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Les radios jeunes, quand elles ont été mises en cause par le CSA, se sont défendues en employant principalement deux types d’arguments : leurs émissions ont un double rôle social, qui est à la fois d’animer un lien social entre les jeunes et de transmettre des principes de santé publique ; le CSA en réagissant comme il le fait sur des émissions qui traitent de sexualité mésinterprète la parole des jeunes.

Le rôle social des radios jeunes : animer un lien social horizontal et transparent

C’est un thème qui a été développé dès le début de la libre antenne en 1993. Difool à propos de l’émission Lovin’ fun, disait que son but était « d’entendre enfin à la radio les discussions que les jeunes peuvent avoir ensemble sur le cul. Moi, les auditeurs, je les considère comme des copains.

On voulait que la radio ressemble un peu à la vie ».

La dimension horizontale apparaît essentielle dans l’argumentation. Le fait que Difool soit un adulte est effacé, tout comme le fait qu’il travaille dans le cadre d’une radio dont les responsables sont des adultes, pris dans des logiques économiques d’adultes. L’animateur se veut un « copain » pour les auditeurs. On est déjà dans la radio-réalité : l’objectif des témoignages accueillis à l’antenne n’est pas de permettre à des jeunes d’accéder à une expression publique mais de mimer

« la vie », comme si le formatage des témoignages sélectionnés pour passer à l’antenne n’existait pas, comme si une émission pouvait être un filtre « transparent ».

L’accent mis sur l’horizontalité a pour effet, sinon pour objectif, de disqualifier toute autorité, et toute limite, et de les rejeter comme une forme d’intrusion dans un cercle privé, avant même d’être une « censure ». Ceux qui posent des questions sur la nature de l’émission, son contenu, sont donc des gens qui ont des problèmes avec la vie, avec la nature, ils veulent en réalité réguler les conversations des « copains » entre eux.

On pourrait au contraire poser que c’est l’émission elle-même qui en surexposant l’intimité des jeunes tant de ceux qui se racontent que de ceux qui écoutent, en brouillant la limite entre sphère privée et sphère publique, prépare la société du contrôle total. La disparition de la sphère de l’intimité fait en effet partie de la fragilisation politique des jeunes, de même que la dégradation de la spécificité de la parole dans l’espace public et de sa responsabilité.

L’argument de l’horizontalité du lien social entretenu par les radios jeunes est utilisé également à de nombreuses reprises par le PDG de Skyrock. Dans sa réponse publique au CSA, il indiquait :

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« Et c’est cet esprit de partage d’expériences entre égaux que l’on retrouve à la radio [comme sur Internet]. Il faut donc bien comprendre le contexte de cette expression, celui d’une communauté générationnelle de dialogue, positive, accueillante, faite de

divertissement, d’humour, d’émotions et de rires. C’est un entre soi roboratif et

extraordinairement positif, un environnement de liberté et de mixité unique où les propos ont cette fonction de dédramatisation, de partage, de réassurance. Entre soi, entre pairs, entre semblables. Et le génie de Difool est de permettre cette horizontalité magique qui est une thérapie en soi. Qui ne va pas mieux en écoutant, en parlant, en partageant ? »213 Il réitérait cette proposition en juin 2008 devant la mission Assouline : valorisant l’émission de Difool pour « sa logique horizontale, dans laquelle l’important est le témoignage des uns et des autres et non le discours d’un référent » même s’il met en avant le travail de « modération et de maîtrise de l’antenne »214

L’argument de l’horizontalité est d’autant plus paradoxal que dans le même temps les radios jeunes mettent souvent en cause les insuffisances pour ne pas dire les carences du dialogue avec les parents et se considèrent comme leur substitut.

« Aujourd’hui, nos médias sont devenus des palliatifs, estime Christophe Sabot, directeur général du pôle FM de Lagardère Broadcast, qui se substituent souvent à l’absence de dialogue intergénérationnel dans les familles. Et les jeunes auditeurs peuvent s’exprimer anonymement sans avoir à affronter un regard pour les juger »215.

