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Contre l’aliénation, une critique du modernisme

de la critique de l’urbanisme

Chapitre 4. Les trois horizons de la critique de l’urbanisme

4.3 Contre l’aliénation, une critique du modernisme

Il existe un autre type de critique de la ville, moins dirigée contre les conditions d’existence matérielles dans les villes, que contre les aliénations que celles-ci provoquent. La source de cette critique réside dans une indignation à l’égard de la monotonie de l’environnement urbain dont la forme est subordonnée à des considérations techniques, mais à l’égard également de la vie quotidienne dans les villes, rythmée par les horaires du travail industriel qui ne laissent plus de place pour la poésie, le jeu, et l’inattendu. Comme nous le verrons, c’est essentiellement de la fin des années 1940 aux années 1970 qu’en Europe, en réaction à la reconstruction des villes détruite par la guerre et la crise du logement qui suivra, que se constitue cette nouvelle critique de l’urbanisme.

Vers une architecture hédoniste

L’on peut voir quelques signes annonciateurs de cette critique dans les textes des théoriciens « culturalistes »105, dès les grands travaux d’assainissement des villes d’Europe, tels que ceux de Paris évoqué plus haut. Certains, comme John Ruskin ou Camillo Sitte, déplorent le manque de diversité des villes du 19e, leur réduction en un objet purement technique, et leur éloignement de la nature.

Ces critiques antimodernistes se référaient à un idéal-type de la ville ancienne, et se limitaient à une description formelle de l’urbain, n’accordant que peu d’importance à la dimension sociale et communautaire de la vie en ville. Ces critiques ont certes eu une influence non négligeable sur le développement de l’urbanisme comme technique professionnelle, mais en donnant lieu à des

105 Selon la terminologie de Choay (1965).

interprétations très libres, voire contradictoires. Les principes énoncés par Sitte notamment ont été « intégrés, transposés et traduits par toute une gamme d’urbanistes réformateurs, allant des ingénieurs sanitaires aux membres des Congrès internationaux d’architecture moderne (CIAM) en passant par ceux de la SFU et par les architectes des cités et banlieues-jardins européennes et américaines » (Monteiro de Andrade & Jacobs, 1996, p. 65). Ce type d’argumentation s’est généralement limité à une approche réformiste de la méthode, ne s’étendant pas plus loin qu’une modification du dessin des villes, et n’appelant pas à des changements plus profonds. D’autres en revanche, ont prôné une critique plus fondamentale des villes, appelant par là un changement sociétal par la refonte de la technique urbaine. À cet égard, l’on peut remonter encore quelques décennies plus tôt et voir en Charles Fourier le véritable précurseur d’une critique de la vie en ville. En imaginant, dans son modèle, l’utilité et l’esthétique non pas comme des fins en soi, il prône une

« ville construite sous le régime de garantie sensitive sur la beauté et la salubrité » (Fourier, 2001, p. 203). La ville « garantiste » est censée satisfaire les passions de l’Homme pour atteindre « l’Harmonie »106. Si par certains aspects, les théories fouriéristes prennent des orientations cosmogoniques, elles ont ceci de particulier de placer le désir au centre d’une conception de l’urbain, et font largement écho à la renaissance de ce type d’argumentation tel qu’elle se produira après la Seconde Guerre mondiale (je reviendrai plus tard sur ce point)107. À ce titre, Françoise Choay parle du modèle fouriériste comme d’une entreprise hédoniste (Choay, 1965, p. 95).

106 Ces passions pour Fourier sont au nombre de douze : cinq passions sensorielles, quatre passions affectueuses, trois passions mécanisantes (qui regroupent les besoins de variété, d’enthousiasme, et d’ambition) (Roncayolo & Paquot, 1992, p. 66).

107 Comme le remarquent Marcel Rocayolo et Thierry Paquot, Fourier a également été l’objet de résumés et d’interprétations hasardeuses. Sa théorie des passions, qu’il détaille dans Le Nouveau monde amoureux, n’a été éditée que depuis 1967 (Roncayolo

& Paquot, 1992, p. 66). Celle-ci aura d’une part été reprise par les tenants d’une révolution des mœurs d’après 1968, mais Fourier influencera les lettristes et les situationnistes, dont certains membres, comme Raoul Vaneigem, sont de grands lecteurs (Bozon, 2005).

où Engels voyait la ville comme le reflet d’un système politique et économique inégalitaire, les critiques contemporaines admettent que la ville est elle-même productrice et reproductrice de ces inégalités. La critique de la ville néolibérale, surtout, dénonce donc ces stratégies qui utilisent la ville et l’espace comme un mode de production de plus-value et d’accumulation de valeurs via l’urbanisme et le développement urbain.

