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LE GFEN, UN MOUVEMENT DANS LE MOUVEMENT DE L’ÉDUCATION NOUVELLE

1. Des dates comme simple repérage des prémices de la DASC

Des penseurs et acteurs de l’éducation ont toujours appelé à une éducation nouvelle tout en proposant des modèles : l’histoire, nous l’avons vu, est parcourue de penseurs de l’éducation proposant du nouveau.

Dans le dernier tiers du 19e siècle, les demandes de réformes, d’innovations, les créations d’écoles, les discours sur l’école, se multiplient à la jonction des deux siècles.

Les dates ci-dessous permettent de situer le Groupe français d’éducation nouvelle dans ses liens avec celui la Ligue internationale de l’Education nouvelle (LIEN). Je commente parfois un nom ou un événement, quand des lectures m’ont apporté des éléments que j’ai jugé utile de retenir.

1848 : Création de la Revue de l’Éducation nouvelle. C’est la première trace du terme Éducation nouvelle relevée dans la presse éducative. Ce Journal des mères et des enfants s’adresse dans une partie aux enfants, dans l’autre aux mères. Le fondateur (Jules Debrück) expose dans l’introduction du premier numéro les raisons d’être de cette revue : « S’il est une réforme sur la nécessité de laquelle tout le monde soit d’accord aujourd’hui, c’est assurément celle des procédés actuels d’enseignement et d’éducation de l’enfance. De toutes part s’élèvent de vives plaintes ; à tous les points de vue, — et il y en de bien divers dans cette matière — on critique une éducation dont le vice essentiel est de ne préparer l’enfant ni aux nécessités de la vie pratique, ni à l’accomplissement des devoirs supérieurs que Dieu et la société lui imposent.

1871 : Apparition de l’expression « Éducation nouvelle » pour désigner, pendant la Commune, un groupe partisan d’une instruction publique et obligatoire (source Lethierry 1986, p. 32, citant Duveau, 1948).

1877 : Des professeurs, des instituteurs et des travailleurs publient sous la direction de G. Francolin une

« Revue de l’éducation intégrale : scientifique, industrielle, artistique et de la réforme pédagogique »29. Son ambition est de réunir les faits de la Science pédagogique, les discuter, les déduire des lois, et en propager les principes ». Dans cette optique l’ambition est de : 1) Faire intervenir dans toutes les questions d’éducation et d’enseignement les méthodes modernes d’observation et de contrôle ; 2) Prendre la double série des sciences fondamentales et appliquées, comme base d’un enseignement intégral ; 3) Préparer, par une critique impartiale, la réforme complète des livres et des méthodes, des examens et des programmes ; 4) Faire entrer en France et à l’étranger une enquête sérieuse sur les améliorations à introduire dans la situation des maîtres en France ».

29 Source : Histoire du mouvement de l’éducation nouvelle en France (1899-1939).

1899 : Fondation du Bureau international des écoles nouvelles (BIEN) à l’initiative d’Adolphe Ferrière (1879-1960). But : établir des rapports d’entraide scientifique entre les différentes Écoles nouvelles qui s’ouvrent dans de nombreux pays dans le dernier quart du 19e siècle, centraliser les documents qui les concernent et mettre en valeur les expériences psychologiques faites dans ces laboratoires de la « psychologie de l’avenir ». L’insistance qu’il y a aujourd’hui à présenter Ferrière comme un publiciste de l’École Active (terme forgé par Bovet pour transposer Arbeitschule) et l’organisateur du mouvement de l’Éducation nouvelle, fait parfois oublier qu’il s’était orienté d’abord vers la biologie et la sociologie. Son intérêt pour des écoles prenant en compte une psychologie montrant l’enfant comme se construisant dans son milieu, est à relier à ces intérêts premiers de Ferrière. Et peut expliquer son enthousiasme, lorsqu’en 1897, il découvre les écoles nouvelles anglaises et rejoint en Allemagne Hermann Lietz qui fonde son premier apprennent ou se développent. Un renversement de perspective de l’observation du processus de l’éducation, celui-ci devenant intimement relié au processus du développement et de l’apprentissage de l’enfant et de l’homme. Un regard sur l’éducation et son guidage, proposé déjà par Rousseau dans L’Emile. C’est pourquoi Claparède plaça la nouvelle institution sous l’égide de celui qu’il nomme le plus célèbre citoyen de Genève (et qui fut en réalité bien malmené par les Genevois de son vivant, sa pensée étant jugée dangereuse).

