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configurationnelle des recensions

II.3.2. Configuration prototypique

Après avoir constaté dans la lignée de J.-M. Adam l’existence de séquences ou périodes qui structurent les recensions en Teiltexte pour reprendre la terminologie de E. Gülich et W. Raible, il a été démontré que ces séquences ou périodes n’étaient pas simplement juxtaposées, ou du moins que leur juxtaposition était pertinente. De la juxtaposition ou de l’enchaînement de certaines séquences ou périodes naît la perception d’un tout qui diffère de la somme de ces parties. À présent, il convient de se concentrer sur une échelle supérieure à celle de l’enchaînement inter-séquentiel pour déterminer le degré plus ou moins figé de la macrostructure.

II.3.2.1.

Le plan de texte

De même que dans les recensions scientifiques il existe un schéma fixe sous-jacent comme le montre S. Adam (2007), on peut postuler l’existence dans les recensions journalistiques d’un plan de texte qui correspondrait à ce que D. Maingueneau appelle la scène générique routinière224 et qui est commune à tous les représentants d’un même genre. Effectivement, si la présence de séquences prototypiques de nature diverse (narrative, argumentative et explicative) dans les recensions a été mise au jour, il n’en reste pas moins que certaines séquences ne sont pas réalisées entièrement et relèvent davantage de périodes. Dans ce cas, « le principal facteur unifiant de la structure compositionnelle est le plan de texte » (Adam 2015 : 205). Et même dans les textes ne comportant pas de séquences prototypiques,

224 « Je rappelle que la “scène générique” est celle qu’imposent les normes d’un genre de discours déterminé ; la

« l’application d’un répertoire d’opérations de base engendre des propositions descriptives qui se regroupent en périodes d’étendue variable, ordonnées par un plan de texte » (Adam 2015 : 172). Reste à savoir si ce plan de texte est conventionnel ou occasionnel. S’il est conventionnel, cela signifie qu’il est fixé par l’état historique d’un genre, qu’il est reconnaissable et attendu par le lecteur. Dans le cas de la recension journalistique, qui est un discours institutionnalisé et soumis à un cahier des charges précis, on peut supposer que ce plan de texte est conventionnel.

Afin de déterminer quel(s) est/sont le(s) plan(s) de texte sous-jacent(s) de la recension journalistique, il convient d’adopter une démarche empirico-déductive, qui consiste à relever à partir du corpus de travail, les composantes les plus fréquentes dans les recensions journalistiques. Conformément aux observations menées jusqu’à présent, il faut renoncer à associer à ses composantes une fonction première. Contrairement à S. Adam (2007 : 193) qui inventorie cinq composantes (Introduction générale, présentation du thème, présentation détaillée des contenus, discussion évaluative des contenus et conclusion évaluative) qu’elle associe à une fonction évaluative ou informative, il semble, comme cela a été montré, que ces deux fonctions peuvent être réalisées par diverses formes de mises en discours. Ainsi, une présentation détaillée des contenus peut se faire sous une forme narrative, explicative ou simplement descriptive. Qu’elle que soit la forme de mise en discours choisie, elle peut contenir aussi bien des éléments informatifs qu’évaluatifs. Il existe peut-être une forme par excellence ou une fonction première à ces composantes pour reprendre la terminologie de S. Adam, mais il ne semble pas pertinent de les inscrire comme inhérentes au plan de texte. Par ailleurs, il faut renoncer à assimiler structure et linéarisation textuelle. Un texte peut comporter telles composantes thématico-structurelles, sans que la linéarisation de ces composantes ne soit prescrite. De plus, une composante peut enchâsser une autre composante ou simplement apparaître en plusieurs endroits. Cette distinction entre structure et linéarisation textuelle permet notamment de comprendre en quoi le texte forme un tout et n’est pas simplement une suite de composantes. Bien entendu, il faut faire une exception pour l’introduction et la conclusion qui désignent des espaces stratégiques d’ouverture et de fermeture du texte. Enfin, puisqu’il faut renoncer à une distinction fonctionnelle des composantes entre information et évaluation, on peut envisager plutôt de retenir les changements de « topic-thèse225 » ainsi que les changements de modes de mise en discours comme indicateurs du plan de texte. Pour déterminer le nombre et la nature de ces

