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Faîte du cône tangent à une singularité: un théorème oublié.

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Academic year: 2021

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HAL Id: hal-01397777

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01397777

Preprint submitted on 16 Nov 2016

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Faîte du cône tangent à une singularité: un théorème oublié.

Vincent Cossart, Olivier Piltant, Bernd Schober

To cite this version:

Vincent Cossart, Olivier Piltant, Bernd Schober. Faîte du cône tangent à une singularité: un théorème

oublié.. 2016. �hal-01397777�

(2)

Faˆıte du cˆ one tangent ` a une singularit´e : un th´eor`eme oubli´e.

Vincent Cossart Olivier Piltant Bernd Schober 11 novembre 2016

1 Introduction

Il s’agit du th´ eor` eme 1.2 que l’on peut trouver en langage subliminal dans [3] et [4] et que Jean Giraud semble avoir oubli´ e d’´ enoncer tant il ´ etait proche de ce r´ esultat. Les auteurs ne s’attribuent donc pas la primeur du th´ eor` eme 1.2, ils veulent simplement l’´ enoncer, le prouver et le diffuser tr` es largement.

Soit X un sch´ ema excellent localement noeth´ erien et x ∈ X un point de X . H X est la fonction d’Hilbert-Samuel modifi´ ee [2] definition 1.28(3) p. 23 (cas g´ en´ eral) et [1] p. 29 (cas o` u X est “faiblement bi´ equidimensionnel”).

Cette fonction est semi continue sup´ erieurement le long de X [2] theorem 1.33 p. 25, [1] theorem(4) p. 29 et [3] th´ eor` eme 3.9 p. II-30 et d´ ecroissante par

´

eclatements permis [2] theorem 2.10 p. 35 et [3] th´ eor` eme 3.8 p. II-28.

Le plus souvent, X est plong´ e dans un ambiant r´ egulier W sch´ ema ex- cellent localement noeth´ erien.

Un autre invariant int´ eressant est le faˆıte du cˆ one tangent C x (X ) de X en x (voir [3] d´ efinition 5.2). Intuitivement il s’agit du plus grand sous groupe

∗. Laboratoire de Math´ ematiques LMV UMR 8100, Universit´ e de Versailles, 45, avenue des ´ Etats-Unis, 78035 VERSAILLES Cedex, France

cossart@math.uvsq.fr, piltant@math.uvsq.fr

†. The Fields Institute, 222 College Street, Toronto ON M5T 3J1, Canada, et University of Toronto, Department of Mathematics, 40 St. George Street, Toronto ON M5S 2E4, Canada

schober@math.toronto.edu

(3)

additif de l’espace tangent de Zariski T x (X ) := Spec k(x)[ M X,x

M 2 X,x ] o` u M X ,x est le maximal de O X ,x ,

laissant stable C x (X ) par translation. Dans le cas o` u X est plong´ e, T x (X ) est naturellement un sous k(x)-espace vectoriel de C x (W). Le faˆıte est not´ e F x (X ), sa codimension dans C x (W) est not´ ee τ st (x), on l’appelle le “τ-stable de x”, x ∈ X , c’est elle qui apparait naturellement dans les calculs plutˆ ot que f x (X ) la dimension du faˆıte :

τ st (x) = dim O W,x − f x (X ) ∈ N .

Dans le cas g´ en´ eral, nous utilisons τ modif (x) d´ efini ci-dessous.

D´ efinition 1.1 ([2] definition 1.28 p. 23). (i) Pour tout x ∈ X , on note Irr(x) l’ensemble des composantes irr´ eductibles Z de X contenant x.

(ii) On d´ efinit la fonction

Ψ X (x) := min{codim Z (x) | Z ∈ Irr(x)}.

(iii) On d´ efinit τ modif (x) par :

τ modif (x) := Ψ X (x) − f x (X ) ∈ Z .

J. Giraud a donn´ e une d´ efinition fonctorielle du faˆıte et a montr´ e qu’il s’agissait d’un foncteur repr´ esentable [3] d´ efinition 5.2 et proposition 5.3 p. I- 24. Ce r´ esultat remarquable de J. Giraud lui permet de prouver les lemmes fondamentaux (2.1) (2.3) ci dessous qui nous donnent le th´ eor` eme suivant.

Th´ eor` eme 1.2 (Th´ eor` eme oubli´ e). Avec les hypoth` eses et notations ci- dessus, la fonction

ι modif : X → N N × Z , x 7→ (H X (x), −τ modif (x)) resp. quand X est plong´ e

ι : X → N N × − N , x 7→ (H X (x), −τ st (x)),

est semicontinue sup´ erieurement sur X pour l’ordre lexicographique.

N N ´ etant muni de l’ordre produit :

ν ≥ µ ⇔ ν(n) ≥ µ(n) ∀n ∈ N .