1912 : Enonciation par le BIEN, des 30 conditions qui font qu’une école peut-être dite nouvelle. Elle doit répondre à 1/3 d’entre elles30.

1914-18 : Première guerre mondiale

Ce grand bouleversement transforme profondément le monde, les relations entre les hommes, les besoins vitaux des groupements humains. Issu des sentiments et des réflexions suscités par les horreurs de la guerre 1914-18, un mouvement pour une éducation nouvelle s’affirme et se développe dans la période trouble et angoissée qui sépare les deux guerres mondiales. Née de la volonté de paix, elle voit dans l’éducation le moyen efficace d’assurer la compréhension mutuelle et fraternelle qui permettra de régler les différends entre les nations d’une manière juste et pacifique. Tous les aspects humanistes de l’Education nouvelle découlent de cette position de principe. La guerre est l’expérience décisive de l’égalité fondamentale des intellectuels. Elle amènera l’idée d’école unique. dans un sens professionnel ; 13. enseignement expérimental ; 14. fondé sur l’activité personnelle de l’enfant ; 15.

considération des intérêts mentaux variables avec l’âge ; 16. travail individuel de recherche : travail collectif par groupes ; 18. enseignement limité à la matinée ; 19. limitation de branches étudiées chaque jour ; 20. chaque mois, chaque trimestre ; 21. auto-éducation morale par le système de la république scolaire ; 22. élection des chefs par des élèves ; 23. système des charges sociales ; 24. récompenses tendant à développer l’esprit d’initiative ; 24.

punition en relation directe avec la faute commise ; 26. auto-émulation ; 27. réalisation de l’école comme milieu de beauté ; 28 musique et chants collectifs ; 29. éducation de la conscience morale par les récits et les lectures ; 30.

éducation de la raison pratique par la réflexion personnelle.

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1915 : Création à Londres d’une organisation appelée « La Fraternité en éducation », par Béatrice Ensor et un groupe d’amis, convaincus que les problèmes de civilisation reposent essentiellement sur les difficultés des relations humaines, difficultés que pourrait modifier une éducation réformée. L’horreur du premier conflit mondial les renforça dans cette idée qu’une éducation nouvelle pouvait préserver la paix internationale.

1921 (Janvier): Ferrière fonde la revue internationale d’éducation nouvelle Pour l’Ere Nouvelle.

L’édition anglaise The New Era est publiée par Béatrice Ensor et A.S. Neill et une édition allemande Das Werdente Zeitleter est prévue par Elisabeth Rotten.

Premier congrès de la L.I. E.N

L’organisation se réunit en congrès à Calais (6 août), et prend le nom de New Education Fellowship ou Ligue Internationale pour l'Education Nouvelle (L.I.E.N) dont le but est de promouvoir, par l'éducation, une humanité qui voudrait la paix. Béatrice Ensor (GB) fut élue directrice de la L.I.E.N, et Adolphe Ferrière (CH) et Elisabeth Rotten (D) deviennent directeurs du Bureau. Une centaine de personnes y participent. Les pays représentés à ce congrès sont, en autres, la France, la Suisse, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, la Belgique, l’Italie, l’Irlande. La L.I.E.N avait comme but d’introduire l’idéal de paix dans l’éducation nouvelle à l’école, de faire coopérer les parents et les éducateurs et d’organiser des congrès tous les deux ans. L’originalité de cette ligue réside dans le fait qu’il s’agit d’un mouvement international, qui, en même temps, préserve l’identité pédagogique de chaque pays. Et plus précisément encore, la possibilité de chaque pays de faire connaître les expériences pédagogiques (ex. pédagogie Ovide Decroly en Belgique, Maria Montessori en Italie, Célestin Freinet et Roger Cousinet en France).

