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3 Catalyse & SIC : méthode & outils

3.1 Catalyse : définition générale

atalyse est une méthode originale d'intelligence territoriale qui permet aux réseaux d'acteurs locaux de confronter au moyen d'un observatoire les

besoins globaux des populations, les services proposés pour satisfaire ces besoins et les données contextuelles et environnementales du développement durable.

Dans les définitions vues en introduction, il manque celle de la méthode Catalyse plusieurs fois évoquée, et que nous allons aborder ici. Le Larousse précise :

"catalyse (n.f.)

1. (chimie) Action accélératrice qu'exercent certains corps sur des réactions chimiques, sans être eux-mêmes modifiés.

catalyser (v.t.)

2. (figuré) Provoquer une réaction par sa seule présence ou son intervention."

Nous allons voir qu'effectivement, c'est au sens figuré qu'on fait ici référence à ces trois aspects : élément agissant, action, non altération de l'élément. Nous verrons également que même si les procédés fondamentaux de la méthode et des outils ne sont pas affectés, en revanche leur mode d'utilisation (mise en œuvre, transfert…) sont régulièrement améliorés.

Catalyse développe les solutions méthodologiques et techniques mettant en œuvre les principes de l’intelligence territoriale : participation des usagers, partenariat des opérateurs, approche globale, qualité et accessibilité de l’information. Elle combine des outils participatifs d’observation et d’évaluation qui peuvent être utilisés par des acteurs locaux dans le cadre de projets territoriaux de développement économique et social durable : logiciels de techniques d'enquêtes, d'analyse de données, de traitements statistiques lourds, de cartographie automatisée, de description raisonnée et d'ordonnancement de l'information. Le tout est organisé par un système d'information multimédia17.

Méthode opératoire, l'objectif est d'établir les processus et outils nécessaires afin d'instaurer, au niveau d'un territoire, une meilleure connaissance des enjeux et actions nécessaires pour le développer d'une manière durable (avec efficacité, efficience, cohérence, pertinence et pérennisation). Elle s'appuie sur des travaux de recherche, menés au sein du centre pluridisciplinaire "Méthodologie et Technologies de l'Information @ppliquées aux Sciences de l'Homme et de la Société" (MTI@SHS) de l'Unité de Formation et de Recherche "Sciences du Langage, de l'Homme et de la Société" de l'Université de Franche-Comté : • le programme RIDASD "Recherche Interactive à Distance et Analyse Stratégique des

Données", qui a expérimenté de 1996 à 1999 des méthodes d'analyse de données dont la collecte, le traitement ou l’interprétation impliquent une relation interactive entre opérateurs distants, en vue de l'aide à la décision, de la définition d’objectifs et de la programmation de stratégies d'action.

• l'action SITRA "Système d’Intelligence Territoriale et Réseaux d’Acteurs", au sein de l'Institut des Sciences et Technologies de l'Information de l'UFC, est une action de recherche dont l'objectif est de modéliser un système convivial et accessible pour développer la capacité de mobilisation, d’observation, de décision, d’action et d’autoévaluation des acteurs locaux du développement durable. Elle a pour objectif la modélisation informatique et informationnelle de systèmes d’intelligence territoriale (notés SIT) pour les acteurs.

Le centre MTI@SHS accompagne depuis quinze ans méthodologiquement un certain nombre d'actions de terrain, répondant toutes au même souci d'appui méthodologique et technologique au développement durable, tel que décrit dans les principes de l'intelligence territoriale cités plus haut. La recherche universitaire permettant de modéliser scientifiquement en bénéficiant de réseaux d'experts hautement qualifiés, son articulation avec des actions de terrain génère un dynamisme dans l'observation de l'évolution des situations sociales, économiques, culturelles, environnementales, éducatives, des différents territoires concernés.

La définition elle-même des observatoires socio-économiques reste à stabiliser, dans les esprits des décideurs de tous niveaux (politiques, financiers, acteurs) comme dans ceux des opérateurs et des usagers.

Selon le Conseil général de la Haute-Savoie18 , un observatoire socio-économique se

définit ainsi :

"Outil d'information indispensable à tous ceux qui veulent connaître et comprendre le Chablais et ses évolutions, l'Observatoire socio- économique du Chablais regroupe les principaux chiffres relatifs à la démographie et à l'économie.

Les Chiffres-clés du Chablais, synthèse des statistiques locales recueillies dans le cadre de cet observatoire, est publiée une fois par an."

C'est une conception basique d'un OSE, qui ne prend pas en compte les principes de l'intelligence territoriale. Cette vision est la plus répandue dans les milieux professionnels, or cela reste réducteur. Lorsqu'il est question de donner accès à un annuaire des entreprises, la conception de la publication reste classique et bien lointaine d'un catalogue raisonné permettant aux acteurs d'un territoire de connaître précisément les services et ressources disponibles afin d'épauler les actions de terrain, et de compléter le diagnostic territorial.

Le piège serait ici de mélanger méthode et outils : les logiciels utilisés lors de la mise en œuvre d'un observatoire ne sont certainement pas une fin en soi, ils doivent rester indépendants des choix méthodologiques nécessaires. Afin de mener une enquête, une série d'outils va être mise à contribution : questionnaire, données contextuelles et complémentaires, logiciels de recueil de l'information, de saisie, d'organisation structurée des données, logiciels d'exploitation, de traitement et d'analyse des données, quantitatifs, qualitatifs, logiciels de représentation de résultats… On peut très bien présenter la manière dont on propose d'organiser le travail à mener, et voir ensuite quelles sont les solutions techniques qu'il est possible d'utiliser pour arriver à nos fins. Dans cet exemple, on aborde encore une fois l'observation par sa rive la plus immédiate, mais surtout la plus fréquentée, celle de l'organisation de données de type contextuel, produites par d'autres sources (INSEE, collectivités territoriales, etc.), et de leur diffusion (une fois par an !). Le tout est livré comme étant un outil. Certes, cela doit servir au plus grand nombre, pour effectuer une tâche, à la manière d'un outil. Mais ce genre de présentation trop simplifiée pour ne pas dire

trop simpliste conduit le lecteur à assimiler la proposition "observatoire = outil", ce qui est une aberration puisque c'est négliger la part fondamentalement méthodologique de l'ensemble. Enfin, le lecteur aura tendance à lier observatoire et statistique, cité juste après, pour obtenir ainsi une image floue mais technicienne du produit : cela évoque des tableaux de chiffres, on voit un ordinateur gris, grinçant, crachotant sur une imprimante essoufflée de longs tableaux qu'on voit scintiller sur un écran poussiéreux…

Image d'Epinal ? Pas si sûr, il suffit pour s'en convaincre de tester diverses présentations auprès de publics de même composition professionnelle. L'appréhension négative du terme Observatoire vient souvent de l'association d'idées qui évoque un univers rebutant fait de chiffres incompréhensibles dans des colonnes étriquées.

Nous allons donc nous donner pour tâche d'expliciter d'une part la méthode seule (abordée succinctement ci-dessus), pour ensuite entrer dans une partie plus technique, où seront présentés les logiciels qui composent un système d'information multimédia dans un observatoire de type Catalyse, après avoir décrit les contours de ce qu'est un "SIM".