Ainsi les radios jeunes se considèrent-elles comme des remplaçants des parents, tout en refusant la responsabilité qui va avec. Paradoxe supplémentaire, le lancement de ces émissions parlées favorisant le lien social « horizontal » fut cependant assuré par le succès de l’émission Lovin’ fun, qui mettait aussi en valeur, au gré des interviews, la caution « verticale » du pédiatre, Christian Spitz, dont le rôle était de donner des conseils médicaux sur les pratiques sexuelles.

Une émission de santé publique

Le 3 mars 1994, lors de l’affaire « Lovin’Fun », la station diffuse un communiqué qui conteste la

« censure », le « diktat » du CSA. Selon le PDG de Fun radio, Benoît Sillard, la mise en demeure du CSA serait un « non respect de la démocratie », une « atteinte aux libertés individuelles », mais elle serait aussi une forme de « non-assistance à personne en danger ». L’émission aurait en effet une vocation « pédagogique ». Grâce à cette émission, les jeunes auraient accès à une information sanitaire pour lutter contre le sida :

« Supprimer Lovin’Fun c’est prendre un risque considérable, celui de priver une génération d’un véritable droit à l’information, seul et unique moyen sinon d’éviter du moins de limiter au maximum le nombre de ceux et de celles qui tous les jours meurent du sida ».

L’émission serait une façon de « donner au public les moyens d’éviter la maladie ».

Comme l’avait fait Skyrock avec « Turlututu » en 1992, la station revendique un rôle social fondamental, celui de la lutte anti-sida. Elle a été soutenue sur ce point par le Planning familial, notamment. L’émission banalise pourtant dans le même temps des pratiques à risque, du fait même de la fréquence de certains témoignages. Certains auditeurs reconnaissent qu’ils sont amenés à certaines pratiques parce que la station en parle beaucoup. Elle contribue donc en ce sens à la formation d’une normalité sexuelle, tout à fait étrangère à la santé publique.

213 Posté sur le site de Skyrock le 29 septembre 2006. C’est nous qui soulignons.

214 Audition de P. Bellanger le 26 juin 2008 par la Commission des Affaires culturelles sur l’impact des médias sur les jeunes, publiée sur le site du Sénat.

215 Didier Si Ammour CB News 7 juillet 2003.

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« À l’antenne c’est au tour d’une auditrice de dix-sept ans de raconter sa première sodomie avec des préservatifs « lubrifiés ». […] « On en entend souvent parler sur Fun radio, bon je me suis dit : faut peut-être qu’on essaie ; puis on en parle souvent avec lui et ses copains, puis avec mon frère qui a dix-neuf ans. Donc je me suis dit qu’il faut bien que j’essaie un peu. »216

Le port du préservatif, les conseils donnés par « le Doc » permettent donc de justifier la crudité du langage. Le PDG de Fun met aussi en avant, dans une interview à Libération, les analyses de D.

Lapeyronnie et E. Macé qui ont vu dans l’émission « une pédagogie de la sexualité et de l’amour »217. L’article fait état des notes rédigées par les deux sociologues et « largement distribué[es] aux journalistes » par le PDG de Fun, B Sillard lui-même. Mais, selon les citations de l’article, leur analyse ne porte que sur les interventions du « Doc », et le courrier adressé à l’émission, qui par définition n’est pas le contenu de l’émission. Les sociologues auraient diagnostiqué dans l’émission une « éthique de la relation et de la responsabilité ». Telle est bien l’intention du médecin Christian Spitz, largement développée notamment dans le dossier publié par l’Express « Parlez leur d’amour »218, et dans l’ouvrage qu’il publie au même moment, Questions d’adolescents219. Mais il anime l’émission en tandem avec Difool, dont le rôle se situe à l’opposé.

Il est intéressant de constater que, à propos de la même séquence, selon que l’attention (ici celle des journalistes) porte sur les interventions du « Doc » ou de Difool, les commentaires que l’on peut en tirer sont tout à fait différents.