Un des aspects intéressants de la Ligue internationale, est qu’elle se contente de réunir les éducateurs ayant en commun une volonté de progrès pédagogique au service du développement intégral des personnalités. Elle n’impose pas un «credo», un corps de doctrine, une ensemble de méthodes et de techniques. Son libéralisme est voulu. Il n’est pas question d’imposer une quelconque uniformité.

1922 (Janvier) : Parution du premier numéro de Pour l’ère nouvelle (revue francophone de la L.I.E.N).

(15 février) Naissance officielle en France de L’Éducation Nouvelle, Groupe d'études, de recherches et d'expériences éducatives. Association régie par la loi de 1901 dont le siège se trouve à l’Hôtel des Sociétés Savantes, rue Serpente Paris 6e (autre information : Collège Libre des Sciences Sociales, 28 rue Serpente).

Président : Paul Fauconnet, professeur de psychologie et de pédagogie à la Sorbonne. Secrétaire Mme Hauser.

16 février : inauguration de l’association, sous la présidence de M. Georges Renard, professeur au Collège de France.

L’Éducation Nouvelle (Groupe d'études, de recherches et d'expériences éducatives) est abonnée à Pour l’ère nouvelle. Selon les statuts de la L.I.E.N, les abonnés de la revue Pour l’Ère nouvelle (organisme francophone de la L.I.E.N) forment les premiers membres de la L.I.E.N. Par voie de conséquence, les membres de « l ‘Éducation nouvelle », deviennent Groupe français de la L.I.E.N (Archives privées de Paul Langevin (citation Dialogue N˚ 56, p. 3).

Paul Langevin (1872-1946) devient le premier président du groupe (qui s’appellera comme nous allons le voir ensuite Groupe Français d’Education Nouvelle). Physicien réputé, il s’est toujours beaucoup intéressé aux problèmes scolaires, en premier lieu dans sa pratique même d’enseignant-chercheur. En mai 1922, on lui demande de présider la section «Pédagogie scientifique» qui vient d’être créée à la Société française de pédagogie (fondée en juillet 1914) ; à partir d’octobre 1922, il préside cette société. Langevin est par ailleurs à la même époque associé à l’initiative des Compagnons de l’université nouvelle qui militent en faveur de l’école unique après la Grande Guerre. Il fait partie en 1924, de la Commission de l’école unique aux côtés de Ferdinand Buisson.

Jusqu'en 1929, ce groupe L’Education nouvelle se présentera plus comme un groupe affilié à la Ligue que comme l'une de ses filiales nationales, au même titre que l'association fondée par Cousinet également en 1922 appelée La Nouvelle Education.

La ligue regroupe ainsi des associations déjà existantes.

1923 (1-15 août) : Deuxième congrès de la L.I.E.N à Montreux. (300 participants).

Thème : « L’école active et l’esprit de service ».

1924 : La revue Pour l’Ere nouvelle compte 75 abonnés.

Congrès de Villebon, première manifestation collective en France du mouvement d’Éducation nouvelle.

