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Rapport sur l'évolution du corps intermédiaire au sein de l'Université de Genève entre 1992 et 2002

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Rapport sur l'évolution du corps intermédiaire au sein de l'Université de Genève entre 1992 et 2002

FLÜCKIGER, Yves, GUERRA, Roger, RAMIREZ, José & Observatoire Universitaire de l'Emploi

Abstract

Notre étude sur l'évolution du corps intermédiaire de l'Université de Genève a été effectuée à partir de la base de données portant sur l'ensemble du personnel de l'Université mise à disposition par le Rectorat, grâce notamment à l'appui de Madame Ruth Wagner du service du personnel. Ces données, tirées des fichiers du personnel de l'Université, fournissent des informations personnelles ainsi que des données professionnelles.

FLÜCKIGER, Yves, GUERRA, Roger, RAMIREZ, José & Observatoire Universitaire de l'Emploi.

Rapport sur l'évolution du corps intermédiaire au sein de l'Université de Genève entre 1992 et 2002. Genève : Observatoire Universitaire de l'Emploi, 2003, 34 p.

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:76320

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Observatoire Universitaire de l’Emploi Laboratoire d’économie appliquée

Rapport sur l'évolution du corps intermédiaire au sein de l'Université de Genève entre 1992 et 2002

Yves Flückiger Roger Guerra

José Ramirez

Genève, Mai 2003

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Données

Notre étude sur l'évolution du corps intermédiaire de l'Université de Genève a été effectuée à partir de la base de données portant sur l'ensemble du personnel de l'Université mise à disposition par le Rectorat, grâce notamment à l’appui de Madame Ruth Wagner du service du personnel. Ces données, tirées des fichiers du personnel de l'Université, fournissent des informations personnelles ainsi que des données professionnelles.

Pour ce qui est des données personnelles nous retrouvons le sexe, la date de naissance, la nationalité, le type de permis pour les étrangers ainsi que l'état civil de la personne. Concernant cette dernière information, nous déplorons le fait qu'elle ne soit pas « historisée ». En effet, seul le dernier état civil connu apparaît dans la base de données. Cette absence d'information biographique limite clairement les possibilités d’analyse de l'évolution des femmes au sein du corps intermédiaire. Pour cette raison, nous suggérons, pour de futures recherches, la collecte de données biographiques relatives en particulier à cette variable et, dans les limites du possible, l'introduction d'une variable représentant le nombre d'enfants.

Les données professionnelles regroupent des informations relatives au début et à la fin du contrat, la structure ainsi que la faculté auxquelles les personnes sont rattachées, la fonction et le taux d'occupation, l'origine des fonds assurant la rémunération du personnel ainsi que la classe salariale et les annuités accumulées. Chaque contrat comporte ainsi une entrée séparée dans la base. Cela explique pourquoi il existe, dans certains cas, plusieurs lignes pour une seule et même personne, notamment lorsque la rémunération provient de sources différentes.

L'information à disposition s'étale sur la période allant du premier trimestre 1992 au quatrième trimestre 2002 sous forme de "photographies" trimestrielles de la situation du personnel, ce qui permet de suivre une bonne partie du chemin parcouru par les membres du corps intermédiaire, notamment les transitions d'un statut à l'autre et, le cas échéant, la durée de permanence à l'Université.

Afin de limiter la taille de la base à traiter ainsi que le nombre de doublons à éliminer nous avons retenu les "photos" correspondant au dernier trimestre de chaque année, ce qui fait que nous disposons de dix instantanés relatifs à la situation du corps intermédiaire. Ce choix a été dicté non seulement pour les raisons énumérées ci-dessus, mais aussi parce que le nombre de contrats

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d’établir des comparaisons avec les données publiées par le service statistique de l'Université, notamment celles concernant le nombre d'étudiants inscrits dans les différentes facultés.

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Première Partie: Comparaison entre 1992 et 2002

Dans cette première partie, nous nous penchons sur une comparaison entre la situation au 31 décembre 1992 et celle observée au 31 décembre 2002. En guise d'introduction, il convient de rappeler que l'étude se concentre sur le corps intermédiaire élargi, c'est-à-dire les assistants (A), les maîtres-assistants (MA) et les maîtres d'enseignement et de recherche (MER).

L'analyse des situations en 1992 et 2002 a été effectuée aussi bien au niveau global de l'Université de Genève qu’à celui des facultés, ce qui devrait permettre de déceler d’éventuelles différences de politique d'engagement. Nous procéderons à l'analyse par type de fonction occupée en commençant par le groupe le plus garni, celui des assistants, pour continuer avec les maître- assistants et terminer finalement avec les MER.

ANALYSE DESCRIPTIVE

Assistants

Les assistants représentent le deuxième groupe le plus important du personnel de l'Université (après le personnel administratif et technique) avec 1355 personnes engagées au 31 décembre 2002. C’est évidemment le groupe quantitativement le plus important pour notre analyse. Les postes d'assistants sont généralement destinés en priorité à celles et ceux qui briguent l'obtention d'un doctorat, et la durée maximale d'un mandat d'assistant est normalement limitée à cinq ans.

Le tableau 1 présente les données concernant le nombre d'assistants engagés, les équivalents plein temps (EPT), le taux moyen d'occupation ainsi que l'âge moyen en 1992 et 2002 par faculté et par genre.

En examinant le tableau 1, on constate que le nombre total d'assistants a augmenté de 21% entre 1992 et 2002 pour atteindre 1355 personnes en fin de période, alors que le nombre d'assistantes est passé de 474 à 623 durant le même laps de temps, ce qui correspond à une augmentation de plus de 30%. La proportion de femmes est ainsi passée de 42.5 à 46% de l'ensemble des assistants. L'évolution du nombre de postes équivalents plein-temps (EPT) entre 1992 et 2002 a été tout à fait comparable à celle du nombre d'assistants avec une augmentation de 20% et une hausse du nombre d'assistantes, mesuré en EPT, de près de 38%. A ce propos, il faut souligner que les chiffres relatifs aux étudiant inscrits à l'Université de Genève indiquent que la proportion

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d'étudiantes était en 2002 de près de 60%, ce qui contraste fortement avec les chiffres concernant la proportion d'assistantes.

Tableau 1 : Assistants : Statistiques générales

Personnes EPT Taux activité moyen % Age moyen Tot Dont

F Tot. dont F Tot F H Tot F H 1992 1116 474 866.05 347.35 77.6 73.3 80.8 30.0 30.8 29.5 2002 1355 623 1040.2 477.8 76.8 76.7 77.0 29.8 29.9 29.6 Total

Var.% 21.4 31.4 20.1 37.6 -1.0 4.7 -4.7 -1.0 -2.9 0.4 1992 78 40 56 27.1 71.8 67.8 76.1 30.5 31.3 29.6 2002 93 50 68.8 35.9 74.0 71.8 76.5 28.0 28.1 27.8 D Var.% 19.2 25.0 22.9 32.5 3.0 6.0 0.6 -8.2 -10.2 -6.0 1992 15 10 10.1 6.6 67.3 66.0 70.0 28.5 28.8 28.0 2002 21 16 15 12.6 71.4 78.8 48.0 28.9 27.3 34.0 ETI Var.% 40.0 60.0 48.5 90.9 6.08 19.3 -31.4 1.3 -5.2 21.4 1992 137 93 93.7 62.9 68.4 67.6 70.0 32.8 33.2 31.9 2002 142 101 107 76.2 75.4 75.5 75.1 31.8 31.8 31.7 FPSE

Var.% 3.6 8.6 14.2 21.1 10.2 11.6 7.3 -2.9 -4.0 -0.6 1992 26 7 14.6 3.5 56.2 50.0 58.4 32.4 30.9 33.0 2002 18 7 11.5 4.3 63.9 61.4 65.5 32.6 33.3 32.1 IA Var.% -30.8 0.0 -21.2 22.9 13.8 22.9 12.0 0.4 7.9 -2.8 1992 102 57 93.5 53.2 91.7 93.3 89.6 31.3 31.8 30.5 2002 109 65 85.9 52.5 78.8 80.8 75.9 31.3 31.0 31.8 L Var.% 6.9 14.0 -8.1 -1.3 -14.0 -13.5 -15.2 0.2 -2.6 4.2

