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Critique de la marchandisation du corps dans les médias

CHAPITRE VI MODÈLE DU DROIT À L’ÉGALITÉ

6.2 Sous-modèle de l’égalité dans la subversion

6.2.2 Critique de la marchandisation du corps dans les médias

Pour les jeunes dont le discours se situe dans ce sous-modèle, les principaux médias représentent une machine dont la fonction est la (re)production de l’ordre social et sexuel. Par l’hypersexualisation de l’image des femmes et des filles, les médias, en particulier l’industrie du marketing, sont assimilés au véhicule de la domination masculine. Alors que le sous-modèle de l’équité dans la différence perçoit les modèles d’hommes et de femmes présentés dans les médias

comme exemplaires, celui de l’égalité dans la subversion s’inquiète des conséquences nocives de la socialisation médiatique. Francis fait référence à la sortie du film américain Twilight pour illustrer le processus féminin d’apprentissage à la soumission :

Twilight, il fait la une des revues d’adolescentes. Là on s’adresse à un public qui est très, très, très segmenté, que le marché tente vraiment de séduire le plus possible. C’est un marché sur lequel la construction sociale des référents et des lieux communs est totale, c’est-à-dire que chaque semaine, les filles qui lisent ces magazines-là ont accès à des tests sur comment séduire leur petit copain, « êtes-vous une bonne baiseuse? », « comment faire un... ». C’est très moralisateur, normatif, et je me dis que le carcan dans lequel une fille qui s’expose à tout ça, se fait laver le cerveau. Le problème c’est ça. (Francis)

Marie mentionne que sa capacité de discernement contribue à se protéger contre les effets nuisibles des stéréotypes sexuels. S’appuyant sur sa pratique en médecine, elle témoigne du lien entre les modèles féminins hypersexualisés ainsi que les représentations et pratiques sexuelles de certain-e-s adolescent-e-s :

Je suis une personne assez forte pour dire : "bien regarde, ça, ça n’a pas de bon sens, ça, ça a du bon sens". Mais c’est quand je vois, tu sais ils n’ont plus de cours de FPS [formation personnelle et sociale] à l’école là, alors quand je vois des petites filles qui m’arrivent à 15 ans comme ça, qui me disent : « c’est-tu normal de faire l’amour dans les trois trous d’un coup? »... (soupir) Tu sais, ça me dérange. Et inversement, j’ai des petits gars aussi que : « bien là j’ai 17 ans et je ne me suis jamais fait sucer, c’est-tu normal? ». (Marie)

Contrairement à Marie qui se dit « assez forte » pour résister aux normes de la féminité des médias, Francis montre comment les images redondantes de la femme soumise imprègnent les rapports entre les sexes au-delà de la capacité critique des acteurs :

Je sais que j’y suis sensible parce que j’ai grandi dans une sphère culturelle et ce serait stupide de ma part de prétendre que je suis immunisé à ça, même si je suis capable de m’en détacher, au sens intellectuel. […] Cette recette-là, présenter une femme qui a l’air presque sur le point de venir dans une publicité où elle porte des vêtements qui montrent des larges parties de son corps […] le problème c’est que ce n’est pas juste ramasser l’apparence, mais l’apparence comporte également des comportements, des attitudes, et consacre l’image d’une femme […] qui ne recherche pas autre chose que les finalités esthétiques. […] Et en faisant en sorte qu’on recherche toujours les mêmes caractéristiques, on vient enfermer la femme dans une catégorie au niveau des rapports. Et à ce moment-là, c’est insidieux. (Francis)

Pour sa part, Jean-François qualifie les modèles masculins et féminins de restreints. Dans cet extrait, il montre l’aspect itératif des médias : « Je pense que c’est ce que l’industrie pense que le modèle est, basé sur l’étude de ce même modèle, tu sais je trouve que c’est assez circulaire comme définition. Ils produisent un modèle, on va dire qu’ils imposent à la société, et après ça, ils produisent un produit question de plaire à la société qui a été formée par ce modèle-là ». Faisant écho aux représentations du sous-modèle de l’équité dans la différence, dont l’analyse du social repose sur la loi de l’offre et la demande, le sous-modèle de l’égalité dans la subversion révèle les enjeux idéologiques et économiques derrière la programmation médiatique :

