Strat´egie de d´emonstration du th´eor`eme de d´ecomposition globale
D´ ecompositions tensorielles ` a la Steinberg pour les repr´ esentations des cat´ egories additives
Aur´elien DJAMENT
CNRS, Laboratoire Paul Painlev´e, Lille
30 Avril 2021
Expos´ e virtuel pour la deuxi` eme rencontre de l’ANR AlMaRe Rapport sur un travail avec Antoine Touz´ e et Christine Vespa
https ://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02103934
Strat´egie de d´emonstration du th´eor`eme de d´ecomposition globale
1 Deux th´eor`emes de Robert Steinberg
2 Repr´esentations des petites cat´egories Foncteurs (Hom-)polynomiaux Foncteurs antipolynomiaux
3 D´ecomposition globale `a la Steinberg
4 D´ecomposition tensorielle des foncteurs simples polynomiaux
5 Strat´egie de d´emonstration du th´eor`eme de d´ecomposition globale
Strat´egie de d´emonstration du th´eor`eme de d´ecomposition globale
Un premier th´ eor` eme de R. Steinberg
Th´eor`eme (R. Steinberg)
Soit n≥3 un entier. Une repr´esentation complexe de dimension finie du groupeSLn(Z)est irr´eductible si et seulement si elle est isomorphe au produit tensoriel d’une repr´esentation irr´eductible factorisant par le morphismeSLn(Z)SLn(Z/i)induit par la r´eduction modulo un certain entier i>0et d’une repr´esentation polynomiale (c’est-`a-dire dont l’action est donn´ee par des polynˆomes en les coefficients des matrices) irr´eductible deSLn(Z).
De plus, deux telles repr´esentations irr´eductibles sont isomorphes si et seulement si les leurs d´ecompositions tensorielles sont isomorphes.
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Le th´ eor` eme du produit tensoriel de Steinberg
Soientpun nombre premier,q=pr une puissance depetn∈N. On peut associer `a toute partitionp-restreinte (c’est-`a-dire dont aucune part ne se r´ep`ete plus quep−1 fois) dont les parts n’exc`edent pasn−1 une repr´esentation irr´eductible du groupe alg´ebriqueSLn en caract´eristiquep.
Les repr´esentations des groupes finisSLn(Fq) obtenues en prenant les points sur le corpsFq sontappel´ees repr´esentations ´el´ementaires.
(Une autre d´efinition, fonctorielle, des repr´esentations ´el´ementaires sera mentionn´ee plus loin.)
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Le th´ eor` eme du produit tensoriel de Steinberg (2)
Th´eor`eme (R. Steinberg)
Une repr´esentation du groupe finiSLn(Fq)sur un corps contenantFq est irr´eductible si et seulement si elle est isomorphe `a un produit tensoriel
M0⊗M1(1)⊗ · · · ⊗Mr−1(r−1)
o`u les Mi sont des repr´esentations ´el´ementaires et l’exposant(i) indique la i -`eme it´eration de la torsion de Frobenius.
De plus, deux telles repr´esentations sont isomorphes si et seulement si leurs d´ecompositions sont isomorphes.
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Cat´ egories de foncteurs
SoientCune cat´egorie (essentiellement) petite etK un corps
commutatif. On noteF(C;K) la cat´egorie des foncteurs deC vers les K-espaces vectoriels. On peut y penser comme `a la cat´egorie des repr´esentations surK deC (`a laquelle on peut penser comme `a un mono¨ıde `a plusieurs objets).
La cat´egorieF(C;K) est une cat´egorie ab´elienne agr´eable : elle a assez de projectifs et d’injectifs, des (co)limites arbitraires. C’est une cat´egorie de Grothendieck.
On va s’int´eresser au cas o`u la cat´egorie source estadditive. Un cas particulier fondamental est celui de la cat´egorie P(A) des modules `a gauche projectifs de type fini sur un anneauA.
