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Canevas du chapitre 1 Introduction

Section 1 : Etat de l’art sur la culture organisationnelle

2. Culture d'entreprise et Management

S’il est utile et intéressant de connaître la culture, si l’on peut admettre qu’elle sert de toile de fond nécessaire à l’approche des problèmes de management, il faut pouvoir représenter dans un modèle cohérent et simple le sens de l’utilisation de la culture dans le management.

Pour ce faire, nous distinguons une approche stratégique et une autre tactique. La première concerne le sens même des rapports entre les deux notions, permettant d’éclairer les problématiques et de gestion des organisations. Par approche tactique, il faut entendre l’utilité de la notion de culture dans la pratique même du management.

2.1. Approche stratégique des rapports entre culture et

management

Si le management s’approprie les théories de la culture c’est évidemment parce qu’il en attend des ressources pour traiter des problèmes qui s’imposent à lui. L’approche la plus courante est de vouloir agir sur la culture comme sur n’importe quelle variable organisationnelle. L’expérience montre que ceci est attrayant mais illusoire, car mécaniste. Notre approche théorique de la culture peut permettre une conception de l'action managériale mieux en synergie avec la culture d'entreprise.

Le schéma suivant permet de la représenter :

Ce schéma met en évidence plusieurs idées importantes :

La première est liée au rôle du management et à sa mission de traiter en permanence des problèmes qui lui sont imposés et jamais définitivement résolus. Le premier concerne l’interaction avec l’environnement, ce qui ne recouvre pas seulement les logiques d’adaptation mais aussi d’action sur cet environnement. Le deuxième problème permanent et imposé concerne la maintenance de la cohésion interne, c’est-à-dire l’effort permanent pour que l’action collective au sein de l’organisation produise des résultats.

La seconde idée importante est que la culture, placée dans l’ellipse de gauche, représente une ressource pour cette activité de management. L’action de management doit y puiser des ressources pour être efficace. Quelle que soit la situation, la culture, cet ensemble de références doit permettre une action plus pertinente. C’est d’ailleurs le constat que nous pouvons faire dans la réalité : si tous les traits d’une culture ne s’avèrent pas pertinents face à un problème de management, il existe toujours des références qui sont en cohérence forte.

La troisième idée concerne le travail de management : plutôt que d’essayer de changer la culture ou d’en éliminer les points non cohérents avec cette culture, il doit chercher à renforcer les aspects positifs d’une culture, s’en servir comme des leviers pour mieux répondre aux problèmes posés.

La quatrième idée renvoie à la flèche du bas qui relie « problèmes » à « culture ». Elle exprime que le traitement des problèmes va en retour modifier la culture de l’entreprise. Dès lors, il est évident que la culture change mais c’est le résultat du traitement des problèmes plutôt que d’être le produit aléatoire d’une tentative d’intervention sur la culture elle-même.

Par ailleurs, ce schéma simple revêt plusieurs intérêts :

- Il évite de ne considérer que les problèmes et de se faire accaparer par eux. C’est le cas dans toutes les situations de management dans lesquelles le problème induit la solution quelle que soit la situation. En fonction de la culture, telle ou telle solution au problème peut s’avérer pertinente ou incongrue [Thévenet, 1992].

- Il évite de ne prendre en compte que la culture. Si tel était le cas, on en oublierait les problèmes. La culture, et le plus souvent, sa perpétuation, deviendrait l’objectif. Elle

deviendrait le critère absolu de choix des actions nonobstant la réalité des problèmes qui se posent à l’organisation. Ce ne sont plus les problèmes qui compteraient mais plutôt le maintien d’une tradition prise dans son sens le plus statique et non dynamique comme le suggère son étymologie.

- Il met en évidence l’importance du processus d’apprentissage et fait de la culture le résultat d’une expérience plutôt qu’une donnée intangible.

2.2. Approche tactique des rapports entre culture et

management

L’intérêt d’une recherche sur la culture ne consiste pas seulement à mettre en évidence les traits d’une culture d’entreprise, à réécrire l’entreprise sous forme d’une métaphore qui, comme le propose Ricœur, enrichit notre compréhension du sens par l’utilisation de formes nouvelles, communique dans un autre langage les traits d’une organisation dont les représentations traditionnelles (dans les catégories fonctionnelles habituelles) ne suffisent plus ou pas suffisamment à décrire.

Il existe une approche tactique de la culture d’entreprise qui facilite l’approche même des problèmes organisationnels. Plusieurs aspects peuvent en être évoqués :

Le schéma présenté ci-dessus met en perspective culture et problèmes. Cette mise en parallèle permanente a un intérêt majeur. En effet, elle conduit à toujours mettre en tension les deux éléments. Cette approche est évidente quand il s’agit d’aborder les domaines de la stratégie ou des projets d’entreprise. Elle peut aller moins de soi quand on veut traiter de problèmes plus quotidiens comme la maintenance des règles, des procédures, des structures. Elle peut également aller moins de soi quand il faut traiter de problèmes immédiats de gestion des ressources humaines.

Découvrir : travailler sur la culture est toujours un sujet intéressant pour les membres d’une organisation. Il existe généralement un grand intérêt à s’interroger sur ce que l’on a en propre et qui distingue des autres. Cet intérêt n’est pas seulement celui de la contemplation de soi. Il provient également du fait que le travail sur la culture conduit à s’interroger sur les raisons profondes du fonctionnement collectif de l’organisation. La personnalisation et donc la culpabilisation généralement liée à des actions d’audit disparaît.

Rationaliser : le travail en commun sur la culture, enfin, conduit à mettre en regard des éléments de culture avec des problèmes. Les deux peuvent être formalisés, argumentés, renseignés, étayés. Toute démarche fondée sur des faits ou des hypothèses suffisamment validées a également plus de chance d’emporter une certaine adhésion.

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