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Les données de ce tableau sont issues de la « Note d’information n° 119 », Fiches d’identité des collèges

2 L’émergence de l’objet d’étude

2 Les données de ce tableau sont issues de la « Note d’information n° 119 », Fiches d’identité des collèges

publics, Rectorat Académie de La Réunion, Direction des statistiques, année scolaire 2005-2006, mars

2006.

3 La SEGPA-A est rattachée au Collège A., la SEGPA-B au collège B, etc.. 4 Pour davantage de précisions concernant les PCS voir l’annexe 15.

3.2 – Les terrains d’étude périphériques

Simultanément à nos investigations dans les SEGPA, nous avons mené des enquêtes dans les familles et dans les lycées professionnels publics, ainsi que dans un lycée professionnel privé, dans les CFA de la chambre de métiers et de l’artisanat, les CFA de la Chambre des Commerces et d’Industries, les Maisons Familiales Rurales (MFR), les CFA agricole (CFAA), dans les différents services du Rectorat de l’Académie de La Réunion : Service statistique, Service Académique d’Information et d’Orientation (SAIO), Division des Examens et Concours de l’enseignement professionnel (DEC2).

Le tableau suivant nous indique les terrains et services qui nous ont permis de vérifier et de reconstituer l’itinéraire des 341 élèves que nous avons suivis après leur sortie des douze SEGPA en juillet 2005.

Services Lieu Acteurs rencontrés CFA chambre des métiers Saint Denis, Saint André, Le Port,

Saint Paul. Les directeurs CFA chambre des commerces Saint Denis, Le Port, Saint Paul. Les secrétaires CFA agricole Saint André, Saint Paul, Saint

Joseph. Les secrétaires et directeurs MFR Saint André, Saint Paul Les directeurs, secrétaires Lycée Professionnel Saint Denis, Saint André, Le Port,

Saint Paul.

Principalement les CPE et certains enseignants

Services du rectorat Académie de La

Réunion Saint Denis.

Les Chefs des différents services de statistiques et leur secrétaire.

3.3 - Les entretiens

Les entretiens, dont les temps variaient d’une demi-heure à deux heures, voir trois pour un directeur de SEGPA, constituent les données de base de notre étude. Nous avons rencontré cent cinquante élèves. Cependant, nous en avons retenu quatre-vingt, dont vingt-quatre filles, auprès desquelles nous avons mené une enquête approfondie avec un suivi jusqu'à deux ans après leur sortie de la SEGPA pour un grand nombre d’entre eux. Au-delà des entretiens individuels approfondis,

nous avons également rencontré en collectif trois classes d’élèves de la SEGPA-C : une de sixième, une de quatrième et une de troisième. A l’exception de trois élèves de la SEGPA-I, tous les entretiens approfondis ont d’abord été réalisés dans le cadre des structures scolaires d’origine, puis vingt élèves ont été revus après leur sortie de la SEGPA, à leur domicile pour certains, une deuxième fois, voire une troisième.

Simultanément à l’enquête par entretien auprès des élèves, nous avons rencontré également une vingtaine de parents à leur domicile, principalement des mères et trois pères. Si ces parents ont bien voulu accepter les contraintes de notre investigation, le jour de l’interview certains ont cependant été intimidés, parfois inhibés et même méfiants. Certains élèves ont aussi refusé qu’on rencontre leur(s) parent(s). Précisons que pratiquement tous les parents des élèves de SEGPA ont fait l’objet d’une enquête sociale, pour certains judiciaire, souvent à partir du signalement des agents éducatifs. Leurs enfants ont tous rencontré un psychologue scolaire, parfois plusieurs fois. Quatre mères ont refusé de nous rencontrer. Une mère par deux fois nous a donné rendez-vous, et au moment de notre arrivée au domicile familial nous avons trouvé porte close. Une mère a dit que nos questions l’énervaient et nous a mis à la porte. La mère de Lydia, élève de la SEGPA-C au cours de l’entretien nous a demandé si « c’est sûr que ce n’est pas pour l’assistance

sociale » que nous travaillons, alors que nous lui avions bien précisé au début de

l’interview que nous faisions une étude dans le cadre d’une recherche universitaire qui n’avait rien à voir avec une enquête du service social. Un père veuf nous a demandé si, après l’entretien, on pouvait aider son fils à trouver une formation ou un travail. Toutefois, ce qui est intéressant, comme pour le terrain de la SEGPA, au fil des entretiens, tous les parents rencontrés nous ont fait confiance, et au terme des discussions certains nous invitaient à rester pour le repas. Comportement attestant de leur pleine confiance. Les parents ont été vus une fois, souvent deux, à l’exception de la mère de Jérôme de la SEGPA-C que nous avons rencontrée cinq fois à son domicile familial.