4.3 Contre l’aliénation, une critique du modernisme

Il existe un autre type de critique de la ville, moins dirigée contre les conditions d’existence matérielles dans les villes, que contre les aliénations que celles-ci provoquent. La source de cette critique réside dans une indignation à l’égard de la monotonie de l’environnement urbain dont la forme est subordonnée à des considérations techniques, mais à l’égard également de la vie quotidienne dans les villes, rythmée par les horaires du travail industriel qui ne laissent plus de place pour la poésie, le jeu, et l’inattendu. Comme nous le verrons, c’est essentiellement de la fin des années 1940 aux années 1970 qu’en Europe, en réaction à la reconstruction des villes détruite par la guerre et la crise du logement qui suivra, que se constitue cette nouvelle critique de l’urbanisme.

Vers une architecture hédoniste

L’on peut voir quelques signes annonciateurs de cette critique dans les textes des théoriciens « culturalistes »105, dès les grands travaux d’assainissement des villes d’Europe, tels que ceux de Paris évoqué plus haut. Certains, comme John Ruskin ou Camillo Sitte, déplorent le manque de diversité des villes du 19e, leur réduction en un objet purement technique, et leur éloignement de la nature.

Ces critiques antimodernistes se référaient à un idéal-type de la ville ancienne, et se limitaient à une description formelle de l’urbain, n’accordant que peu d’importance à la dimension sociale et communautaire de la vie en ville. Ces critiques ont certes eu une influence non négligeable sur le développement de l’urbanisme comme technique professionnelle, mais en donnant lieu à des

105 Selon la terminologie de Choay (1965).

interprétations très libres, voire contradictoires. Les principes énoncés par Sitte notamment ont été « intégrés, transposés et traduits par toute une gamme d’urbanistes réformateurs, allant des ingénieurs sanitaires aux membres des Congrès internationaux d’architecture moderne (CIAM) en passant par ceux de la SFU et par les architectes des cités et banlieues-jardins européennes et américaines » (Monteiro de Andrade & Jacobs, 1996, p. 65). Ce type d’argumentation s’est généralement limité à une approche réformiste de la méthode, ne s’étendant pas plus loin qu’une modification du dessin des villes, et n’appelant pas à des changements plus profonds. D’autres en revanche, ont prôné une critique plus fondamentale des villes, appelant par là un changement sociétal par la refonte de la technique urbaine. À cet égard, l’on peut remonter encore quelques décennies plus tôt et voir en Charles Fourier le véritable précurseur d’une critique de la vie en ville. En imaginant, dans son modèle, l’utilité et l’esthétique non pas comme des fins en soi, il prône une

« ville construite sous le régime de garantie sensitive sur la beauté et la salubrité » (Fourier, 2001, p. 203). La ville « garantiste » est censée satisfaire les passions de l’Homme pour atteindre « l’Harmonie »106. Si par certains aspects, les théories fouriéristes prennent des orientations cosmogoniques, elles ont ceci de particulier de placer le désir au centre d’une conception de l’urbain, et font largement écho à la renaissance de ce type d’argumentation tel qu’elle se produira après la Seconde Guerre mondiale (je reviendrai plus tard sur ce point)107. À ce titre, Françoise Choay parle du modèle fouriériste comme d’une entreprise hédoniste (Choay, 1965, p. 95).

106 Ces passions pour Fourier sont au nombre de douze : cinq passions sensorielles, quatre passions affectueuses, trois passions mécanisantes (qui regroupent les besoins de variété, d’enthousiasme, et d’ambition) (Roncayolo & Paquot, 1992, p. 66).

107 Comme le remarquent Marcel Rocayolo et Thierry Paquot, Fourier a également été l’objet de résumés et d’interprétations hasardeuses. Sa théorie des passions, qu’il détaille dans Le Nouveau monde amoureux, n’a été éditée que depuis 1967 (Roncayolo

& Paquot, 1992, p. 66). Celle-ci aura d’une part été reprise par les tenants d’une révolution des mœurs d’après 1968, mais Fourier influencera les lettristes et les situationnistes, dont certains membres, comme Raoul Vaneigem, sont de grands lecteurs (Bozon, 2005).