1992 175 98 129.3 69.4 73.9 70.8 77.8 29.5 29.5 29.6 2002 266 148 210.9 116.2 79.3 78.5 80.3 30.8 30.6 31.1 M Var.% 52.0 51.0 63.1 67.4 7.3 10.9 3.2 4.2 3.6 5.1

1992 402 113 322.55 85.45 80.2 75.6 82.0 29.0 29.6 28.8 2002 491 159 374.4 119.6 76.3 75.2 76.8 28.5 28.7 28.5 S Var.% 22.1 40.7 16.1 40.0 -5.0 -0.5 -6.5 -1.6 -3.1 -1.0 1992 143 43 118.5 30.9 82.9 71.9 87.6 29.0 29.3 28.8 2002 178 63 137.9 49.5 77.5 78.6 76.9 28.8 28.9 28.7 SES Var.% 24.5 46.5 16.4 60.2 -6.5 9.3 -12.3 -0.6 -1.4 -0.3 1992 13 5 10.5 3.2 80.8 64 91.3 36.5 40.4 34.1 2002 14 6 12.5 5 89.3 83.3 93.8 33.5 32.5 34.3 T Var.% 7.7 20.0 19.1 56.3 10.5 30.2 2.7 -8.3 -19.6 0.4

1992 25 8 17.3 5.1 69.2 63.8 71.8 31.0 31.6 30.8 2002 26 8 16.3 6 62.7 75.0 57.2 32.7 30.4 33.7 UNACI

Var.% 4.0 0.0 -5.8 17.7 -9.4 17.7 -20.3 5.3 -4.0 9.6 Note: D = Droit, ETI = Ecole de Traduction et Interprétation, FPSE = Faculté de Psychologie et des Sciences de l'Education, IA = Institut d'Architecture, L = Lettres, M = Médecine, S = Sciences, SES = Sciences Economiques et Sociales, T = Théologie, UNACI = Autorités Universitaires / Administration centrale / Centres interfacultaires.

EPT = Equivalent Plein Temps.

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La lecture du tableau 1 permet également de remarquer que le taux d'activité moyen a légèrement baissé durant la période analysée mais que la différence n'est guère significative pour l'ensemble des assistants. Par contre, des changements se sont produits au niveau des taux d'occupation par genre. En effet, le taux d'activité moyen pour les assistantes a progressé d'environ 5%, alors que les assistants ont fait face à une baisse équivalente. Cet équilibrage des taux d'occupation et la hausse du nombre d'assistantes plaident en faveur d'une réduction des disparités entre les genres, du moins au niveau des assistants. À ceci s'ajoute le fait que l'âge moyen des assistantes a lui aussi baissé pour s'aligner sur celui des assistants !

Ces quelques considérations sur l'ensemble des assistants sont valables au niveau des différentes facultés, même si chaque structure garde ses spécificités, liées notamment au type de public auquel ses cours sont destinés.

Au niveau des effectifs, nous constatons que l'Architecture a subi une baisse considérable du nombre ainsi que des postes, mesurés en EPT, d'assistants (respectivement –30.8% et –21.2%).

Une évolution s’explique évidemment par la "fusion" avec le département d'architecture de l'EPFL. Il est néanmoins intéressant de constater que cette réduction a concerné uniquement les assistants alors que les postes attribués à des assistantes ont augmenté de 22%. En dépit de cette évolution le taux d'assistante reste toutefois relativement faible à l’Institut d’Architecture en comparaison des autres facultés (37.4%). Notons encore que le nombre d'étudiants inscrits en Architecture a fléchi de près de 27%.

La faculté des Lettres a, elle aussi, vu le nombre de postes équivalents plein-temps baisser sur les dix dernières années (-8.1%) alors que le nombre d'assistants employés a augmenté. Ces évolutions a priori contradictoires s’expliquent évidemment par la forte baisse du taux d'occupation moyen qui est passé de 92% à 79% au cours de la période examinée ! La baisse du nombre de postes équivalents à plein-temps a suivi l'évolution du nombre d'étudiants qui a diminué d'environ 5%.

Parmi les facultés qui ont vécu une forte expansion entre 1992 et 2002, nous pouvons citer la Médecine. Cependant, la hausse des effectifs d’assistant(e)s est demeurée inférieure à celle du nombre de postes équivalents à plein-temps, ce qui s’explique par le fait qu’au courant de cette période le taux d'activité moyen a progressé en dépit de la baisse de 10% du nombre d'étudiants

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inscrits. La faculté de Droit a connu une évolution similaire à celle vécue par la faculté de Médecine.

Enfin, en Sciences et en SES, deux des plus grosses facultés de l’Université de Genève, la proportion d'assistantes est restée très faible, avec des taux respectivement de 31.9% et de 35.9%

en 2002. Si, dans d'autres facultés, les disparités entre les postes d’assistantes et d’assistants peuvent a priori être expliquées par le public estudiantin qui suit les cours (e.g. FPSE et ETI), pour les Sciences et les SES, la proportion d'étudiantes qui suivent les enseignements dispensés dans ces facultés s’élève respectivement à 42.6% et 48.6%. Il semble donc bien que ces deux facultés doivent consentir à l’avenir un gros effort pour rééquilibrer les proportions entre les assistantes et les assistants. Il faut toutefois remarquer qu'il y a eu une évolution positive dans ce sens entre 1992 et 2002 puisqu'au début de cette période, ces mêmes proportions étaient respectivement de 26.5% et 26.1%.

La Figure 1 présente la répartition des sources de financement des postes d'assistants. Les trois sources principales sont en l’occurrence les fonds DIP, le Fonds National de la Recherche Scientifique (FNRS) ou d'autres fonds de l'Université. Comme on peut l'imaginer aisément, le DIP se taille la part du lion en finançant 65.2% des postes, suivi par le FNRS avec 22.5% et les autres fonds universitaires avec 11.5%.

Au niveau de l'Université, la répartition des types de financement entre assistantes et assistants reflète la proportion des femmes et des hommes qui sont employés à cette fonction. En effet, en 1992, 40% en moyenne de chacune des trois sources de financement que nous avons pu distinguer était destinée aux assistantes, alors qu'en 2002 cette même proportion était de 46%.

Nous retrouvons là des chiffres très proches de ceux reportés dans le tableau 1.

Dans les différentes facultés, les "stratégies" de financement peuvent être parfois très disparates.

Ainsi, en Droit, la plupart des postes d'assistant(e)s sont financés par le DIP, alors qu'en Médecine les trois principales sources financent les postes de manière proportionnelle. En SES, comme d'ailleurs en Lettres et en FPSE, la proportion des fonds DIP dépasse la valeur moyenne observée pour l'ensemble de l'Université, au détriment du FNRS qui est sous-représenté dans ces facultés. En ce qui concerne les facultés plus petites comme l'ETI, l'Architecture ou la Théologie, les distributions des sources de financement ne sont pas forcément en ligne avec celle

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correspondant à l'ensemble de l'Université et, dans certains, elles ont considérablement changé au cours de la période examinée.

Figure 1: Assistants: % de fonds DIP, FNRS et autres fonds Uni selon le genre

Un élément d'une certaine importance pour évaluer la situation des personnes employées en tant qu’assistant(e) est la précarité du poste occupé. Le tableau 2 présente le pourcentage de postes de suppléants ainsi que la proportion d'assistantes ayant occupé un tel statut. Pour l'ensemble de l'Université, le taux d'assistants suppléants n'atteint pas les 10% quelle que soit l'année considérée.

La très grande majorité des postes d'assistants sont donc des postes où la personne a été nommée. Il faut toutefois nuancer cette dernière conclusion relative à l'absence de précarité des personnes qui auraient été nommées en soulignant qu'une certaine proportion d'entre elles dispose de postes de courte durée, limités à moins d'une année.

