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ETUDE EMPIRIQUE

Dans le document Actes du Colloque e-Formation 2018 (Page 148-152)

LE E-PORTFOLIO DE COMPETENCES : DE LA DYNAMIQUE DE L’EXPERIENCE A L’APPROPRIATION DE LA COMPETENCE

ETUDE EMPIRIQUE

L’étude empirique liée à cette recherche est en cours au moment du dépôt de cette soumission (novembre 2017). Comme annoncé dans le résumé, le public sollicité par cette étude est constitué d’apprenants adultes (dits « auditeurs ») inscrits au Cnam dans un cours où ils sont invités à réaliser une activité en groupe, cela intégralement à distance.

Le Conservatoire National des Arts et Métiers (Cnam) est un établissement d’enseignement supérieur, créé en 1794 par l’Abbé Grégoire. Portées à l’origine par le centre de Paris, les missions du Cnam se sont diffusées en région à partir de 1951 avec le centre de Lille. Les centres régionaux portent la mission de formation continue et forment un réseau en et hors métropole. Chaque diplôme est composé d’une somme d’unités d’enseignement et d’une expérience professionnelle dans le domaine de spécialité du dit-diplôme. Dans le cadre de la formation à distance, chaque séquence de webséminaire repose sur des temps de cours, de travaux pratiques, d’exercices d’application, d’exercices type examen, d’échanges, etc. La formation est délivrée par un professionnel du métier, appelé intervenant, à travers l’E.N.F. (Espace Numérique de Formation). L’intervenant dépose sur l’E.N.F. l’ensemble des ressources documentaires nécessaires à la progression pédagogique du programme dont il a la charge.

Ainsi, notre champ d’étude porte sur les 25 auditeurs suivant l’unité d’enseignement « NSY115 – Conduite d’un projet informatique » dispensée à distance par le centre d’enseignement de Lille, dans le cadre du cursus de licence 3 Informatique, du titre RNCP de niveau 1 Concepteur Architecte Informatique ou du titre d’Ingénieur informatique du Cnam. L’objectif principal est d’être capable de mener à bien un projet informatique depuis sa conception jusqu’à sa réalisation en mettant en œuvre un cas réel (Fiche BDO, 2017). L’intervenant animant l’UE leur donne donc pour consigne de réaliser un projet informatique par groupe de cinq. Le choix du nombre rejoint les travaux d’Henderson (1985, in Fischer, 2015, p. 79), qui a mis en évidence qu’ « un groupe de trois à cinq membres est un groupe de taille idéale

pour une bonne cohésion ». Un calendrier de livrables leur est imposé. En termes de profils, sur les 25 inscrits à cette unité d’enseignement, nous ne dénombrons qu’une seule femme. La moyenne d’âge est de 34 ans, la tranche d’âges s’étendant de 21 ans à 49 ans. Deux d’entre eux sont demandeurs d’emploi en recherche d’un nouvel emploi, un est intérimaire, les autres sont salariés en poste. Enfin, les 25 inscrits ont un bac+2 en informatique. Géographiquement, ils se répartissent de la façon suivante, pour une distance métropolitaine moyenne du centre d’enseignement de Lille de 109 km (hors Pirae, Tahiti) :

Lieu de résidence Distance par rapport au centre (estimation en km - source Mappy) Nombre d'inscrits AMIENS 144 3 ATHIES 105 1 ATTICHES 18 1 BEAUVAIS 194 1 ESVRES 473 1 FACHES THUMESNIL 9 1 HELLEMMES 4 1 LA GLANERIE - BELGIQUE 35 1 LAMBERSART 5 1 LILLE 0 2 LOUCHES 60 1 MAIGNELAY MONTIGNY 151 1 MARCQ EN BAROEUL 6 1 NANTES 602 1 NOYON 138 1 PIRAE 15616 1 POISIEUX 452 1 RIVERY 137 1 RONCHIN 3 1 TOURCOING 14 1 TOURNAI - BELGIQUE 28 1 WASQUEHAL 9 1

Au plan méthodologique et instrumental et concernant l’autorégulation collective, nous avons fait le choix de l’échelle développée par Toering (et al.) et présentée dans l’article Measuring self-regulation in a

learning contexte : Reliability and validity of the Sel-Regulation of Learning Self-Report Scale (SRL-SRS). Cette échelle repose sur les théories de l’autorégulation de Zimmerman et correspond donc à notre champ épistémologique. Elle compte six catégories : la planification, l’auto-observation, l’évaluation, la réflexion et l’auto-efficacité. Testée sur deux groupes de 601 et 600 adolescents âgés de 11 à 17 ans, les conclusions prouvent une cohérence et une validité des items. Cependant, il convient de souligner que l’échelle a dû faire l’objet d’une adaptation pour la présente recherche doctorale. Rédigée en anglais, il a été nécessaire d’opérer un travail de traduction. De plus, cette échelle mesure l’autorégulation individuelle. Or, nous nous intéressons à l’autorégulation collective. De fait, l’ensemble des items ont été transposés au pluriel.

Richer et Vallerand (1998) se sont, eux, intéressés à la mesure du sentiment d’appartenance sociale. Les auteurs présentent ainsi dans leur article, Construction et validation de l’échelle du sentiment d’appartenance sociale (1998), les résultats d’une étude ayant pour objectif de valider une échelle du sentiment d’appartenance sociale auprès d’adultes en contexte professionnel. Elle est composée de deux sous-échelles évaluant le sentiment d’intimité avec les collègues de travail et le sentiment d’être accepté par ces derniers. Les résultats démontrent que l’échelle du sentiment d’appartenance sociale possède une cohérence interne satisfaisante, ainsi qu’une stabilité temporelle acceptable (Richer et Vallerand, 1998). L’échelle du sentiment d’appartenance sociale possède des caractéristiques non négligeables. Elle ne comporte que 10 énoncés, elle est facile à administrer et mesure le sentiment d’appartenance sociale selon une perspective bidimensionnelle. Les auteurs soutiennent que si l’échelle du sentiment d’appartenance

sociale a été validée dans le milieu du travail, ses caractéristiques et sa flexibilité laissent entrevoir qu’elle pourrait être utilisée dans la plupart des contextes, tels que l’éducation, le sport ou les loisirs.

A l’occasion de la présente recherche, ces deux échelles - l’une traduite en langue française et appliquée au plan collectif et l’autre transposée à la formation - ont été utilisées à l’occasion du recueil de données auprès du panel d’auditeurs présenté brièvement plus haut. Ainsi, chaque sous-groupe (5 personnes) a été invité à compléter le questionnaire collectivement et à échanger quant au choix des réponses apportées.

Nous avons procédé en deux temps. Dans un premier temps, nous souhaitions connaitre le sentiment d’appartenance sociale de chaque groupe. Le deuxième temps a consisté à proposer les items de l’échelle d’autorégulation dans le cadre d’entretiens collectifs avec chaque sous-groupe. Dans les deux cas, les membres des groupes de projet ont été invités à compléter le questionnaire collectivement. Dans cette perspective, les items avaient préalablement adapté à un discours de ressenti collectif.

L’étude empirique, bien que fondée sur des échelles d’orientation psychométrique pour le recueil de données, s’appuie principalement sur une démarche qualitative visant à tester, selon une logique compréhensive, l’hypothèse de cette recherche.

Les résultats de cette étude empirique actuellement en cours de réalisation seront également présentés lors du colloque e-Formation 2018.

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PERCEPTIONS DE L’ENVIRONNEMENT PERSONNEL

Dans le document Actes du Colloque e-Formation 2018 (Page 148-152)