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Effets périphériques

Dans le document en fr (Page 175-177)

L’ocytocine fut initialement découverte et utilisée pour son action sur la contraction du muscle utérin. Nous avons vu précédemment que son mode d’action sur les fibres musculaires lisses étaient connus. Ainsi pendant la grossesse, l’action de l’OT est pré- pondérante lors de l’accouchement chez la plupart des espèces de mammifères, des œufs chez les poissons, les amphibiens, les reptiles et les oiseaux, ainsi que pour l’expulsion du lait [155]. Chez la femme, l’OT, lorsqu’elle est présente en forte concentrations, in- duit le travail et déclenche les contractions utérines. Au moment de l’accouchement, la sensibilité utérine à l’OT s’amplifie de façon importante et la densité des OTR au niveau du myomètre augmente [146]. Ainsi, la réponse à l’OT est d’autant plus forte en fin de grossesse et induit plus facilement ses effets sur la contraction musculaire.

Outre ces effets sur le myomètre et la lactation, il existe un large panel d’effets physiologiques au niveau de l’organisme. Ces effets ont été définis par la présence abon- dante d’OTR dans des régions biens spécifiques. L’OT ainsi que la vasopressine (AVP) sont transportées vers l’hypophyse postérieure d’où elles sont relarguées dans la circu- lation sanguine et pourront induire leurs effets sur des cibles périphériques comme la réabsorption de l’eau par le reinet modulent les fonctions autonomes et métaboliques, la nociception, l’analgésie et la réponse immune [155]. Ces dernières actions ne seront pas abordés dans ce manuscrit.

Chez plusieurs espèces animales dont l’Homme, les OTR sont présents dans cer- taines cellules des testicules et de la prostate. Il a été remarqué un pic de sécrétion d’OT hypothalamique associé à l’éjaculation. L’OT ainsi libérée, pourrait stimuler les cellules du muscle lisse de l’appareil reproducteur masculin et pourrait également reflé- ter les effets centraux cérébraux sur la modulation du comportement sexuel [146]. En outre, des études in vitro ont également évoqué une activité contractile sur la prostate

des mammifères. De part ce résultat, il a été suggéré que l’OT participe à la contraction de la prostate et à l’expulsion des sécrétions prostatiques lors de l’éjaculation.

L’OT régule le métabolisme ainsi que la prise alimentaire. Nous verrons dans la partie suivante ces effets au niveau central. Ses récepteurs sont localisés le long du trac- tus gastro-intestinal et dans les terminaisons du nerf vagal gastrique et certains sont également présents au niveau des papilles gustatives [221]. Cette forte présence d’OTR au niveau gastro-intestinal permet la régulation de la motilité intestinale, que l’OT di- minue [221]. De plus, chez le rat, l’OTR est retrouvé au niveau des cellules sécrétrices de glucagon et d’insuline dans le pancréas [155]. Ainsi, la cascade de signalisation de l’OT se révèle être nécessaire dans la régulation de la balance énergétique personnelle. Ceci est validé par des résultats obtenus sur des souris déficientes en OT ou en OTR qui présentent, au cours de leur développement, une obésité phénotypique. L’absence d’OT créerait un déséquilibre de la balance énergétique et d’une consommation excessive d’aliments. Plus précisément, l’OT aurait un rôle essentiellement sur la consommation de carbohydrates, en diminuant l’appétence pour les aliments sucrés [221]. Son action sur la consommation d’aliments est avérée mais semble plus forte pour les aliments glucidiques.

Dans les adipocytes1, l’OT a une activité insuline-like, c’est-à-dire qu’elle stimule l’oxy-

dation du glucose, provoque la lipogénèse et augmente l’activité de la pyruvate dehy- drogénase2. De plus, sur des adipocytes de rats, une forte concentration en OTR a

été retrouvée, ce qui confirme l’action de l’OT sur les mécanismes de dégradation du glucose [146]. Lorsqu’elle est directement administrée au niveau du pancréas (sur des rats), l’OT stimule le relargage à la fois d’insuline et de glucagon [146]. En effet, on retrouve à la périphérie des ilots de Langerhans, au niveau des cellules alpha sécrétrices de glucagon, la présence d’OTR. L’ensemble de ces actions semble être au carrefour de nombreux processus métaboliques de la consommation, la dégradation et le stockage glucidique. Ainsi, l’OT participe au contrôle de la balance énergétique et a des effets anorégigènes et de contrôle de la satiété.

Enfin, l’ocytocine est également un agent natriurétique. Une administration locali- sée d’OT sur des rats conscients produit une augmentation substantielle de la filtration glomérulaire. L’effet natriurétique de l’OT est principalement dû à une réduction de la réabsorption tubulaire de sodium (Na+), probablement dans le tubule distal terminal

ou dans le canal collecteur [146]. Il faut noter que, dans une lignée de souris spécifiques qui ont une déficience héréditaire en vasopressine, l’OT affecte l’excrétion d’ions sodium Na+ mais ne semble pas affecter celle du potassium, indiquant un rôle disctinct entre

ocytocine et vasopressine [162].

Pour conclure ce paragraphe sur les effets périphériques de l’OT, d’autres actions jusqu’ici moins documentées ont été aussi décrites. L’OT est impliquée dans la cardio-

1. cellules du tissu adipeux (graisse)

protection et dans le contrôle de la réponse inflammatoire [162]. Son rôle a notamment été retrouvé dans la diminution du stress oxydatidf mictochonrial suite à un infarctus et renforce son action cardioprotectrice [162].

Dans ce paragraphe, il a été exposé succinctement certaines actions périphériques de l’OT. Il va être exposé dans le paragraphe suivant les actions de l’OT au niveau cérébral en particulier sur les comportements d’attachement sur la régulation du contrôle de la prise alimentaire au niveau cérébral et sur la réponse au stress.

Dans le document en fr (Page 175-177)