• Aucun résultat trouvé

Hospitalité revisitée

Les politiques restrictives édictées par l’Union Européenne en matière d’immigration exercent une très forte pression sur les pays du Maghreb.

clandestin du Sahara et des frontières intermaghrébines. Si certains migrants franchissent les obstacles naturels et les frontières relativement aisément grâce à des moyens de transports fiables et des guides-passeurs de confiance, la grande majorité est victime -sous une forme ou sous une autre -au cours du périple clandestin, de racket ou de vols, d’arnaques ou de violences physiques, de reconduites à la frontière ou de refoulement.

Dans ces situations de détresse, les migrants qui arrivent en état avancé de délabrement physique ou de démoralisation extrême sollicitent l’aide des populations locales (pour l’eau et la nourriture) et des représentants des institutions religieuses (pasteur(e)s, imams ou prêtres) pour d’autres prises en charge. Ces derniers sont sollicités pour prendre soin de ceux qui ont été « rejetés dans le désert » et qui arrivent épuisés ou déshydratés au terme d’une longue marche forcée, pour procurer une assistance financière à ceux qui ont été rackettés, pour recueillir les victimes d’accidents graves (règlements de compte ou fuite devant la police) causant des blessures invalidantes qui mettent un terme définitif au projet migratoire et enfin pour baptiser les enfants nés en cours de route et enterrer les morts. Ils mettent en terre, de Maghnia à Nouadhibou, des femmes ou des hommes sans identité ni confession connue qui meurent du Sida ou d’épuisement pour s’être égarés dans les djebels froids du nord du Maghreb. Dans les villes côtières ou canariennes, ils enterrent ceux et celles qui se noient dans les eaux méditerranéennes ou de l’Atlantique.

Nous avons rencontré 10 religieux et 10 religieuses (protestants et catholiques) en Algérie et au Maroc qui étaient en relation directe avec les migrants qui venaient frapper à leur porte. Tous se posaient des questions sur la nature de la pastorale à mener envers ces « migrants » dont la présence solliciteuse les perturbait. Ils se questionnaient sur le sens de l’action à mener envers ces paroissiens d’un jour qui investissaient leur territoire, perturbaient la communauté des fidèles et prenaient de plus en plus de place dans leur espace. Ils avaient à examiner avec précaution cette situation nouvelle qui – proche de l’invasion selon certains- risquait

de menacer la durée de leur séjour au Maghreb si leur implication venait à déborder le cadre de leur mission. Tous se considéraient comme des hôtes-invités des gouvernements maghrébins : les plus âgés d’entre eux étaient arrivés en Afrique du nord au temps de la colonisation ou du protectorat pour assurer des fonctions sacerdotales et éducatives auprès de la communauté française. Au lendemain de l’ indépendance du Maroc où la communauté chrétienne était alors constituée de 400 000 membres (Baida : 2005) , ces religieux et religieuses y étaient restés non pas dans un désir de faire du prosélytisme mais pour participer à un vivre-ensemble basé sur des valeurs communes à tous. Aujourd’hui, l’Eglise du Maghreb est une Eglise dépouillée de ses fastes coloniaux, qui se reconnaît minoritaire et dont les « agents pastoraux » se veulent être des « témoins du Royaume » comme nous l’a précisé Monseigneur Tessier, archevêque d’Alger. Elle est soucieuse de ne pas déroger au statut67 qui lui a été conféré par les gouvernements en place et est prudente dans les actions à entreprendre avec les migrants.

Les religieux catholiques sont présents dans toutes les villes (de moyenne ou de grande importance) du Maroc et d’Algérie et dans chacune des villes devenues des étapes incontournables du périple terrestre (Agadez, Tamanrasset, Alger, Oujda, Rabat, Tanger et aussi Nouakchott, Nouadhibou, Gao, Agadir). Si certains transmigrants ignorent ces lieux d’accueil, ne ressentant ni l’envie ni le besoin de s’y arrêter, d’autres les traversent rapidement le temps d’un service religieux ou d’une aumône quémandée. D’aucuns n’osent pas s’y rendre par peur des rafles, par contre d’autres inscrivent leur présence dans la durée en tissant des liens filiaux avec les religieux, en participant à la chorale etc.. Le territoire du religieux ne se limite pas aux seuls lieux de culte (églises, temples) mais aussi par extension aux espaces associatifs gérés par les Eglises (dispensaires, lieux d’écoute, garderies etc.).

