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CHAPITRE 6. ETUDE 1 -Trajectoires développementales des processus inférentiels

6. Traitements statistiques et analyse des données

6.1. Analyses des trajectoires développementales

6.1.1. Analyses des trajectoires relatives aux inférences langagières

Résultats globaux relatifs à la compréhension non-littérale spontanée

Le Tableau 7 rend compte du nombre moyen de bonnes réponses spontanées par temps de mesure selon le type d’inférences langagières (demandes indirectes, expressions idiomatiques, ironie) et le groupe (TSA vs. Témoins).

Hypothèse opérationnelle 1 : A chaque temps de mesure, les participants avec un TSA ont des performances inférieures à leur témoin pour toutes les formes de langage non-littéral

Hypothèse opérationnelle 2 : Pour l’ensemble des participants, la compréhension spontanée correcte diffère en fonction de la complexité de la forme non-littérale

Tableau 7. Nombre moyen de réponses spontanées correctes par temps de mesure selon le type d’inférences complexité du traitement inférentiel à réaliser. Ainsi, au temps 1, l’ensemble des participants comprend mieux les demandes indirectes que les expressions idiomatiques (Mdemandesindiretes = 4,79, σ = 1.50 ; Mexpressionsidiomatiques= 3,96 σ = 1.60; t(23) = 4,04, p <.05) et les expressions idiomatiques que l’ironie (Mexpressionsidiomatiques= 3,96 σ = 1.60;

Mironie = 2,54, σ = 2.02; t(23) = 4,04, p <.001). Au temps 2, au regard de la progression, il n’existe plus de différence de compréhension entre les demandes indirectes et les expressions idiomatiques (Mdemandesindiretes = 4,67, σ = 1.20 ; Mexpressionsidiomatiques= 4,75 σ = 1.29; t (23) = .21, p =n.s). Seule l’ironie reste tendanciellement plus difficile que les expressions idiomatiques (Mironie = 3,63, σ = 1.81 ; Mexpressionsidiomatiques= 4,75 σ = 1.81; t (23) = -1.93, p <.06) et clairement plus difficile que les demandes indirectes ( t(23) = 2,43, p <.05).

Pour l’ensemble des participants, les performances progressent entre le temps 1 et le temps 2 pour les deux formes les plus complexes à savoir les expressions idiomatiques (t (23)

= -2.63, p <.05) et l’ironie (t (23) = -3.04, p <.01).

Au temps 1, les performances ne se différencient pas entre les deux groupes pour l’ensemble des formes langagières étudiées. Par contre, au temps 2, la compréhension des expressions idiomatiques est significativement inférieure pour les participants avec un TSA par rapport à leurs témoins (MTSA = 4,17 σ = 1.52; MTémoins = 5.33, σ = 0.65; t(22) = -2,43, p

<.05). Cette différence de performance entre les deux groupes n’est pas retrouvée ni pour les demandes indirectes ni pour l’ironie.

L’hypothèse selon laquelle les participants avec un TSA ont des performances inférieures à leurs témoins pour toutes les formes non-littérales n’est pas validée. Au temps 2, on constate cependant une progression développementale plus lente des performances des enfants avec un TSA pour l’une des formes les plus complexes à savoir les expressions idiomatiques.

L’hypothèse selon laquelle la compréhension spontanée correcte des différents types d’énoncés non-littéraux diffère en fonction de la complexité de la forme non-littérale est globalement validée. Une évolution développementale est cependant constatée avec une progression de la compréhension des expressions idiomatiques réduisant l’écart avec la compréhension des demandes indirectes. La séquence développementale « demandes indirectes

> expressions idiomatiques > ironie » est cependant validée.

Par ailleurs, les résultats mettent en évidence une progression développementale entre les deux temps de mesure pour les expressions idiomatiques et l’ironie mais pas pour les demandes indirectes. En effet, cette forme langagière est relativement simple à comprendre et la réussite est satisfaisante pour tous dès le premier temps de mesure.

Résultats détaillés pour chaque type d’inférences langagières en fonction du type de questions

Résultats concernant les demandes indirectes : Contexte faible vs. Contexte fort.

Le Tableau 8 expose le nombre moyen de réponses correctes par temps de mesure selon le type de contexte pour les demandes indirectes (Fort vs. Faible), le type de questions (réponse verbale spontanée vs. à choix multiples) et le groupe (TSA vs. Témoins).

Hypothèse opérationnelle 3a : Pour les demandes indirectes, le nombre de réponses correctes se différencie selon le groupe, le type de contexte, le type de questions et ceci, à chaque temps de mesure. En effet, pour tous les participants, elles apparaissent meilleures au temps 2 qu’au temps 1, dans les contextes forts comparativement aux contextes faibles, ainsi que dans le cadre des questions à choix multiples comparativement aux questions ouvertes.

De plus, les performances des participants avec un TSA sont significativement inférieures à celles de leurs témoins.