[…] puisque la population peut être en conflit avec l’idéal normatif qu’on offre, bon un homme et une femme dans un rapport égalitaire, où il y a une tendance féministe, où est-ce qu’on essaie de rétablir une sorte d’égalité, bien c’est ça, cet idéal normatif-là ne correspond pas à la demande du consommateur, et Dieu sait que cette demande-là dans la masse elle recherche les archétypes différenciés, bien ça fait en sorte que les journaux reculent et s’adaptent à la demande plutôt qu’à l’idéal normatif. Donc les médias se font imposer, pour vendre, d’être capable de séduire le public par les voies faciles des lieux communs. (Francis)

Synthèse du modèle C

En somme, le sous-modèle de l’égalité dans la subversion met en lumière les conditions sociales de l’égalité au sens large. Pour l’atteindre, il propose la transgression ou la subversion du genre, la première stratégie visant à élargir la définition du genre, et la seconde, à dissoudre le genre. Ces jeunes se représentent les médias comme une institution dont les effets sont l’enfermement d’une masse d’individus dans des stéréotypes masculins et féminins et l’objectification des femmes. Les entrevues à l’origine de ce sous-modèle ont été effectuées auprès de trois jeunes qui partagent certaines caractéristiques, dont un fort intérêt pour les questions du genre et de la justice sociale. Leurs idées présentent une grande cohérence, et reflètent un cheminement de réflexion entamé il y a plusieurs années.

Conclusion

Ce chapitre sur le modèle du droit à l’égalité s’est en quelque sorte développé en opposition au postulat du modèle de l’harmonie naturelle, qui pose la complémentarité des sexes comme condition de l’équilibre sociétal. En effet, le droit à l’égalité fonde son principe de justice sur l’émancipation des sexes, ce qui implique une aspiration au changement. Pour ce faire, il révèle le caractère socialement construit du genre.

Dans leur définition du changement, ces jeunes s’intéressent d’abord aux causes des inégalités; c’est sur ce point qu’ils critiquent un féminisme qui ne travaillerait qu’à réduire les effets du sexisme. En ce qui a trait aux rôles parentaux, ils déplorent la cristallisation des rôles de père et de mère, qui constituent des modèles inégalitaires pour les enfants. Concevant le rôle parental en tant que rôle social, une partie des jeunes perçoivent le sexe des parents comme une donnée secondaire. Toutefois, la moitié d’entre eux émet des réserves quant aux dits impacts de l’homoparentalité susceptibles de nuire au développement des enfants. Alors que tous questionnent les catégories de genre, aucun d’entre eux n’a remis en question la catégorisation des types de sexualités et des modes de vie concomitants (couple, mère, père, famille). En d’autres termes, l’hétérosexualité constitue le modèle dominant puisqu’il se passe de justification : il apparaît inévitable ou naturel (Jackson, 2006). Cela témoigne des effets de l’hétéronormativité en tant que structure sociale soutenant les deux modèles culturels.

Ensuite, l’éducation des enfants est pensée en fonction de l’identité personnelle de l’individu en développement. Une minorité d’entre eux souhaitent maintenir la socialisation différenciée, afin d’assurer un minimum de conformité au genre. Ils soulignent également que la division sexuelle du travail est le résultat de la socialisation des individus. Selon eux, la maternité est synonyme de discrimination puisqu’elle assigne les femmes à la sphère privée. Les jeunes croient que les obligations entourant les soins aux enfants, qui incombent d’abord aux mères, constituent une injustice qui a des répercussions sur leurs carrières. Ici, ils pointent du doigt la virilité, qui, de nos jours, est encore incompatible avec un investissement complet des hommes dans la sphère familiale. Mentionnons également que ces jeunes partagent l’expérience passée ou présente d’un engagement dans la vie associative ou politique. Enfin, c’est dans le sous-modèle de l’égalité dans la subversion, qui forme une tendance minoritaire au sein de notre corpus d’entrevues, que nous avons passé en revue les moyens préconisés pour renverser l’ordre social établi.

