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SECTION II.3 : INDICATEURS ET PERFORMANCES DE LA POLITIQUE BUDGETAIRE POLITIQUE BUDGETAIRE

5. L’EFFET D’ÉVECTION :

Lors du financement obligataire d'un déficit budgétaire risque d'apparaitre l'effet d'éviction financier, qui retiendra notre attention dans notre travail. Même les développements originaux essentiels à propos du financement des déficits budgétaires par l'endettement public.163 Dans le cas d'un mode de financement obligataire, la politique budgétaire se heurte à un effet d'éviction partiel.164

Théorème de l’effet d’éviction Une variation des dépenses publiques, lorsqu’elle est intégralement financée par l’emprunt, n’a d’effet multiplicateur sur le revenu national d’équilibre que pour le montant de ces dépenses diminué du montant de l’investissement privé évincé.165

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Matthieu LLORCA, (2005), « Nécessite et efficacité de la politique budgétaire discrétionnaire », P46.

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Monsieur JEAN MESSIHA, (1999), « LE STNTUT ECONOMIQUE DES P OL|TIQUES BUDGETAIRES

FACE AUX TRAITES DE MNNSTRICHT ET D'ANASTERDAM », THESE POUR LE DOCTORAT EN SCIENCES ECONOMIQUES, UNIVERSITE DE METZ. P 41.

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Alexis Jacquemin, Henry Tulkens, Paul Mercier, ( ). « Fondements d’économie politique », 3 é édition, De Boeck université, prémisses.

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Figure 2.19 : effet d’évection et élasticité de l’offre de capitaux.

Source : Alexis Jacquemin, Henry Tulkens, Paul Mercier, ( ). « Fondements d’économie politique », 3 é édition, De Boeck université, prémisses.

Remarquons que lorsque I diminue de ΔIc, on a également, une diminution de l’épargne logée dans le secteur privé, c’est-à-dire que ΔSv = ΔIc. Cependant le montant total de l’épargne varie, lui, d’un montant qui s’écrit ΔS = ΔSv + ΔSb , et qui est représenté sur le graphique par la Différence Kfe′ − Kfe.

L’ampleur de l’effet d’éviction et donc aussi de l’effet de ΔG sur ΔYE dépend des élasticités respectives des courbes d’offre d’épargne et de demande d’investissement privé par rapport au taux d’intérêt. Ainsi, par exemple, si la courbe d’offre d’épargne est parfaitement inélastique (figure 2.19 A), l’effet d’éviction est total : − ΔIc = ΔSb , et dès lors ΔYE = 0. L’effet multiplicateur des dépenses publiques est alors totalement annihilé. Au contraire, si la courbe d’offre d’épargne est parfaitement élastique au taux d’intérêt (figure 2.19 B), l’effet d’éviction est inexistant (ΔIc = 0), et le multiplicateur des dépenses publiques joue à plein : ΔY E = (1/ 1− b) ΔG dans ce cas.

5.1. Les effets d'éviction:166

II est provoque par l'augmentation de taux d'intérêt consécutive a l'accroissement de la dépense publique lorsque cette derrière est financée par l'émission de titres. L'attraction de I

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Gervasio Semedo, Malik Bensafta, Laurent Gautier,(2010), « économie des finances publiques », 2 édition augmentée, Ellipses éditions Marketing, PARIS. P 280.

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‘emprunt élévation des taux courage une partie de l'investissement prive au profit du secteur public. L'analyse de l'ampleur de cet effet financier distingue deux cas.

 Le cas d'éviction totale ou cas classique :

La demande de monnaie est uniquement faite à des fins de transaction. Dans cette optique, le taux d'intérêt n'influence pas la demande de monnaie et le revenu. Dans cette situation d'inélasticité absolue de la demande de monnaie au taux d'intérêt, le multiplicateur budgétaire est nul et l'investissement prive diminue d'un montant correspondant a l'accroissement de la Tende publique. II y a une simple redistribution des poids du secteur public et du secteur prive en termes d'investissement. L'épargne nationale sert financer le secteur public essentiellement. Figure 2.20 : les effets d’éviction

Source : Gervasio Semedo, Malik Bensafta, Laurent Gautier,(2010), « économie des finances publiques », 2 édition augmentée, Ellipses éditions Marketing, PARIS , P 281

 Le cas intermédiaire : cas classico-keynésien :

Si l'élasticité intérêt de la demande de monnaie est différente de 0, (B # 0) la hausse de la dépense publique sans création monétaire exerce un effet multiplicateur du revenu mais les taux d'intérêt s'accroissent avec une incidence sur la répartition du revenu national.

