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Les données de l’étude préliminaire

L’INFORMATION-CONTROLE À TRAVERS UNE MÉTHODOLOGIE QUALITATIVE

SECTION 3. DESIGN DE L’ÉTUDE PRÉLIMINAIRE 3.1 Justification et objectifs

3.2 Les données de l’étude préliminaire

La démarche empirique préliminaire a été pensée comme un état des lieux du domaine du développement de produits dans les organisations. Pour réaliser cet état des lieux, on recourt à différentes méthodes de collecte de données, dont la consultation de documents et des visites de centre de R&D. Ci-dessous figure une liste des principales données secondaires exploitées.

• Sites des éditeurs de logiciels et des intégrateurs (consultation d’une dizaine d’études de cas publiées par ces éditeurs)

• Blogs (Documental, BlogPLM, Product-Lifecycle Management-Info), Newsletter (Institut Gartner, Cimdata, Cigref, Pierre Audouin Consultants131

)

• Visite de départements R&D (Nexans, Babolat, Lafarge, Schneider)

• Participation à plusieurs réunions du Club Innovation d’EM Lyon réunissant des professionnels de la R&D et du knowlegde management sur des sites industriels. • Participation en observateur à la journée PLM en 2011 (http://www.journeeduplm.fr)

organisée à Lyon par un des clusters Rhônalpins (Cluster GOSPI).

Parallèlement à cette collecte de données, on a cherché à atteindre nos objectifs en recourant à des entretiens semi-directifs avec des personnes ciblées suivant leur positionnement dans l’écosystème du développement de produits. On a ainsi voulu rencontrer des représentants du monde de l’édition de logiciel, des experts issus du monde des SSII habitués à l’intégration de tels outils collaboratifs dans les organisations, des DSI132

ou des Directeurs Méthodes et Organisation d’entreprises ayant adopté ce type d’outils (et des personnes étant intervenu sur de tels projets dans leurs équipes), des contrôleurs de gestion sensibilisés aux questions de développement de produits, des chercheurs spécialisés dans l’innovation ou experts en outils collaboratifs et en gestion des connaissances. De proche en proche, on a pu rencontrer un consultant d’une firme d’étude de marché spécialisé dans ce type de solutions logicielles. Cette phase exploratoire ne comprend pas, volontairement, d’utilisateurs des outils collaboratifs destinés au développement de produit. La collecte de données auprès de cette catégorie d’acteurs est envisagée seulement au stade de l’étude de cas principale pour favoriser l’efficacité et la pertinence de notre recherche. L’état des lieux ainsi que la découverte de la technologie sont enrichis et orientés progressivement au fur et à mesure, des apports de la littérature en management133

traitant des questions de développement de produits

131 L’institut Gartner est un institut de conseil anglo-saxon qui est devenu au fil du temps l’oracle des acteurs du monde de

l’informatique sur la planète. Pierre Audouin Consultant réplique une partie des services de Gartner à l’échelle européenne. Cimdata est un consortium de firmes de conseils et d’intégrateurs désireux de fédérer une communauté de parties prenantes autour de l’idée de gestion du cycle de vie des produits (en anglais PLM pour Product Lifecycle Management). La technologie de gestion des données-produits qui nous intéresse (le cPDM) est la pierre angulaire de la démarche d’ensemble PLM (voir chapitre 4). Le Cigref est un réseau d’acteurs situés dans des grandes entreprises françaises et constitué pour « promouvoir la culture numérique comme source d’innovation et de performance ». Depuis 40 ans, il dispose d’une certaine légitimité auprès des DSI. Il intègre depuis peu des activités de recherche.

132Directeur des Systèmes d’Information

133 Les revues qui ressortent d’une mobilisation des bases de données Proquest et Ebsco sur des mots clés liés à notre

questionnement sont : International Journal of Technology Management, International Journal of Human Resource Management, Management, Management science, Organization science, Organization studies, Strategic Management Journal, Research Policy, Technovation ainsi que quelques unes des principales revues de référence en contrôle et en

développement de produits

et de collaboration. La plupart des entretiens ont été enregistrés et retranscrits immédiatement. Des documents ont été collectés à l’occasion de ces visites et exploités en plusieurs temps, dont un temps dédié à la rédaction systématique d’une note de synthèse ainsi qu’un classement et une codification.

