Proceedings Chapter
Reference
Les travaux du Laboratoire de géologie de l'Université de Genève, sur l'Arve et le lac de Genève
COLLET, Léon William
COLLET, Léon William. Les travaux du Laboratoire de géologie de l'Université de Genève, sur l'Arve et le lac de Genève. In: Union générale des rhodaniens. Troisième congrès du Rhône . Genève : Naville, 1929. p. 203-206
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LES TRAVAUX DU LABORATOIRE DE GÉOLOGIE DE L'UNIVERSITÉ DE GENÈVE,
SUR L'ARVE ET LE LAC DE GENÈVE
GENEVE
LIBRAIRIE NAVILLE & C "
1929
LABORATOIRE DE GEOLOGIL UNIVERSITé:
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LES TRAVAUX DU LABORATOIRE
DE GEOLOGIE DE L'UNIVERSITE DE GENRVE, SUR L'ARVE ET LE LAC DE GENRVE
LÉON-W. COLLET
Professeur de Géologie à l'Université de Genève
1. LE TRANSPORT DES ALLUVIONS EN SUSPEN SION DANS L'ARVE.
Le transport des alluvions en suspension dans les eaux de l' Arve a été étudié par Léon-W. Collet et Raoul Baissier, d'une manière détaillée, pour l'année 1915-1916. Les résultats suivants ont été obtenus:
1
Mois
1 Tonnes
1915 Avril .. . .
.
. .. .
..
76.623Mai
... . . ... . . .
276.753Juin .
. . . .
.. . .
296.673Juillet . . . 458.880
Août .. .. . .. . ... 179.808
Septembre . . . . .. .. 65.012
Octobre
. . . ... . . .
15.638Novembre ... . . 69.281
Décembre ... . .. ... 196.863
1916 Janvier .
.
. .. . . . . .
43.226Février . .. . . .. .. . 14.141
Mars ... . .. . . 19.053
1.711.951
Le transport des alluvions augmentant de la surface vers le fond, un facteur de correction doit être déterminé au moyen de prises effectuées
L.Au, n A TüiRE DE GEOLOGlé.
UNIVERSITÉ
GBNÈV,8
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à diITérentes profondeurs et à divers niveaux de la rivière. Ce facteur de correction est de 2,129 pour l'année observée. Le transport total est donc de 1. 711.951 X 2, 129 = 3.644.667 tonnes, ce qui représente 1.822 tonnes par km2 du bassin d'alimentation, soit
1.214 m3 par an et par km2•
en admettant une densité de 1,5.
Le débit annuel moyen de l'Arve ayant été pour l'année observée de 104 m3 par sec., tandis que le débit annuel moyen de la période 1904-1916 n'est que de 82,98 m3 par sec., on arrive à la conclusion que les chiffres ci-dessus représentent un maximum.
Une étude moins détaillée avait été effectuée en 1890 par Baeff ..
En corrigeant les chiffres de cet auteur sur la base des débits fou_rnis pour cette année par la Service fédéral suisse des Eaux on trouve un transport de: 502 m3 par an et par km2•
ce qui représente un minimum, le débit annuel moyen n'ayant été que de 75 m3 par seconde.
2. LA SÉDIMENTATION DANS LE LAC DE GENÈVE .
Dans son volume «Le Léman>> Forel n'a abordé le problème de la sédimentation que dans ses grandes lignes. La Société Académique de Genève ayant mis à ma disposition l'(( Edouard Claparède », un bateau à moteur équipé pour des recherches sur le lac de Genève, j'ai chargé une de mes élèves, Miss G. Coit, d'étudier la sédimentation sur le fond du lac. Avant de résumer ici ses résultats, voyons un peu les instruments nouveaux qui durent être construits en vue de cette étude, dont le but était de rechercher si les sédiments du lac possédaient une stratification.
Pour cela, il était nécessaire de récolter des échantillons au moyen d'un tube sondeur ramenant une carotte de vase aussi longue que . possible.
Les essais préliminaires effectués dans les grands fonds du Grand Lac au moyen d'un tube sondeur ordinaire ne donnèrent aucun résultat.
La vase trop fluente ne collait pas aux parois du tube et ce dernier remontait vide. M. Otto Eichenberger, de Genève, construisit alors sur mes indications un nouveau tube sondeur qui, après avoir pénétré dans la vase, est fermé par un rideau actionné par un (( messager » (anneau de cuivre) envoyé du bateau le long du cable. Des carottes de 60 centimètres
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Fm. 1.
