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IllientîleporaitrealaLibrairie nouvelle, bnilouirdlie*liaitus.unîle«eslivresfui pHirpiquerIncuriositédes^ensi|uiaiment de préférencelalittérature line,mordante, spiri-twlle.ell'espritd'ohsci-valion. Lecharmant tolumn,inliluliRegain,rouirentunenotable -partiedesœuvresdoM. Nestor Hoqueplan

,

pièces fugitives recueilliesdanslesjournaux où

ildépensa enpetitemonnaie un deslulenlsles plu»piquantset les plus ingénieuxdece temps-ci. Nuslecteursnoussaurontgréde reproduireun deschapitresde re charmant Ouvrage, dont lek>geestdanstoutesh» bou-chesetl'éditionsurtoutes les laides.

Leprestige vulgairequidetoutlump»s'est attachéaux choseselaux personne* du théâ-tren'estpas encoreeffacé.

Arnalnepassepasdanslaruesurisêtre remarqué par deuxbéotiens,dontl'unserre lebra? del'antre,enluidisant:»Tiens, liens, tiens.Arnal:Je le disquec'estArnal!»

Loplussouventilssodétournent deleur chemin[»ourlesuivreùtrois pas,etonles voit échanger unsouriredintelligenceavec d'autres béotiens, quisoretournentaussipour voirpasserRcnaudiudeCaen.Ossourirevcul dire: aVous reconnaissez Arnal? nousaussi, nousl'avonsreconnu.lapreuve,c'estque nous lesuivons. »

Iln'esipjsrare,nonplus,que des indi-vidusfréquentent cescarés.voisins insépara-blesdesthéâtre*!exprès pourvoircommequoi lesacteursdéjeunent,boiventdolabière, jouent aux dominos.

Ilsaffectionnentparticulièrementlerowin/<R\

se tiennent derrièreluienriantdunrire étouffe, luioffrentunecliatio,luidonnent du blanc pour s,»queue do billard,relèventsonmouchoir, ("escomplaisances muettes('missentpar tou-cherlecomédien, qui pOUàpeusalue l'Habi-tue,consentàluiaccorderlapoignée de main, cldaigne un jourletutoyer.

Quandl'habitué estjeune1,1qu'ilpe;dair:-i

lotemps quildoitàsonnotaire,àM»avoue, safamilleditordinairementdelui:C'estun mauvaissujetquineferajamaisrien:il *t loujuur*fourré taredruuilem*.

L'actrice estunobjetdecuriositébien uu-trement recherchéet convoité. Leportierde

«1maison donne rendez vousauxvoisinsdan>

salogepourlavoirpasserquandelleserond auxléjvclitions;sursoncheminellerenconlre desfiguresdo jeunes gens qui connaissentses heuresets'échelonnentdanslarue l'at-tendre,Apeineparait-elle,qu'ilscomposent îleloinleur allure, tortillent lesboucles deleurs cheveux,aiguisent leurregard, et,commes'ils lavoyaientpourla

|remièrefois,disent.,

m

luifaisantplacesurletrottoireldemanière àêtreentendus:L'estDéjazct!

Lesoirauspectacle,onlesretrouveau bal-con,à l'orchestre,élevant au-dessus dela fouledeux mains gantées, dontl'unese fdigue auxexercicesdelalorgnette, tandisqueI au-trerégularise les plisd'uneciavale ambitieuse.

Iln'en estpas un quin'aitlaprétention d'être reconnu danssa stalle,quine secroiel'objet d'unefouled'oeillades et d'agaceries.

Les choses vont decette f.iconjusqu'aujour oùl'actrice reçoitunelettre airuiconçue:

«Madame,

»J'aidix-huitans,uncœurneufel

biù-»lant. Jen'aipasde*milliardsàdéposerà

»vospieds;maisjepeux vousoffrirunamour

éternel etsansIjomes.

»Votreadmirateur passionné ILlOlA»l>.

»P.S.Commejedemeurachezmes

pa-»rcnls,nemeréponde,pasa domicile.

Lu-«voyez moipesterotante unelettredans

la-»quellevousmedire/, sije doisvousattendre,

»dimanche prochain,àune heure, an

l.uxeui-»lwurg.surletroisièmebancùgauchodo

lalléedeIObservatoire. \nusme reconnut-.Irez àmou|wnta!on verl,amamlingole

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•boulonnée,etaufeudomesyoux,quivous

»exprimerontmafélicitésuprême.Sivous no

»pouvez pas dimanche prochain, ceserapour

»Jedimanched'ensuite.»

