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Des inégalités socio-territoriales au niveau national : promotion du modèle agro-exportateur conventionnel (costa) et dévalorisation de l’agriculture familiale

Quels terrains et pourquoi ?

A. Des inégalités socio-territoriales au niveau national : promotion du modèle agro-exportateur conventionnel (costa) et dévalorisation de l’agriculture familiale

(sierra et selva)

Il est indéniable que l’agriculture péruvienne, comme la majorité des agricultures du monde, s’oriente de plus en plus vers le modèle conventionnel. Citons simplement ces chiffres généraux concernant la consommation d’engrais chimiques et de pesticides : La consommation mondiale d’engrais chimiques est passée d’environ 143 800 000 tonnes en 2002, à environ 193 300 000 tonnes en 2014, selon la FAO (2016a). Au Pérou, sur la même période, elle est passée de 306 551 à 460 165 tonnes (Ibid.). Au Pérou, selon la FAO, la quantité de pesticides utilisée est, quant à elle, passée de 2 953 tonnes en 1995 à 18 643 tonnes en 2014 (2016b). Dans le contexte péruvien, la promotion de l’agriculture productive conventionnelle (révolution verte) cristallise des différenciations socio-économiques et territoriales majeures à l’échelle nationale. En schématisant, cette dynamique de conventionnalisation de l’agriculture péruvienne repose sur une valorisation de l’agriculture moderne d’exportation, notamment de la région côtière et sur une dévalorisation de la petite agriculture familiale, notamment des régions andine ou amazonienne. Dans les années 1980, Annette salis écrivait : « Jusqu’à présent, ont été appliquées des politiques agraires différentielles, en faveur des secteurs les plus productifs, et au détriment de l’agriculture andine » (1987 : 267). Ce constat semble globalement toujours d’actualité. Fernando Eguren, spécialiste de l’agriculture péruvienne, résume ainsi les politiques agricoles nationales de ces dernières décennies : « Premièrement, les gouvernements successifs ont constamment soutenu la création, le développement, l'expansion et la consolidation d’une agriculture moderne d’exportation basée sur des firmes agroindustrielles et sur la concentration de la propriété foncière et l'accès à l'eau. Ceci est le modèle de modernisation agricole en vigueur ces dernières décennies. Deuxièmement, les politiques publiques ont systématiquement marginalisé l’agriculture familiale, c’est-à-dire l'univers hétérogène des petits paysans et des communautés paysannes et indigènes. » (notre traduction1) (2014a : 181). De façon très schématique, deux modèles agricoles

1 Traduction de : “En primer lugar, los sucesivos gobiernos apoyaron persistentemente la creación, desarrollo, expansión y consolidación de una agricultura moderna de exportación, basada en corporaciones

agroindustriales y en la concentración de la propiedad de la tierra y del acceso al agua. Este es el modelo de modernización agraria que rige en las últimas décadas. En segundo lugar, las políticas públicas

125 opposés cohabitent au Pérou. D’un côté, une agriculture moderne, productiviste, capitaliste de type agro-exportatrice et minoritaire en termes de nombre de producteurs. Elle se concentre essentiellement sur la côte (asperge, canne à sucre, riz, coton, fruits et légumes) (Eguren, 2015c : 6. 2006 : 17. 2013 : 9. Bey et al, 1995 : 84) – mais on la retrouve également dans certaines parties des Andes1 (quinoa) et de l’Amazonie (café, cacao, fruits tropicaux, etc.). Cette agriculture bénéficie d’un soutien important des différents gouvernements, (notamment des aides publiques) ces dernières décennies (Eguren, 2014a : 181, 187. Chaléard & Mesclier, 2006). D’un autre côté, une petite agriculture familiale et paysanne, majoritaire, souvent pluriactive, tournée vers l’autosubsistance et/ou le marché intérieur.

