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Core-areas en Europe à parti

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Les core-areas présentent un appareil intellectuel intéressant, et novateur à l il est difficilement transposable hors d

européen, les structures étatiques sont anciennes et ont souvent été exportées plus que copiées (figure 3).

Figure 3 – Capitale et construction territoriale

Ces core-areas sont par exemple inopérantes dans le cas des Etats issus d coloniaux. Là, le territoire a été construit depuis l

internes. Souvent, l’ancien colon avait désigné la capitale, le plus souvent côtière, entre un territoire « métropole » et une colonie.

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areas en Europe à partir des articles de Pounds (1963) et Pounds et Ball (1964)

: Extrait de Political Geography (TAYLOR, 1985, p.99)

présentent un appareil intellectuel intéressant, et novateur à l

est difficilement transposable hors d’Europe, et en particulier, parce que sur le continent européen, les structures étatiques sont anciennes et ont souvent été exportées plus que copiées

Capitale et construction territoriale

sont par exemple inopérantes dans le cas des Etats issus d

coloniaux. Là, le territoire a été construit depuis l’extérieur et non pas avec des forces centrifuges ancien colon avait désigné la capitale, le plus souvent côtière,

» et une colonie.

r des articles de Pounds (1963) et Pounds et Ball (1964)

présentent un appareil intellectuel intéressant, et novateur à l’époque, mais parce que sur le continent européen, les structures étatiques sont anciennes et ont souvent été exportées plus que copiées

sont par exemple inopérantes dans le cas des Etats issus d’empires extérieur et non pas avec des forces centrifuges ancien colon avait désigné la capitale, le plus souvent côtière, car interface

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2.1.3. Capitale et centralité

La localisation d’une capitale sur un territoire pose souvent le même dilemme de la position de la capitale sur le territoire. En effet, on observe que si le rôle de la capitale dépasse largement, pour des raisons logiques, celui d’une ville sur l’espace administré, sa situation dans l’espace apparaît beaucoup plus importante que le site sur lequel elle se développe. Cette distinction est fondamentale quand on compare la capitale à d’autres villes. La position de la capitale dans son Etat est donc plus complexe que pour les autres localités et plus étudiée aussi. Sur le plan politique, la capitale s’impose comme le lieu de la centralité, le lieu de la prise de décision. Cependant, la centralité fonctionnelle de la capitale recoupe-t-elle d’autres formes de centralités ?

Tout d’abord, la capitale est-elle forcément au centre ? La question paraît simpliste et pourtant, si on fait l’expérience de faire un schéma d’un territoire simple et abstrait sous la forme d’un croquis, on aura la plupart du temps tendance à dessiner la capitale au centre bien que dans la réalité, les Etats avec une capitale géométriquement centrale sont rares (Espagne, Belgique, Chili, Arabie Saoudite). Cette centralité géométrique peut être le propre d’Etats formés, comme le montraient Pounds et Ball, par l’accrétion de territoires autour d’un centre. Elle peut aussi se révéler lorsqu’un Etat se détache d’un autre, en étant auparavant une région polarisée par une seule grande ville. C’est le cas par exemple de la Tchéquie avec Prague, qui une fois en-dehors de l’Empire d’Autriche et après la séparation avec la Slovaquie, retrouve une région polarisée par une seule ville. Il en est ainsi dans de petits Etats européens issus d’ensembles étatiques disloqués comme la Slovénie avec Ljubljana ou encore la Biélorussie avec Minsk20. La centralité géométrique peut également être un héritage. Dans le cas de la Russie et des Etats-Unis, à des époques très différentes, la construction et l’affirmation de la capitale ont précédé l’incorporation de très larges territoires. Ainsi, une capitale au départ très centrale a pu se trouver géométriquement décalée. A l’inverse, dans d’autres Etats, c’est la perte de territoire ou l’imposition de nouvelles frontières par les Etats voisins qui a fait perdre son caractère central à la capitale. En Pologne, par exemple, Varsovie se trouve trois plus éloignée de la frontière allemande que de la frontière biélorusse alors qu’avant son invasion de 1939, la ville se trouvait à égale distance de l’Allemagne et de l’URSS sur un axe est-ouest.