« La veille une jeune fille de dix-sept ans avait appelé pour expliquer que son berger allemand s’était soulagé sur son sexe pendant son sommeil. Un peu affolée, l’auditrice avoue que son sexe est « plein de plaque rouges » urticantes. Elle n’ose pas aller voir le médecin, mais « le Doc » insiste pour qu’elle consulte rapidement » (Le Monde, 8 mars 1994)

« On est ainsi arrivé à des histoires de jeune fille de 19 ans qui se fait « éjaculer dessus » par son chien. Résultat, elle a « plein de boutons partout ». Le dialogue qui s’ensuit entre l’auditrice, l’animatrice et le médecin se résume en une série de questions bien précises pour permettre de mieux imaginer la scène. On entend donc de la part de Difool

l’animateur : « c’est comment le sperme d’un chien ? » « A quel endroit a-t-il éjaculé, le brave chien ? » « Il t’a peut-être léchée (…) les chiens, ils arrêtent pas de renifler l’anus des autres chiens, t’imagine l’horreur ! » « Le chien il s’est dit : je vais me la faire cette chienne, tu vas voir ». (Le Quotidien de Paris, 8 mars 1994)

Les rôles entre Difool et le Doc sont bien répartis : l’un pousse à la surenchère, l’autre donne des conseils pédagogiques, mais la « leçon » finale est peut-être bien plus inaudible et contradictoire que des adultes ne peuvent le penser.

« Fonction sociale ! Rôle citoyen ! Beaucoup de grands mots et de beaux concepts pour justifier la libre antenne trash ! Mais que de dérives ne commet-on pas en ton nom ! Et que de belles âmes feignent de n’y voir que du bleu … ou pratiquent la politique de

l’autruche. » écrit d’une façon générale Michel Meyer dans un livre postérieur à l’affaire 220. La défense des radios jeunes par leur rôle social, sans que leur action soit véritablement cadrée par une déontologie à la hauteur, est à rapprocher de celle des chaînes de télévision privées (ou publiques) à propos des émissions de téléréalité. Les maux de l’individu, ses interrogations, ses hésitations, sa sexualité, sont devenus un fonds de commerce pour les chaînes comme pour les radios.

216 Le Monde 8 mars 1994 « Des dialogues très « chauds » ».

217 Selon le titre de titre de l’article de Libération 10 mars 1994, interview de Michel Samson.

218 Dominique Simonnet (dossier) L’Express 14 avril 1994.

219 Spitz Christian Questions d’adolescents, Paris, O. Jacob 1994.

220 Michel Meyer Paroles d’auditeurs. Un rebeu n’peut pas mater une meuf de chéri, Paris, 2003, p 81.

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Cela ne remet pas en cause les émissions dans leur entier, ni toutes les initiatives de ces radios.

Le site www.tasante.com géré par Skyrock, est, lui, est animé en partie par des professionnels de la santé, il s’inscrit dans une logique de santé et d’information sur la sexualité. Le site a souvent été mis en avant par P. Bellanger pour prouver le sens de la responsabilité des dirigeants de Skyrock, sa logique éditoriale est cependant assez différente221.

L’instance de régulation ne comprend pas le langage des jeunes.

L’argument principal des radios jeunes pour réfuter la pertinence des limites posées par le CSA est que le CSA, composé de personnes plus âgées ne comprendraient pas leur langage. Sous couvert de protection des mineurs, le CSA serait l’instrument d’une censure générationnelle. Tel a été notamment le point de vue défendu par Alain Carignon, Ministre de la Communication. Le Ministre considérait qu’il était important que « les jeunes puissent poser leurs problèmes avec des mots d’aujourd’hui, sans tabou »222. Selon lui, « il convenait d’éviter toute mesure pouvant être comprise comme un acte de censure ou imposant à la jeunesse une méthode de dialogue qui n’est pas la sienne »223.

Cet argument est au cœur même de la contestation non de l’autorité du CSA mais de celle de toute autorité, par définition plus âgée que les jeunes qu’elle cherche à éduquer voire à recadrer. Il est particulièrement paradoxal de l’entendre dans la bouche d’un Ministre, voire d’un Ministre de l’Education nationale, quand il est tenu par Jack Lang en 2001.