Cette agriculture prédomine dans la sierra et la selva – mais on la retrouve également sur la costa - et intéresse très peu les politiques publiques (Eguren, 2014a : 181, 187). Ces deux modèles agricoles répondent à un système de polarité caractéristique de l’agriculture sud-américaine depuis la période coloniale : l’opposition latifundium – minifundium. Et cette polarité ne cesse de s’accentuer (Cf. Partie III.C.1. de ce chapitre II). Fernando Eguren qualifie l’accélération du latifundium depuis les années 1990 de « néolatifundium » (Eguren et Marapi, 2015 : 8. Eguren, 2014a : 184), « néo » car ces grandes exploitations agricoles furent en partie déconstruites avec la réforme agraire des années 1970. Ce latifundium et ce néolatifundium se concentrent essentiellement sur la côte et sont encouragés par les différents gouvernements depuis les années 1990. Ces derniers ont en effet, à travers de coûteux travaux d’irrigation, étendu les superficies cultivables et les ont transférées à des corporations (Eguren, 2015a : 3). Ils ont également largement favorisé ces grands domaines agro-industriels d’un point de vue fiscal. En 2000, la loi n°27360 établit que l’impôt sur la rente, normalement de 30% pour les entreprises, soit réduit à 15% pour les entreprises agro-alimentaires (Eguren, 2014a : 183).

Aujourd’hui, ces néo-latifundistes de la région côtière disposent d’exploitations plus grandes encore que celles qui existaient avant la réforme agraire (Eguren, 2015a : 3). Une récente proposition de loi suggère de nouvelles limites aux propriétés agricoles : 10 000 hectares de terres irriguées sur la costa, 5 000 hectares de terres irriguées dans la sierra et 20 000 hectares de terres irriguées dans la selva.

Elle ne propose en revanche aucune limite pour les terres sèches, non irriguées. Avec ces seuils très élevés, cette proposition, sensée « défendre et soutenir la petite et moyenne agriculture », ne fait finalement qu’encourager le processus de développement du latifundium (Ibid.).

Ces différenciations des agricultures au niveau national se calquent sur des inégalités territoriales qui elles-mêmes se calquent sur des inégalités sociales profondes et anciennes. Malgré une certaine reconnaissance internationale – du moins dans les discours et rapports (CEPAL, 2014. FAO, 2014a, 2014b) - et nationale – du moins dans les discours et à travers quelques dispositions législatives symboliques (lire ci-dessous) – les paysans indigènes restent largement discriminés dans la société péruvienne (De la Cadena, 2000). Depuis des décennies, voire des siècles, l’agriculture paysanne andine subit immanquablement un processus de dévalorisation participant à sa déstructuration et sa marginalisation. Comme le résume Enrique Mayer « […] on entend affirmer péremptoirement sistemáticamente han marginado a la agricultura familiar, entendiendo como tal al heterogéneo universo de pequeños agricultores y comunidades campesinas y nativas.”

1 « Les Andes se caractérisent par une dualité très ancienne entre une petite agriculture familiale et paysanne souvent pluriactive, tournée vers l’autosubsistance et le marché intérieur, et une agriculture entrepreneuriale et capitaliste, souvent agroexportatrice, qui laisse dans l’ombre les anciennes formes latifundiaires ou des formes patronales minoritaires (Gasselin, 2000) ». (Heinisch, Gasselin, et Durand, 2014 : 72)

126 beaucoup de choses sur "le faible potentiel" de l'agriculture de la sierra, et sur son "inaptitude" à soutenir un développement... ». (1992 : 177). Hubert Mazurek relate que « L'opinion est encore largement diffusée aujourd'hui parmi la petite bourgeoisie liménienne et la classe politique que le campesino ou le serrano est léthargique et incapable de s'organiser » (2002 : 85). Il souligne également le fait que la culture « quechua » soit aujourd’hui encore associée à l’analphabétisme :