L'ampleur de l'éviction est d'autant plus forte que L'investissement est sensible au taux Une faible modification positive du taux d'inter et provoque une forte baisse de l'investissement (α élève) ;

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- Les encaisses de transaction sont élastiques aux modifications du niveau de revenu (γ élevé)

- La préférence pour la liquidité est inélastique au taux d'intérêt (β faible).

5.2. Effet d'eviction et effet de richesse :

Soit un modèle IS-LM en économie fermée ; l'accroissement de la dépense budgétaire se traduit par une augmentation du taux d'intérêt de qui a pour conséquence une diminution de l'investissement qui est exprimé en fonction de cette variable ; il y a donc compensation partielle qui limite l'impact positif de la politique budgétaire et peut même l'annuler lorsque LM est vertical.

Ainsi, le revenu passe de Yl à Y2 au lieu de passer de Yl à Y'1 à taux d'intérêt constant. L'augmentation du taux d'intérêt résulte elle-même du mode de financement par émission de titres de la dépense additionnelle ; en effet, à capacité donnée, le déficit budgétaire génère une demande accrue de financement et donc une hausse du taux d'intérêt. D'ailleurs, un des moyens d'éviter cet effet d'éviction réside dans un financement monétaire du déficit qui se traduit par un déplacement de LM et un équilibre situé au point C.

Figure 2.21 : Les effets d'éviction dans le cadre IS/LM

Source : Gérard DUTHIL et William MAROIS, (2007), « politiques économiques », ellipses, Paris. P 52.

D'autres auteurs font aussi référence, pour l'éviction interne, à un effet de substitution direct entre dépenses publiques et privées dans les fonctions de préférences des agents.

En tout état de cause, l'impact de la politique budgétaire est amoindri et la hausse du taux d'intérêt résultante à des effets néfastes sur l'économie.

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6. LE MULTIPLICATEUR :

L’existence d'un multiplicateur de dépenses budgétaires est l'une des principales justifications théoriques à l'utilisation active de la politique budgétaire e. L'idée développée pour la première fois par Keynes dans sa Théorie générale est la suivante : une hausse de dépenses publiques accroit la production; il y a donc augmentation des revenus verses aux ménages et hausse de la consommation, ce qui stimule a nouveau la production. S'il n'y a pas de hausse des impôts, la variation totale de la production est égale au produit de la stimulation budgétaire et d'un coefficient appelé multiplicateur. Dans le cadre d'une économie fermée, on démontre que c multiplicateur est égal l'inverse du taux d'épargne. En économie ouverte, la propension A importer vient s'ajouter au taux d'épargne au dénominateur du multiplicateur : plus le degré d'ouverture de l'économie est fort, plus le multiplicateur est ibid. Pour qu'une relance budgétaire soit efficace, il convient donc de s'assurer que la valeur du multiplicateur est supérieure de l'unité. 167 Dans le modèle standard de la macroéconomie, efficacité des dépenses publiques dépend de la valeur du multiplicateur budgétaire, compte tenu d'un choix de financement.168

Schéma : le multiplicateur économique169

Source : Pierre Cliche, (2009). « Gestion budgétaire et dépenses publiques », Presses de l’Université du Québec, Québec.

Le multiplicateur budgétaire mesure l'efficacité d'une relance budgétaire à partir du ratio entre le surplus de production qu'elle permet et l'ampleur du stimulus. En cas de choc sur une ou deux périodes uniquement, il est usuel de calculer un multiplicateur instantané, dans la

167 André Roux,(2011), « Finances publiques », P 135

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Bruno Cavalier, (1999). « POLITIQUE BUDGETAIRE ET COORDINATION DES POUTIQUES DE FINANCEMENT », éditions Panthéon Assas, PARIS. P 56.

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mesure ou les Production se limitent a la période de stimulus. L'Etat détermine le niveau des recettes T et des dépenses G publiques. Puisqu'on suppose que les prix sont fixes,171

L’impact des multiplicateurs budgétaires sur le PIB en fonction de la position de l’économie dans le cycle, nous avons teste un certain nombre de variantes budgétaires. Quatre variantes s’attachent à` quantifier l’impact sur la croissance d’une baisse durable des prélèvements obligatoires de 1 point de PIB.