Les agents pastoraux et humanitaires jalonnent l’espace maghrébin.

Ils/elles sont des points de repère fixes animés par des agents qui peuvent changer mais dont la fonction (si ce n’est l’efficacité) perdure en dépit du changement. Ils/elles occasionnent des agrégations ou des dispersions par leur présence ou leur absence. Les qualités de sociabilité ou les incapacités des membres de ce réseau humanitaire sont rapportées, colportées, transmises de bouche à oreille par téléphone ou par la messagerie Internet. Ces informations actualisées au jour le jour informent sur la nature de la contingence de l’accueil de tel lieu, telle personne et contribuent à modeler l’itinéraire des aventuriers et à redessiner un paysage constitué de lieux-sacrés, de lieux d’accueil et de présence conviviale. Lieux de parole et de rassemblement avant les grandes traversées du désert ou du Détroit et la dispersion dans l’espace Schengen. Lieux-refuges pour les proscrits qui y sont reçus sans être soumis à la question ou non-lieux pour ceux à qui l’on en dénie l’entrée.

Les transmigrants en détresse qui traversent à pied les frontières interdites ou qui rentrent de la frontière après y avoir été reconduits, sollicitent l’aide des populations sédentaires au nom de leur appartenance commune à une même humanité. Celle-ci se manifeste par des dons en nature (eau et nourriture) de la part des femmes des douars (villages). Les transmigrants ont peur d’être interpellés et rejetés au désert et limitent le temps de l’interaction avec leurs donateurs. La transaction se fait souvent sur le seuil de la porte, de manière rapide, furtive ou à l’abri des regards réprobateurs. Les quémandeurs sont cependant très sensibles à la manière dont le don est transmis et aux sourires qui l’accompagnent. Ils apprécient la générosité de leurs hôtes d’un instant mais ne s’attendent pas à créer des liens d’autre nature avec des personnes dont ils ne parlent, bien souvent, pas la langue.

Par contre, les transmigrants attendent autre chose des religieux qu’ils sollicitent. Ils s’adressent à eux en tant que membres de la communauté humaine ET en tant que membres de la communauté religieuse dont ils

sont les représentants. lls attendent d’eux une réponse conforme aux valeurs morales ET sacrées que leur double appartenance laisse présumer.

Alors ils s’étonnent et ne comprennent pas quand certains prêtres limitent leurs activités à la seule fonction sacerdotale (célébration du culte et des sacrements) au détriment d’une disponibilité inconditionnelle à leur égard ou d’un engagement militant à la défense de leurs droits qu’ils estiment bafoués. Ils se refusent à accepter la distinction que certains religieux veulent établir (ou maintenir) entre le métier de religieux aux fonctions prescrites et le bénévolat sans limite de temps ni de moyens. Ils attendent bien sûr des religieux - tout autant que des laïcs bénévoles auprès des associations caritatives - une aide immédiate qui va – selon l’expression usitée - les soulager un peu. Mais ils attendent plus qu’un simple don. Ils exigent que ce don (en nature ou en espèce) se fasse dans des conditions de réciprocité et de reconnaissance de ce qu’ils sont. Oui, en ce moment, ils sont des transmigrants dans le besoin ou en détresse mais ils ne sont pas juste cela, ils sont plus que cela. Ils ont été blessés, abusés, dépouillés au cours du périple, elles ont été violées à la frontière mais malgré cela ils/elles veulent être considéré-e-s pour ce qu’ils sont, des transmigrant-e-s en souffrance certes mais aussi en projet, en route, en devenir.

Les transmigrants dérangent les donateurs ancrés dans leurs certitudes.