« Cette référence occidentale à l'analphabétisme (basée sur la lecture et l'écriture qui n'existent pas dans la langue quechua) a permis de maintenir les Indiens quechua ou aymara hors des circuits de l'éducation, de les déclarer ainsi "ignorants" et de justifier l'interdiction du droit de vote aux

"analphabètes" jusqu'en 1980 » (Ibid. : 72). Ce racisme, nourri de la peur et de l’ignorance, se superpose à la division territoriale du pays entre la côte et l’intérieur des terres : « Les "urbains", pour ne pas dire les Blancs, ne connaissent pas le Pérou ; peu voyagent vers l'intérieur du pays, souvent par peur plus que par manque de moyens ; peu ont goûté la nourriture andine, et la plupart ne voient dans la culture andine que pur folklore. La société péruvienne est faite de cette dualité : "Los peruanos, como un todo, no nos apreciamos entre nosotros" (Ugarteche O., 1998) » (Ibid. : 77).

Antoinette Molinié et Jacques Galinier insistent sur le caractère équivoque de cette image des indigènes dans la société péruvienne, alternant entre fascination et dégoût (2006 : 164. Cf. Chapitre VI. Partie II.B.). Depuis la conquête espagnole, les politiques coloniales puis républicaines privilégient largement l’agriculture industrielle de la région côtière ou les activités extractives, par exemple le caoutchouc de la région amazonienne ou les minéraux dans la région andine. Hubert Mazurek parle d’« un monde politique [péruvien] qui n’a jamais voulu se préoccuper pour l’agriculture de montagne » (2002 : 70) et, dans ces montagnes, du « complexe de "provincialisme" [qui] est fortement développé, car la capitale et la côte restent associées à une image de pouvoir et de domination, politique mais aussi culturelle » (2002 : 77). Ainsi, on peut estimer que les paysans andins sont doublement marginalisés, défavorisés : premièrement à l’échelle nationale, par rapport aux producteurs de la côte et deuxièmement à l’échelle internationale, par rapport aux agriculteurs

« modernes » (et subventionnés) des pays occidentaux.

Cette marginalisation des petits producteurs n’a fait que se renforcer après le démantèlement de la réforme agraire de 1969 et jusqu’au début du XXIème siècle. Le conflit armé avec le Sentier Lumineux entre 1980 et 1990, qui s’est soldé par 70 000 victimes, principalement des paysans andins, instaura un climat de peur, de suspicion, et plus largement de conflit au sein même des communautés paysannes et participa à cette lente destructuration de la paysannerie andine. La présidence d’Alberto Fujimori dans les années 1990 scella le tournant ultra-libéral des politiques économiques du pays. Son successeur, Alejandro Toledo Manrique, président entre 2000 et 2006, tint au début de son mandat des discours particulièrement pro-indigènes1 (Galinier et Molinié, 2006 : 214-215, 218) qui laissaient espérer une meilleure prise en considération de la paysannerie andine. Son mandat fut finalement marqué par la signature d’accords commerciaux et d’investissement, bilatéraux ou multilatéraux, globalement défavorables à la petite paysannerie péruvienne (Eguren, 2014a : 182). Hubert Mazurek rappelle par ailleurs « tous les symboles et les invectives racistes » que l’élection de Toledo « a véhiculés dans une

1 Dès sa campagne, Toledo se revendique « Indien » (Galinier et Molinié, 2006 : 214). Sa cérémonie d’investiture est organisée au Machu Picchu, selon un rite inca réinventé ! (Ibid. : 215). Son discours restera comme la « Déclaration du Machu Picchu sur la démocratie, les droits des peuples indigènes et la lutte contre la pauvreté » (Ibid. : 218).