225 De cette manière, est adoptée ici la démarche de J.-M. Adam qui affirme : « Dans les textes non narratifs, ce

composantes, il convient également d’adopter en partie la méthode de P. Charaudeau (1988) pour la critique cinématographique :

Pour déterminer les composantes du dispositif discursif d’un genre, il faut explorer le corpus en essayant de répondre à deux questions : 1) « de quoi est-il parlé », pour découvrir les objets de référence, 2) « de qui est-il parlé » ; pour découvrir les sujets de l’énonciation (Charaudeau 1988 : 55).

Pour la recension journalistique, on constate qu’il est question avant tout du roman (en tant qu’intrigue, qu’objet marchand, que genre littéraire…), ainsi que de son auteur. Mais le recenseur peut également opérer un glissement thématique comme dans le cas des digressions. Ainsi, parmi le relevé effectué on dénombre fréquemment dans les recensions journalistiques les composantes suivantes :

• le portrait de l’auteur. • le contenu du roman. • la réception du roman. • l’introduction. • conclusion évaluative. • les digressions.

• l’explication du contexte historique ou littéraire. • la genèse du roman.

L’apparition de ces composantes n’est cependant pas systématique et leur fréquence d’apparition est sans doute significative. C’est pourquoi avant de procéder à l’analyse des différentes composantes, il est souhaitable de revenir sur l’idée de prototype.

II.3.2.2.

Remarques sur l’idée de prototype

Le relevé effectué des composantes de la recension journalistique ne constitue pas une liste de conditions nécessaires et suffisantes – pour reprendre une formulation de la tradition aristotélicienne – qui permettrait d’identifier et de définir tout texte relevant du genre recension journalistique. Même s’il s’agit d’un type de production soumis à des exigences institutionnelles, la recension journalistique connaît beaucoup trop de variations pour pouvoir être réduite à une liste de composantes. Ces composantes, identifiées suite à un relevé d’occurrences empiriquement attestées, entre plutôt dans la constitution d’un modèle prototypique226. En d’autres termes, cela signifie plusieurs choses :

226 La notion de prototype a permis d’envisager de nombreux phénomènes sous un angle nouveau dans divers

a) ces composantes ne se réalisent pas nécessairement. C’est ce qu’affirme également S. Adam (2007) au sujet de la recension scientifique. Elle distingue cependant des composantes facultatives et des composantes obligatoires. Seules sont obligatoires la présentation du thème et la présentation détaillée des contenus. Cependant, dans le cas de la recension journalistique, il n’y a pas de composante obligatoire comme on peut le constater ci-dessous.

b) une étude fréquentielle doit permettre d’identifier un ou des prototypes de recension, à savoir un modèle de recension que l’on peut considérer comme le meilleur exemplaire de sa catégorie. Dans la version standard de la sémantique du prototype, « le prototype est l’exemplaire qui est reconnu comme étant le meilleur par les sujets » (Kleiber 1990 : 47). Ici, il n’est pas question d’interroger les sujets. On considère plutôt que les modèles les plus fréquemment attestés sont les mieux intégrés par les sujets et sont par conséquent ceux qui seraient davantage identifiés comme prototype du genre.

c) Tout cela suppose qu’il existe des textes qui peuvent être plus ou moins identifiés comme des recensions journalistiques. Pour rappel, on peut préciser que le corpus a été établi sur la base de textes qui paraissent au titre de recension, dans un encart ou une rubrique qui indexe ces textes dans ce genre. Il en résulte à première lecture une grande diversité structurelle et compositionnelle.

Afin d’illustrer l’écart qui peut exister entre une recension proche du prototype et une recension davantage périphérique par rapport au modèle prototypique et aux attentes des lecteurs, il convient de procéder à la lecture et à l’analyse de l’article Dümmer fliegen (Breitenstein, nzz, 28.02.12.), reproduit ci-dessous. D’un point de vue thématico-structurel, on peut distinguer un paratexte suivi de six unités thématiques formant chacune un paragraphe et pouvant constituer un plan de texte. Or, force est de constater qu’aucune de ces unités thématiques ne peut être assimilée à une des composantes les plus fréquentes des recensions.