Par leur rappel à l’appartenance de tous à la race humaine – quelle que soit la couleur de la peau ou la situation juridique - ils contestent le repli identitaire et les assignations catégorielles. Par leur demande exigeante d’aller au-delà de la satisfaction égoïste que procure le geste de donner, ils contestent les pratiques d’une hospitalité étroite et calculée. Par leur présence souffrante qui inscrit et martèle une réalité dérangeante dans un environnement sécurisé, ils posent crûment le problème de l’altérité et questionnent avec force nos idéaux hérités de fraternité et de solidarité.

Les étapes qui jalonnent les routes de la migration par voie de terre sont, nous l’avons vu, déterminées pour partie par les hôtes qui participent de ce dispositif migratoire qui inclut toute personne intéressée de près ou de loin au passage du transmigrant, que ce soit par intérêt religieux ou humanitaire. Les agents de ce dispositif n’agissent pas seulement en tant qu’individus mais aussi en tant que membres affiliés à des organisations ou à des institutions qu’ils soient de confession chrétienne ou musulmane.

Certains d’entre eux sont des promoteurs ardents du dialogue interreligieux et se trouvent en phase avec les gouvernements qui se font les avocats pacifistes de ce dialogue. Tous agissent au nom d’une appartenance commune aux religions du « Livre » et adhèrent à des croyances et des valeurs communes. Ces valeurs sont exprimées dans les prescriptions qu’elles soient coraniques ou bibliques et qui ont en commun de porter la même attention aux personnes jugées vulnérables, que celles-ci le soient de par leur statut socelles-cial (la veuve, l’orphelin, l’indigent ou l’esclave) ou de par leur statut temporaire d’étranger ou de voyageur. Le fidèle résidant dans la « dar Islam » (en territoire musulman) se doit de suivre les prescriptions coraniques qui, dans la Sourate du territoire intiment au croyant de « nourrir le pauvre qui couche sur la dure » et « de lui donner de son bien quelque soit l’attachement qu’on lui porte

« (Sourate II). Le Coran recommande également, dans la Sourate de l’émigration, d’accueillir l’étranger et « de chérir les croyants qui viennent demander un asile ».

La Bible insiste sur le devoir du croyant de protéger l’étranger en souvenir des épreuves vécues par le peuple en exil. Le fidèle se doit de suivre l’exemple de l’Eternel « qui aime l’étranger et lui donne de la nourriture et des vêtements ». Le nouveau Testament et les institutions chrétiennes ont fait par la suite du secours au pauvre une prescription morale fondamentale de l’enseignement judéo-chrétien et de l’accueil à l’étranger une valeur quasi sacrée. Si les individus adhèrent à ces valeurs sacrées, ils n’en sont pas moins dirigés par des institutions temporelles. L’Eglise est dirigée par une instance suprême temporelle et les associations caritatives

qui relèvent de l’autorité du Vatican doivent se conformer aux directives érigées par l’institution. En tant qu’instance temporelle et politique, le Vatican se doit de prendre des décisions d’ordre politique tout en tenant compte des changements sociaux occasionnés par un monde en mutation et tenter de résoudre les conflits d’intérêts en jeu. Il est en effet de la mission de l’église catholique d’encourager les vocations sacerdotales dans le monde et particulièrement sur le continent africain68. Ainsi, dans un désir de mobiliser la jeunesse et de susciter un élan de vocations, le

« Saint siège » a organisé à Rome en 2000 au cours de son Jubilé, une journée des migrants suivie de Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ).

Ces événements ont permis à des milliers de jeunes du monde entier d’obtenir un visa Schengen et de se rendre dans son espace. Sur les quelques milliers de jeunes en provenance de l’Afrique sub-saharienne, seul un tout petit nombre est rentré au pays69, les autres ayant choisi de rester en Italie et de se disperser dans l’ Union Européenne. Le Vatican, qui avait déjà été alerté par le clergé africain que de nombreux séminaristes en formation en Europe refusaient de rentrer au bercail, s’est vu contraint de revoir sa politique pastorale en faveur des migrants et d’adopter une politique restrictive qui se révèle être en contradiction totale avec son objectif ultime qui est l’évangélisation des nations. Ne voulant pas être accusé de devenir une « filière d’évasion »70 le Vatican a pris des mesures drastiques quant à l’envoi de futurs jeunes séminaristes sur l’Europe. Par le truchement de ses nonces apostoliques en Afrique, il a incité les ambassades européennes à appliquer une politique restrictive en matière d’attribution de visas en direction du clergé local. Cette politique restrictive est incompréhensible pour les jeunes séminaristes qui, ayant fait des études supérieures de théologie ou de philosophie dans des conditions difficiles (guerre civile, instabilité politique ou enseignement universitaire déliquescent) ,ne voient plus dans une fonction ecclésiastique