DIP FNRS Autres fonds Uni

0 20 4 0 6 0 80 100

UNACI '02 UNACI '92 T '0 2 T '9 2 SES '02 SES '92 S '02 S '92 M '02 M '92 L '02 L '9 2 IA '02 IA '92 FPSE '02 FPSE '92 ETI '0 2 ETI '9 2 D '0 2 D '9 2 To tal '0 2 To tal '9 2

0 20 40 60 80 1000 2 0 4 0 6 0 8 0 10 0

F H

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Tableau 2 : Proportion (%) de suppléants parmi les assistants

Total D ETI FPSE IA L

'92 '02 '92 '02 '92 '02 '92 '02 '92 '02 '92 '02

% Suppl 6.5 9.2 0.9 2.6 5.0 15.3 6.4 18.9 28.1 4.4 17.3 13.3

% F Suppl 52.2 48.4 100 16.7 100 100 71.7 65.9 36.6 0.0 53.7 76.3

M S SES T UNACI

'92 '02 '92 '02 '92 '02 '92 '02 '92 '02

% Suppl 4.3 5.8 4.9 9.2 5.5 7.6 0.0 4.0 7.5 14.1

% F Suppl 63.6 52.9 45.2 31.7 46.2 45.7 0.0 0.0 61.5 0.0 Note: % Suppl: pourcentage de suppléant, calculé à partir des équivalents plein-temps. % F Suppl: pourcentage de femmes suppléantes sur l'ensemble des suppléants.

Le tableau 2 permet également de constater qu’entre 1992 et 2002, pour les facultés prises individuellement, les taux de suppléants peuvent varier fortement. Ainsi, pour l'ETI et la FPSE, la proportion de suppléants a été multipliée par trois au cours de la période examinée, alors que pour l'architecture l'évolution est inverse (de 28.1% à 4.4%). Il faut néanmoins remarquer que l'évolution du taux de suppléants a suivi l'évolution du nombre d'équivalents plein-temps. En effet lorsqu’une faculté engage des assistants additionnels, le nombre de suppléants a tendance à augmenter et vice-versa. Ceci semble indiquer que l'expansion au niveau des collaborateurs se fait, du moins dans un premier temps, par l'engagement de suppléants plutôt que par des nominations (définitives).

Quoi qu’il en soit, le tableau 2 met en évidence que, de manière générale, les femmes ont tendance à être légèrement sur-représentées parmi les personnes engagées en tant que suppléant puisqu’elles forment près de 50% de ces effectifs soit une proportion supérieure à celle des femmes au sein du corps des assistants.

Maîtres-Assistants

La deuxième étape dans une carrière académique à l'Université de Genève est le statut de maître- assistant. Ce statut exige un doctorat et sa durée est en principe limitée à 6 ans. Il est normalement destiné à étoffer la liste des publications scientifiques de la personne pour lui permettre de poursuivre une carrière académique. Comme le montre le tableau 3, le nombre de postes de maîtres-assistants est largement inférieur à celui des assistants (environ 1 maître- assistant pour 5 assistants), ce qui démontre que le passage du premier au deuxième niveau de la

"hiérarchie" universitaire est empreint d'une certaine sélectivité.

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Entre 1992 et 2002 le nombre de maître-assistants a décliné de 8.3%, alors que le nombre d'équivalents plein-temps a fléchi de 10.8%. Le nombre de maître-assistantes et le nombre d'EPT occupés par des femmes ont par contre progressé respectivement de 38.2% et 45%, réduisant ainsi l'écart entre les genres puisque la proportion des postes de maître-assistantes est passée de 26.1% en 1992 à 42.4% en 2002.

Dans la faculté de Psychologie et Science de l'Éducation et dans celle des SES, le nombre de postes de maîtres-assistants a fait un bond en avant considérable (respectivement +138.6% et +62.1%), mais ce qui est encore plus remarquable est l'augmentation des postes occupés par des femmes (330% en FPSE et 950% en SES!). Si, à la FPSE, cette évolution en termes de proportions reflète l'évolution de l'ensemble de l'Université, en SES cette évolution a permis d'atteindre en 2002 une situation où les maîtres-assistantes sont majoritaires (55.5%) alors qu'en 1992, seul 8.6% des postes étaient occupés par des femmes. En Sciences, nous constatons une baisse des effectifs (-26.9%), mais une hausse du pourcentage de maîtres-assistantes (23%).

Néanmoins, la proportion atteinte en 2002 (31.7%) reste bien au-dessous de la moyenne de l'Université. Enfin, en Lettres, les postes associés à cette fonction ont légèrement diminué.

Cependant, le nombre de places occupées par les femmes a non seulement augmenté durant la période examinée, mais la répartition totale en 2002 est devenue de surcroît favorable aux femmes (66.7%).

Le taux moyen d'activité des maîtres-assistants pour l'ensemble de l'Université était de 83.1% en 2002, en légère baisse par rapport à dix ans auparavant. Pour ce qui est des moyennes par genre, elles se sont équilibrées en 2002, alors qu'en 1992 les hommes avait un taux moyen d'occupation supérieur de près de 10%. Plusieurs facultés affichent une égalité presque parfaite des taux d'occupation entre les genres (FPSE, Lettres et SES), alors que pour d'autres facultés les différences sont très significatives. Ainsi en Sciences, les hommes ont un taux d'activité moyen de 95.7% alors que celui des femmes est de 81.3%. En Droit, cette différence est encore plus marquée puisqu'elle dépasse les 20%.

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Tableau 3 : Maîtres-assistants : Statistiques générales

Personnes EPT Taux activité moyen % Age moyen Tot dont F Tot. dont F Tot F H Tot F H 1992 242 68 206.1 54.0 85.5 79.4 87.9 35.2 35.4 35.2 2002 222 94 184.5 78.3 83.1 83.3 83.0 36.0 37.0 35.2 Total

Var.% -8.3 38.2 -10.5 45.0 -2.8 4.9 -5.6 2.1 4.3 0.2 1992 3 0 2.5 0.0 83.3 0.0 83.3 36.7 0.0 36.7 2002 4 1 2.7 0.5 67.5 50.0 73.3 39.3 55.0 34.0 D Var.% 33.3 - 8.0 - -19.0 - -12.0 7.1 - -7.3

1992 2 1 2 1 100 100 100 36.0 36.0 36.0 2002 3 2 2.3 1.3 76.7 65.0 100 37.0 40.5 30.0 ETI Var.% 50.0 100 15.0 30.0 -23.3 -35.0 0.0 2.8 12.5 -16.7 1992 10 3 8.3 2.0 83.0 66.7 90.0 36.0 33.3 37.1 2002 23 10 19.8 8.6 86.1 86.0 86.2 35.9 36.6 35.3 FPSE

Var.% 130 233 138.6 330 3.7 29.0 -4.3 -0.4 9.8 -4.9 1992 11 1 5.5 0.5 50.0 50.0 50.0 38.5 36.0 38.7 2002 0 0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 - - - IA Var.% -100 -100 -100 -100 -100 -100 -100 -100 -100 -100

1992 22 7 20.5 6.2 93.2 88.6 95.3 35.0 34.0 35.5 2002 21 14 20.7 13.8 98.6 98.6 98.6 36.7 36.4 37.3 L Var.% -4.5 100 1.0 122.6 5.8 11.3 3.4 4.8 6.9 5.1

1992 83 34 66.9 26.3 80.6 77.4 82.9 34.4 34.9 34.1 2002 76 29 52.6 20.8 69.2 71.7 67.7 36.3 36.5 36.2 M Var.% -8.4 -14.7 -21.4 -20.9 -14.1 -7.3 -18.3 5.5 4.8 6.1

1992 86 18 80.6 15.2 93.7 84.4 96.2 35.2 37.6 34.5 2002 65 23 58.9 18.7 90.6 81.3 95.7 35.5 37.8 34.2 S Var.% -24.4 27.8 -26.9 23.0 -3.3 -3.7 -0.5 0.9 0.5 -0.8

1992 18 2 14.0 1.2 77.8 60.0 80.0 34.4 33.0 34.6 2002 27 15 22.7 12.6 84.1 84.0 84.2 35.6 36.3 34.8 SES Var.% 50.0 650 62.1 950 8.1 40.0 5.2 3.6 9.9 0.8 1992 1 0 1.0 0.0 100 0.0 100 34.0 - 34.0

2002 0 0 0.0 0.0 - - -

T Var.% -100 0.0 -100 - -100 0.0 -100 -100 - -100 1992 7 2 4.8 1.6 68.6 80.0 64.0 37.3 35.5 38.0 2002 7 2 4.8 2 68.6 100 56.0 34.7 31.0 36.2 UNACI

Var.% 0.0 0.0 0.0 25.0 0.0 25.0 -12.5 -6.9 -12.7 -4.7 Note: cf tableau 1

La Figure 2 représente la répartition des sources de financement des postes de maître-assistants par faculté et par genre. Comme pour les assistants, en 2002, au niveau global de l'Université, la principale source de financement provient du DIP avec 68.5% des fonds, en légère baisse par rapport à 1992. Toujours en 2002, le FNRS (12.8%) et les autres fonds universitaires (17.9%) se partagent le reste des postes à financer. La distribution des fonds par genre suit à peu près les

(13)

proportions trouvées pour les équivalents plein-temps. Ainsi, pour le DIP, la proportion des fonds alloués aux maîtres-assistantes est passée de 23.2% en 1992 à 43.3% en 2002.