P

ara

te

xt

e Dümmer fliegen

Vom Ende des Lesens über den Wolken

l'évaluation de la valeur des actes de langage (De Fornel 1989 & 1990) ou encore dans la réflexion sur la notion d'œuvre d'art (Schaeffer 1996) a déplacé la réflexion sur les classifications en direction non plus de la recherche de critères définitoires en termes de conditions nécessaires et suffisantes, mais de groupements d'attributs d'importance variable. Elle nous a permis d'entrer dans une logique du plus ou moins et non plus du tout ou rien » (Adam 2001 : 15).

A ngoi ss e du c ri ti que f ac e à un vol um e de 1700 pp.

Das Lesen kennt kein Limit in Péter Nádas’ gewaltigem Roman «Parallelgeschichten». 1700 anspruchsvolle Seiten wecken selbst in einem erfahrenen Kritiker Ängste, die Sache bewältigen zu können. Was kann eine einmalige Lektüre leisten gemessen an den achtzehn Jahren, die der ungarische Autor dem Opus widmete? Immerhin aber dauert auch ein solcher Durchgang neben dem Redaktionsalltag Wochen und noch ein bisschen mehr, weil man sich als Familienvater schlecht den Ferien verschliessen kann, wenn eine Fernreise angesagt ist. Und so packte ich denn auf Seite 1177 den zweiten Band des Leseexemplars für Kritiker in die Tasche, im Gedanken, während des elfstündigen Fluges nach Korea ein gutes Stück weiterzukommen.

L es joi es de la le ct ure e n a vi on

Fliegen und Lesen – welch beflügelnde Paarung! Beides entreisst einen den Niederungen des Alltags, die Sorgen werden klein, die Träume gross und die Gedanken frei. Wenn man Glück hat, wächst beides aneinander. Ich erinnere mich an meinen ersten Flug nach New York in den achtziger Jahren, als mir auf 11 000 Metern Höhe über den sonnenüberfluteten Weiten des Atlantiks «Die Liebe in Zeiten der Cholera» zum Rausch wurde. Es ist das Geheimnis des Lesens und Reisens, dass sich der Ort mit dem Buch verbindet und später aus beidem bleibend die Erinnerung spricht.

L ’e xpé ri enc e ba na li sé e de l’a vi

on Nun ist mir das Fliegen schon länger nicht mehr das Drama, das es einmal war. Das liegt nicht nur am Altern und am schwindenden Gespür fürs Aussergewöhnliche. Was die Gesellschaft einst als Symbol von Fortschritt und Freiheit feierte, ist zur Convenience geworden. Wo Archaik, sprich Abenteuer und Angst, war, triumphiert die Computertechnik. Fühlte man sich als Passagier früher weit weg von der Welt, bleibt man nun eingebunden in einen Ablauf von Vorgängen, der kaum mehr eine Erhebung der Gefühle zulässt. Ist die Maschine im Äusseren gestaltet, den Luftwiderstand zu brechen, ist sie im Innern darauf getrimmt, die Reisenden kollektiv in Komfort zu halten, soweit dies in der Beengung der Economy-Klasse, die solch infantilisierende Disziplinierung mit erfordert, möglich ist. Die Tortur des Sitzens soll in den Erlebnisintervallen von Hell und Dunkel, Wachen und Schlafen vergessen gehen. Der manifeste Albtraum, das sind die quengelnden Kleinkinder.