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Repr´ esentations non additives des cat´ egories additives
SoitAune cat´egorie additive (essentiellement) petite. On s’int´eresse souvent `a la cat´egorie Add(A;K) des foncteursadditifs deAvers les K-espaces vectoriels, notamment en th´eorie des repr´esentations, depuis les travaux d’Auslander. C’est ´egalement une cat´egorie ab´elienne agr´eable.
Add(A;K) est une sous-cat´egorie ´epaisse (i.e. stable par sous-quotient et extensions), stable par limites et colimites, deF(A;K). Cependant, F(A;K) est en g´en´eral beaucoup plus difficile `a comprendre que Add(A;K).
Par exemple, Add(P(A);K) est ´equivalente `a la cat´egorie des
(K,A)-bimodules, mais la structure deF(P(A);K) est encore largement inconnue lorsqueA=K est un corps fini.
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Une motivation historique
Soienti etndes entiers naturels,V un groupe ab´elien. L’espace d’Eilenberg-MacLaneK(V,n) (i.e. espace topologique point´e dont l’homolopie estV en degr´enet triviale ailleurs) donne lieu, en prenant l’homologie singuli`ere, `a des foncteurs V 7→Hi(K(V,n);K) qu’on peut voir comme des objets deF(Abtf;K) (o`u Abtf est la cat´egorie des groupes ab´eliens de type fini), qu’Eilenberg et MacLane ont ´etudi´es dans les ann´ees 1950.
On sait dire beaucoup de choses sur ces foncteurs, mais il est tr`es difficile d’en donner une description compl`ete, d`es lors queneti ne sont pas tr`es petits.
Ces foncteurs ne sont g´en´eralement pas additifs, mais ils poss`edent une propri´et´e fondamentale g´en´eralisant l’additivit´e, d´egag´ee par Eilenberg et MacLane : lapolynomialit´e.
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Fonctions polynomiales
On commence (suivant Eilenberg-MacLane) par d´efinir les fonctions polynomiales entre des groupes ab´eliensU etV. Pourd ∈N, on d´efinit lad-i`emed´eviationd’une fonction (ensembliste) f :U→V comme la fonctiondevd(f) :Ud →V donn´ee par
devd(f)(x1, . . . ,xd) := X
I⊂{1,...,d}
(−1)d−Card(I)f(xI),
o`u
xI :=X
i∈I
xi.
On dit quef estpolynomiale de degr´e au plusd sidevd+1(f) est identiquement nulle.
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Foncteurs (Hom-)polynomiaux
SoientAetE des cat´egories additives etF:A → E un foncteur. On dit queF est Hom-polynomialsi, pour tous objetsx et y deA, la fonction
Fx,y :A(x,y)→ E(F(x),F(y)) donnant l’effet deF sur les morphismes est polynomiale.
Si toutes les fonctionsFx,y sont polynomiales de degr´e au plus d, on dit que le foncteurF estpolynomial de degr´e au plusd. (Seule cette derni`ere notion est classique.)
Les foncteurs Hom-polynomiaux sont g´en´eralement beaucoup plus difficiles `a ´etudier que les foncteurs polynomiaux. Un foncteur Hom-polynomial de longueur finie est toujours polynomial.
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Exemple : foncteurs ´ el´ ementaires
Pour toutd∈N, lad-i`eme puissance tensorielleTd :V 7→V⊗d (o`u le produit tensoriel est pris surK) d´efinit un endofoncteur polynomial de degr´ed desK-espaces vectoriels. Le groupe sym´etriqueSd op`ere sur Td. On appellerafoncteur ´el´ementaire(surK) tout endofoncteur des K-espaces vectoriels de la forme
Im(Td⊗M)Sd →(Td⊗M)Sd
(l’application ´etant la norme), o`uM est une repr´esentationK-lin´eaire simple deSd. Un tel foncteur est encore polynomial de degr´ed.
Exemple
Lad-i`eme puissance ext´erieure Λdest un foncteur ´el´ementaire de degr´ed.