1925 (2-15 août) : Troisième congrès de la L.I.E.N à Heidelberg. (800 participants),

Le Bureau international de l’éducation (BIE) naît à Genève à l’instigation de plusieurs collaborateurs de l’Institut Jean-Jacques Rousseau, dont Claparède et Ferrière. Il est conçu comme un organisme de diffusion du travail de l’Institut à l’échelle internationale. Le BIE nourrit les mêmes ambitions que l’institut : il veut travailler dans un esprit scientifique et objectif. Et en s’inspirant de l’esprit de la Société des Nations (SDN), il veut observer dans son action une neutralité absolue aux points de vue national, politique, philosophique, et confessionnel. Cette référence à la SDN est cruciale précise Charles Magnin, (2002), en ce qu’elle indique une autre vocation essentielle du BIE : son travail pour la paix. En ce lendemain de Première Guerre mondiale, les fondateurs du BIE visent à sauvegarder le dialogue international en éducation, ambitionne de faire du BIE un instrument décisif de promotion de la paix et de l’éducation un instrument de paix.

La revue Pour l’Ere nouvelle est administrée et éditée en France par Mme Hauser pour

«l’Education nouvelle», Groupe français de la LIEN.

1926 : Le Bureau International des Ecoles Nouvelles (BIEN) devient partie intégrante du Bureau International d’Education.

1927 : ( 3-15 août) Quatrième Congrès de Locarno. (1500 participants).

Thème : « La liberté et l’éducation ».

La revue Pour l’Ere nouvelle est éditée en France par Crémieu.

1928 : Elise Flayol est nommée secrétaire adjointe du GFEN

1929 : Modification du nom de l’Éducation nouvelle, groupe d’études, de recherches et d’expérience éducatives (Groupe français de la L.I.E.N) en Groupe Français d'Éducation Nouvelle (GFEN).

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Le ministère de l’instruction publique accorde au GFEN le droit de siéger dans l’un de ses bureaux du Musée pédagogique, rue Gay-Lussac. Ce bureau permanent est considéré par la L.I.E.N comme bureau central pour les pays de langues latines (Amérique du Sud, Espagne, Italie, Portugal, Grèce, Roumanie, etc).

Paul Langevin est élu président du GFEN.

Henri Wallon, devient vice-président (il sera président dès 1933 et le demeurera jusqu’à sa mort).

À la suite d’une réunion mandatée par le GFEN qui eut lieu à Genève entre Ferrière, Bovet, Piaget et Flayol, il est décidé que le GFEN devient éditeur de Pour l’ère nouvelle. Un comité de rédaction est formé. On y retrouve notamment : Piéron, Wallon, Piaget, Decroly et Fayol (secrétaire de rédaction). La Revue compte 700 abonnés.

Création d’un comité international à la suite du Congrès d’Elseneur qui gère en propre les affaires de la L.I.E.N dont le bureau central est à Londres (29 Tavistock Square). Le GFEN y est représenté par Piéron, jusqu’en 1936, date à laquelle il est remplacé par Wallon.

Le GFEN se veut essentiellement un groupe de réflexion pédagogique. L'heure n'est pas encore de proposer des réformes du système. Mais il adopte le programme des défenseurs de l’école unique.

Langevin est également président des Compagnons de l’Université Nouvelle ».

Freinet faisait partie du groupe français de la Ligue, mais se brouillera avec les universitaires marxistes qui dirigent le GFEN, Langevin et Wallon.

L'activité du GFEN prend différentes formes:

- propagande en faveur des idées nouvelles ;

- organisation de cours présentant les méthodes nouvelles ou des questions d'ordre psychologique ;

- allocutions, projections, expositions diverses ; - préparations de congrès internationaux ;

- réunions d’études organisées en collaboration avec d’autres groupements de réflexion pédagogique tels que La Nouvelle Éducation, le Bureau Français d’Éducation, la Société Française de Pédagogie, les Compagnons de l’Université nouvelle, le Groupe du Nord des Amis de l’École nouvelle, le mouvement de l’imprimerie à l’école, etc.

- activités de groupes locaux.