L es nouve aux di ve rt is se m ent s e n a vi on

Ein dickes Buch war einst ein gängiger Tranquilizer. Ob die Airlines wissen, dass die Leute nicht mehr lesen, oder ob diese auf Langstreckenflügen darauf verzichten, weil sie der Verführungskraft des Bordunterhaltungsprogramms erliegen, das ihnen auf einem eigenen Bildschirm zur Verfügung steht? Der «Homo sapiens smartphonensis», der sein bestes Teil über den Wolken stilllegen muss, findet hier Realersatz, ob er nun in der Videokiste wühlt, die von nicht ganz taufrischen Mainstream- Neuerscheinungen über Hollywood- Klassiker bis zu Kultur-Features alles enthält, was das kleine Begehren weckt, ob er sich der Musik ergibt oder den Games zuwendet, wo Rally Challenge oder Tetris Einkehr in der Endlosschlaufe verheissen. Wo früher zwei Filme für alle (fast immer die falschen!) lichtschwach über eine Leinwand flimmerten, ist er nun der Herr des Programms. Hatte man «Anonymus» oder «The Ides of March» nicht im Kino sehen wollen und es nicht doch geschafft? Nun lässt sich dies stress- und keimfrei, da Flugzeugadaptiert, nachholen, wobei jäh auch abseitige Dinge locken. «Puss in Boots», «Happy Feet Two»: wenn schon Narkose, dann in voller Dosis.

L a ronde de s hôt es se s de l’a ir

Natürlich spielt daneben ständig die Klaviatur von Trinken und Essen, werden von makellosen Schönheiten in eleganter Uniform gnädig lächelnd Sicherheitsregeln erklärt, Apéritifs und Menus serviert, Reste eingesammelt, Erfrischungstücher gereicht und Durchsagen getätigt. Im Vorgefühl des kommenden Jetlags lässt sich der Frage nachsinnen, was gut ausgebildete junge Frauen bewegt, sich solch eine Arbeit in qualvoller Enge, trockener Luft, dröhnendem Lärm und stickiger Nähe anzutun. Wiegt das Mantra der Metropolen die Beschwerde auf, Dienstmädchen der Lüfte zu sein? Lebt der Mythos der Stewardessen noch?

E che c de la le ct ure

Die Zeitung hatte ich weggelegt, nachdem das erste Essen aufgetischt worden war. Zu Nádas bin ich nicht mehr gekommen, irgendwie war die Tasche zu tief nach unten gerutscht und schien das Buch zu sperrig für den Platz. Auch mussten der Filme wegen die Luken verschlossen werden, und im Dunkeln allein das grelle Leselicht eingeschaltet zu haben, wäre querulantisch gewesen. Mit den Weiten Sibiriens hätten sich die «Parallelgeschichten» verbinden können, es hat nicht sein sollen. Dumm, dass man heute so ortlos ist, wenn man reist. Die Gedanken finden keinen Halt. (Breitenstein, nzz, 28.02.12.) En ce qui concerne le paratexte, l’emplacement de l’article dans le journal l’identifie comme un article de recension et le titre renvoie à la thématique de la lecture, qui n’est pas sans rapport avec la recension. La première unité thématique pourrait apparaître comme une introduction portant sur l’activité du critique et sur ses angoisses face à un volume de 1700 pages. Même s’il n’est pas le thème central du propos, quelques informations sur le roman sont distillées (son titre, son auteur, sa taille imposante). Mais tandis que l’introduction générale des recensions a pour objectif d’introduire des informations sur le roman ou une évaluation de son contenu d’après le principe qui consiste à aller du général au particulier, la seconde unité thématique s’éloigne du sujet. Le critique confie au lecteur les joies qu’il éprouve à lire en avion et illustre son propos en rappelant son premier vol à destination de New York dans les années 1980. Dans l’unité thématique suivante, il explique que l’expérience de l’avion s’est banalisée. Ce qui autrefois était un symbole de progrès technique, d’aventure et de liberté n’est plus qu’une suite de manipulations techniques. D’ailleurs – explique-t-il dans l’unité thématique suivante – alors que le livre apportait autrefois un réconfort en avion, il a été remplacé par de nouveaux divertissements technologiques. Le vol n’est plus rythmé que par les films visionnés par les passagers et par la ronde des hôtesses de l’air, qui ont probablement perdu leur statut de mythe. Enfin, l’article s’achève sur l’échec de la lecture : le projet initial du critique, de lire le reste du roman de Péter Nádas dans son vol vers la Corée a échoué pour toutes ses raisons.