Au niveau des facultés, on trouve une forte variabilité de la répartition du financement.

Néanmoins, pour les plus grandes facultés, sauf pour les SES, la distribution des sources de financement épouse celle observée au niveau global. En SES, le financement par le FNRS est tout aussi important que celui du DIP, alors qu'à l'ETI, les principales sources de financement des postes de maîtres-assistants sont les autres fonds universitaires.

Figure 2: Maître-Assistants: % de fonds DIP, FNRS et autres fonds Uni selon le genre

Pour terminer cette section relative aux maîtres-assistants, nous présentons, dans le tableau 4, le pourcentage de postes de suppléants ainsi que leur répartition selon le genre. Au niveau de l'Université, le taux de maîtres-assistants suppléants était de 13.1% en 1992 et de 11.5% en 2002.

Si la proportion totale a légèrement baissé sur les dix ans, la proportion de maître-assistantes a,

DIP FNRS Autres fonds Uni

0 20 40 60 80 100

UNACI '0 2 UNACI '9 2 T '0 2 T '9 2 SES '0 2 SES '9 2 S '0 2 S '9 2 M '0 2 M '9 2 L '0 2 L '9 2 IA '0 2 IA '9 2 FPSE '0 2 FPSE '9 2 ETI '0 2 ETI '9 2 D '0 2 D '9 2 To t al '0 2 To t al '9 2

0 20 40 60 80 1000 20 40 60 80 100

F H

(14)

présentent des taux de suppléants dans la fonction de maître-assistant relativement faibles, avec des répartitions par sexe qui varient fortement sur la période, ce qui rend toute interprétation difficile.

Tableau 4: Proportion (%) de suppléants parmi les maîtres-assistants

Total D ETI FPSE IA L

'92 '02 '92 '02 '92 '02 '92 '02 '92 '02 '92 '02

% Suppl 13.1 11.5 0.0 37.0 0.0 0.0 6.0 7.6 34.6 - 14.6 7.3

% F Suppl 23.3 47.4 0.0 0.0 0.0 0.0 100 0.0 0.0 - 0.0 100

M S SES T UNACI

'92 '02 '92 '02 '92 '02 '92 '02 '92 '02

% Suppl 20.5 10.5 7.3 12.1 7.1 11.9 0.0 - 20.8 41.7

% F Suppl 30.0 67.3 28.8 38.0 0.0 44.4 0.0 - 0.0 50.0

Maîtres d'Enseignement et de Recherche (MER)

Les maîtres d'enseignement et de recherche représentent la première fonction du groupe des enseignants. Ils bénéficient dans leur grande majorité d’une position stabilisée. Le nombre de MER est assez limité et se concentre en particulier dans deux facultés: les Sciences et la Médecine avec, en 2002, respectivement 36.5% et 26.7% des effectifs totaux. Les cinq plus grandes facultés (FPSE, Lettres, Médecine, Sciences et SES) occupent près de 95% des MER de l'Université. Le tableau 5 présente un résumé des statistiques concernant ces postes.

Sur la période allant de 1992 à 2002, le nombre de postes de MER a baissé de 4%, pour une diminution du nombre de personnes de 2.8%. La baisse a été plus marquée parmi les femmes, qui ont vu leurs rangs diminuer de 11.1% pour une réduction des postes occupés de 12.9%. La conséquence de ces variations est la baisse de la proportion de femmes MER (en 2002 elles étaient seulement 16.9%), pour une proportion qui était déjà faible en 1992 (18.7%). On retrouve là un résultat connu et maintes fois observé : plus on monte dans la hiérarchie universitaire plus le taux de femmes diminue. Ce qui est frappant au niveau des postes de MER est que la part des femmes a diminué sur l'ensemble de la période, alors que pour les assistants et les maîtres-assistants, malgré un taux inférieur à 50%, cette proportion avait tout de même augmenté. Si, aux échelons inférieurs de la hiérarchie, une amélioration de la représentation féminine est constatée, c'est aux niveaux supérieurs qu'un gros effort doit être encore entrepris.

(15)

Parmi les facultés qui ont le plus grand nombre de MER, c'est la faculté des SES qui a expérimenté la plus forte progression (29.6% de postes supplémentaires) mais aussi une forte baisse des postes occupés par des femmes (-28.6%). En Sciences, la légère hausse des effectifs s'est accompagnée d'une baisse de la proportion de femmes MER. En Médecine, le nombre de postes de MER occupés par des femmes a reculé de plus de 35%. Seule la FPSE a pu compter sur une hausse de ses effectifs féminins de 26.3%, ce qui équilibre les proportions entre les femmes et les hommes occupés en tant que MER.

Tableau 5: MER: statistiques générales

Personnes EPT Taux activité moyen % Age moyen Tot dont F Tot. dont F Tot F H Tot F H 1992 180 36 169.7 31.7 94.3 88.1 95.8 45.7 46.1 45.6 2002 175 32 163.0 27.6 93.1 86.3 94.7 46.3 47.5 46.0 Total

Var.% -2.8 -11.1 -4.0 -12.9 -1.2 -2.1 -1.2 1.2 3.1 0.8 1992 3 2 2.0 1.0 66.7 50.0 100 41.0 37.0 49.0

2002 0 0 0.0 0.0 - - -

D

Var.% -100 -100 -100 -100 -100 -100 -100 -100 -100 -100 1992 1 1 0.5 0.5 50.0 50.0 0.0 51.0 51.0 0.0 2002 2 1 1.3 1.0 65.0 100 30.0 41.0 39.0 43.0 ETI

Var.% 100 0.0 160 100 30.0 100 - -19.6 -23.5 - 1992 15 8 15.0 8.0 100 100 100 44.6 47.1 41.7 2002 23 11 20.7 10.1 90.0 91.8 88.3 44.0 47.7 40.7 FPSE

Var.% 53.3 37.5 38.0 26.3 -10.0 -8.2 -11.7 -1.3 1.3 -2.5 1992 7 1 4.5 0.5 64.3 50.0 66.7 51.4 34.0 54.3 2002 4 1 3.1 0.5 77.5 50.0 86.7 52.5 44.0 55.3 IA

Var.% -42.9 0.0 -31.1 0.0 20.6 0.0 30.0 2.1 29.4 1.8 1992 19 6 16.7 4.6 87.9 76.7 93.1 47.3 47.3 47.2 2002 17 4 16.0 3.0 94.1 87.5 96.2 45.8 40.3 47.5 L

Var.% -10.5 -33.3 -4.2 -23.9 7.1 14.1 3.3 -3.1 -15.0 0.7 1992 54 9 53.8 8.8 99.6 97.8 100 45.3 46.2 45.2 2002 47 6 43.6 5.7 92.7 95.0 92.3 46.2 51.7 45.3 M

Var.% -13.0 -33.3 -19.1 -35.2 -7.0 -2.8 -7.7 1.8 11.8 0.4 1992 59 5 58.1 5.0 98.5 100 98.3 46.9 52.0 46.5 2002 61 4 59.4 4.0 97.4 100 97.2 46.3 43.5 46.5 S

Var.% 3.4 -20.0 2.2 -20.0 -1.1 0.0 -1.2 -1.4 -16.4 0.0 1992 13 4 10.8 2.8 83.1 70.0 88.9 43.9 41.0 45.1 2002 17 3 14.0 2.0 82.4 66.7 85.7 45.6 54.7 43.6 SES

Var.% 30.8 -25.0 29.6 -28.6 -0.9 -4.8 -3.6 4.0 33.3 -3.3 1992 2 0 1.3 0.0 65.0 0.0 65.0 39.5 0.0 39.5 2002 4 0 3.1 0.0 77.5 0.0 77.5 44.0 0.0 44.0 T

Var.% 100 - 138.5 - 19.2 - 19.2 11.4 - 11.4 1992 8 1 7.0 0.5 87.5 50.0 92.9 37.9 38.0 37.9 2002 3 2 1.8 0.8 60.0 40.0 100 51.3 52.0 50.0 UNACI

(16)

Le taux d'occupation des MER est globalement supérieur à celui des assistants et des maîtres- assistants. Un constat somme toute attendu, étant donné la plus grande stabilité qui caractérise le statut de MER. Pour l'ensemble de l'Université, le taux moyen était de 94.3% en 1992 et de 93.1% en 2002. A nouveau, le taux d’occupation des femmes est inférieur à celui des hommes:

88.1% contre 95.8% en 1992 et 86.3% contre 94.7% en 2002.

