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D’IRIS A XPERIUM : PROBLEME DE DEPART ET ETAT DE L’ART

Dans le document Actes du Colloque e-Formation 2018 (Page 127-129)

DES DISPOSITIFS INNOVANTS POUR L’ENSEIGNEMENT ET L’APPRENTISSAGE DE L’HISTOIRE DES SCIENCES

D’IRIS A XPERIUM : PROBLEME DE DEPART ET ETAT DE L’ART

La conception d’un dispositif pédagogique à destination des lycéens et de leurs enseignants constitue le point de départ de notre projet. IRIS1 est une collection de sources numérisées dans le domaine de l’histoire des sciences et des techniques : depuis 2007, cette bibliothèque numérique met à disposition de tous des ouvrages et des revues imprimés au XIXème et au début du XXème siècle. A l’origine con- çu par et pour des chercheurs, IRIS cherche depuis 2013 à s’ouvrir à un public plus large. Le postulat initial de l’équipe chargée du développement d’IRIS est le suivant : les documents bruts disponibles dans IRIS constituent une mine d’or pour proposer aux lycéens une mise en perspective de la connais- sance scientifique et leur donner à comprendre le caractère discontinu du progrès scientifique et tech- nique. Lorsque ce projet débute, ce postulat reste néanmoins fragile à plus d’un titre : d’abord, il est in- vérifié, dans la mesure où il n’a pas fait l’objet d’une approche orientée usagers. Ensuite, il se heurte à une limite : les enseignants du secondaire manquent de facto d’une formation initiale suffisante dans le champ de l’histoire des sciences, alors même que cette discipline irrigue l’ensemble des programmes des disciplines scientifiques dans le secondaire.

IRIS, dispositif numérique composé de sources brutes, voudrait s’ouvrir aux lycéens : un tel défi néces- site d’identifier un point d’ancrage permettant l’intégration de cet objet au sein d’un dispositif pédago- gique plus large. Or, dans l’offre de LILLIAD, le public des lycéens est également ciblé par un dispositif de médiation scientifique en présentiel : Xperium. A l’inverse d’IRIS, le projet d’Xperium, porté en col- laboration par des chercheurs de l’université et par l’équipe de LILLIAD, s’adresse dès l’origine aux ly- céens. Autour de cycles thématiques bisannuels, cet espace d’exposition permet de présenter et de mettre en scène des expériences scientifiques actuellement menées dans les laboratoires de l’université. Au développement du goût des sciences vient s’ajouter un objectif de découverte des carrières scienti- fiques : les différents stands d’Xperium sont ainsi animés par des doctorants associés aux recherches menées dans les laboratoires partenaires.

L’ancrage d’IRIS dans le dispositif déjà existant d’Xperium émerge assez rapidement comme la piste de travail la plus solide. Se posent alors les questions suivantes :

 Comment les sources brutes d’une bibliothèque numérique peuvent-elles accompagner

l’enseignement/apprentissage de l’histoire des sciences pour les enseignants du secondaire et leurs élèves ? Quel(s) dispositif(s) pédagogique(s) peuvent être imaginés pour répondre à cet objectif ?

 Comment l’apprentissage de l’histoire des sciences peut-il bénéficier d’un accompagnement

pédagogique au sein de la visite d’un dispositif de culture scientifique ?

Ainsi fondée sur la complémentarité potentielle de deux dispositifs, notre réflexion peut de la même manière mobiliser des dispositifs tirés d’univers professionnels divers :

 La Bibliothèque Nationale de France (BnF) apparaît comme une pionnière en matière de

médiation de contenus numériques, en particulier autour de Gallica, bibliothèque numérique composée de plus de 4 millions de documents : approches ludiques (lancement régulier sur les réseaux sociaux de chasse aux trésors dans les collections), participatives (les « gallicanautes » usagers des collections sont régulièrement mis à l’honneur dans des vidéos ou lors de rencontres en présentiel) ou liée à d’autres actions culturelles (partenariat sur une soirée thématique au Musée de la chasse, associant une compagnie de théâtre). La BnF propose également de nombreuses ressources pédagogiques en ligne et des actions à destinations des scolaires et de leurs enseignants : visites guidées des expositions temporaires, ateliers, activités autour du livre et des ressources de la BnF, formations pour les enseignant·e·s afin de leur faire connaître les collections patrimoniales, les ressources en ligne, les expositions temporaires ou encore les coulisses de la Bibliothèque.

 L’approche des musées au sens large par les publics adolescents a fait l’objet de nombreuses

études (Timbart, 2005, 2013) qui convergent en particulier sur deux points : la perception du musée comme lieu contraint, car associé à l’école, et l’attente de dispositifs stimulants, permettant d’être actif et de manipuler (Timbart, 2005). Les services médiation des musées de sciences proposent désormais de nombreux dispositifs pour optimiser la visite : accompagnement des enseignants dans leurs projets pédagogiques, organisation de visites préalables, animation d’ateliers, de stages, d’interventions ludiques.... Dans les expositions, on mobilise des artefacts comme des films d’animation ou des bornes interactives (mécaniques ou numériques) donnant accès à des jeux sérieux ou à des quiz. On retrouve également souvent un guide de visite, papier ou audioguide, parfois gamifié. Cette diversité de supports offre plusieurs possibilités d’appropriation du discours.

Ces analyses sur les visites d’élèves dans les musées de sciences sont largement corroborées par l’expérience des enseignants. Afin de permettre une démarche orientée usagers initiale, nous décidons de partir du dispositif existant, Xperium, et d’interroger les enseignants déjà utilisateurs de cet espace. La mise en œuvre d’une enquête qualitative nous permet à la fois de poser un regard critique sur le dis- positif existant et d’en dégager des marges de progression. L’analyse des résultats de l’enquête (ques- tionnaire et entretiens semi-dirigés) met en relief des attentes variées de la part des enseignants du se- condaire, allant de l’acculturation des élèves au monde universitaire et à la recherche, à une demande de contenu intégrable à une séquence pédagogique en classe pour préparer ou approfondir la visite et faire le lien entre la recherche exposée sur les stands et les apprentissages qu’ils abordent en cours. Les en- seignants sont en demande par ailleurs d’une réelle intégration de leurs élèves dans la visite : par une prise en compte de leurs savoirs, en suscitant plus d’interactions avec le chercheur, et par la possibilité d’être acteur de leur visite, a minima en participant à la mise en œuvre des démonstrations présentées sur les stands.

Au regard des attentes exprimées par notre public-cible, notre préoccupation devient d’inscrire l’accompagnement pédagogique de la visite d’Xperium dans un dispositif plus large de formation et d’orientation des élèves du secondaire. Les enseignants, sont pour nous, les acteurs de l’innovation pé-

dagogique soutenue par LILLIAD, et notre intention est de leur permettre d’évoluer dans un cadre qui permettre d’atteindre leurs objectifs pédagogiques et ainsi créer un vrai continuum entre le lycée, l’offre de LILLIAD et plus largement l’Université.

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