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Id´ eaux d’une cat´ egorie additive
Unid´eald’une cat´egorie additiveAest un sous-foncteur de HomA:Aop× A →Ab.
Exemple
SiAest un anneau, les id´eaux de la cat´egorie additive P(A) s’identifient aux id´eaux bilat`eres de A(l’id´eal au sens usuel s’obtenant en ´evaluant l’id´eal au sens pr´ec´edent sur (A,A)).
SiI est un id´eal deA, on dispose d’une cat´egorie A/I ayant les mˆemes objets queA, avec pour morphismes (A/I)(x,y) :=A(x,y)/I(x,y). On dispose d’un foncteur additif canoniqueA → A/I qui est l’identit´e sur les objets.
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Id´ eaux K -cotriviaux
Une cat´egorie additive Aest diteK-trivialesi, pour tous objetsx ety de A, les conditions suivantes sont v´erifi´ees :
1 le groupe ab´elienA(x,y) est fini ;
2 le produit tensoriel A(x,y)⊗ZK est nul (i.e.A(x,y) est d’ordre inversible dans K).
La deuxi`eme condition implique que les seuls foncteurs Hom-polynomiaux deF(A;K) sont les foncteurs constants.
Un id´ealI d’une cat´egorie additiveAest ditK-cotrivial si la cat´egorie A/I estK-triviale.
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Foncteurs antipolynomiaux
D´efinition
Un foncteurF de F(A;K) est dit antipolynomials’il existe un id´eal K-cotrivialI de Atel queF se factorise par le foncteur canonique A → A/I.
Les foncteurs antipolynomiaux forment une classe de foncteurs en quelque sorte orthogonale `a celle des foncteurs (Hom-)polynomiaux.
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D´ ecomposition globale (forme g´ en´ erale)
On noteFdf(A;K) la sous-cat´egorie pleine des foncteurs deF(A;K) dont les valeurs sont desK-espaces vectoriels de dimension finie.
Th´eor`eme
Soit F un foncteur de type fini deFdf(A;K). Il existe un foncteur B de F(A × A;K), unique `a isomorphisme pr`es, v´erifiant les propri´et´es suivantes :
1 F est isomorphe `a la compos´ee de la diagonaleA → A × Aet de B ;
2 le bifoncteur B estHom-polynomial par rapport `a la premi`ere variable : pour tout objet x deA, le foncteur B(−,x)deF(A;K) estHom-polynomial ;
3 il existe un id´eal K -cotrivialI de Atel que B se factorise par le foncteur additif canonique A × A → A × A/I (en particulier, B est antipolynomial par rapport `a la deuxi`eme variable).
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D´ ecomposition globale (cas des foncteurs simples)
Th´eor`eme
Soit F un foncteur simple deFdf(A;K). Il existe un foncteur B de F(A × A;K), unique `a isomorphisme pr`es, tel que :
1 F est isomorphe `a la compos´ee de la diagonaleA → A × Aet de B ;
2 le bifoncteur B est polynomial par rapport `a la premi`ere variable ;
3 il existe un id´eal K -cotrivialI de Atel que B se factorise par le foncteur canoniqueA × A → A × A/I.
De plus, B est simple, et F et B ont le mˆeme corps d’endomorphismes.
R´eciproquement, si B est un bifoncteur simple v´erifiant les conditions 2 et 3 pr´ec´edentes, sa pr´ecomposition par la diagonale deAest un foncteur simple deF(A;K).
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Cas d’un corps assez gros
Corollaire
Supposons que K contient toutes les racines de l’unit´e. Alors un foncteur deFdf(A;K)est simple si et seulement s’il est isomorphe au produit tensoriel d’un foncteur simple antipolynomial et d’un foncteur polynomial simple. De plus, la d´ecomposition est unique `a isomorphisme pr`es.