(4)

2 Preuve du th´ eor` eme

Lemme 2.1 (J. Giraud). Avec les hypoth` eses et notations ci-dessus, soit Y un ferm´ e r´ egulier de X tel que gr Y (X ) est plat sur Y (c-` a-d Y est permis pour X ), alors la fonction

x ∈ Y −→ f x (X ) − dim(O Y,x ) est semi-continue sup´ erieurement sur Y,

D´ emonstration. Voir [3] 5.3.3 p. I-26 dans le cas g´ en´ eral et [4] 4.3(ii) (avec les notations de [4] s i ∈ P q

i

) dans le cas o` u il y a un corps de base.

Corollaire 2.2. Avec les hypoth` eses et notations de (2.1) ci-dessus, (i) la fonction ι modif est semi-continue sup´ erieurement sur Y,

(ii) dans le cas o` u X est plong´ ee dans un r´ egulier W, ι est semi-continue sup´ erieurement sur Y .

D´ emonstration. (ii) est une cons´ equence imm´ ediate de (i). Pour prouver (i), on remarque que

−τ modif (x) = (f x (X ) − dim(O Y,x )) + (dim(O Y,x ) − Ψ X (x)) :

−τ modif est la somme de deux fonctions semi-continues sup´ erieurement sur Y .

Lemme 2.3 (J. Giraud). Avec les hypoth` eses et notations ci-dessus, soit Y un ferm´ e permis en x ∈ Y pour X et soit

π : X 0 −→ X

l’´ eclatement de X le long de Y et x 0 ∈ π −1 (x), x 0 point ferm´ e de la fibre π −1 (x). Si x 0 est un point proche de x (c-` a-d H X (x) = H X

0

(x 0 )), on a

f x

0

(X 0 ) ≤ f x (X ).

A notre connaissance, ce lemme est enti` ` erement dˆ u ` a J. Giraud.

D´ emonstration. Voir [3] proposition 4.2 p. II-33 qui donne un r´ esultat plus

pr´ ecis. Dans le cas o` u il y a un corps de base, c’est une cons´ equence de

[4] th´ eor` eme 5.2.

(5)

Corollaire 2.4. Avec les hypoth` eses et notations de (2.3) ci-dessus (i) ι modif (x 0 ) ≤ ι modif (x),

(ii) dans le cas o` u X est plong´ ee dans un r´ egulier W , ι(x 0 ) ≤ ι(x).

D´ emonstration. (ii) est une cons´ equence imm´ ediate de (2.3). Pour (i), dans le seul cas ` a consid´ erer o` u H X (x) = H X

0

(x 0 ), il suffit de remarquer que les composantes de Irr(x 0 ) sont transform´ ees strictes de certaines composantes de Irr(x) : si Z 0 est l’une de ces composantes, comme x 0 est ferm´ e dans la fibre de x, codim Z

0

(x 0 )=codim π(Z

0

) (x) et donc Ψ X (x) ≤ Ψ X

0

(x 0 ),

f x

0

(X 0 ) − Ψ X

0

(x 0 ) ≤ f x (X ) − Ψ X (x).

Fin de la preuve du th´ eor` eme. Soit x ∈ X , prouvons que, dans un voisinage suffisamment petit U ⊂ X de x,

∀ y ∈ U : ι modif (y) ≤ ι modif (x) (resp. ι(y) ≤ ι(x) cas plong´ e). (1) Bien sˆ ur (1) est vrai pour tout y / ∈ HS X (x). Soit Y 3 x un sous ferm´ e irr´ eductible de la strate de Samuel de x :

HS X (x) := {y ∈ X | H X (y) ≥ H X (x)}.

Nous allons montrer par r´ ecurrence sur dim(Y) que (1) est vraie le long de Y, c’est ` a dire que pour x 0 ∈ U ∩ Y,

ι modif (x 0 ) ≤ ι modif (x) (resp. ι st (x 0 ) ≤ ι st (x) ).

Cela impliquera le th´ eor` eme.

(i) Si Y est r´ egulier en x, (1) r´ esulte de (2.2).

(ii) Si dim(O Y,x ) = 1, on effectue une suite d’´ eclatements centr´ es en des points au-dessus de x pour se ramener au cas o` u Y est r´ egulier en x, 2.4 nous permet de conclure.

(iii) Si dim(O Y,x ) ≥ 2, soit Z ( Y un ferm´ e irr´ eductible contenant x avec dim(Z) =dim(Y ) − 1. Soit z le point g´ en´ erique de Z et y celui de Y.

Par r´ ecurrence,

ι modif (x) ≥ ι modif (z) (resp. ι(x) ≥ ι(z) cas plong´ e).

En se localisant en z, (ii) donne

ι modif (z) ≥ ι modif (y) (resp. ι(z) ≥ ι(y) cas plong´ e).