Ce dernier point représente la moins connue des activités du groupe de cette époque, mais c'est une information intéressante car elle témoigne de la concrétisation des idées nouvelles dans les écoles primaires et maternelles notamment. Et renforce l’hypothèse que nous faisons d’un Wallon n’élaborant pas sa théorie constructiviste dans une tour d’ivoire. C’est ce que nous montrons ci-après.

Cinquième congrès de la L.I.E.N à Elseneur au Danemark (2500 participants).

Thème : « La psychologie et les programmes scolaires ».

Suite à ce congrès : création d’un comité international pour gérer en propre les affaires du L.I.E.N. dont le bureau central est à Londres, (29 Tavistock Square).

Les membres du GFEN se proposent d’organiser le prochain congrès de la L.I.E.N en France.

1931 : Piéron est élu « président actif » du GFEN.

Le GFEN participe à l’organisation du Congrès de l’Enfance.

1932-1937 : Les relations avec les groupes pédagogiques, syndicaux et autres, se resserrent sensiblement.

Le GFEN organise tous les ans, à Paris, au Collège Libre des Sciences Sociales des conférences groupées autour d’un thème, lié aux problématiques éducatives et pédagogiques (ex : EvolutioLin des méthodes d’éducation, Les expériences, Les techniciens et les techniques, le contrôle des études et la sélection des élèves)

1932 (août) : Sixième Congrès de la L.I.E.N Nice organisé par le GFEN. (2000 à 2500 participants dont 500 Français).

Thème : « L’éducation dans ses rapports avec l’évolution sociale ».

De nouveaux statuts sont adoptés :

(Archive31).

Ligue Internationale pour l’Education Nouvelle

Centre International : 29 Tavistock Square, Londres W.C.1. (Angleterre) Pour tous renseignements concernant les adhésions, s’adresser au bureau de la Ligue

Internationale pour l’Education nouvelle : 29 Tavistock Square, Londres W.C.1. (Angleterre).

La Crise actuelle appelle la concentration à travers le monde entier de tous les efforts vers une éducation rénovée. En vingt ans, l’éducation pourrait transformer l’ordre social et instaurer un esprit de coopération capable de trouver des solutions aux problèmes de l’heure. A cela, nul effort national ne saurait suffire. C’est pourquoi la Ligue Internationale pour l’Education Nouvelle adresse un pressant appel aux parents, éducateurs, administrateurs et travailleurs sociaux pour qu’ils s’unissent, en un vaste mouvement universel.

Seule une éducation réalisant dans toutes ses activités un changement d’attitude vis-à-vis des enfants peut inaugurer une ère libérée des concurrences ruineuses, des préjugés, des

inquiétudes et des misères caractéristiques de notre civilisation présente, chaotique et dépourvue de sécurité. Une rénovation de l’éducation s’impose, basée sur les principes suivants :

1. L’éducation doit mettre l’enfant en mesure de saisir les complexités de la vie sociale et économique de notre temps.

2. Elle doit être conçue de manière à répondre aux exigences intellectuelles et affectives diverses des enfants de tempéraments variés et leur fournir l’occasion de s’exprimer en tout temps selon leurs caractéristiques propres.

3. Elle doit aider l’enfant à s’adapter volontairement aux exigences de la vie en société en remplaçant la discipline basée sur la contrainte et la peur des punitions par le développement de l’initiative personnelle et de la responsabilité.

4. Elle doit favoriser la collaboration entre tous les membres de la communauté scolaire en amenant maîtres et élèves à comprendre la valeur de la diversité des caractères et de l’indépendance d’esprit.

5. Elle doit amener l’enfant à apprécier son propre héritage national et à accueillir avec joie la contribution originale de toute autre nation à la culture humaine universelle. Pour la sécurité de la civilisation moderne, les citoyens du monde ne sont pas moins nécessaires que les bons citoyens de leur propre nation.

31 Archive : Site Histoire de l’Éducation nouvelle en France : http://hmenf.free.fr/article.php3?id_article=45

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La préparation du congrès de Nice de 1932 a revêtu pour le GFEN une grande importance.