127 certaine presse » (2002 : 76). En 2006, Alan Garcia remplace Alejandro Toledo. Son attitude envers les petits paysans indigènes est beaucoup moins équivoque et ouvertement raciste : « Alan Garcia déclarait ouvertement son empathie pour le grand investissement pour moderniser l’agriculture et son mépris pour la petite agriculture […] » (Eguren, 2014a : 181). Plus grave, il n’hésitait pas à qualifier ces agriculteurs familiaux de « "chiens du jardinier" faisant obstacle au développement […] » (notre traduction)1 (Ibid. : 181, 188). Selon lui, les ressources naturelles devraient être transférées des mains des populations paysannes et indigènes, aux mains des grandes entreprises d’investissement. Selon lui toujours, « seules ces dernières sont en capacité de leurs donner une valeur économique, que les premières [les populations paysannes et indigènes], par incapacité, ne pourraient leur donner » (notre traduction)2. (Eguren et Marapi, 2015 : 6). Durant cette période, le Pérou s’engage dans deux accords de libre-échange (ALE) majeurs. Le premier avec les Etats-Unis d’Amérique, est signé en 2006 et entré en vigueur en 2009. Le second, avec la Chine, date de 2010. En 2011, Ollanta Humala est élu sur un programme de gauche progressiste et indianiste, proche des politiques du Bolivien Evo Morales ou de l’Equatorien Rafael Correa. Il « promet de rompre avec la politique néolibérale de son prédécesseur et sa soumission aux intérêts des multinationales » (Lowy, 2013 : 60). Mais dès le début de sa prise de fonction, sa politique s’avère finalement beaucoup plus conventionnelle, dans la continuité du néo-libéralisme à l’œuvre depuis les années 1980. Cette politique néolibérale et pro-capitaliste du gouvernement Humala se concrétise notamment à travers la gestion des nouveaux conflits environnementaux touchant le pays : Conga (département de Cajamarca), en 2011, Tia Maria (département d’Arequipa), en 2011 et 2015. Sur ces problématiques, la réponse de Humala est semblable à celle de Alan Garcia lors du conflit Bagua (département Amazonas) de 2008 : soutien aux industries extractivistes, souvent étrangères et occidentales et répression des opposants péruviens : des populations rurales, paysannes et indigènes. Humala manifeste néanmoins, dans les discours, une certaine empathie envers la petite paysannerie péruvienne. Comparé à Alan Garcia, il « est beaucoup plus nuancé et exprime occasionnellement sa sympathie pour l’agriculture familiale » (notre traduction)3 décrit Fernando Eguren (2014a : 181). Sous sa présidence, une série de textes législatifs (lois et décrets), certes davantage symboliques que décisifs, sont adoptés en faveur de la petite agriculture. Citons notamment, en 2011, la « loi de promotion du développement des marchés de producteurs agropastoraux »4, dont les objectifs sont d’encourager l’insertion au marché des communautés paysannes, la commercialisation directe entre producteurs et consommateurs finaux et d’améliorer l’économie rurale. L’année 2013 est déclarée « Année de l’investissement pour le développement rural et la sécurité alimentaire »5. Surtout, le décret suprême n°009-2015-MINAGRI6

1 Traduction de : “Alan García declaraba desembozadamente su identificación con la gran inversión para modernizar la agricultura y su desprecio por la pequeña agricultura (que consideraba como parte de los ‘perros del hortelano’ que obstaculizan el desarrollo) […]”. Notons que les syndicalistes, intellectuels, écologistes étaient également qualifié de « perros del hortelano ».

2 Traduction de : “pues, según él, solo estas últimas estaban en la capacidad de darles el valor económico que las primeras, por incapacidad, no les podían dar”.

3 Traduction de : “[…] mientras que Ollanta Humala es mucho más matizado y ocasionalmente expresa su simpatía por la agricultura familiar.”

4 Loi n°29676, « ley de promoción del desarrollo de los mercados de productores agropecuarios », publiée au Journal Officiel le 15 avril 2011.