Une des entreprises nous a accueillie de manière significative et nous a permis d’aborder plus en profondeur l’organisation de son activité de développement de produits en échange de l’encadrement de la thèse professionnelle d’un étudiant d’un master de formation continue. Cette entreprise a la réputation d’être une entreprise pilote en France quant à l’utilisation des bases de données à vocation collaborative. Le chapitre 4 détaille les apports spécifiques de ce compartiment de l’étude préliminaire. En tout, trois journées ont été passées sur place à intervalle de quelques semaines. Des documents ont été collectés, parmi eux un rapport d’audit de la DSI sur les réactions des utilisateurs face à l’outil collaboratif. Les interfaces logicielles ont été consultées et présentées par des experts, ce qui a donné lieu à une prise de notes. Six entretiens ont été conduits en dehors de ces journées. In fine, il n’a pas été possible de poursuivre notre étude dans cette entreprise suite à des décisions concernant le déploiement d’une nouvelle version de l’outil. En revanche, l’encadrement de thèse professionnelle a été l’occasion de faire réaliser dix entretiens complémentaires auprès de responsables d’unités concernés par la mise en œuvre d’une nouvelle version de l’outil PLM du groupe.

En tout, ce sont donc trente-quatre entretiens (voir tableau 13), plus dix réalisés par personne interposée. Parmi les trente-quatre, neuf entretiens sont réalisés dans le monde du conseil et du logiciel (code EPC dans le tableau 13). Vingt et un sont réalisés en entreprise auprès d’acteurs pour les trois quarts, très expérimentés (code EPO). Les quatre chercheurs et experts rencontrés (code EPE) ont été sollicités à la fois pour leur proximité géographique et institutionnelle et pour leur complémentarité vis-à-vis des questions de développement de produits. L’un représente la sensibilité du marketing vis-à-vis des processus de développement, l’autre a un regard tourné vers les questions d’innovation, l’autre a pu dialoguer avec l’ensemble des communautés d’acteurs concernés dans une entreprise pilote en

de mots-clés sur la période 1990-2012 est toutefois assez faible (moins de 15 articles). Cette volumétrie augmente sensiblement si on intègre le terme « groupware » dans la liste des mots-clés. Les articles correspondants ne traitent en revanche pas nécessairement des problématiques de développement de produits mais de tous types de processus de travail collectif supporté par ordinateur.

matière d’outils collaboratifs. Le quatrième est éditeur de la revue de recherche International Journal of Product Development (Inderscience Publisher, revue à comité de lecture) et s’intéresse particulièrement aux vagues technologiques successives ayant concerné le développement de produit (voir chapitre 4). L’existence de cette revue depuis 2011 et l’importance des questions liées aux technologies support du développement de produits dans les sujets couverts par la revue sont, selon lui, un signe parmi d’autres de leur importance actuelle pour les acteurs du domaine et de la pertinence du questionnement au cœur de cette recherche.

Cet échantillon de personnes est le fruit d’une forme d’échantillonnage théorique sommaire. On a en effet au départ ciblé les consultants pour la vision d’ensemble qu’ils peuvent avoir du marché des logiciels collaboratifs destinés au développement de produit puis on a essayé de rencontrer des directeurs de la R&D de firmes ayant une notoriété forte en matière de développement de produit dans notre région. On a ensuite procédé par opportunité en s’assurant d’intégrer le point de vue des principales communautés d’acteurs gravitant autour des questions de DP (en allant jusqu’aux prestataires de services de type bureau d’études externes).

Par rapport aux questions que nous nous posions au stade de l’étude préliminaire et aux objectifs fixés pour cette étude préliminaire, une forme de saturation a pu être atteinte. Ajouter des entretiens aurait été possible, mais n’aurait pas conféré d’information nouvelle suffisamment utile au démarrage de notre étude de cas principale. Un processus d’allers- retours entre les données collectées et la littérature nous a permis à la fois de remplir nos objectifs à l’issue de l’exploitation des trente-quatre entretiens et des données secondaires et d’affiner notre question de recherche. Ce processus a pris en tout dix mois (octobre 2008 à juillet 2009). Il s’est avéré que, dans la conduite de ces entretiens, notre familiarité avec le monde des organisations a contribué grandement à accélérer la mise à jour de traits caractéristiques des activités de développement de produit.

développement de produits

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