CONCLUSION GÉNÉRALE

Although some of the old familiar stereotypes may have been eroded, it is the degree of difference and the forms of difference that are changing – not the idea that there is a difference.

(Jackson, 2006, p. 113)

Le présent mémoire a permis d’analyser les témoignages d’un groupe de jeunes sur le sens qu’ils attribuent à la notion d’égalité entre les sexes, à la lumière de leurs représentations de l’être femme et de l’être homme. Dans un contexte où l’on assiste à un processus d’exacerbation de la différenciation entre les sexes, il nous a semblé nécessaire d’étudier la réflexion critique des participants à l’égard des catégories de genre. La construction de deux modèles culturels, et de trois sous-modèles a mis en évidence différentes logiques; une de conformisme et une autre d’aspiration au changement social chez les jeunes.

À l’instar des résultats de Surprenant (2005), nos analyses indiquent dans un premier temps que la représentation dominante de l’égalité est structurée par le principe de complémentarité des sexes. Même si l’échantillon a été constitué de façon à maximiser l’émergence de représentations égalitaires, les répondants se situent majoritairement du côté du statu quo. En effet, ceux-ci expriment une peur de l’indifférenciation et défendent l’importance de perpétuer la tradition en ce qui a trait aux rôles masculins et féminins. Le modèle de l’harmonie naturelle, du même nom dans la typologie de Sénac-Slawinski (2007), repose sur un fondement mythique, où les jeunes expliquent les traits de personnalité et les comportements des hommes et des femmes par des récits préhistoriques et darwinistes. Il n’est alors pas étonnant qu’ils se montrent hostiles aux mouvements féministes, qui sont représentés soit comme inutiles ou comme une menace à l’équilibre naturel et sociétal. Puisque ces jeunes conçoivent les inégalités dans les sphères de la famille, de l’école, du travail et de la politique comme étant d’origine « naturelle », elles leur semblent généralement justes. Leurs représentations sont enracinées, à divers degrés, dans l’idéologie libérale qui fait de l’individu un être libre de toute contrainte sociale. Le mérite individuel tient une place centrale dans leurs propos. Il y a là une contradiction entre la conception d’un individu aucunement déterminé, excepté par la Nature, qui elle, aurait une influence majeure en ce qui a trait à son sexe, son genre et sa sexualité. En somme, ils semblent tiraillés entre une vision biologiste et déterministe de la différence des sexes et une vision libérale qui fait de l’individu un être autodéterminé. Par ailleurs,

tous les participants dont la mère est restée au foyer pour se consacrer à l’éducation des enfants (pour une durée variant entre 8 et 17 ans) tiennent des discours que nous avons classés dans ce modèle. Un type particulier de socialisation familiale des individus paraît donc être relié à l’adhésion au modèle de l’harmonie naturelle.