Il y a donc fort à parier que tous les sujets n’identifient pas de manière unanime ce texte comme une recension dans la mesure où il ne présente pas a priori une description détaillée des contenus et une évaluation du roman de Péter Nádas. Il est préférable cependant de situer

ce texte à la périphérie d’un modèle prototypique de recension. D’une part, le fort degré de variation qui fait apparaître ce texte comme atypique dans le genre recension s’explique en partie par le roman qu’il est censé critiquer. Compte tenu des contraintes de taille que doit respecter une recension journalistique, on comprend aisément qu’il est impossible de faire une présentation détaillée de 1700 pages de contenu. Par ailleurs, la lecture approfondie d’un tel roman – dont l’écriture a nécessité 18 ans – est sans aucun doute un défi dans les délais que doit respecter le recenseur pour la parution de son article. L’aveu d’échec est avant tout une marque d’honnêteté de la part du critique qui aurait également pu lire le roman en diagonale ou faire croire qu’il l’avait lu dans son intégralité. D’autre part, le fort degré de variation de ce texte par rapport à un modèle qui serait prototypique s’explique par le recours à des procédés qui permettent une mise en scène originale du dire et qui constituent par conséquent la scénographie. Le critique a recours ici à la narration, non pour reconstituer l’intrigue du roman, mais pour se mettre en scène lui-même en train de lire le roman. Ainsi, on serait tenté de voir dans ce texte une forme de confession, de récit autobiographique ou de nouvelle. Mais le fait de mettre en scène l’échec de la lecture d’un tel ouvrage et de raconter que cet échec s’explique en partie par la modernité du monde dans lequel nous vivons, avec ses divertissements technologiques et avec la banalisation de certaines expériences, peut être interprété comme une évaluation de l’ouvrage. Effectivement, le roman de Péter Nádas semble anachronique ou du moins non adapté à notre époque. Le lecteur lambda qui se lancerait dans la lecture de ce roman de 1700 pages pourrait rapidement être découragé à l’instar du critique. À ce titre, on pourrait y voir une forme de critique d’inspiration anglo- saxonne que l’on nomme le « Testé pour vous », mais qui prendrait ici les apparences d’un récit :

Une autre forme de critique s’est considérablement étendue dans la presse, sous l’influence des pratiques anglo-saxonnes. Plus rigoureuse, elle s’appuie sur des critères techniques ou du moins plus objectifs que ceux utilisés en matière d’art : c’est le « Testé pour vous », le conseil apporté par un journaliste sur un produit de consommation : produit de Bourse, voiture, machine à laver, voyage, formation etc. (Martin-Lagardette 2009 : 100).

Il ne s’agit donc pas de classer ce texte dans le genre recension seulement parce qu’il paraît dans la rubrique qui porte ce nom. Mais le nom de la rubrique reste un indicateur précieux afin de décoder le texte, afin de le lire comme une recension même s’il s’éloigne d’un point de vue thématique et structurel du prototype du genre. En ayant recours à des procédés fictionnels, Andreas Breitenstein propose une scénographie originale pour réussir à recenser un roman qui ne l’est, a priori, que difficilement.

Ainsi, cet exemple permet de mesurer la distance qui peut exister entre le meilleur exemplaire d’une catégorie et des exemplaires situés davantage en périphérie d’un modèle prototypique. Il en résulte que la catégorisation ne consiste pas à attester la présence de composantes définitoires qui seraient obligatoires, mais plutôt à penser un modèle prototypique et des exemplaires qui s’en éloigneraient tout en conservant un lien avec ce modèle central. C’est, en effet, tout l’enjeu d’une théorie du prototype :

Le processus de catégorisation n’est alors plus la découverte d’une règle de classification, mais la mise en relief de covariations et de similitudes globales et la formation de prototypes de référence (Kleiber 1990 : 14).

Il convient à présent de procéder à l’analyse détaillée des composantes les plus fréquemment