Le taux d'activité moyen des MER à la faculté des SES (83.1% en 1992 et 82.4% en 2002) est le plus bas de l'ensemble des grandes facultés, ceci étant surtout dû au faible taux d'activité des femmes MER engagées dans cette faculté. En effet, leur taux moyen d’activité s’élevait à 70% en 1992 et à seulement 66.7% en 2002. Les autres grandes facultés campent sur des taux nettement supérieurs, très proches du plein temps.

Figure 3: MER: % de fonds DIP, FNRS et autres fonds Uni selon le genre

DIP FNRS Autres fonds Uni

0 2 0 4 0 6 0 8 0 10 0

UNACI '0 2 UNACI '9 2 T '0 2 T '9 2 SES '0 2 SES '9 2 S '0 2 S '9 2 M '0 2 M '9 2 L '0 2 L '9 2 IA '0 2 IA '9 2 FPSE '0 2 FPSE '9 2 ETI '0 2 ETI '9 2 D '0 2 D '9 2 To t al '0 2 To t al '9 2

0 2 0 4 0 6 0 8 0 10 00 2 0 4 0 6 0 8 0 10 0

F H

(17)

La distribution des sources de financement, représentée dans la Figure 3, nous indique que le DIP versait en 2002 environ 81% des salaires des MER, suivi par les autres fonds universitaires avec à peu près 12% et le FNRS avec 4.5%. Le solde est versé par les différentes sources alternatives. La répartition selon les genres reflète en gros les proportions de femmes et d'hommes dans l'ensemble des postes de MER.

La faculté des Sciences est celle, parmi les plus grandes, qui fait le plus appel aux fonds du DIP, dépassant largement la moyenne de l'Université (89.5% en 1992 et 92.4% en 2002). La proportion de fonds du DIP alloués aux femmes MER est très faible en Sciences, en dessous de la proportion de femmes MER dans la faculté. Les autres sources de financement sont attribuées uniquement aux hommes. Ainsi, le solde des postes occupés par des femmes est financé par des sources alternatives. En faculté de Médecine, l'autre faculté occupant un nombre important de MER, la répartition des fonds met en évidence que la proportion représentée par le DIP est inférieure à la moyenne de l'Université (74.2% en 1992 et 72% en 2002) alors que les deux autres sources majeures de financement occupent une place plus importante.

Le tableau 6 résume les données relatives aux postes de suppléants parmi les MER. La constatation sans doute la plus importante mise ne exergue par ce tableau concerne la proportion de suppléants MER au niveau de l'Université qui est particulièrement élevée (23% en 1992 et 31.1% en 2002). Ces valeurs sont bien plus élevées que celle des maîtres-assistants et encore plus que celles des assistants qui pourtant ne bénéficient pas de statuts stables comme celui des MER.

Sur l'ensemble de l'Université, le taux de suppléantes est comparable au taux de femmes MER, c'est-à-dire 15.9% en 1992 et 19.6% en 2002.

Tableau 6: Proportion (%) de suppléants parmi les MER

Total D ETI FPSE IA L

'92 '02 '92 '02 '92 '02 '92 '02 '92 '02 '92 '02

% Suppl 23.0 31.1 50 - 100 23.1 6.7 42.0 11.1 - 32.9 18.8

% F Suppl 15.9 19.6 100 - 100 0.0 0.0 24.1 0.0 - 20.0 50.0

M S SES T UNACI

'92 '02 '92 '02 '92 '02 '92 '02 '92 '02

% Suppl 29.4 42.3 12.2 18.4 16.7 56.4 100 35.5 64.3 16.7

% F Suppl 11.4 9.2 14.1 27.5 44.4 16.5 0.0 0.0 0.0 100

(18)

INDICES DE SEGREGATION

La ségrégation sexuelle est une des caractéristiques principales de l'inégalité qui existe sur le marché du travail entre les femmes et les hommes. Ce phénomène se traduit par une répartition très différente de la population active féminine et masculine entre les secteurs d'activité ou les professions. Il est donc intéressant de pouvoir mesurer l'ampleur de la ségrégation sexuelle qui se manifeste à un moment donné, mais aussi les variations de ce phénomène dans le temps

Il nous semble important de préciser, pour éviter toute ambiguïté, que le terme de ségrégation que nous allons utiliser n'a pas nécessairement une connotation discriminatoire, comme on pourrait le croire de prime abord. En effet, ce terme, indique simplement que la répartition des femmes et des hommes entre les différentes professions ou les divers secteurs d'activité est inégale. Ces disparités peuvent refléter des différences en matière de formation apprise ou de profession exercée. Cependant, ces divergences peuvent également traduire un comportement discriminatoire de la part des employeurs si on observe qu'ils refusent systématiquement d'embaucher des femmes alors même qu'elles présentent pourtant les mêmes caractéristiques personnelles que les hommes qu'ils engagent.

Nous allons nous concentrer sur la ségrégation sexuelle en considérant non seulement les postes occupés par les femmes et les hommes appartenant au corps intermédiaire de l'Université de Genève, mais en examinant aussi la répartition des sources de financement de ces postes ainsi que les taux d'activités du personnel. Comme pour les sections précédentes, l'analyse porte sur deux années: 1992 et 2002. Cette périodicité nous permet d'évaluer l'évolution des efforts de réduction des disparités entre femmes et hommes au sein de l'Université de Genève.

L'indice le plus fréquemment utilisé pour mesurer le degré de ségrégation est l'indice proposé par Duncan et Duncan.1 Cet indice, symbolisé par ID, a été, à l'origine, proposé pour évaluer le degré de ségrégation scolaire entre Blancs et Noirs aux Etats-Unis. Il est défini de la façon suivante:

=

= n

i

i i

D F

F M I M

2 1

1

où n indique le nombre de fonctions considérées tandis que F et M symbolisent respectivement le nombre total de femmes et d'hommes actifs.

1 Duncan, O.D. et Duncan, B.: "A Methodological Analysis of Segregation Indices", American Sociological Review, (2) 1955, pp. 210-217.

(19)

L'indice de Duncan, souvent appelé indice de dissimilarité, indique la proportion de femmes (ou d'hommes) qui devraient changer de fonction pour qu'il n'y ait plus de divergence entre les fonctions occupées par les hommes et les femmes. Ainsi si l'indice vaut 0.2, cela signifie que 20%

des femmes (ou des hommes) devraient changer de fonction et être "redistribuées" entre les autres fonctions pour que la répartition (relative) des femmes soit parfaitement similaire à celle des hommes.

Ségrégation par fonction (sans les étudiants)

Les Indices de Duncan calculés pour l'ensemble de l'Université et par faculté sont reportés dans le tableau 72. La première constatation est que, pour l'Université dans son ensemble, la ségrégation sexuelle a diminué au cours de la période examinée. En effet, l'indice est passé de 0.161 en 1992 à 0.121 en 2002. Ce résultat nous indique que la disparité des répartitions relatives des femmes et des hommes entre les fonctions du corps intermédiaire s'est réduite.