Pour comprendre ce qui se joue pour les élèves de SEGPA, il nous a été nécessaire de rencontrer leurs enseignants, que ce soit dans un cadre formel ou

informel. C’est ainsi que dix-sept professeurs de tous corps – PE, PLC, PLP – confondus ont accepté d’être interviewés, même si parfois les entretiens étaient l’occasion pour eux d’évoquer avec insistance les difficultés du métier d’enseignant dans les structures difficiles, attitude relevée également ailleurs par Agnès van Zanten1.

Notre tentative de compléter les propos des élèves sur ce qui s’est passé pour eux à l’école primaire, nous avons aussi rencontré deux enseignantes spécialisées exerçant, pour l’une d’elle, depuis huit ans auprès des élèves en « très grandes difficultés scolaires », une enseignante de classe de CM2, une conseillère pédagogique travaillant auprès de l’Inspecteur de circonscription, une directrice et un directeur d’école primaire.

Comme nous l’avons déjà évoqué, nous avons rencontré douze directeurs de SEGPA, mais aussi un principal de collège et un adjoint, trois Inspecteurs de l’Éducation nationale : un en charge de l’enseignement adapté et spécialisé (IEN- ASH) dont les SEGPA à l’île de La Réunion, un de l’enseignement technique (IEN- ET) responsable des professeurs de lycée professionnel exerçant en SEGPA et l’Inspecteur du service académique d’information et d’orientation. Enfin nous avons également rencontré dans le cadre du suivi des élèves après la SEGPA, trois CPE et trois professeurs de deux lycées professionnels. Si dans notre texte il n’y pas trace des propos de tous les acteurs rencontrés, ils nous ont néanmoins, chacun à leur niveau, éclairé et permis d’approcher la complexité du parcours scolaire des élèves de SEGPA.

Par ailleurs, simultanément à l’enquête par entretien, nous avons aussi porté un regard ethnographique sur notre terrain d’étude. Comme pour l’étude réalisée dans deux collèges de banlieue populaire par Jean-Paul Payet, le but était

1 Agnès van Zanten, L’école de la périphérie. Scolarité et ségrégation en banlieue, Paris : Presses

« d’appréhender une réalité plus intime » 1 de la scolarité des élèves de SEGPA, en dépassant les « discours de façade ou [les] propos convenus »2.

3.4 - Notre présence sur les terrains

Durant trois années scolaires nous avons passé en moyenne trois demi- journées hebdomadaires, à certaines périodes cinq, sur notre terrain d’étude. En comptant les données numériques recueillies auprès des services du Rectorat de l’Académie de La Réunion et dans les centres de formation professionnelle, nous avons pratiquement passé quatre années sur le terrain. Cela s’explique par la difficulté d’accéder à certaines données, pour lesquelles il nous a fallu attendre le départ puis le remplacement des acteurs qui les détenaient pour réinvestir le terrain.

Les observations ethnographiques se sont principalement déroulées dans quatre SEGPA, choisies tout d’abord pour leur adhésion sans condition à notre projet, pour leur position géographique, mais aussi en fonction du public accueilli : Une SEGPA est située dans un quartier rural, mais aussi assez « huppé » du chef lieu, une dans une zone semi-rurale, une urbaine dans une ville connue pour être très sensible, et une dans un quartier du chef lieu porteur de la réputation d’accueillir des élèves particulièrement « difficiles ». Dans une cinquième SEGPA nous avons effectué une observation informelle dans une classe, sans avoir l’autorisation du directeur de la SEGPA mais avec celui de l’enseignant, ce qui lui a valu quelques problèmes avec sa hiérarchie après notre passage. Dans les sept autres SEGPA nous avons également fait preuve d’une attention particulière et d’une vigilance « ethnographique » au moment des entretiens avec les directeurs de SEGPA, des enseignants et certains élèves.

1 Jean-Paul Payet, Collèges de banlieue. Ethnographie d’un monde scolaire, Paris : Méridiens

Klincksieck, 1995, p. 12.

CHAPITRE IV

Histoire familiale et École : Des familles affaiblies par

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