68 Selon l’annuaire pontifical 2005, 13,2% des Africains sont de confession catholique. Leur nombre aurait augmenté de 4,5% en 2004 Par contre le nombre de séminaristes en Afrique est de 21 909,

exercée exclusivement au pays de perspective d’ascension sociale ni de possibilité d’accomplissement personnel.

Les autorités catholiques affirment néanmoins comprendre les aspirations des jeunes qui cherchent à améliorer leur vie en partant pour l’Europe mais elles se refusent à avaliser des pratiques qui tendraient à instrumentaliser le réseau humanitaro-religieux à des fins qu’elles jugent parfois déviantes. Les églises chrétiennes sont conscientes de l’ambivalence de leur position et si l’Eglise catholique a mis un frein brutal à son hospitalité en voulant rester conforme aux directives de l’Union Européenne - elle dit rester « sensible » aux problèmes que pose la migration dans les pays d’accueil et de transit et développe des activités à travers ses associations caritatives.

L’organisation Caritas Internationalis qui est sous la tutelle du Vatican se définit comme l’un des plus vastes réseaux humanitaires au monde71 . Sa mission est de faire rayonner la charité tout en luttant contre la pauvreté déshumanisante causée par les disparités socio-économiques dans le contexte de la mondialisation des échanges. Ce réseau humanitaire se veut ouvert, catalyseur d’initiatives, flexible, adapté aux contextes locaux et aux processus de changement. En Europe, le réseau constitué par les églises locales a un statut72 clairement défini. L’Espagne et l’Italie, les deux pays de l’espace Schengen qui reçoivent le plus grand nombre de demandeurs d'asile en provenance d’Afrique sub-saharienne, mobilisent des budgets considérables73et concentrent l’allocation de leur fonds au processus d’intégration des nouveaux-arrivants demandeurs d’asile. Ces Caritas nationales qui ont la générosité ostensible, se donnent à voir à

71 Caritas Internationalis est une confédération d’organisations catholiques présentent dans 198 pays ou territoires et gérées par 154 membres. Les organisations membres se réunissent en conférences régionales ( au nombre de sept) qui ont la latitude de créer des organismes de coopération. Le siège de Caritas Internationalis se trouve à la Cité du Vatican .

72 Les Caritas-Europe et Mona (Moyen Orient North Africa) interviennent dans les situations d’urgence (conflits armés,) de catastrophes humanitaires (épidémies, tremblements de terre, tsunami) ou dans les projets de développement dans les pays du Sud . En France le Secours catholique apporte une aide matérielle aux « orphelins de Sangatte » depuis la fermeture du centre en 2003.

73 Elles sont financées non seulement par les dons privés mais aussi par le Ministère du Travail et des Affaires sociales, le Fonds social européen , et des associations de défense des droits de l’homme.

travers leurs infrastructures imposantes, le nombre important de travailleurs sociaux, la mobilisation des bénévoles, la collecte et la distribution des dons en nature. Par contre au Maghreb où seule une poignée d’associations caritatives d’origine étrangère intervient en faveur des transmigrants, les Caritas locales sont le reflet d’une l’Eglise à la générosité volontairement discrète et ciblée. Elles fonctionnent en grande partie avec des bénévoles qui gèrent de petits projets dans des locaux souvent délabrés et invisibles aux yeux des non initiés. Ces associations se doivent de tenir compte du contexte politique local74 et des politiques nationales d’immigration (fortement influencées par l’Union Européenne) pour la programmation de leurs activités qui sont elles mêmes dépendantes -pour leur réalisation - de la générosité de leurs bailleurs européens. Les associations qui agissent en faveur des transmigrants ne sont pas seulement tributaires de l’engagement militant ou de l’amateurisme de leurs bénévoles, des politiques locales d’immigration et des restrictions budgétaires qui leur sont liées mais aussi de la politique menée par l’institution dirigeante qui ne veut être accusée ni de la mise en place de « filières d’évasion » dans les pays du sud ni de « filières de passage » dans les pays dits de « transit ».