L’image de marque du Groupe en dépendait. Il s’agissait de montrer son action. Aux yeux des Français et des étrangers. En dehors des commissions, allocutions, réunions, cours et projections, fut organisée une exposition consacrée aux différents travaux des écoles nouvelles et aux différentes méthodes d’éducation nouvelle en France : la Nouvelle Éducation de Cousinet, l’imprimerie à l’école, la correspondance scolaire internationale. Le GFEN aux tendances socialistes et communistes tentent de substituer aux principes « spiritualistes » inspirés par Ferrière des principes plus orientés par les préoccupations d’égalité sociale et de démocratisation32. Plusieurs délégations étrangères sont en costume national : un même enthousiasme habite le palais de la Méditerranée en faveur de la paix et d’une éducation vraiment émancipatrice. Depuis plusieurs années déjà règne le fascisme en Italie et en Allemagne, le nazisme s’emparera du pouvoir un an plus tard.

Après le congrès, divers groupes resserrent leurs liens : groupes pédagogiques, syndicats, etc.

Il fut décidé à la suite de ce congrès de ne pas se réunir avant 1936, mais d’organiser dans l’intervalle, des congrès par régions linguistiques.

Georges Bertier devient l’un des vice-présidents du GFEN. Parmi les membres du comité d’action, on trouve Mme Roubakine (directrice de l’Ecole nouvelle de Clamart, transférée plus tard à Bellevue), Hyppolite Profit (père des Coopératives scolaires), Mlle Bardot (représentante des écoles maternelles).

1933 : Henri Wallon est élu président actif du GFEN.

Le Dr O. Decroly décède le 12 septembre, il est remplacé au comité de rédaction par sa collaboratrice, Amélie Hamaïde.

Création par Henri Barbusse, Paul Langevin et Romain Rolland des Comités de Vigilance et de Liaison des Intellectuels contre la Guerre et le Fascisme.

1934 : Fusion du Bureau Français d’Éducation (BFE) et du GFEN.

Le BFE était le correspondant officiel du Bureau international d’éducation (BIE) de Genève.

Fondé à la demande de nombreux parents et éducateurs, le BFE avait comme but de recueillir, centraliser, diffuser les documents et informations propres à répandre dans le grand public français les idées nouvelles et les résultats des expériences pédagogiques qui se multipliaient dans le monde. Il proposait d’organiser des conférences. Il invitait, lors de leur passage à Paris, les éducateurs étrangers, à entrer en contact avec les éducateurs français et les guidait dans leurs visites pédagogiques-

Les membres et les noms des deux associations furent regroupés et le président du BFE fut élu vice-président du GFEN en 1934 avant d’en devenir le Président en 1935. Mmes Reynier-Paget et Grandjouan, ainsi que Jean Baucoment, furent nommés membres du Comité d’action du GFEN.

1933-1935 : LE GFEN connaît deux tentatives avortées : l’échec d’organiser une association nationale des écoles nouvelles. Et l’échec de l’organisation d’une réunion régionale de la LIEN pour les pays de langues latines en Espagne. Mais cette réunion, qui devait avoir lieu en 1934 à Barcelone, n’eut pas lieu en raison des événements politiques (1936 : Front populaire. Guerre d’Espagne).

1934 : Le bureau s’installe dans les nouveaux bâtiments du Musée pédagogique, rue d’Ulm.

La revue Pour l’Ere nouvelle connaît des difficultés financières à la suite de la baisse de son nombre d’abonnés.

32 Cette idée de substitution de nouveaux principes provient de l’analyse réalisée par Hameline, D.

(1993)« Adolphe Ferrière » Perspectives : revue trimestrielle d’éducation comparée. Paris, UNESCO : Bureau

(1993)« Adolphe Ferrière » Perspectives : revue trimestrielle d’éducation comparée. Paris, UNESCO : Bureau