Tableau 8. Nombre moyen de bonnes réponses par temps de mesure selon le type de contexte pour les demandes indirectes, le type de questions et le groupe.

TEMPS 1 TEMPS 2

Pour l’ensemble des participants, les performances ne se différencient pas significativement, entre le temps 1 et le temps 2, pour la compréhension des demandes indirectes basées sur une explication verbale spontanée (MExplicationT1 = 4,79 σ = 1.50 ; MExplicationT2= 4,67 σ = 1.20; t(23) = .34, p =n.s) mais progressent entre les deux temps pour la compréhension des demandes indirectes étayée par un choix multiple (MChoixT1 = 4,96 σ = 1.39 ; MChoixT2= 5,74 σ = 0.53; t(23) = -2.94, p<.01).

Par ailleurs, au temps 1, la compréhension n’est pas facilitée par une question à choix multiples par rapport à une question ouverte nécessitant une réponse explicative verbale (MChoixT1 = 4,96 σ = 1.39 ; MExplication T1= 4,79 σ = 1.50 ; t(23) = -.64, p = .ns) alors qu’au temps 2, la question à choix multiples entraine de meilleures réponses que la question ouverte (MChoixT2 = 4,67 σ = 1.20 ; MExplication T2= 5,75 σ = 0.53 ; t(23) = -.64, p<.001). Pour l’ensemble des participants, les performances ne se différencient significativement pas en fonction du contexte (fort vs. faible) et ceci aux deux temps et pour les deux types de questions (ouverte vs. choix multiples). En outre, aux deux temps, les réponses des participants avec un TSA ne se différencient pas de leurs témoins.

L’hypothèse selon laquelle le nombre de réponses correctes se différencie selon le type de contexte, le type de questions et le groupe et ceci, à chaque temps n’est que partiellement validée. En effet, les performances ne se différencient pas selon le type de contexte et le groupe et ceci à chaque temps. En revanche, au temps 2, les questions à choix multiples favorisent une réponse correcte pour l’ensemble des participants.

Résultats concernant les expressions idiomatiques : décomposables vs. non décomposables.

Hypothèse opérationnelle 3b : Pour les expressions idiomatiques, le nombre de réponses correctes se différencie selon le groupe, le type d’expressions et le type de questions et ceci, à chaque temps de mesure. En effet, pour tous les participants, elles apparaissent meilleures au temps 2 qu’au temps 1, dans le cadre des expressions idiomatiques décomposables comparativement aux expressions idiomatiques non-décomposables, ainsi que dans le cadre des questions à choix multiples comparativement aux questions ouvertes. De plus, les performances des participants avec un TSA sont significativement inférieures à celles des participants ne présentant pas un TSA.

Le Tableau 9 représente le nombre moyen de bonnes réponses par temps de mesure selon le type d’expressions idiomatiques (décomposables vs. non-décomposables), le type de questions (Ouverte vs. à choix) et le groupe (TSA vs. Témoins).

Tableau 9. Nombre moyen de bonnes réponses par temps de mesure selon le type d’expressions idiomatiques, le type de questions et le groupe.

TEMPS 1 TEMPS 2 Pour l’ensemble des participants, comme nous l’avons vu lors de l’analyse des résultats globaux, la compréhension des expressions idiomatiques progresse entre le temps 1 et le temps 2. De plus, la compréhension des expressions idiomatiques est facilitée par une question à choix multiples par rapport à une question ouverte au temps 1 (MChoixT1 = 3,96 σ = 1.60 ;

MExplicationT1= 5,04 σ = 1,39; t(23) = -3.76, p<.001) comme au temps 2 (MChoixT1 = 4,75 σ = 1.29 ; MExplicationT1= 5,21 σ = 1.31; t(23) = -2.41, p<.05).

Pour l’ensemble des participants, les performances sont significativement inférieures pour les expressions idiomatiques non décomposables par rapport aux expressions idiomatiques décomposables au temps 1 pour la question ouverte (MEDExplicationT1 = 2,38 σ = 0,87 vs.

MENDExplicationT1 = 1,58 σ = 1,06, t(23) = 3.51, p<.01) et aux deux temps pour la question à choix multiples (MEDChoixT1 = 2,79 σ = 0,50 MENDChoixT1= 2,33 σ = 0,76 , t(23) = 3,41, p<.01 ;MEDChoixT2 = 2,75 σ = 0,67 MENDChoixT2= 2,46 σ = 0,77 t(23) = 2,29, p<.05

Au temps 1, les réponses des participants avec un TSA ne se différencient pas de celles de leurs témoins et ceci pour toutes les conditions. Au temps 2, les réponses des participants avec un TSA se différencient significativement de celles de leurs témoins pour le traitement des expressions idiomatiques non décomposables en réponse à une question ouverte nécessitant une réponse explicative verbale (MTSA = 1,83 σ = 1,19, MTémoins = 2,58 σ = 0.51, t(22) = 3.51, p<.01 t(22) = -1.99, p<.05).

