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Fiabilité et validité de la recherche préliminaire

L’INFORMATION-CONTROLE À TRAVERS UNE MÉTHODOLOGIE QUALITATIVE

SECTION 3. DESIGN DE L’ÉTUDE PRÉLIMINAIRE 3.1 Justification et objectifs

3.2 Fiabilité et validité de la recherche préliminaire

Certains chercheurs suggèrent que les termes de fiabilité et surtout de validité sont inappropriés en matière de recherche qualitative. Les critères proposés sont alors de savoir si l’étude est digne de confiance (Miles et Huberman, 2003)144

, rigoureuse, transparente avec des données de qualité. Pour Kirk et Miller (1986), on doit fournir au lecteur le moyen de savoir si « le chercheur voit réellement ce qu’il ou elle pense voir ». Un des moyens consiste à exposer dans le travail de recherche, à travers notamment une section méthodologique dédiée, les différentes précautions prises par le chercheur pour que les conclusions de la recherche soient en phase avec les critères visés ci-dessus.

Parmi nos points d’attention, figurent :

1. Le fait d’aligner nos objectifs (cadre d’analyse) avec la démarche de collecte de données,

2. Le fait de restituer en toute transparence la méthode de recherche employée

3. Le fait que nos questions soient le moins ambiguës possible pour que les réponses obtenues soient pertinentes par rapport à notre recherche.

4. Le fait de faire valider nos résultats par des interlocuteurs de référence 5. Le fait de multiplier les sources de données dans un souci de triangulation

6. Le fait de restituer pleinement les résultats avec des chaînes d’évidence (Drucker- Godard, 2007) à l’appui.

Sur le premier point, il convient d’admettre que nos objectifs n’ont été stabilisés qu’en cours d’étude préliminaire. Pour autant, nous savions très tôt, dans les grandes lignes, que nous voulions étudier l’ensemble des moyens déployés pour assurer la collaboration, y compris la technologie, dans le cadre du développement de produits. Bien que nous n’eussions pas au moment de l’étude préliminaire connaissance de tous les outils théoriques que nous avons isolés par la suite, nous savions que nous voulions faire le point sur le contexte du développement de produits, sur l’idée de collaboration, sur le contrôle de la collaboration et sur les technologies de bases de données produits. C’est ce qui nous a permis de définir un échantillon d’interviewés et de collecter des informations qui se sont avérées en phase avec ce que nous aurions défini si nous avions eu connaissance au départ des outils utilisés. Les

développement de produits

éventuels manques ont été traités par un approfondissement de l’étude documentaire et aussi par des précisions que nous avons pu obtenir via l’étudiant145 de master en poste chez SEB avec qui nous sommes restés en contact.

Sur le deuxième point, c’est-à-dire, en matière de transparence, on s’attache précisément à donner dans ce chapitre, à la fois un descriptif de la démarche empirique et un regard sur les questionnements l’ayant émaillée. La démonstration qui est faite de la réflexivité du chercheur et de la non-linéarité (Giroux in Giordano, 2003) de la démarche participe selon nous de cette transparence. Sur le troisième point, le recours à l’entretien - plutôt qu’au questionnaire soumis à distance – garantit selon nous un bon degré de compréhension par la source d’informations des questions posées. En effet, un jeu de reformulation est toujours possible quand les questions ne sont pas comprises ou quand les réponses apparaissent hors sujet ou trahissent une incompréhension. L’instrument de mesure (Drucker-Godard, 2007) qu’est la question en situation d’entretiens est très flexible. Pour autant, il est arrivé que certaines questions ne passent pas bien auprès des interlocuteurs. Dans ce cas, des annotations sont réalisées pour ajuster, le cas échéant, la question pour un entretien suivant.