Tableau 7: Indices de Duncan ID selon la fonction occupée (EPT)

Total D ETI FPSE IA L M S SES T UNACI

'92 0.161 0.077 0.099 0.164 0.226 0.227 0.252 0.142 0.084 0.240 0.227 '02 0.121 0.049 0.197 0.217 0.161 0.187 0.238 0.130 0.105 0.292 0.049 Note: L'indice de Duncan ID a été calculé en utilisant les données des EPT des trois fonctions principales du corps intermédiaire: Assistants, Maître-Assistants et MER.

La ségrégation sexuelle au niveau des facultés est très disparate. La faculté de Droit présente sur la période des valeurs très faibles, ce qui indique que la distribution des sexes dans les différentes fonctions est très similaire. Malgré la baisse de la ségrégation au niveau global de l'Université, plusieurs facultés ont connu au cours des dix années étudiées une hausse des disparités de répartition entre les genres. Ces évolutions opposées peuvent s'expliquer par le fait que les changements au niveau des unités ont permis de réduire les disparités globales. Parmi les plus grandes facultés, la Médecine et la FPSE présentent des valeurs de l'indice de Duncan relativement élevés en 2002. En nous basant sur les données des effectifs dans chaque fonction contenues dans les tableaux 1, 3 et 5, nous remarquons que pour la FPSE cette ségrégation est surtout due à la forte proportion d'assistantes parmi l'ensemble des femmes qui y sont occupées.

En effet, environ 80% du personnel féminin de cette faculté se concentre dans le premier

2 Les indices reportés dans le Tableau 7 ont été calculés sur la base des emplois équivalents à plein temps. Les

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échelon de la hiérarchie, alors que pour les hommes cette proportion est seulement de 58%. De ce fait, la présence relative des hommes dans les postes supérieurs est plus importante. Pour la faculté de Médecine, le même constat s'applique avec encore plus d'ampleur. Ainsi, pour les MER, la proportion de femmes par rapport à l'ensemble des femmes de la faculté est de seulement 4%, alors que pour les hommes ce taux s’élève à 23%. Pour les petites facultés, toute interprétation reste difficile en raison du faible nombre d'observations à disposition.

Pour jauger l'ampleur de la ségrégation sexuelle il est également possible de représenter graphiquement ce phénomène. Pour ce faire, nous utilisons la courbe de Lorenz, qui constitue l'instrument d'analyse privilégié des recherches effectuées dans le cadre des études sur l'inégalité des revenus, au domaine qui nous intéresse. Pour construire cette courbe de ségrégation sexuelle, perçue dans notre cas au niveau des fonctions, il nous faut d'abord classer les fonctions par ordre croissant du rapport (ri égal à Fi/Hi) entre les femmes et les hommes qui y sont occupés. Sur l'axe horizontal de notre graphique, nous représentons les valeurs cumulées des proportions Mi/M; ce cumul est effectué en prenant soin d'inclure au fur et à mesure les différentes fonctions considérées, en commençant par celle qui a le ratio ri le plus faible et en terminant par celle pour laquelle le rapport ri est le plus élevé. Nous reportons de la même façon sur l'axe vertical les valeurs cumulées des proportions Fi/F. La Figure 4 nous donne ainsi la courbe de ségrégation pour le corps intermédiaire de l'Université de Genève pour les années 1992 et 2002. Plus la courbe est éloignée de la diagonale, plus la ségrégation est élevée.

Figure 4: Courbe de ségrégation par fonction

0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1

0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1

Valeurs cumulées de Mi/M

Valeurs cumulées de Fi/F

20021992

(21)

Il apparaît que la courbe de 2002 est moins éloignée de la diagonale par rapport à celle de 1992.

En d'autres termes, la surface comprise entre la diagonale et la courbe de ségrégation de 2002 est moins étendue que la surface correspondante pour 1992, ce qui semble indiquer que la ségrégation sexuelle est moindre en fin de période qu’au début. Ce résultat confirme la conclusion mise en exergue à partir de l’indice de Duncan. Il faut néanmoins y apporter une nuance qui provient du fait que la courbe pour l’année 2002 ne domine pas, en terme d’inégalité entre femmes et hommes, celle de 1992 puisque la figure 4 nous permet d’observer une intersection entre les deux courbes. Cela signifie que si la ségrégation sexuelle est effectivement plus faible en 2002 qu’elle ne l’était en 1992 pour les fonctions les plus féminisées, la ségrégation est en revanche plus importante au niveau des statuts où la proportion d’hommes est la plus élevée (celle des MER en l’occurrence).

Ségrégation par fonction (avec les étudiants)

Pour compléter l'analyse de la ségrégation selon la fonction et pour englober les spécificités de chaque faculté, nous avons recalculé les indices de Duncan en introduisant aussi les étudiants comme quatrième catégorie. Ceci doit nous permettre de juger de la répartition entre les genres au niveau du corps intermédiaire par rapport au public correspondant. Le tableau 8 présente les valeurs des indices pour les deux années étudiées. Pour des raisons évidentes, nous avons omis des calculs les autorités universitaires et l'administration centrale (UNACI).

Tableau 8: Indices de Duncan ID selon la fonction (EPT) avec les étudiants

Total D ETI FPSE IA L M S SES T

'92 0.061 0.004 0.041 0.046 0.057 0.044 0.050 0.123 0.031 0.052 '02 0.057 0.010 0.009 0.044 0.017 0.022 0.061 0.091 0.026 0.054 Note: L'indice de Duncan ID a été calculé en utilisant les données des EPT des trois fonctions principales du corps intermédiaire (Assistants, Maître-Assistants et MER) ainsi que les étudiants.

Pour l'ensemble des facultés, ainsi que pour l'Université dans sa totalité, les indices de Duncan calculés avec les étudiants sont significativement inférieurs à ceux obtenus sans les étudiants (cf.

tableau 7). Les valeurs pour l'Université dans son ensemble sont de 0.061 et 0.057 respectivement pour 1992 et 2002. Ces valeurs sont largement inférieures à celles présentées dans le tableau 7.

Pour les facultés prisent individuellement, le constat est analogue, avec des valeurs mesurées avec les étudiants plus de deux fois plus petites que celles sans étudiants. Ces résultats démontrent

(22)

qu’au niveau des étudiants, la répartition entre les genres est beaucoup plus égale qu’elle ne l’est au niveau du corps intermédiaire.

Ségrégation selon le type de fonds

Une autre source de ségrégation à considérer est la répartition des sources de financement, certains fonds pouvant être considérés comme plus stable que d'autres. Nous avons calculé l'indice de Duncan pour l'ensemble du corps intermédiaire en répartissant l'échantillon en fonction des fonds utilisés. Dans ce cas, les proportions Fi/F et Mi/M ne représentent plus le nombre de femmes et hommes par fonction par rapport à l'ensemble des femmes et des hommes. Ils symbolisent plutôt les effectifs de femmes et d’hommes répartis en fonction des fonds qui assurent le financement de leurs postes par rapport à l'ensemble des femmes et des hommes engagés à l’Université. Rappelons à ce propos que les trois principales sources de financement du corps intermédiaire sont le DIP, le FNRS et les autres fonds universitaires.

Le tableau 9 présente les valeurs de l'indice de Duncan calculé pour l'ensemble de l'Université et par faculté. Au niveau global de l'Université, la ségrégation sexuelle selon le type de financement est pratiquement inexistante et en baisse depuis 1992. En effet l'indice de Duncan est passé de 0.036 en 1992 à 0.013 en 2002, ce qui nous indique que la répartition relative des fonds est pratiquement identique quel que soit le genre considéré.

Tableau 9: Indices de Duncan ID selon la source de financement (EPT)

Total D ETI FPSE IA L M S SES T UNACI

'92 0.036 0.026 0.222 0.075 0.148 0.043 0.178 0.106 0.034 0.344 0.324 '02 0.013 0.157 0.494 0.040 0.082 0.036 0.062 0.072 0.069 0.353 0.077 Note: L'indice de Duncan ID a été calculé en utilisant les données des EPT des trois principales sources de

financement du corps intermédiaire: DIP, FNRS et les autres fonds universitaires.