Pour P. Bellanger en 2001 :

« Skyrock est une radio du réel et de la prise de parole. Le ton, les réflexes et la culture de la génération Skyrock sont sûrement en porte à faux avec une élite plus âgée et il y a sans aucun doute un problème de compréhension qui entraîne des contresens et une fracture générationnelle »224.

A cette fracture générationnelle s’ajoute une fracture sociale, la culture des jeunes auditeurs de Skyrock, n’est pas celle du CSA qui, en sanctionnant Skyrock, pratique donc une forme de discrimination.

« Caisse de résonance de la culture de rue, fer de lance de la multiculture, radio de la parole à tous, Skyrock est un programme unique, reconnu par les sociologues pour ses vertus de lien social, de dialogue et d’intégration » déclare P. Bellanger225, soutenu sur ce point par Malek Boutih.

Pourtant la discrimination n’est peut-être pas non plus où l’on croit. Dans son éditorial « Les jeunes, les vieux, les crétins »226, Gérard Dupuy fait un parallèle entre un projet de SMIC au rabais pour les jeunes par le gouvernement Balladur et la mise en demeure du CSA à l’égard de Fun radio. L’éditorialiste n’a pas de mots assez durs pour qualifier la position du CSA : « crétinisme puritain » « incurable niaiserie », « âneries répressives et rabat-joie », « un moralisme revanchard, une volonté de serrer les rangs autour de valeurs vermoulues, à la fois agressives et pattes pelues, des valeurs à l’aune du néo conservatisme au pouvoir. » Le journaliste vise au-delà du CSA le Code Pénal, dont l’article 227-24 réprime « tout message pornographique ou violent ou portant

221 Même si elle a tendance à être très axée sur la sexualité, qui n’est qu’un des aspects de la santé des adolescents.

222 Vachez Luc « Carignon soutient Fun Radio à l’antenne » Libération 9 mars 1994.

223 Communiqué cité par Ariane Chemin, Le Monde 8 mars 1994.

224 « Skyrock dérape dans le loft » Le Monde 18 juin 2001.

225 « Skyrock : régulation oui, discrimination non » Le Monde 8 juin 2001

226 Libération 9 mars 1994

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atteinte à la dignité humaine, dès lors qu’il est susceptible d’être vu par un mineur ». Sans imaginer qu’un tel article puisse avoir une valeur de protection, le journaliste conteste un article « qui donne le droit à n’importe quel sous-magistrat à l’esprit embrumé […] de taper dans le tas au gré de ses prurits moraleux. Le crétinisme du CSA ne manque pas d’atours. Ni d’atouts ». Dans un autre éditorial, il qualifie MTT de « ligue de vertu »227. A cette époque, le CSA est composé majoritairement de personnalités de gauche228. L’action du CSA n’a cependant pas le soutien des journaux de gauche, que ce soit Le Monde, Libération ou même Télérama. Les critiques émanant de Libération sont sans doute les plus impitoyables.

La logique du CSA et celle du gouvernement étaient en réalité opposées : le SMIC jeune souhaitait introduire une flexibilité et une précarisation plus grande des salariés jeunes, allant dans le sens des demandes des entreprises et d’une vision économique néo-libérale selon laquelle le chômage peut être réduit par le biais des baisses de salaires. L’action du CSA était au contraire une tentative de limitation du pouvoir d’une entreprise commerciale Fun radio, et de ce qu’on pourrait appeler un abus d’autorité vis-à-vis de son public jeune. Telle était d’ailleurs l’argumentation de MTT qui rappelait qu’il est démagogique de ne pas demander aux jeunes de respecter les lois de l’expression en public. Le gouvernement Balladur avait au final une certaine cohérence en proposant pour les jeunes à la fois un régime salarial différent et un régime d’expression public différent. Si l’on estime au contraire que les jeunes ont vocation à partager les mêmes valeurs et le même espace public que l’ensemble des citoyens, cette différenciation apparaît comme une forme de discrimination et l’entretien d’un handicap social pour les jeunes, du moins pour ceux qui sont moins acculturés aux valeurs des adultes.