Sur les points quatre à six, trois entretiens ont été menés pour tester la validité des interprétations de l’étude préliminaire (auprès de trois membres de l’échantillon initial) dont une validation à mi-parcours, pour avoir la faculté de réorienter notre démarche. Pour parvenir à une bonne triangulation de nos données, on a fait en sorte d’avoir au moins un interlocuteur qui représente les différentes parties prenantes habituelles des processus de développement de produits.146

Pour les fonctions clés, on a fait en sorte d’avoir au moins deux points de vue différents (deux directeurs de la R&D, deux responsables méthodes et organisations, deux financiers, etc.). L’exposé détaillé des conclusions de l’étude préliminaire qui est présenté dans un chapitre dédié (chapitre 4) constitue un effort supplémentaire de démonstration de la rigueur du travail d’interprétation. Par le jeu de références aux données, il permet au lecteur de juger aussi de la qualité de celle-ci.

145 Etudiant en formation continue avec une expérience préalable des outils collaboratifs. Il s’est fait le relais de nos questions

auprès des personnes de l’équipe Méthodes et Organisations en charge du cPDM chez SEB.

146 Le tableau 6 reprend les fonctions des personnes. On peut constater que certaines fonctions clés n’apparaissent pas

directement. Dans ce cas, on a interviewé des personnes occupant aujourd’hui d’autres fonctions pour les fonctions qu’ils occupaient avant (exemple de Jean-Pierre chez Somfy, interrogé pour son passé de directeur industriel c’est-à-dire comme représentant de la fabrication et des méthodes).

Le cheminement de la recherche a fait que l’accent n’a pas été mis sur d’autres points permettant de renforcer la validité des résultats. On précise ici certaines raisons qui nous ont guidé comme le choix qui a été fait de ne pas impliquer d’autres chercheurs dans un processus de codage multiple. Au stade de l’étude préliminaire, il a été jugé que le travail avait encore un caractère assez descriptif et nous nous sommes plutôt appuyés sur une dynamique de triangulation pour nous assurer de capter le plus possible de dimensions des trois grands thèmes abordés. Nous avons aussi compté sur la lecture en parallèle de la littérature en développement de produits (ou en contrôle du DP) pour réfuter ou confirmer nos résultats. Le second point abordé ici est le fait de ne pas avoir eu recours à un logiciel d’analyse de données. Ce choix est assumé. Cette étude avait au départ un caractère exploratoire et on a privilégié la rédaction de mémo de synthèse par thème plutôt que la codification à outrance de nos entretiens. On a aussi privilégié la mise au point de tableaux. Nous savions qu’il n’était pas question pour nous d’exposer tous les résultats de l’étude préliminaire notamment les éléments de compréhension de l’organisation du domaine du développement de produit ou les éléments de compréhension du fonctionnement de la technologie au plan technique. Aussi de larges pans d’entretiens n’ont pas été codés. Dans le chapitre 4, ne devaient ressortir que les éléments servant à l’analyse et au lancement de l’étude de cas. Avec des allers-retours multiples entre les mémos, les tableaux et les données brutes, on a pu élaborer notre interprétation.

La saturation nous a semblé atteinte au bout de quelques mois. Les catégories extraites des entretiens ont commencé à revenir de manière systématique dans les réponses sans ou avec peu d’apports d’idées nouvelles. Quand nous avons été en mesure de préciser le type d’environnement d’études (voir section 4.1) dans lequel nous voulions situer notre recherche, nous avons considéré avoir collecté assez d’éléments pour démarrer une étude de cas.

Pour ce qui concerne la possibilité d’interprétation concurrente, compte tenu des objectifs fixés au stade de l’étude préliminaire, il ne nous a pas semblé être nécessaire d’aller plus loin que la validation par des interlocuteurs de référence pour trois raisons. Nous savions que nous disposions via la triangulation d’une vision plurielle du développement de produits et de la place de la collaboration dans le développement de produit compte tenu de la variété des points de vue représentés. L’idée est d’avoir une forme de catalogue le plus exhaustif possible et nécessairement subjectif des traits caractéristiques récurrents du développement de

développement de produits

produits, du contrôle de cette activité, de la collaboration et des bases de données collaboratives et des conditions dans lesquelles se développent leurs usages. Les résultats de l’étude préliminaire sont présentés au chapitre 4. La section suivante présente la démarche suivie concernant l’étude de cas principale, qui est elle, restituée au chapitre 5.

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