L’hypothèse selon laquelle le nombre de réponses correctes se différencie selon le type d’expressions, le type de questions et le groupe et ceci à chaque temps n’est que partiellement validée. En effet, les performances ne se différencient pas selon le type d’expressions et le groupe au temps 1. En revanche, au temps 2, les participants avec un TSA ont des performances inférieures à leurs témoins pour les expressions les plus complexes à savoir les expressions idiomatiques non décomposables.

Résultats concernant l’Ironie : Ironie sur soi vs. Ironie sur autrui

Le Tableau 10 ci-dessous décrit le nombre moyen de bonnes réponses par temps de mesure selon le type d’expressions ironiques (sur soi vs. sur autrui), le type de questions (Ouverte vs. à choix) et le groupe (TSA vs. Témoins).

Hypothèse opérationnelle 3c : Pour l’ironie, le nombre de réponses correctes se différencie selon le groupe, le type d’expressions ironiques et le type et ceci, à chaque temps de mesure. En effet, pour tous les participants, elles apparaissent meilleures au temps 2 qu’au temps 1, dans le cadre des expressions ironiques orientées vers autrui comparativement aux expressions ironiques orientées vers soi ainsi que dans le cadre des questions à choix multiples comparativement aux questions ouvertes. De plus, les performances des participants avec un TSA sont significativement inférieures à celles des participants ne présentant pas un TSA.

Tableau 10. Nombre moyen de bonnes réponses par temps de mesure selon le type d’expressions ironiques, le type de questions et le groupe.

TEMPS 1 TEMPS 2

Pour l’ensemble des participants, comme nous l’avons vu lors de l’analyse des résultats globaux, la compréhension de l’ironie progresse entre le temps 1 et le temps 2. Cette progression est significative tant pour la question ouverte nécessitant une explication verbale (MExplicationT1 = 2,54 σ = 2.02 ; MExplicationT2= 3,63 σ = 1.81; t(23) = -3.04, p<.01) que pour la question à choix multiples (MChoixT1 = 3,38 σ = 2.18 ; MChoixT2= 5,04 σ = 1,30;

t(23) = -5.26, p<.001).

De plus, la compréhension de l’ironie est facilitée par une question à choix multiples par rapport à une question ouverte au temps 1 (MChoixT1 = 2,54 σ = 2.02 ; MExplicationT1 = 3,38 σ = 2,18 ; t (23) = -3.31, p<.001) comme au temps 2 (MChoixT1 = 3,63 σ = 1.81 ; MExplicationT1= 5,04 σ = 1.30; t(23) = -4.04, p<.001).

Pour l’ensemble des participants, la compréhension de l’ironie sur soi est plus difficile à comprendre que l’ironie sur autrui. Cette performance inférieure est significative au temps 1 et tendanciellement significative pour la question ouverte nécessitant une explication verbale au temps 2 (MISExplicationT1 = 1,08 σ = 0,97 vs. MIAExplicationT1 = 1,67 σ = 1,20, t (23) = -3.24, p<.01 ; MISExplicationT2 = 1,58 σ = 1,10 vs. MIAExplicationT2 = 2,04 σ = 1,08, t (23)

= 1.84, p<.07). Cette performance inférieure est significative aux deux temps pour la question à choix multiples (MISChoixT1 = 1,54 σ = 1,14 vs. MIAChoixT1 = 2, σ = 1,10, t (23) = -2.54, p<.01 ; MISChoixT1 = 2,33 σ = 0,96 vs. MIAChoixT2 = 2,71 σ = 0,55, t (23) = 2.09, p<.05)

Au temps 1, les réponses des participants avec un TSA ne se différencient pas de celles de leurs témoins et ceci pour toutes les conditions. Au temps 2, les réponses des participants avec un TSA se différencient significativement de celles de leurs témoins pour le traitement de l’ironie sur soi en réponse à une question ouverte nécessitant une réponse explicative verbale (MTSA = 1,83 σ = 1,16, MTémoins = 2,50 σ = 0.79, t (22) = 3.51, p<.01 t(22) = -2.23, p<.05).

L’hypothèse selon laquelle le nombre de réponses correctes se différencie selon le type d’expressions ironiques, le type de questions et le groupe et ceci, à chaque temps n’est que partiellement validée. En effet, les performances se différencient selon le type de questions aux deux temps avec une difficulté plus grande pour les questions ouvertes. De plus, les expressions ironiques sur soi sont plus complexes à traiter pour tous les participants et ceci aux deux temps de mesure. Par ailleurs, les participants avec un TSA ont des performances inférieures à celles de leurs témoins pour le traitement de l’ironie sur soi en réponse à une question ouverte au temps 2, alors qu’au temps 1 les performances des participants avec un TSA ne se différencient pas de celles de leurs témoins.