La centralité géométrique est cependant plus qu’une conséquence des soubresauts historiques de la construction des territoires (figure 4). Friedrich Ratzel insiste sur la nécessité d’une capitale avec une position centrale sur le territoire. « Solidement assise, la position médiane ou centrale est aussi puissante qu’elle est menacée quand elle est faible ; elle incite un pays à l’offensive autant qu’à la résistance. » (RATZEL, 1988, p.255)21. Jean Brunhes et Camille Vallaux développent un argument proche dans leur ouvrage de géographie politique, dans lequel ils discutent l’héritage ratzélien. Ils avancent l’hypothèse que les défaites ou les réussites militaires

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Sur la structure urbaine biélorusse et sur la construction de la centralité de Minsk, nous renvoyons à l’ouvrage de Yann Richard intitulé La Biélorussie (RICHARD, 2003).

21 Nous utilisons ici dans la traduction d’extraits de la Politische Geographie de Friedrich Ratzel publié en 1897. Le texte original, en caractères gothiques, était difficile à déchiffrer. Cette traduction est de Pierre Husch et la publication, sous le titre français de Géographie politique sous la direction de Charles Hussy.

de la France tiennent dans la capacité à défendre Paris (B napoléoniennes, de 1870 et de 1914

la guerre de 1940, postérieure au texte. Une autre idée qui plaide en faveur d de la capitale est celle du consensus national. Brunhes et Vallaux voie capitales un frein au régionalisme et à la dissidence de parties du territoire, ce qu « forces centrifuges » et ce particulièrement dans l

pas la capitale elle-même) est ainsi

unifier un territoire tout en étant le moins vulnérable, telle doit être la bonne localisation d capitale. Cela implique des conditions géographiques particulières.

Figure 4 – Capitale et centralité géométrique

Cependant, il peut exister d

être après tout qu’une convention. La centralité démographique ou en termes de réseau peuvent s’avérer tout aussi pertinentes. L

choisir le centre géométrique aurait été une absurdité, et même la rencontre de gros problè d’aménagement parce que le centre du pays est une région désertique, aride, pauvre en ressources et surtout très isolée de la population et des réseaux de communication (les «

nombre d’Etats se trouve confronté à cette difficulté. Le lieu central géométriquement ne vaut que dans un espace imaginé comme isotrope, sans relief, sans côte, et avec un climat également favorable à l’implantation de la population. Le Canada, la Russie, l

du nord de l’Europe n’ont pas de capitales centrales sur le plan géométrique mais sont, en revanche, plus proches

22 BRUNHES & VALLAUX, 1921, p.366

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apacité à défendre Paris (BRUNHES & VALLAUX, p.366). Les guerres napoléoniennes, de 1870 et de 1914-1918 viendraient appuyer cette idée, tout comme l

la guerre de 1940, postérieure au texte. Une autre idée qui plaide en faveur d’une position ce t celle du consensus national. Brunhes et Vallaux voient également dans les un frein au régionalisme et à la dissidence de parties du territoire, ce qu

» et ce particulièrement dans les fédérations. La position de la capitale (et non même) est ainsi empreinte d’une charge idéologique forte. Pouvoir gérer et unifier un territoire tout en étant le moins vulnérable, telle doit être la bonne localisation d

. Cela implique des conditions géographiques particulières.

Capitale et centralité géométrique

Cependant, il peut exister d’autres formes de centralité. La centralité géométrique ne peut tion. La centralité démographique ou en termes de réseau peuvent avérer tout aussi pertinentes. L’exemple de l’Australie est très parlant. Dans le cas de ce pays, choisir le centre géométrique aurait été une absurdité, et même la rencontre de gros problè

aménagement parce que le centre du pays est une région désertique, aride, pauvre en ressources et surtout très isolée de la population et des réseaux de communication (les «

confronté à cette difficulté. Le lieu central géométriquement ne vaut que dans un espace imaginé comme isotrope, sans relief, sans côte, et avec un climat également

implantation de la population. Le Canada, la Russie, l’Argentine ou encore l ont pas de capitales centrales sur le plan géométrique mais

s du centre démographique du pays. La nécessité de se trouver sur

, 1921, p.366

, p.366). Les guerres 1918 viendraient appuyer cette idée, tout comme l’aurait fait une position centrale nt également dans les un frein au régionalisme et à la dissidence de parties du territoire, ce qu’ils appellent les es fédérations. La position de la capitale (et non une charge idéologique forte. Pouvoir gérer et unifier un territoire tout en étant le moins vulnérable, telle doit être la bonne localisation d’une

autres formes de centralité. La centralité géométrique ne peut tion. La centralité démographique ou en termes de réseau peuvent Australie est très parlant. Dans le cas de ce pays, choisir le centre géométrique aurait été une absurdité, et même la rencontre de gros problèmes aménagement parce que le centre du pays est une région désertique, aride, pauvre en ressources nerfs »22). Un grand confronté à cette difficulté. Le lieu central géométriquement ne vaut que dans un espace imaginé comme isotrope, sans relief, sans côte, et avec un climat également Argentine ou encore les Etats ont pas de capitales centrales sur le plan géométrique mais ces dernières du pays. La nécessité de se trouver sur

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les carrefours de communication avait par exemple conduit les Britanniques, bien qu’il ne s’agît à l’époque pas d’une capitale d’Etat, de déplacer l’administration de l’Empire des Indes de Calcutta à New Delhi, à mi-chemin entre la côte du Golfe du Bengale et celle de la Mer d’Oman.