Une politique de relance budgétaire par le biais d'une augmentation des dépenses ou d'une diminution des prélèvements entrain un placement vers la droite de la courbe de demande, ce qui conduit a une augmentation de la production marquée par un effet modeste sur les prix, l'équilibre passant du point A au point B. 172

Figure 2.22 : effet d’une politique budgétaire expansionniste selon la théorie keynésienne

Source : Benassy-Quere A., Cœur, B., Jacquet, P., Pisani-Ferry, J., Politique économique, De Boeck, 2009, p. 192.

170Thomas Brand, (2012), « Politique budgétaire en équilibre général : une analyse appliquée à la zone euro », Centre d'analyse stratégique, Document de travail n° 2012 – 03. P 58.

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Pierre-Noël Giraud, (2004-2005), « Initiation à l’Economie », Cerna, p199

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6.1. Les multiplicateurs budgétaires symbolisent la puissance de la politique budgétaire : Dans le modèle keynésien, au lieu de prendre en compte une multitude de marchés, on raisonne sur un seul marché en agrégeant d’un côté toutes les demandes et de l’autre toutes les offres de biens et services finals. Y + M = C + I + G + X

Y : Produit intérieur brut, M : Importations, C : Consommation des ménages, I : Formation brute de capital fixe (investissement), G : Dépenses de l'Etat en biens finals, X : Exportations. On voit donc que les dépenses publiques G peuvent servir à équilibrer les deux parties de équation a un niveau de production plus élve.

Keynes s'est efforce de montrer que équilibre a court terme des finances publiques ne doit pas représenter une norme pour la politique économique. En période de sous-emploi, il est possible de relancer la production en augmentant les dépenses publiques, alors qu'en période de plein-emploi et de tensions inflationnistes, il faut réduire demande globale en réduisant ces mêmes dépenses.

Le multiplicateur en économie fermée, Le revenu national Y s'écrit comme la somme de la consommation (C), de l'investissement (I) et des dépenses publiques (G) : Y = C + I + G. La fonction de consommation dépend du revenu, elle peut s'écrire : C = cY + b

Avec c la propension marginale a consommer et b une constante positive. Le revenu s'écrit donc : Y = C + I + G = c Y + b + I + G .

Les variations des dépenses publiques exercent un effet de multiplication identique a celui des investissements. Si l'on fait varier les dépenses de l'Etat en laissant inchangés les investissements on obtient : ∆Y = c +∆ G (puisque Ab = 0 et AI = 0 par définition) d'ou ∆Y = ∆G/(1 — c).

Le multiplicateur s'écrivant k=1/(1—c), on a donc ∆Y = k. ∆G

Plus la propension marginale à consommer c est élevée, plus le multiplicateur est fort.

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Frédéric Teulon, (1998), « L’état et la politique économique », collection major, presses universitaires de France, paris. P139.

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K multiplicateur =1 / 1— c =1 / 1—propension marginale à consommer =3,33. Si l’État décide d’accroître les dépenses publiques de ΔG, la droite de la dépense globale sur le schéma suivant se déplace de C + I +G à C + I +G + ΔG174

Figure 2.23 : le multiplicateur.

Source : Alexis Jacquemin, Henry Tulkens, Paul Mercier, ( ). « Fondements d’économie politique », 3 é édition, De Boeck université, prémisses. P 407.

De plus, un multiplicateur keynésien y apparaît dans le fait que le segment qui mesure ΔYE est plus grand que celui qui mesure ΔG. Cette dernière propriété est rendue plus précise par l’approche analytique.

Ce qui s’exprime en mots en disant que l’accroissement du revenu national d’équilibre est égal à l’augmentation de la dépense gouvernementale multipliée par le facteur entre crochets. Soit au départ (figure 2.23), un niveau du revenu national d’équilibre YE, déterminé par l’intersection E, entre la droite des dépenses globales, C + I +G, et la droite à 45°.

Supposons une augmentation de l’investissement ΔI : elle entraîne un déplacement vers le haut et parallèlement à elle-même de la droite des dépenses. Une nouvelle intersection E′ avec la droite à 45°, et donc un nouveau niveau d’équilibre du revenu national, YE′, sont

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Alexis Jacquemin, Henry Tulkens, Paul Mercier, ( ). « Fondements d’économie politique », 3 é édition, De Boeck université, prémisses.

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déterminés. L’accroissement de revenu ΔYE est plus grand que l’augmentation de l’investissement ΔI, ce qui illustre l’effet multiplicateur.