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facteurs d’inégalités présentes et futures

Dans le document Rapport annuel sur l’état de la France (Page 63-66)

Les difficultés scolaires apparaissent dès la maternelle, et l’échec s’installe et perdure tout le long de la scolarité obligatoire. Les enquêtes PISA112 sont édifiantes sur ce point et attestent du retard de la France. D’ailleurs, selon l’OCDE, entre 2003 et 2012, le système français « s’est dégradé » et « beaucoup plus d’élèves [sont] en difficultés ». Et d’ajouter : « le système d’éducation français est plus inégalitaire en 2012 qu’il ne l’était neuf ans auparavant et les inégalités sociales se sont surtout aggravées entre 2003 et 2006 ».

Graphique 32 : L’influence du milieu social d’origine sur la performance des élèves

107 En termes de pauvreté monétaire, 38,9 % parmi eux et 32,1 % respectivement.

108 Il est de 9,3 % en 2011.

109 18,9 % des étudiants sont pauvres en termes monétaires.

110 La part des chômeurs vivant en-dessous du seuil de pauvreté passe de 35,8 % à 38,9 % entre 2008 et 2011.

111 Étude du CESE Le travail à temps partiel, rapporté par Françoise Milewski (2013).

112 Program for International Student Assessment, programme international pour le suivi des acquis des élèves, réalisé par l’OCDE sur un grand ensemble de pays membres et non-membres en 2003 et 2012.

Ainsi, l’école est au cœur de la lutte contre les inégalités présentes et à venir. L’avis du CESE sur Les inégalités à l’école113 décrivait déjà en 2011 avec pertinence les défaillances du système scolaire et considérait la question scolaire comme éminemment sociale. Il évitait en cela de faire reposer sur les enseignants et leurs méthodes, toute la responsabilité des difficultés de l’école. A ce titre, il dénonçait « l’absence de formation professionnelle initiale des enseignants et une formation continue sinistrée ». Plus récemment, l’avis sur L’avant-projet de loi et de programmation pour la refondation de l’école de la République rappelait que les équipes pédagogiques font preuve d’initiatives originales pour améliorer la qualité de leur enseignement, sans reconnaissance ni soutien. Dans ces deux avis, le CESE estimait aussi que donner la priorité à l’enseignement primaire, restaurer la formation initiale des enseignants, mettre véritablement en œuvre un socle commun de connaissances et de compétences cohérent et enfin instaurer une éducation civique et morale doivent être les grands objectifs de l’éducation. Force est de constater que beaucoup de chemin reste à parcourir, la réforme des rythmes scolaires rajoutant aux tensions déjà existantes.

Or, les moyens mis à disposition dans l’éducation des enfants et des adolescents, bien qu’ayant augmentés représentent une part dans le PIB en constante diminution durant la précédente décennie. Le léger regain rencontré durant la récession s’explique par un effet mécanique lié à la diminution du PIB et au maintien des dépenses d’éducation.

Graphique 33 : Dépense Intérieure d’Éducation (DIE)

Champ : France hors Mayotte.

Lecture : en 2012, la DIE s’élève à 139 milliards d’euros (courbe avec échelle de droite), ce qui représente 6,9 % du PIB (bâtons avec échelle de gauche).

Sources : MEN, MESR, Depp.

La question des moyens n’est pas seulement liée à la faiblesse relative de la rémunération des enseignants, profession qui pourtant était historiquement reconnue et très valorisée mais qui aujourd’hui, subit fortement les coupes budgétaires, à travers un gel des traitements

113 Avis du CESE, Les inégalités à l'école, rapporté par Xavier Nau (2011).

indiciaires. La rémunération des enseignants en France est aujourd’hui à un niveau inférieur à la moyenne des pays de l’OCDE114. Le niveau de la dépense moyenne par élève qui stagne depuis plusieurs années dans le primaire comme dans le secondaire, constitue également un problème115. En parallèle le nombre d’enseignants est en forte diminution par rapport au nombre croissant d’élèves. Seule la formation du second cycle professionnel est épargnée alors que le premier degré dans le public est le plus durement touché.

Graphique 34 : Nombre de postes d’enseignants pour 100 élèves dans le premier degré public / Nombre moyen d’élèves par classe dans le second degré

Champ : France hors Mayotte (comprise dans le second degré à partir de 2011), second degré public et privé.

Sources : MEN, MESR, Depp.

Dans une période où les ressources pédagogiques sont de plus en plus faibles, on remarque que cet indicateur n’est pas sans lien avec la réussite aux tests PISA. En effet, dans les résultats de 2012, on peut constater que la corrélation entre des tailles de classes petites et la réussite des élèves est souvent très forte dans les pays les mieux classés.

114 Regards sur l’éducation 2013, OCDE (2013).

115 Trente ans de vie économique et sociale, INSEE Références, p.106 (2014).

Graphique 35: Corrélation entre la performance des élèves en mathématiques et du nombre d’élèves par enseignant dans leur établissement

Remarques : l’évolution de la corrélation entre la performance en mathématiques et le ratio élèves/enseignants de l’établissement entre 2003 et 2012 est indiquée au-dessus du nom du pays ou de l’économie. Seules les différences statistiquement significatives sont indiquées.

La moyenne des pays de l’OCDE 2003 compare uniquement les pays de l’OCDE présentant des scores en mathématiques et des taux d’encadrement comparables depuis 2003.

Seuls sont inclus les pays et économies présentant des données comparables entre PISA 2003 et PISA 2012.

Source : OCDE, Base de données PISA 2012.

Le premier cycle d’éducation apparaît ainsi particulièrement délaissé, comme d’ailleurs l’école maternelle. Peu d’études pourtant mettent en avant le retard que prend la France en matière de préparation des enfants à la scolarité, ce qui favorise la reproduction des inégalités sociales.

La lutte contre la pauvreté, les inégalités et leur reproduction constituent un ensemble d’enjeux que notre modèle social a pour mission de réduire.

Dans le document Rapport annuel sur l’état de la France (Page 63-66)

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