FrG. 2. FIG. 4. Fw. 3.
FIG. 1. L'Edouard Claparède, bateau à moteur de la Société Académique de Genève, équipé pour la recherche scientifique sur le Lac de Genève.
FIG. 2. A bord del' Edouard Claparède, la remontée du tube sondeur.
FIG. 3. Le nouveau tube sondeur.
FIG. 4. Partie inférieure du tube sondeur montrant le rideau qui le ferme après avoir pénétré dans la vase.
..
.-,
205 de longueur ont ainsi été obtenues. Les figures donnent une idée de cet appareil et me dispensent d'une longue description.
Types de sédiments.
1. Sables plus ou moins meubles.
2. Boue grossière.
3. Boue fine bleuâtre ou brunâtre.
4. Varçies.
5. Boue blanche, très calcaire.
Sédimentation dans le Petit Lac. - Près des embouchures des rivières on rencontre le type 1. A mesure que l'on se dirige vers le large les sédi- ments passent. d'une boue grossière brunâtre, type 2, à une boue fine, type 3. Ces derniers sédiments occupent ia partie centrale du Petit Lac.
Fins, durs et homogènes, ces vases ont une teneur en carbonate de chaux qui ne varie presque pas en verticale, dans les carottes de sondage, mais qui varie en horizontale à la surface. La boue blanche, très calcaire, a été récoltée le long des côtes et autour des Hauts Monts. Sa teneur en carbonate de chaux peut atteindre 85
%.
Cette forte teneur provient de la présence de coquilles de mollusques. M. Jules Favre, d,u Museum d'Histoire Naturelle, a reconnu une faune actuellement éteinte dans le lac de Genève, d'âge néolithique. Ces dépôts ont été dénudés par l'action des vagues.Cette érosion, dans une région où la sédimentation a eu lieu autrefois, indique un abaissement du niveau du lac.
La sédimentation dans le Grand Lac. - La sédimentation est ici dépendante des alluvions du Rhône. Comme ce cours d'eau possède un régime glaciaire - hautes eaux d'été et basses eaux d'hiver -, je m'attendais à ce que ces variations saisonnières fussent marquées dans les carottes de sondage par des interstratifications de couches fines corres- pondant aux apports d' hiver du Rhône et de couches plus grossières indiquant les sédiments d'été. Les résultats obtenus par Miss Coit ont complètement confirmé mes prévisions. Il se forme dans le Grand Lac des ()ar()es c'est-à-dire des dépôts annuels contenant une couche fine et une couche plus grossière, la première représentant la sédimentation d'hiver, la seconde les dépôts d'été.
Au delà de la plaine centrale du Grand Lac, quand le fond se relève vers la barre de Promenthoux, qui sépare le Grand Lac du Petit Lac, la boue gris-bleu est remarquablement uniforme, les varves sont absentes.
Ce faciès ne change que devant l'embouchure des rivières et sur la côte
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nord où la vase calcaire forme une zone en continuation de celle du Petit Lac.
M. le Professeur L. Palmans, de l'Institut agronomique de Gembloux, qui a étudié du point de vue bactériologique les vases fines gris-bleu du Grand Lac, a montré d'abord que la couleur bleue était due à du sulfure ferreux et à des corps organiques charbonneux. Puis, ayant constaté la présence de bactériacées dans ces vases et le fait que la boue dégage une faible odeur d'acide sulfhydrique, il expliqua comme suit le mode de formation du sulfure ferreux: les bactériacées qui habitent la fosse abyssale de Lutry minéralisent les matières organiques azotées avec libération d'acide sulfhydrique. L'argile de la vase étant ferrugineuse, elle se charge de sulfure ferreux, d'où production de la boue bleue.
La découverte de rarres dans les sédiments du Lac de Genève m'a conduit à en faire faire une étude détaillée. Je l'ai confiée à M. le Dr Ed. Paréjas qui exposera dans la note suivante ses résultats préli- minaires.
J'ai, de plus, chargé M. Romieux d'étudier, pour sa thèse de Doctorat, la répartition du carbonate de chaux dans les vases du Lac. Cette étude n'est pas achevée.
En terminant, qu'il me soit permis de remercier la Société Acadé- mique de Genère qui non seulement a fait les frais des croisières sur le Lac, mais m'a encore fourni les moyens de faire construire les appareils nécessaires à cette étude.