5 Decreto Supremo n°001-2013-PCM : “Año de la Inversión para el desarrollo Rural y le Seguridad Alimentaria”.

6 Decreto supremo n°009-2015-MINAGRI publié au journal officiel le 20 juin 2015.

128 approuve la Stratégie Nationale de l’Agriculture Familiale 2015-2021. Dans les faits, la grande majorité des investissements et des politiques publiques sont destinés à la grande agriculture industrielle et exportatrice de la région côtière, notamment à travers de grands projets d’irrigation (Mesclier et Chaléard, 2006). Pourtant, cette région côtière ne rassemble que 11,5% des surfaces agropastorales du pays (contre 57,5% pour la région andine et 31,1% pour la région amazonienne) et 15,8% des producteurs (contre 63,9% dans les Andes et 20,3% dans l’Amazonie) (INEI, CENAGRO IV, 2012). Ce modèle agro-exportateur se renforce largement et ce depuis les décennies 1980 et 1990 (Eguren, 2006 : 17). Précisons qu’il existe aussi, dans cette région côtière, de petits agriculteurs qui prennent part, non sans quelques difficultés, à l’agriculture d’exportation (Marshall, Mesclier et Chaléard, 2012). Cette priorité donnée au commerce extérieur se concrétise par la création en 2015 de la communauté économique de l’Alliance du Pacifique par le Pérou, le Chili, la Colombie et le Mexique. L’objectif de cette alliance est de renforcer les accords commerciaux bilatéraux entre ces pays. Début 2016, le Pérou signe un nouvel accord commercial multilatéral : le TPP ou Accord d’Association Transpacifique de Coopération Economique, qui réunit 12 pays du Pacifique (Amérique, Asie, Océanie). En 2016, l’élection de l’économiste libéral Pedro Pablo Kuczynski à la tête du pays ne laisse pas présager de changement radical dans les politiques agricoles nationales.

Depuis peu, la région andine, globalement peu exportatrice - sauf pour l’alpaga et le récent boom du quinoa -, fait l’objet de nouveaux programmes agricoles destinés spécifiquement à accroître sa capacité exportatrice. Le programme « Sierra Exportadora » lancé en 2006 (Mesclier, 2006 : 193) vise à élargir aux hauts plateaux andins le modèle agro-exportateur déjà appliqué dans la région côtière du pays. L’objectif n’est pas « le développement d’une petite et moyenne bourgeoisie rurale de montagne prospérant autour de cette agriculture d’exportation, mais plutôt de faciliter l’intervention de la grande entreprise, située sur la côte, dans l'agriculture dans cette région. » (notre traduction)1 (Eguren, 2014a : 189). Grande entreprise côtière qui captera finalement la majeure partie des bénéfices… La priorité n’est pas l’agriculture familiale andine… (Cochet et al., 2009 : 395). Fernando Eguren précise qu’un des attraits de la sierra, pour les investisseurs, réside dans les marchés de niche : artichaut, myrtille et quinoa (2014a : 189). La VSI offre un parfait exemple de cette agriculture andine d’exportation avec le Maïs blanc géant de Cusco (MBGC) (Cf. partie III.C.2.c. de ce chapitre II).

D’une manière générale, si l’agriculture entrepreneuriale, capitaliste et tournées vers l’agro-exportation est encouragée par des politiques publiques, l’agriculture paysanne et vivrière et l’accès au marché de ces paysans souffrent d’un manque d’aide de l’État (Chaléard et Mesclier, 2006).

Intéressons-nous à présent plus spécifiquement à la situation rurale et agricole de la région de Cusco.

1 Traduction de : “Por ejemplo, el programa Sierra Exportadora de la Presidencia del Consejo de Ministros (PCM) no tendría como objetivo el desarrollo de una próspera pequeña y mediana burguesía agraria serrana alrededor de la agricultura de exportación, sino facilitar la intervención de la gran empresa, asentada en la costa, en la agricultura en esa región.”

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B. Un monde rural en pleine mutation : « délaisssement » progressif de

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