Autrelettre:

<rMadame,

»FréHllonestsibonneGlle,qu'elle

vou-»dra sans doute connaîtreun bon gardon qui i brûledudésirdelavoir.Venez au magasin,

»faitessemblantd'acheterdesmouchoirs de

»batisteetremettez-moi mystérieusementla

i>réponse àlaprésente, afinîlen'êtrepas

re-»marquéedes autrescommis,quisontun peu

» Kc«;»:»r,

>'t'oinml»duCherrnl,ltiiriu.v,

Ilscroient,lespauvrespetits,qu'aprèslo spectacle,lachanteuse vajeterleséclatsde savoixàtraverslebruit etlesfumées d'un souper,etbroderdegammeschromatiquesle refraind'une chansonàboire;queladanseuse neditpas mot,noreçoitpasunbaiser,sans faireun rond de jambe;qu'ellebonditdans sonappartement,qu'ellebatun entrechat pour prendre sonchâledans une armoire,arrondit une suavepirouettepour fermerlaporte, etne s'avancejamaisverssonamant, mollement couché sur un divan,sans exécuterdeux pas dobasqueetluiprésenterunecorbeillede

l'rélillonleurapparailtoujours insouciante, rayonnante, généreuse,sablantleChampagne, etroulantsa viedansuntorrentdefolieetde gaieté.

Ilsn'imagineront jamaisquelachanteuse, ayant passélajournéeà fderdes sons (exer-cicetellementodieuxauxvoisins, qu'ilestune cause derésiliationdebail),chanté pénible-mentlesoirdanstroisou quatreactes,sort furtivementde sonthéâtre,enveloppéode vê-tements chauds,clvase réfugierdans sonlit, contrelesmauxde gorge,extinctionsde>oix etautrescalamités quiaffligentlagent musi-cienne;

Queladanseusesepréparelematinpar

mille contorsionshideuses,tellesqueplies, battements,qui l'exténuent,l'étouffent,la noientde sueur, aux grâcesetaux succès de lareprésentation;

Quesemblableau cheval decourse,elleest enseveliesousdesmonceauxdechâlesen ren-trantdanslacoulisse, etremonte péniblement,

sansvigueur,

sanslégèreté,

sans sourire,trouverdanssa logeunpeu derepos, etpayer parune heure desuffocationun pe-titeffetcouronné d'applaudissements.

Quant àFrélillon,c'estune femme spiri-tuelleà l'excès,maisnon moins mélancolique, qui étudielaborieusement douzerôlesparan, subitquatreheures derépétitionparjour,et dinebourgeoisementàcinq heures, parcequ'elle jouedans,deux outroispièces.

Voilàlavérité,lavéritéaussi prosaïque, aussiinsignifiantequ'un décor vu deprès.

Allezladire,cette vérité,aux provinciaux, auxlycéens, aux mineurs,clercsd'a\oués, clercsdenotaires, élèvesdesécoles, à toute cellegénérationdevingtans quivoit lavie coloréed'unarc-en-cieldoplaisirs,pour qui lethéâtre estunenferdevoluptés,un c.npliar-naùmde jouissances;pour quilesdanseuses sont des houris,dessylphides, dessultanes, desnymphes, desêtresdorés, ailés,élhérés, gazeux,des papillonsradieux,desinsectes diaprés,fragiles,méprisantla terre,volant dansl'espace àtraversune atmosphère d es-sencede Portugal,depatchoulis,devanille et de bouquets.

Cesinfortunésnovicesouvrentleursnaseaux viergesquand vousparlezd'un premiersojet;

leurs oreillesrougesetduvetéessedilatent pourrecueillirundétaildesa vie.Ils frémis-sentd'unejalousie sourdes'ilssaventque vous parlezà cepremiersujet,que vouslouchez, quandilvousplatt,l'étoffedesarobe;ilsvous assassinerontd'envies'ilsapprennent que vous luibaisezquelquefoislamain.

Êlreadmis dansunthéâtrequelconque, chez madameSaqui,par exemple,leur paraît au-dessusd'uneprésentationdansunsalondu

Pour eux,lescoulissesd'unIhéùlre royal, c'estleparadis...deMahomet, bien entendu.

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^/fM^vy^f'axr^^'^jyj

Etsi,sansaucunménagement, sans prépa-Ifacecontreterre,frappésdevertige,asphyxiés ration,vousleur offriezdelesconduiredansIde bonheur. Nestor RoQCEFLU.

Ie8coulissesdo1Opéra, ils tomberaientlai {Lasuiteprochainement.)

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