Dans le contexte de durcissement des politiques d’immigration, les projets des associations caritatives qui ont le désir de répondre à leur objectif de promotion de la justice sociale semblent bien aléatoires. Les associations ne proposent pas de projets dont l’objectif avoué viserait à réduire de manière significative la pression de l’immigration clandestine aux portes du sud (comme le suggèrent les recommandations de l’Union Européenne) mais financent de petits projets qui proposent le rapatriement volontaire de ceux qui ont renoncé, apportent des aides ponctuelles minimales et dans le meilleur des cas financent des sessions de formation en bureautique. Au Maroc, Caritas a été impliquée depuis 1997 dans l’aide

74Au Maroc, aucune structure institutionnelle nationale, ONG locale ou à but religieux n’est encore

ponctuelle aux migrants, suivie par MSF Espagne qui fait de la prévention et des soins auprès des transmigrants. L’association AFVIC a été pionnière dans la sensibilisation aux dangers de l’immigration clandestine des Marocains avant de s’engager auprès des Sub-sahariens. La CIMADE a alerté sur les conditions dans lesquelles vivent les personnes en attente de passage et a informé des violations des droits de l’homme perpétrées.

Depuis 2004, on assiste à une lente mobilisation de la société civile au Maroc de concert avec certains partis politiques75 mobilisés depuis les événements sanglants d’octobre 2005.

Tous les membres de ce vaste réseau qui réunit associations caritatives, humanitaires, politiques et universitaires plaident – chacun à leur niveau-pour la mise en œuvre d’un monde plus juste, plus équitable et plus respectueux de la dignité de la personne humaine. Tous et toutes font preuve d’empathie à l’égard des transmigrants et sont concernés par le devoir de mieux protéger leur santé et de dénoncer les violations des droits de l’homme. Ils sont concernés plus largement par la nécessité de mieux combattre la pauvreté qui pousse les jeunes à s’expatrier, de réduire les disparités économiques grandissantes entre le Nord et le Sud, de développer avec l’Europe de véritables rapports basés sur la coresponsabilité etc.

Tous et toutes sont confrontés à un état de fait qu’ils ne remettent que rarement en question et qui limite pourtant de façon drastique la portée des actions menées en faveur des réfugiés en transit au Maghreb et ne pourra empêcher la répétition d’événements meurtriers comme ceux d’octobre 2005.

La militarisation de la zone euro-maghrébine qui se poursuit inexorablement est contestée, la présence d’un anneau mortifère encerclant les frontières maritimes de l’Union Européenne est décriée, les violations des droits de l’homme sont quotidiennement dénoncées mais la

75 Voir la Déclaration de Tétouan du 19 novembre 2005 réunissant associations des droits de l’homme des deux rives, syndicats, partis politiques et ONGs.

racine du problème qui légitime toutes les violences y compris la mort d’hommes et de femmes n’est que rarement évoquée. En effet, les hommes et les femmes qui sont victimes de ces violences ne sont protégés par aucune législation car ils se trouvent sur le territoire d’nations qui n’accordent de protection qu’à leurs concitoyens. Ces Etats-nations n’offrent aucune garantie de protection à des personnes qui se

racine du problème qui légitime toutes les violences y compris la mort d’hommes et de femmes n’est que rarement évoquée. En effet, les hommes et les femmes qui sont victimes de ces violences ne sont protégés par aucune législation car ils se trouvent sur le territoire d’nations qui n’accordent de protection qu’à leurs concitoyens. Ces Etats-nations n’offrent aucune garantie de protection à des personnes qui se