En interrogeant les définitions de l’égalité, nous avons constaté une diversité au sein de la logique du modèle de l’harmonie naturelle. C’est pourquoi, inspirée des sous-modèles de Sénac-Slawinski (l’équité et l’équivalence), nous avons créé deux sous-modèles, A et B, de l’équité dans la différence et de l’égalité dans la différence. Bien que les deux sous-modèles s’appuient sur des discours différencialistes et paradoxalement individualistes, les variations portent d’abord sur le sens attribué au terme égalité. La représentation la plus courante, l’équité dans la différence, voit l’égalité comme une impossibilité : les humains sont naturellement inégaux, car incomparables. La tendance secondaire, incarnée par l’égalité dans la différence, évacue partiellement la notion d’injustice en affirmant que les humains sont fondamentalement égaux bien que différents. Ensuite, les entrevues constituant le sous-modèle A se distinguent du sous-modèle B par une tendance marquée à la hiérarchisation des sexes dans les sphères des relations de couple, de l’éducation des enfants et de la représentation des hommes et des femmes dans les médias. En effet, le sous-modèle B dénonce jusqu’à un certain point le sexisme à l’égard des femmes, tout en valorisant les rôles sexués. Alors que les jeunes dont les discours s’orientent vers le sous-modèle A se montrent plutôt indifférents aux inégalités économiques et à la division sexuelle du travail, le sous-modèle B veut redonner la dignité aux rôles dits féminins, que ce soit celui de mère en tant que pilier de la famille ou de travailleuse dans les domaines traditionnellement féminins. Ce sont presque exclusivement des jeunes femmes qui tiennent les propos qui s’inscrivent dans le sous-modèle B. Ces observations rejoignent les résultats de nombreuses études qui témoignent de la plus grande capacité des femmes à percevoir les inégalités entre les sexes (Burn, Aboud, & Moyles, 2000; N. J. Davis & Robinson, 1991; S. N. Davis, 2007; S. N. Davis & Greenstein, 2009; Saint-Pierre, 2008; Sherwood, 2007).

Parmi les caractéristiques des entrevues associées au sous-modèle de l’égalité dans la différence, on retiendra l’ambivalence, car il est ancré d’un côté dans le principe de la complémentarité des sexes et de l’autre, dans le principe de l’émancipation des sexes, principe fondateur du deuxième modèle, le droit à l’égalité. Cette façon de penser l’égalité constitue peut-être la spécificité québécoise, que Langlois (2012) appelle le « différentialisme égalitaire ». Dans la thèse de Sénac-Slawinski menée en France (2007), la vision du monde du sous-modèle d’équivalence repose sur le postulat de

l’impossibilité de penser les différences sexuelles en termes d’égalité. Or, nos jeunes dont les entrevues correspondent au sous-modèle de l’égalité dans la différence adhèrent fortement à cette valeur, qui se matérialise entre autres par la recherche du consensus dans les décisions au sein du couple et de la famille. Dans la sphère publique, ils désirent davantage de mesures en faveur de la conciliation travail-famille et ils manifestent un inconfort devant les standards de beauté jugés trop élevés dans les médias. Ajoutons toutefois que ce sous-modèle promeut l’égalité à laquelle les femmes ont « le droit de prétendre, en fonction de leur « nature » et de leur position dans la division sexuelle du travail » (Dubet, 2010, p.26).

S’inscrivant en opposition avec le modèle dominant, le deuxième modèle culturel du droit à l’égalité formule une critique de l’harmonie naturelle qui divise les humains en deux groupes irréductibles. Plutôt que le principe de complémentarité, c’est l’émancipation des sexes qui prévaut chez ces jeunes, notamment par la reconnaissance de la diversité des genres. Là où, dans le premier modèle, le changement social s’opère par autorégulation et tend nécessairement vers une situation dite « d’équilibre », le deuxième modèle prend en compte les explications historiques et les rapports de force dans la compréhension de l’ordre sexuel. Tout comme les jeunes dont les propos construisent le modèle de l’harmonie naturelle, ils sont aussi réticents face aux mouvements féministes, mais dans une tout autre perspective. Selon une partie d’entre eux, ces mouvements ne travailleraient pas assez sur les causes à l’origine des inégalités entre les sexes. Bien qu’ils remettent en question la socialisation différenciée et qu’ils soient en faveur d’un décloisonnement des rôles parentaux, la plupart d’entre eux émettent toutefois des réserves quant aux possibles effets néfastes de l’homoparentalité sur le développement des enfants. Par ailleurs, ces répondants partagent tous un parcours passé ou présent d’engagement dans la vie associative ou politique. À l’instar du sous-modèle d’émancipation de Sénac-Slawinsky (2007), le dernier sous-modèle, l’égalité dans la subversion (C), a été nommé ainsi, car les entrevues qui le composent présentent un niveau avancé de remise en question de l’ordre social et politique. Ces quelques jeunes dénoncent l’objectification des femmes dans les médias et proposent des stratégies de changement qui visent soit la transgression ou la subversion des catégories du genre.