D’o` u (1).

(6)

Soit X plong´ ee dans un r´ egulier W et x ∈ X . D´ esignons par n la di- mension de O W,x et k = k(x) le corps r´ esiduel de O W,x . On rappelle que la directrice dir(x) du cˆ one tangent en x est le plus grand sous-espace vectoriel de translations de C x (W) ∼ = k n laissant stable ce cˆ one. En caract´ eristique 0, directrices et faˆıte co¨ıncident : le th´ eor` eme oubli´ e 1.2 a ´ et´ e ´ etabli par Bennett et Hironaka dans ce cas [1]. Ce n’est pas le cas en caract´ eristique positive, en particulier dans l’exemple ci-dessous : le faˆıte F x (X ) est C x (X ), par contre la directrice est le sommet du cˆ one.

En plus, si on ´ eclate X le long de Y ferm´ e permis et x ∈ Y, en ca- ract´ eristique 0 ou si car(k) ≥ dim(X )/2 + 1, un point x 0 ∈ X 0 proche de x est sur le Proj(dir(x)) [2] Theorem 2.14. C’est totalement faux dans l’exemple o` u Proj(dir(x)) = ∅.

Exemple 2.5 ([3], p. III-26, [5](3.1.5)). On consid` ere un corps k de ca- ract´ eristique 2 et a 1 , a 2 , a 3 ∈ k tels que [k 2 (a 1 , a 2 , a 3 ) : k 2 ] = 8. Soit X :=

V(h) ⊂ A 8 k , h ∈ k[Y 1 , Y 2 , Y 3 , Y 4 , X 1 , X 2 , X 3 , X 4 ],

h := Y 4 2 + a 1 Y 1 2 + a 2 Y 2 2 + a 3 Y 3 2 + a 2 a 3 X 1 2 + a 1 a 3 X 2 2 + a 1 a 2 X 3 2 + a 1 a 2 a 3 X 4 2 . Soit x ∈ X ⊂ A 8 k l’origine. On a

τ st (x) = 1, Idir(x) = (Y 1 , Y 2 , Y 3 , Y 4 , X 1 , X 2 , X 3 , X 4 )

Eclatons l’origine et regardons la carte o` ´ u X 4 est l’´ equation du diviseur exceptionnel. Notons :

x 0 i = X i /X 4 , y j 0 = Y j /X 4 , 1 ≤ i ≤ 3, 1 ≤ j ≤ 4, X 1 = x 0 1 2 + a 1 , X 2 = x 0 2 2 + a 2 , X 3 = x 0 3 2 + a 3 , X 4 = X 4 , Y 1 = y 1 0 + x 0 2 x 0 3 , Y 2 = y 2 0 + x 0 1 x 0 3 , Y 3 = y 3 0 + x 0 1 x 0 2 ,

Y 4 = y 4 0 + x 0 1 x 0 2 x 0 3 + x 0 1 Y 1 + x 0 2 Y 2 + x 0 3 Y 3 .

Soit x 0 ∈ X 0 le point ferm´ e de param` etres (X 1 , X 2 , X 3 , X 4 , Y 1 , Y 2 , Y 3 , Y 4 ).

h 0 := h

X 4 2 = Y 4 2 + X 1 Y 1 2 + X 2 Y 2 2 + X 3 Y 3 2 + X 1 X 2 X 3 . k(x 0 ) = k(x)[ √

a 1 , √ a 2 , √

a 3 ],

τ st (x) = τ st (x 0 ) = 1, Idir(x 0 ) = (Y 4 ) ⊂ k(x 0 )[ M X

0

,x

0

M 2 X

0

,x

0

],

o` u Y 4 := in x

0

(Y 4 ) . La codimension de la directrice baisse strictement apr` es

´

eclatement permis alors que le τ-stable ne baisse pas, conform´ ement ` a 1.2.

(7)

R´ ef´ erences

[1] Bennett B. M. , Annals of Mathematics, Second Series, Vol. 91, No.

1 (Jan., 1970), pp. 25-87.

[2] Cossart V., Jannsen U., Saito S. , Canonical embedded and non-embedded resolution of singularities for excellent two-dimensional schemes, preprint arXiv :0905.2191 (2009), 1-169.

[3] Giraud J. , ´ Etude locale des singularit´ es, Cours de 3` eme cycle, Publ.

Math. d’Orsay 26, Univ. Paris XI, Orsay (1972).

[4] Giraud J. , Contact maximal en caract´ eristique positive, Ann. Sci. ´ Ec.

Norm. Sup. 4` eme s´erie 8 (1975), 201–234.

[5] Voitovich A. , Reduction to Directrix-near points in resolution of sin-

gularities of schemes, th` ese, Universit´ e de Ratisbonne (2015).

Références

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