L’argumentation passionnée de G.Dupuy a l’avantage de mettre en évidence les motifs de cette discrimination, sa vision très particulière de l’avenir de la jeunesse. L’argument qui semble décisif en faveur d’une indulgence pour la jeunesse, tient dans la vision très sombre du journaliste sur son avenir :

« Beaucoup de jeunes ont conscience que les attend un avenir minable au mieux, lamentable peut-être ». Il leur dresse de leur horizon une vision assez sombre : « le chômage, le sida, la déchéance toxicomane, même s’ils ne font pas immédiatement partie du vécu des adolescents, envahissent leur belle jeunesse comme un chiendent insidieux, l’encerclent comme un horizon qui semble plus ou moins là pour les attendre ».

Cette spécificité des jeunes, la dureté de leur avenir devrait donc inciter à une forme d’indulgence pour le contenu des programmes qui leur sont destinés. Si on analyse les émissions parlées comme un défouloir sans suite, l’argument pourrait avoir du sens. Si on analyse ces émissions comme des émissions de socialisation de la jeunesse, on pourrait au contraire comprendre que ces émissions participent au façonnement de cet avenir sombre, notamment en banalisant la pornographie comme mode d’apprentissage de la sexualité ou en prenant l’autre comme prétexte à moqueries diverses, voire en donnant une image publique de la jeunesse très dévalorisée aux

227 Dupuy G. « Retour à Tartuffe » Libération 10 mars 1994

228 Six membres sur neuf ont été nommés par des hommes politiques de gauche : Jacques Boutet, le président, Georges-François Hirsch, Geneviève Guicheney, nommés par le président de la République, François Mitterrand, Monique Augé-Lafon, André Gauron, Monique Dagnaud, nommés par le président de l’Assemblée Nationale, Laurent Fabius, seuls trois des membres ont été nommés par le président du Sénat de droite, Daisy de Galard, Philippe Olivier Rousseau, Roland Faure.

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yeux des adultes. En 1995 Benoit Sillard défendait l’émission comme ayant à la fois un « rôle de défouloir » et de « ciment social », il n’est pas certain que les deux soient compatibles229.

Le CSA se tromperait aussi en n’ayant pas le sens de l’humour. L’argument a été avancé en 1995 par Dominique Rousseau, professeur de droit public, dans son éditorial « Silence à Skyrock : une censure ». Sans s’attarder sur la partie de son argumentation qui porte sur la procédure du CSA, le juriste critique la sanction « abusive » et « disproportionnée ». La sanction du CSA en question est alors motivée par la façon dont l’animateur de l’émission les Monstres s’est à plusieurs reprises réjoui de la mort d’un « flic » à Nice.

« Le CSA a interprété [cette phrase] comme une menace pour l’ordre public et un

manquement au respect de la dignité de la personne humaine. Interprétation discutable qui ne s’attache qu’à l’aspect réaliste des propos en négligeant leur sens symbolique, clair pour tout le monde dans une émission ouvertement provocatrice. Interprétation qui n’est ratifiée ni par l’opinion ni par le jugement des lettrés. 230»

Et de comparer le trait « d’humour » de l’animateur à la réhabilitation de l’auteur des Fleurs du mal en 1949. N’est-il pas paradoxal cependant de revendiquer à la fois un langage différent pour les jeunes, un sens de l’humour différent, et d’assurer, dans le même temps, que tout le monde comprend la même chose ? « Ils ne comprennent pas qu’ici on déconne et on décode » assurait Difool en 2001231. Mais qui peut assurer que les préadolescents qui écoutent la radio la décodaient

Et de comparer le trait « d’humour » de l’animateur à la réhabilitation de l’auteur des Fleurs du mal en 1949. N’est-il pas paradoxal cependant de revendiquer à la fois un langage différent pour les jeunes, un sens de l’humour différent, et d’assurer, dans le même temps, que tout le monde comprend la même chose ? « Ils ne comprennent pas qu’ici on déconne et on décode » assurait Difool en 2001231. Mais qui peut assurer que les préadolescents qui écoutent la radio la décodaient