La critique situationniste de la ville moderne

Mais c’est avant tout en réaction à l’urbanisme rationaliste que cette critique des aliénations urbaines s’est construite, comme un retour de balancier. Si la critique des conditions matérielles a pu donner naissance à une rationalisation des fonctions et des formes urbaines, sous la forme de l’hygiénisme d’abord, puis du rationalisme, la critique des aliénations a justement trouvé sa force principalement dans la dénonciation de cette dernière. Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, d’importants programmes de construction et de reconstruction de logements sont mis en place en Europe. En France, la constitution d’une politique nationale du logement passe par plusieurs jalons, la création d’un ministère de la Reconstruction et de l’urbanisme en 1944, la réforme des HBM en 1947, puis les grands programmes de logements économiques des années 1950 (Croizé, 1980, p. 3). De nombreux autres pays d’Europe connurent des développements similaires, quoique suivant des parcours différents — voir à ce titre le numéro spécial de la revue Le Mouvement Social, dirigé par Annie Fourcaut et Danièle Voldman (2013). La Suisse connaît, paradoxalement, elle aussi un important manque de logements, et en conséquence une forte urbanisation après la guerre, bien qu’elle ne fut que peu touchée par celle-ci (Althaus & Glaser, 2016; Walter, 1994). En Suisse comme en France, l’urbanisation des années 1950-1960 n’est pas uniquement liée aux destructions de la guerre, mais plutôt à un déficit cumulé sur plusieurs décennies, tant qualitatif que quantitatif, dans la construction de logements, suite à un exode rural continu, en sus d’une reprise de la natalité et de l’immigration. Si cette urbanisation d’après-guerre n’est dans un premier temps pas attachée à un style architectural particulier, ces projets d’urbanisme sont clairement assujettis aux « principes directeurs issus du mouvement moderne » (Croizé, 1980, p. 15). Par la suite, l’urgence en matière de besoins de logement, et les possibilités offertes en termes de réduction des coûts conduiront à la généralisation des méthodes industrielles de construction et la standardisation des typologies (Voldman, 1997, p. 376). Enfin, souvent produits dans l’urgence, ces ensembles de logements sont construits dans les rares endroits où le terrain est libre et non soumis à la spéculation, c’est-à-dire dans les périphéries des grandes villes, mais isolés d’elles (George, 1963).

Dès la mise en place de ces grands ensembles, une critique de ce nouvel urbanisme se constitue. Elle émerge là encore dans les champs de la

géographie et de la sociologie urbaine, et emprunte, tout comme la critique des conditions matérielles, beaucoup à la pensée marxiste — bien que tous ceux et celles qui la portent ne se revendiquent pas d’une pensée marxiste — et s’inquiète des conditions de vie de la classe ouvrière dans les grands ensembles qui lui sont destinés. À la différence près que ces recherches sur l’urbanisme moderne ne s’arrêtent pas à une analyse matérielle, et qu’elle passe d’une « théorie des besoins » à « celle des “aspirations et des désirs” » (Paquot, 2000, p. 21). On y trouve notamment les enquêtes de Paul-Henry Chombart de Lauwe108 sur le logement à Paris (1952), celles de Pierre George sur les grands ensembles (1963) ou de Paul Clerc sur la structure démographique des banlieues (1967). Et bien sûr les nombreux travaux d’Henri Lefebvre sur la ville et l’urbanisme (voir entre autres Lefebvre, 1947, 1960, 1961b).

À cette critique institutionnelle — qui bien qu’adoptant avec l’État une posture de « dialogue radical » (Scherrer, 2010, p. 193), restait globalement plus réformiste que révolutionnaire — répondait une critique plus virulente de la ville moderne. Un argumentaire critique qui, comme je l’ai rapidement esquissé, se construit sur une dénonciation de l’aliénation de ce nouvel urbanisme d’experts. Une critique, influencée justement par les travaux d’Henri Lefebvre, et portée par un petit groupe protéiforme d’artistes et de théoriciens, d’abord dans l’Internationale lettriste, puis au sein de l’Internationale situationniste. Pour ce registre critique, l’amélioration des conditions matérielles de la vie en ville — la viabilisation des vieux quartiers et la construction des grands ensembles — s’est faite au détriment d’une poétique de la vie quotidienne, par la standardisation des formes et la réduction de la ville en fonctions définies,

108 Sans être classé, ni se revendiquer marxiste, la posture de Chombart de Lauwe se rapproche de certaines considérations marxistes de la ville, notamment l’idée que l’urbanisme reproduit, sur le territoire, la structure sociales et les inégalités (Amiot, 1986, p. 37), à ce titre, Jean-Pierre Frey classe Chombart de Lauwe dans la lignée des enquêteurs du 19e siècle étudiant les conditions matérielles des classes ouvrières (J.-P.

Frey, 2000, p. 39). Ce type d’approches sera néanmoins critiqué pour ses tendances scientistes en matière de classification, hiérarchisation et traduction formelle des désirs, notamment par Henri Lefebvre (1961b) et les situationnistes ; d’autres, comme Jean-Claude Chamboredon et Madeleine Lemaire, dénonceront l’assujettissement des sciences sociales aux planificateurs (Amiot, 1986, p. 209).