Parmi les grandes facultés, seules Droit et SES ont vu leur ségrégation sexuelle augmenter sur la période analysée, alors que la FPSE, la Médecine et les Sciences ont vécu une baisse qui les a amené à des niveaux de ségrégation assez faibles. Les raisons principales des hausses en Droit et SES sont à imputer aux changements de la répartition des sources de financement et de la distribution des financements entre les genres, notamment pour le FNRS et les autres fonds universitaires.

(23)

La Figure 5 présente la courbe de ségrégation sexuelle par source de financement de l'Université pour 1992 et 2002. Il est très clair que, comme l'indiquent les valeurs de l'indice de Duncan pour ces deux années, la ségrégation sexuelle selon l'optique des fonds est très faible puisque la surface comprise entre la diagonale et les deux courbes est quasiment invisible.

Figure 5: Courbe de ségrégation au niveau des fonds

Ségrégation selon le taux d'occupation

Une source supplémentaire de ségrégation est liée au taux d'occupation. On peut en effet supposer que la répartition des taux d'occupation n’est pas la même entre les genres, comme cela peut s'observer généralement sur le marché du travail. Pour tester cette hypothèse, nous avons calculé l'indice de Duncan en partageant l'échantillon en trois groupes selon le taux d'occupation:

le premier groupe comprend toutes les personne qui travaillent au maximum à 50%. Le deuxième groupe inclut l’ensemble des personnes employées entre 50 et 90% alors que le troisième se réfère au personnel dont le taux d'occupation dépasse 90%. Le tableau 10 reporte les valeurs de l'indice de Duncan selon cette optique.

0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1

0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1

Valeurs cumulées de Mi/M

Valeurs cumulées de Fi/F

2002 1992

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Comme pour les analyses précédentes, l'indice de Duncan calculé pour l'ensemble de l'Université a baissé entre 1992 et 2002 pour atteindre en fin de période un niveau relativement faible. Cette conclusion ne se vérifie cependant pas à un niveau plus désagrégé où on observe des différences interfacultaires très marquées Ainsi, pour les plus grandes facultés, sauf celles des Lettres, la ségrégation atteignait au moins 25% en 1992 et 10% en 2002. Les indices de ségrégation entre les genres sont donc restés supérieurs à ceux de l’ensemble de l’Université tout au long de la période examinée. La faculté des SES a vécu une forte baisse de ségrégation au cours de ces dix années puisque l’indice de Duncan est passé de 26% en 1992 à 6.4% en 2002 ce qui lui a permis d’atteindre un niveau comparable à celui de l’Université. Ce constat est dû notamment à la baisse de la ségrégation observée au niveau des Maîtres-assistants comme nous le montrerons par la suite.

Tableau 10: Indices de Duncan ID selon le taux d'occupation (EPT)

Total D ETI FPSE IA L M S SES T UNACI

'92 0.151 0.292 0.173 0.223 0.199 0.017 0.260 0.148 0.260 0.500 0.223 '02 0.069 0.157 0.065 0.182 0.319 0.058 0.141 0.116 0.064 0.045 0.214 Note: L'indice de Duncan ID a été calculé en utilisant les données des EPT des taux d'occupation répartis en trois groupes: 0-50%, 51-89% et 90-100%.

La Figure 6 représente la courbe de ségrégation sexuelle selon l'optique des taux d'occupation. La baisse de ségrégation est évidente puisque la surface comprise entre les courbes et la diagonale a baissé entre les deux années de référence, confirmant les résultats obtenus par les indices de Duncan. De surcroît, dans cette optique contrairement à ce que nous avions pu observer dans la figure 4, la courbe tracée pour l’année 2002 domine sans ambiguïté celle de l’année 1992 puisqu’il n’y a pas d’intersection.

Figure 6: Courbe de ségrégation par les taux d'occupation

0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1

Valeurs cumulées de Fi/F

2002 1992

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Pour conclure cette section, nous nous penchons sur la ségrégation selon les taux d'occupation au niveau de chaque fonction du corps intermédiaire. En effet, comme nous l'avons montré auparavant dans la description de la situation par poste, les femmes sont sous-représentées dans l'ensemble des fonctions du corps intermédiaire. La question est donc de savoir si, en sus de cette sous-représentation, il faut ajouter une ségrégation au niveau des taux d'occupation. Les valeurs de l'indice de Duncan indiquent qu'au niveau de l'ensemble du corps intermédiaire (assistants, MA et MER), la ségrégation sexuelle est plutôt faible, mais ceci pourrait être dû à une compensation entre les différentes fonctions.

Le tableau 11 présente les valeurs de l'indice de Duncan dans l'optique du taux d'occupation réparti par fonction. Pour l'ensemble de l'Université, c'est parmi les maîtres-assistants que l'on retrouve le plus de ségrégation sexuelle. Le poste de MA est le premier échelon mais aussi l'entonnoir pour une carrière académique. C'est à ce stade important que l'on rencontre les premières différences au niveau de la répartition des taux d'occupation entre hommes et femmes.

Une deuxième remarque concerne la tranche d'âge des MA, qui se situe autour des 35 ans. C'est une période de la vie où les charges de famille augmentent, notamment en raison de la présence d'enfants, ce qui est évidemment susceptible d’affecter le temps de travail. Pour ce qui concerne les indices par faculté, un résultat est particulièrement marquant, celui de la faculté des SES, qui enregistrait, en 1992, une très forte ségrégation (78%) qui a diminué depuis lors de manière spectaculaire pour se fixer à une valeur proche de la moyenne en 2002. Il faut remarquer à ce propos qu'en 1992, en SES, seul 8.57% des postes de MA étaient occupés par des femmes. Cette proportion a fortement augmenté depuis lors pour 55.5% en 2002 ce qui explique le redressement de la situation observée en fin de période.

Tableau 11: Indices de Duncan ID par fonction selon le taux d'occupation (EPT)

Total D ETI FPSE IA L M S SES T UNACI

'92 0.068 0.254 0.117 0.153 0.180 0.059 0.064 0.070 0.245 0.619 0.123 Assist.

'02 0.007 0.157 0.238 0.173 0.258 0.155 0.042 0.028 0.097 0.000 0.209 '92 0.257 - 0.000 0.452 0.000 0.053 0.332 0.244 0.781 - 0.375 MA '02 0.147 0.773 0.231 0.186 - 0.065 0.257 0.175 0.149 - 0.643

'92 0.111 1.000 - 0.000 0.5 0.257 0.166 0.077 0.161 - 0.923 MER

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Un autre résultat important est la faible ségrégation sexuelle observée auprès des assistants aussi bien en 1992 qu’en 2002. Il est néanmoins vrai que certaines facultés affichent des valeurs de l'indice qui restent relativement élevées (Droit, FPSE et Lettres) par rapport à la moyenne de l'Université. Les MER affichent un résultat similaire à celui des assistants avec un indice de Duncan très faible en 2002. Quant aux résultats par faculté, ils doivent être relativisés car, pour certaines d’entre elle, le nombre de postes de MER est très faible.

(27)

Deuxième Partie: Analyse sur l'ensemble de la période 1992-2002

Transitions sur la période

La base de données dont nous disposons comporte des photographies trimestrielles de la situation du corps intermédiaire de l'Université ce qui nous permet de suivre le parcours des membres du personnel sur la période 1992-2002. Nous avons ainsi déterminé, d'année en année (toujours au mois de décembre), l'ensemble des transitions d'une fonction à l'autre et d'une source de financement à l'autre. Ceci permet de mettre en évidence avec quelle fréquence un changement de statut ou de financement a eu lieu.

Transitions au niveau de la fonction

Nous commençons par décrire les transitions au niveau de la fonction. Nous considérons quatre états possibles: assistant, maître-assistant, MER et sortie. Sachant que du statut de MA ou de MER il n'y a pas de retour au statut d'assistant et qu'il n'y a pas d'assistants qui sont passés directement MER, nous avons huit transitions possibles.3 Le tableau 12 présente l'ensemble des pourcentages pour chaque transition par rapport au total ainsi que les valeurs par genres par rapport à l'ensemble des femmes et des hommes.

