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DÉPENSES PUBLIQUES DANS LE MODÈLE DE BARRO :

SECTION III.2 : ANALYSE DES DIFFERENTS MODÉLE DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE CROISSANCE ÉCONOMIQUE

3. DÉPENSES PUBLIQUES DANS LE MODÈLE DE BARRO :

Barro à publié un article en 1990 « Government Spending in a Simple Model of Endogeneous

Growth », il soutient que la taille du gouvernement influence de manière significative le taux

de croissance économique, en se basant sur l’existence d’un niveau optimal pour la participation du gouvernement dans l’économie.233

Barro (1990)234 a enrichi le modèle standard de croissance endogène en incorporant les dépenses publiques. Celles-ci sont supposées financer des biens publics purs, complémentaires des dépenses privées. Elles interviennent donc, à cote des inputs prives, dans la détermination de la production. Barro développe un modèle qui met en lumière les effets duaux de l'imposition. Il montre que les activités publiques sont également une

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CARLA HELENA SANTOS DA CRUZ, (2014). « DÉPENSES DU GOUVERNEMENT ET CROISSANCE ÉCONOMIQUE LE CAS DU CAP-VERT », UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL, Février. P 16.

234

ROBERT BARRO, (1990). « Government Spending in a Simple Model of Endogenous Growth », Journal of Political Economy, vol. 98, n°5, octobre

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source de croissance auto-entretenue. Ainsi les dépenses du gouvernement, telles que la fourniture des infrastructures publiques, agissent positivement sur les niveaux et sur le taux de croissance de l'économie et sont considérées comme complémentaires au capital privé. 235Et les dépenses publiques n'élèvent le taux de croissance de l'économie qu'en dehors de son sentier d'équilibre stationnaire, c'est-à-dire au cours de sa dynamique transitionnelle. En plus, ce qui est important, ce n'est pas la part des dépenses publiques dans le revenu national. Mais c'est son efficacité, mesurée par sa productivité marginale et dépendante de la taille de l'économie et de son niveau de développement236, parce qu’elles sont productives les dépenses du gouvernement peuvent, agir positivement non seulement sur les niveaux des variables mais aussi sur le taux de croissance de l'économie. Mais il y’a évidemment un impact négatif sur les niveaux et sur le taux de croissance par le financement de ces dépenses. 237

d’un point de vue macroéconomique, il y aurait équivalence entre l'augmentation de la dette publique aujourd'hui et l'augmentation des impôts requise demain par le remboursement de cette dette et le paiement des intérêts ; c’est la proposition de Barro. En effet, si les agents économiques se comportent de manière rationnelle, une baisse des impôts financée par la dette publique ne les poussera pas à consommer, mais plutôt à économiser, en prévision de hausse d’impôts futurs.238

Avec les travaux empiriques de Barro (1981), Le courant de recherche sur l'estimation des effets macroéconomiques des dépenses publiques a connu un certain essor La procédure utilisée par Barro consiste en l'estimation d'équations de forme réduite du PIB réel. Postulant que les changements transitoires des dépenses publiques devraient avoir un impact productif plus élève qu'un changement permanent, 239

235 BARDI Wajdi, (2004). « Le rôle structurant de l'État en vue du développement économique à travers les théories de la croissance endogène. Etude de cas de quelques pays Méditerranéens », Centre d'Etudes en Macroéconomie et Finance Internationale, UNIVERSITE DE NICE SOPHIA ANTIPOLIS, Septembre. P 168

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TLILI HAMIDI Mohamed, (2003). « Le rôle du capital public dans la croissance économique de long terme et ses implication en matière de politique économique : le cas de la Tunisie », P 118.

237

PHILIPPE DARREAU, (2002). « CROISSANCE ET POLITIQUE ECONOMIQUE », P 90.