La critique situationniste de la ville moderne

Mais c’est avant tout en réaction à l’urbanisme rationaliste que cette critique des aliénations urbaines s’est construite, comme un retour de balancier. Si la critique des conditions matérielles a pu donner naissance à une rationalisation des fonctions et des formes urbaines, sous la forme de l’hygiénisme d’abord, puis du rationalisme, la critique des aliénations a justement trouvé sa force principalement dans la dénonciation de cette dernière. Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, d’importants programmes de construction et de reconstruction de logements sont mis en place en Europe. En France, la constitution d’une politique nationale du logement passe par plusieurs jalons, la création d’un ministère de la Reconstruction et de l’urbanisme en 1944, la réforme des HBM en 1947, puis les grands programmes de logements économiques des années 1950 (Croizé, 1980, p. 3). De nombreux autres pays d’Europe connurent des développements similaires, quoique suivant des parcours différents — voir à ce titre le numéro spécial de la revue Le Mouvement Social, dirigé par Annie Fourcaut et Danièle Voldman (2013). La Suisse connaît, paradoxalement, elle aussi un important manque de logements, et en conséquence une forte urbanisation après la guerre, bien qu’elle ne fut que peu touchée par celle-ci (Althaus & Glaser, 2016; Walter, 1994). En Suisse comme en France, l’urbanisation des années 1950-1960 n’est pas uniquement liée aux destructions de la guerre, mais plutôt à un déficit cumulé sur plusieurs décennies, tant qualitatif que quantitatif, dans la construction de logements, suite à un exode rural continu, en sus d’une reprise de la natalité et de l’immigration. Si cette urbanisation d’après-guerre n’est dans un premier temps pas attachée à un style architectural particulier, ces projets d’urbanisme sont clairement assujettis aux « principes directeurs issus du mouvement moderne » (Croizé, 1980, p. 15). Par la suite, l’urgence en matière de besoins de logement, et les possibilités offertes en termes de réduction des coûts conduiront à la généralisation des méthodes industrielles de construction et la standardisation des typologies (Voldman, 1997, p. 376). Enfin, souvent produits dans l’urgence, ces ensembles de logements sont construits dans les rares endroits où le terrain est libre et non soumis à la spéculation, c’est-à-dire dans les périphéries des grandes villes, mais isolés d’elles (George, 1963).

Dès la mise en place de ces grands ensembles, une critique de ce nouvel urbanisme se constitue. Elle émerge là encore dans les champs de la

géographie et de la sociologie urbaine, et emprunte, tout comme la critique des conditions matérielles, beaucoup à la pensée marxiste — bien que tous ceux et celles qui la portent ne se revendiquent pas d’une pensée marxiste — et s’inquiète des conditions de vie de la classe ouvrière dans les grands ensembles qui lui sont destinés. À la différence près que ces recherches sur l’urbanisme moderne ne s’arrêtent pas à une analyse matérielle, et qu’elle passe d’une « théorie des besoins » à « celle des “aspirations et des désirs” » (Paquot, 2000, p. 21). On y trouve notamment les enquêtes de Paul-Henry Chombart de Lauwe108 sur le logement à Paris (1952), celles de Pierre George sur les grands ensembles (1963) ou de Paul Clerc sur la structure démographique des banlieues (1967). Et bien sûr les nombreux travaux d’Henri Lefebvre sur la ville et l’urbanisme (voir entre autres Lefebvre, 1947, 1960, 1961b).

À cette critique institutionnelle — qui bien qu’adoptant avec l’État une posture de « dialogue radical » (Scherrer, 2010, p. 193), restait globalement plus réformiste que révolutionnaire — répondait une critique plus virulente de la ville moderne. Un argumentaire critique qui, comme je l’ai rapidement esquissé, se construit sur une dénonciation de l’aliénation de ce nouvel urbanisme d’experts. Une critique, influencée justement par les travaux d’Henri Lefebvre, et portée par un petit groupe protéiforme d’artistes et de théoriciens, d’abord dans l’Internationale lettriste, puis au sein de l’Internationale situationniste. Pour ce registre critique, l’amélioration des conditions matérielles de la vie en ville — la viabilisation des vieux quartiers et la construction des grands ensembles — s’est faite au détriment d’une poétique de la vie quotidienne, par la standardisation des formes et la réduction de la ville en fonctions définies,

108 Sans être classé, ni se revendiquer marxiste, la posture de Chombart de Lauwe se rapproche de certaines considérations marxistes de la ville, notamment l’idée que l’urbanisme reproduit, sur le territoire, la structure sociales et les inégalités (Amiot, 1986, p. 37), à ce titre, Jean-Pierre Frey classe Chombart de Lauwe dans la lignée des enquêteurs du 19e siècle étudiant les conditions matérielles des classes ouvrières (J.-P.

Frey, 2000, p. 39). Ce type d’approches sera néanmoins critiqué pour ses tendances scientistes en matière de classification, hiérarchisation et traduction formelle des désirs, notamment par Henri Lefebvre (1961b) et les situationnistes ; d’autres, comme Jean-Claude Chamboredon et Madeleine Lemaire, dénonceront l’assujettissement des sciences sociales aux planificateurs (Amiot, 1986, p. 209).