Tableau 12: Transitions de fonction (en %)

A→A A→MA A→S MA→MA MA→MER MA→S MER→MER MER→S Tot % 54.93 1.32 19.39 10.67 0.59 3.15 8.58 1.37 Gr % 72.62 1.74 25.64 74.03 4.13 21.84 86.19 13.81 F % 59.10 1.12 23.26 8.70 0.26 2.59 4.09 0.88 Gr % 70.79 1.35 27.86 75.32 2.27 22.41 82.25 17.75 H % 52.13 1.45 16.79 11.99 0.82 3.52 11.59 1.70 Gr % 74.08 2.06 23.86 73.42 5.01 21.57 87.19 12.81

Note: Les pourcentages sont calculés par rapport au total de la catégorie (Total, Femmes, Hommes) ou par rapport au total du groupe (Gr) correspondant (assistants, maîtres-assistants et MER). A: Assistants; MA: Maître-Assistants;

MER: Maître d'enseignement et de recherche; S: Sortie.

Le groupe des assistants étant le plus important en nombre du corps intermédiaire, les transitions de statut qui y sont rattachées représentent, sans surprise, la majorité de l'ensemble des transitions (75.64%), le reste des transitions étant réparti entre les MA et les MER. Toujours sur l'ensemble

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des transitions, il y a 23.91% de sorties du corps intermédiaire. Ainsi une transition sur quatre concerne la sortie du monde académique. Malheureusement, nous n'avons, sur la base des données à disposition, aucune possibilité de connaître les raisons des départs. Pour ce faire, il serait nécessaire de conduire une enquête auprès d'un échantillon représentatif des personnes ayant quitté le corps intermédiaire.

En répartissant les transitions par sexe, nous remarquons une claire différence au niveau de la répartition entre les fonctions. Pour les femmes 83.46% des transitions se réfèrent aux assistantes, alors que pour les hommes cette proportion est de seulement 70.37%. Ce résultat confirme les données présentées dans la première partie du rapport pour 1992 et 2002. En effet, la proportion de MA et MER est plus importante auprès des hommes que chez les femmes. En plus de cette différence de répartition, la proportion de sorties entre les genres est significativement différente avec près de 27% pour les femmes et environ 22% pour les hommes, ce qui peut être interprété comme une plus forte probabilité de sortie du corps intermédiaire pour les femmes par rapport aux hommes.

Pour ce qui est des proportions spécifiques aux fonctions, nous constatons que la "probabilité"

de sortie diminue en montant dans la hiérarchie : elle s’élève à 25.64% pour les assistants, à 21.84% pour les MA et à 13.81% pour les MER. Une autre information importante est le fait que, malgré des taux faibles (respectivement 1.74% et 4.13%), la proportion de passages à l'échelon supérieur augmente en passant d'assistant à maître-assistant. Ce constat confirme l'idée selon laquelle l'échelon le plus dur à franchir dans la carrière académique est celui qui sépare la fonction d'assistant de celle de maître-assistant.

Au niveau des fonctions, les différences entre les genres peuvent être considérables. Ainsi, la

"probabilité" de sortie en tant qu'assistante est plus élevée qu'en tant qu'assistant et la proportion de passage d'assistant à MA est d'un tiers plus élevée chez les hommes que chez les femmes. Les différences s'accentuent pour les maître-assistants et les MER. En effet, la proportion d'hommes MA qui transitent vers le statut de MER est deux fois supérieure à celle des femmes MA promue au statut de MER. De surcroît, la proportion de sorties du poste de MER est de 5% supérieure pour les femmes.

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Transitions au niveau des sources de financement

Le tableau 13 présente les transitions au niveau des fonds sur la période 1992-2002.

Contrairement aux transitions entre les fonctions, dans le cadre des changements de fonds, la transition peut se faire dans les deux sens, ce qui porte le nombre de transitions possibles à douze. Comme nous pouvions l'attendre, le gros des transitions se fait vers la même source de financement, et notamment du DIP au DIP. Ce constat résulte de la prédominance du DIP dans le financement du corps intermédiaire de l'Université de Genève.

Tableau 13: Transitions de fond (en %)

D→D D→F D→A D→S F→D F→F F→A F→S A→D A→F A→A A→S Tot % 44.70 2.11 1.58 14.50 3.36 11.39 1.53 5.08 1.79 1.04 8.70 4.21 Gr % 71.08 3.35 2.51 23.06 15.73 53.33 7.16 23.78 11.40 6.62 55.23 26.75 F % 42.91 2.04 1.74 15.96 2.85 11.06 1.72 5.65 1.44 1.18 8.36 5.09 Gr % 68.49 3.25 2.78 25.48 13.39 51.99 8.07 26.55 8.98 7.36 51.98 31.68 H % 45.89 2.15 1.47 13.52 3.70 11.61 1.41 4.70 2.03 0.96 8.93 3.63 Gr % 72.80 3.42 2.34 21.44 17.28 54.21 6.57 21.94 13.06 6.11 57.49 23.34

Note: Les pourcentages sont calculés par rapport au total de la catégorie (Total, Femmes, Hommes) ou par rapport au total du groupe (Gr) correspondant (DIP, FNRS et Autres fonds universitaires). D: DIP; F: FNRS; A: Autres fonds universitaires; S: Sortie.

Si l'on considère que le DIP représente la source de financement la plus stable, il est clair que passer d'une source de financement moins stable au DIP n'est pas une chose simple. En effet, seul 5.15% des transitions totales se font vers la source la plus stable, alors que la proportion des transitions comprenant le FNRS et les autres fonds universitaires est d'environ 37%. La proportion totale (23.79%) de sortie est globalement la même que celle que nous avons trouvée pour les fonctions (23.91%).4 Les membres féminins du corps intermédiaire font face à une proportion supérieure de sortie par rapport aux représentant du sexe masculin (26.7% contre 21.85%) et la probabilité de passer des fonds "instables" au DIP est inférieure pour les femmes, même si la différence reste très faible.

Lorsque nous nous cantonnons aux proportions à l'intérieur de chaque source de financement, nous remarquons que la probabilité de sortie est approximativement la même pour les trois sources de financement. Par contre, la probabilité de rester au DIP est bien supérieure à celle de rester au sein du FNRS ou d'autres fonds universitaires, ce qui confirme l'idée selon laquelle le financement par le DIP est associé à une plus grande stabilité. Pour les personnes qui sont

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financées sur des fonds du FNRS ou sur d'autres fonds de l'Université, la probabilité de sortie est supérieure à celle d'être stabilisé.

Lorsque les proportions propres aux sources de financement sont réparties par genre, nous remarquons que les femmes ont systématiquement une probabilité de sortie supérieure à celle des hommes, mais aussi des probabilités de stabilisation qui sont d'environ 4% inférieures à celles des hommes. Une constatation commune aux deux sexes est le fait que la probabilité de passer du DIP à des fonds moins stables est assez limitée (environ 6%).

Les assistants

Les assistants composent le groupe le plus important du corps intermédiaire et c'est donc pour eux que nous disposons du nombre le plus important de données. Nous avons vu, dans la section précédente, que la probabilité moyenne de sortie est légèrement supérieure pour les femmes par rapport aux hommes, et notamment au niveau des assistants. Le même constat est valable pour la probabilité de passer à l'échelon supérieur de la hiérarchie académique. Il faut toutefois remarquer que ces proportions ne sont qu'observées, calculées donc à partir des données à notre disposition.

Elles ne peuvent en aucun cas nous renseigner sur les raisons des sorties du statut d’assistant.

Pour se faire une idée plus précise de l'évolution sur ces dernières dix années, nous avons calculé la durée moyenne de permanence au sein du statut d’assistant à l'Université de Genève. A cette information, nous avons ajouté celle qui concerne la proportion de contrat à court terme et une estimation des probabilités marginales de sortie et de changement de fonction basée sur les spécificités des individus.

Le tableau 14 présente la durée moyenne du mandat d'assistant, à l'échelle de l'Université et des différentes facultés, calculée à partir des l'ensemble des transitions. Rappelons qu'au sein du DIP, la durée maximale du mandat d'assistant, préparant une thèse, est généralement de 5 ans avec une possibilité d'extension d'une année. Il faut toutefois souligner que les mandats d'assistants pour le DIP, FNRS ou les autres fonds universitaires ne sont pas forcément liés à la préparation d'une thèse, et peuvent donc être très souvent d'une durée bien plus courte.

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