travail : « 23/11/04. Madame, vous êtes convoquée le vendredi 26 novembre 2004 au bureau du

directeur, concernant la tenue de cuisine que votre fils n’a toujours pas ». Même si

Salim est considéré comme un élève « sympathique », en classe les enseignants épuisés ne font plus d’effort, et Salim non plus. Pour le professeur d’atelier, Salim a décroché depuis longtemps. Il est hors de la SEGPA : « Celui-là il n’est plus là

depuis longtemps. » Voulant nous dire que malgré la présence physique sporadique

de Salim, « dans sa tête il n’est plus à l’école ». Ce qui signifie aussi pour cet enseignant que tout est joué, et nous comprenons pourquoi en classe personne ne

s’occupe de Salim : quand il ne perturbe pas la classe, on le laisse dormir et personne ne l’encourage à ne pas s’absenter.

Malgré « un casier scolaire » qui ne plaide pas en sa faveur, par un jeu de manipulation des notes, Salim sera admis en section boulangerie en lycée professionnel. Il y restera un mois puis rentrera chez lui après de nombreuses « absences et bagarres ». Sans nier le comportement « perturbateur et bagarreur » de son fils, Mme D. justifie ses absences au LP par un « manque d’argent pour

payer les tickets de bus » ! Le LP se trouve en effet loin du domicile familial. Sur les

problèmes posés par l’éloignement des LP du domicile familial comme élément participatif au processus d’abandon scolaire, nous reviendrons au chapitre X.

Ainsi, l’histoire de Salim montre combien l’expérience scolaire de certains élèves, pas seulement de SEGPA, peut être « tramée par une série de contraintes

extérieures à la scolarisation »1, dont les conditions économiques d’existence très précaires de la famille.

Le retard dans le versement des prestations familiales et sociales constitue également une de ces contraintes extérieures, comme en témoigne l’histoire de Jacob qui montre par ailleurs que celle de Salim n’est pas un cas isolé. Jacob n’a pas ses effets scolaires pendant tout le premier trimestre de son entrée en dernière année à la SEGPA-C. Ses parents sont sans emploi. Sa mère est porteuse d’une maladie grave et son père est condamné à suivre une chimiothérapie. Alertés, avertis et ne répondant pas aux convocations répétées, les parents de Jacob transmettront la lettre suivante à la directrice de la SEGPA : « Et tant donné que mon enfant Jacob n’a pas

eu l’argent de rentrée scolaire, je vous prie de bien vouloir excuser mon enfant de ne pas avoir ses affaires scolaires pour le moment. Merci de bien vouloir lui remettre une attestation comme de quoi il est toujours scolarisé dans votre établissement, afin de l’envoyer à la CAF (caisse d’allocation familiale). Je vous remercie de votre compréhension. »

A la fin du premier trimestre Jacob est toujours dépourvu d’effets scolaires. Après une discussion avec l’enseignant référent, la directrice de la SEGPA décide de faire une demande d’aide auprès de l’assistante sociale et les effets scolaires sont fournis par le fonds social « collégien »1. Quelques temps plus tard, Jacob revend l’ensemble des effets. A l’approche de ses seize ans, il met un terme à sa scolarité. L’institution scolaire ne cherchera pas d’explication et n’essaiera pas de comprendre pourquoi Jacob a mis fin à sa scolarité. Cela a même été « un soulagement » pour

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