Si les représentations émanent souvent de l’expérience des participants, nous avons néanmoins observé, à plusieurs reprises, des décalages entre leurs croyances à propos des différences sexuelles et leur propre expérience. Ces jeunes, dont les idées se situent dans le modèle de l’harmonie naturelle, affirment que leurs comportements ne correspondent pas à certaines normes du genre

auquel ils sont assignés, sans pour autant les remettre en question. Même lorsqu’ils manifestent de la réflexivité dans leurs discours - notamment en utilisant les termes de stéréotypes masculin et féminin - il leur semble impératif de différencier les identités sexuelles. Leurs témoignages sont ainsi ponctués d’affirmations en apparence incongrues, exprimant l’écart entre leurs idéaux et ce qu’ils ou elles sont comme individu. Tout se passe comme si les éléments contradictoires qu’ils exposent n’avaient aucune prise sur la représentation stéréotypée qu’ils entretiennent. Ces tensions s’expriment toutefois différemment selon le groupe social auquel l’interviewé appartient. Chez les participants non hétérosexuels en particulier, il se dégage des entretiens des systèmes de pensée ambivalents (Michelat, 1975). Que leurs discours soient issus d’un ou l’autre des sous-modèles de l’harmonie naturelle, ils tendent tous vers le modèle du droit à l’égalité. Nous avançons qu’en raison de leur statut minoritaire en matière d’orientation sexuelle, ils sont plus sensibles à la discrimination. Leur expérience les amène à mettre en évidence la construction sociale du genre et à aspirer à une plus grande tolérance de la diversité des sexualités de la part de la société. Ces analyses sommaires sur les facteurs sociaux montrent que les sous-cultures des groupes sociaux auxquels appartiennent les jeunes ont une influence non négligeable sur les représentations du genre (Kroska, 2001). Ainsi, une orientation sexuelle autre que l’hétérosexuelle est une des variables qui caractérisent les jeunes dont les entrevues forment le modèle du droit à l’égalité.

Au-delà des variations au sein des représentations, les deux modèles culturels issus des entrevues – l’harmonie naturelle et le droit à l’égalité – révèlent les effets d’une structure hétéronormative (Ingraham, 2006; Jackson, 2006). À cet égard, tous les jeunes ont exprimé, à divers degrés, une ou des idées qui véhiculent ce que Wittig (2001) nomme la pensée de la différence des sexes. Parmi celles-là, les représentations s’érigeant en symboles de la transgression ultime de l’ordre hétéronormatif portent sur les parents de même sexe. Il semble que le contenu de cette représentation transversale soit chargé d’une connotation émotionnelle qui s’apparente à de la peur. La plupart des jeunes évoquent l’appréhension à l’effet que l’enfant, privé de parents hétérosexuels, développe un vide identitaire et affectif. La deuxième tendance concernant l’éducation des enfants montre le souci d’une socialisation différenciée. Selon eux, un minimum de conformité de l’enfant à son genre contribue à éviter l’aliénation et le rejet de ce dernier par son entourage. Nous pouvons donc affirmer que, si une majorité de jeunes tiennent un discours relevant de l’hétéronormativité, les autres se sentent contraints de se conformer à ses impératifs.

Bien que selon la quasi-totalité des études, les Québécois-e-s adhèrent unanimement au principe de l’égalité entre les sexes, la recherche que nous avons menée montre l’envers de la médaille. Derrière l’apparence d’un consensus se profile de complexes univers discursifs sur le sens accordé à ce principe de justice. En fait, la majorité des jeunes interviewés n’adhèrent pas à l’égalité au sens que l’entend le Conseil du statut de la femme, dont les idées centrales sont l’élimination de la discrimination et de la hiérarchisation des hommes et des femmes (2004; 2007). Rappelons que, lors