Figure 5 – Différents centres de gravité sur un même territoire (exemple inspiré de l’Australie)

Enfin, une des dernières manières de voir la centralité, est de la considérer par le prisme des mesures d’accessibilité. Un lieu central est un lieu accessible (figure 5). De cette manière, on peut intégrer des développements proposés par Jean Gottmann sur le thème de la centralité. Il explique que les capitales se trouvent dans leur territoire soit tout à fait au centre, soit sur une position très périphérique (GOTTMANN, 1990, p.66), due le plus souvent à une localisation sur une façade maritime. Gottmann insiste sur l’importance de ce fait dans un contexte où la capitale sert de lieu de passage entre l’intérieur et l’extérieur du pays. Là, où une position relativement centrale dans un Etat enclavé paraît la plus évidente en termes d’accessibilité, un site côtier devient plus pertinent dans un Etat qui possède une grande ouverture maritime et encore plus dans un Etat insulaire (Royaume-Uni ou Japon) ou quasi (Danemark ou Corée). Deux raisons motivent une distinction entre Etats côtiers et Etats enclavés ou tournés vers leur territoire intérieur. La première est que dans un Etat côtier, la population est en général nombreuse dans les régions littorales (pour des raisons dues au relief ou pour les opportunités de ressources et de transports fournies par la côte). Deuxièmement, l’accessibilité de la capitale implique aussi une dimension extérieure. La capitale doit être accessible depuis l’étranger. C’est souvent le lieu où se trouve le plus grand port. Les infrastructures de communication, créées à partir de la capitale la rendent relativement centrale sur le plan des réseaux (comme en Uruguay, en Argentine, au Royaume-Uni, au Japon). La proximité de la mer, longtemps gage d’accessibilité depuis des régions voisines ou situées à l’autre bout du monde, se lit même en filigrane dans de nombreuses localisations de capitale, non côtières mais avec une circulation facilité vers la mer, par des fleuves ou des fjords (figure 6). On peut penser à Rome en Italie, à Paris sur la Seine en France, à Stockholm et Oslo, à Pékin, à Washington.

Figure 6 – Capitales et accessibilité

2.1.4. Logiques territoriales et réticulaires

Dans la littérature scientifique

centralité s’efface à mesure que

concentre vite sur un autre phénomène, celui du renforcement considérable des réseaux économiques, surtout internationaux et qui modifient en profondeur les rapports entre les grandes villes. L’émergence de nouveaux concepts

des développements qui ont relégué au second plan, la spécificité des capitales par rapport aux non-capitales.

Opposer les capitales aux villes mondiales

l’espace, deux grammaires presque incompatibles, celle du réseau et celle du territoire Bien sûr, il peut arriver que les deux se superposent lorsqu

mondiale et ville capitale. La croissance d

aux critères inhérents à ce type de villes est le résultat de processus économiques. Les capitales, elles, administrent, dirigent, mais aussi représentent un territoire. Il s

s’étendent sur un espace de manière continu

Une loi votée dans un parlement situé dans une capitale s On notera d’ailleurs que c’est bien cet a

territoires souverains où l’autorité du pouvoir central ne s limite à des régions où son droit ne parvient pas à s

puissante sur le plan économique (dont le modèle le plus abouti est la ville globale) et la capitale d’Etat est comparable à celle qui sépare l

La reine a une influence très étendue dans l maximum de deux coups). Son infl

barrières que formeraient des frontières. Le roi, outre que sa perte signifie la fin du jeu (détail intéressant quand on le compare à une capitale), contrôle les cases également dans toutes les

23 Dans la suite du chapitre, les expressions de « indifféremment l’une pour l’autre.

24 La configuration spatiale des Etats faillis oppose donc la capitale avec le siège du pouvoir ainsi qu du territoire contrôlé et une autre partie qui y est rétive. Celle

l’espace comme dans des Etats comme la S

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Capitales et accessibilité