238

Fatou DIANE, Alsim FALL, (2007). « QUELLE A ETE LA CONTRIBUTION DE LA POLITIQUE BUDGETAIRE A LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU SENEGAL ? », DIRECTION DE LA PREVISION ET DES ETUDES ECONOMIQUES, Document d’Etude N 05, SENEGAL, NOVEMBRE.P10

239

Louis Phaneuf, Etienne Wasmer, (2005). «Une étude économétrique de l'impact des dépenses publiques et des prélèvements fiscaux sur l'activité économique au Québec et au Canada », Rapport de projet Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations, Montréal Octobre. P 10.

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L'hypothèse de Wagner stipule ou suggère une relation entre le secteur public et le niveau du développement économique. Dans le cadre de ce modèle, les chercheurs se sont intéresses à l'élasticité des dépenses publiques par rapport au niveau du développement économique du pays, généralement, mesure par le produit intérieur brut (PIB) par tète. D'autres chercheurs ont examine la relation temporelle entre la taille du secteur public et le revenu en utilisant des techniques des séries temporelles comme la causalité au sens de Granger.240

La fonction de production spécifiée par Barro possède la forme suivante :241

Y =A K a N 1 - α G 1 - α Et 0 < α < 1

Où Y, K, N et G représentent respectivement la production, le stock de capital privé, l'emploi et la dépense publique.

Sur les facteurs privés seulement, les rendements sont constants. Le rendement marginal du capital privé est décroissant en fonction de son accumulation comme dans le modèle de croissance néoclassique. La source de la croissance auto-entretenue se trouve dans la constance du rendement marginal du capital qui est occasionnée ici par l'externalité produite dans l'économie par l'investissement public en infrastructure.

Pour Barro, dans une première étape, lorsque le taux d'imposition est inférieur à sa valeur optimale (r*), l'effet positif des dépenses publiques l'emporte sur l'effet négatif de la taxation et, par conséquent, le rythme de croissance est une fonction croissante du taux d'imposition. Dans une deuxième étape, à partir du moment où la croissance va atteindre son maximum correspondant au taux d'imposition optimum, l'effet négatif de l'imposition l'emporte sur l'effet positif et la croissance devient une fonction décroissante du taux d'imposition des revenus dans l'économie.

240 Abdelkader ELICHIDER, El Mustapha KCHIRID, Chakib TAHIRI, (2005) « IDENTIFICATION DES DEPENSES PUBLIQUES PORTEUSES DE CROISSANCE ECONOMIQUE ET LEURS MODALITES DE FINANCEMENT A LONG TERME : CAS DU MAROC DE 1970 A 2003 », P 5

241

TLILI HAMIDI Mohamed, (2003). « Le rôle du capital public dans la croissance économique de long terme et ses implication en matière de politique économique : le cas de la Tunisie », P 109.

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Figure 3.7 : la croissance économique dans le modèle Barro

Source : TLILI HAMIDI Mohamed, (2003). « Le rôle du capital public dans la croissance économique de long terme et ses implication en matière de politique économique : le cas de la Tunisie », P 115.

Il est déjà déterminé, le taux d'imposition optimal (r*), c'est-à-dire celui qui maximise le taux de croissance dans une économie décentralisée, guidée par les décisions est atteint. Une situation où le taux de croissance à long terme est lié positivement à la part des dépenses publiques dans la production (1- α). d'être le premier au niveau de la modélisation de la relation entre les dépenses publiques productives et la croissance économique à long terme dans le cadre des nouvelles théories de la croissance économique l'intérêt de ce modèle. En plus, il contribue à la réhabilitation du rôle de l'Etat en matière de politique économique qui vise le rapprochement de l'économie de l'optimum social par l'internalisation à la place des agents privés qui sont incapables des effets externes positifs des dépenses publiques productives. Donc, de cette manière, ce modèle représente la première étude théorique qui répond à notre problématique de recherche qui consiste à étudier les effets exercés par le capital public en infrastructure sur la croissance économique dans un contexte de long terme et par les mécanismes d'offre. Seulement ce modèle prend comme indicateur pour l'infrastructure publique le flux des dépenses dans ce domaine, c'est-à-dire l'investissement public et non plus le stock du capital public en infrastructure.

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