Ce corollaire est analogue au premier th´eor`eme de Steinberg que nous avons mentionn´e ; les d´emonstrations des deux ´enonc´es pr´esentent de nombreuses similitudes. Toutefois, leurs liens ne sont pas enti`erement compris.
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Corps de d´ ecomposition d’une cat´ egorie additive
D´efinition
On dit que le corps commutatifK est uncorps de d´ecompositionde la cat´egorie additive essentiellement petiteAsi le corps d’endomorphismes de tout foncteur simple `a valeurs de dimension finie de Add(A;K) est r´eduit `aK.
SiAest un anneau, K est un corps de d´ecomposition de la cat´egorie P(A) si et seulement si c’est un corps de d´ecomposition de laK-alg`ebre Aop⊗ZK au sens usuel de la th´eorie des repr´esentations.
Exemple
SiK est alg´ebriquement clos, c’est un corps de d´ecomposition deA.
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D´ ecomposition tensorielle des simples polynomiaux
Th´eor`eme
On suppose que K est un corps de d´ecomposition deA. Alors un foncteur polynomial deFdf(A;K)est simple si et seulement s’il est isomorphe `a un produit tensoriel
O
π
Eπ◦π
index´e par un syst`eme complet de repr´esentants des classes
d’isomorphisme de foncteurs simples `a valeurs de dimension finieπde Add(A;K), o`u les Eπ sont des endofoncteurs ´el´ementaires des K -espaces vectoriels, tous isomorphes au foncteur constant en K sauf un nombre fini d’entre eux.
De plus, les foncteurs Eπ apparaissant dans cette d´ecomposition sont uniques `a isomorphisme pr`es.
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Exemple : un th´ eor` eme de N. Kuhn (1)
Soientpun nombre premier,r >0 un entier etq:=pr. Le corps finiFq
est un corps de d´ecomposition de P(Fq), et, par la th´eorie de Galois des corps finis, un syst`eme complet de repr´esentants des (Fq,Fq)-bimodules simples est donn´e par les(i)Fq pour 0≤i<r, d´esignant Fq muni de la structure deFq-espace vectoriel `a gauche ´evidente, et de la structure de Fq-espace vectoriel `a droite obtenue en tordant la structure ´evidente par lai-`eme it´eration du morphisme de Frobenius x7→xp.
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Exemple : un th´ eor` eme de N. Kuhn (2)
Le th´eor`eme pr´ec´edent nous dit donc que les simples deF(P(Fq);Fq) sont exactement lesE0⊗E1(1)⊗ · · · ⊗Er−1(r−1), o`u les Ei sont des foncteurs
´el´ementaires et l’exposant(i) indique la pr´ecomposition par lai-`eme it´eration du foncteur de torsion de Frobenius (i.e. la tensorisation par
(i)Fq).
Ce r´esultat est un analogue du th´eor`eme du produit tensoriel de Steinberg. Il avait ´et´e d´ej`a obtenu par Kuhn (`a l’aide de m´ethodes diff´erentes).
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Exemples d’applications : produits tensoriels (1)
L’´enonc´e suivant se d´eduit facilement de notre th´eor`eme de
d´ecomposition `a la Steinberg polynomial. Aucune hypoth`ese sur le corps K n’est n´ecessaire.
Corollaire
La classe des foncteurs polynomiaux de longueur finie deFdf(A;K)est stable par produit tensoriel.
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Exemples d’applications : produits tensoriels (2)
L’´enonc´e ci-dessous utilise nosdeuxth´eor`emes de d´ecomposition `a la Steinberg. Pour ´eviter un ´enonc´e technique, nous nous limitons `a une cat´egorie source de la forme P(A), o`uAest un anneau. L`a encore, le corps commutatifK peut ˆetre quelconque.
Corollaire
La classe des foncteurs de longueur finie deFdf(P(A);K)est stable par produit tensoriel.
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Th´ eor` eme global : rˆ ole des unipotents
SoitF un foncteur de type fini deFdf(A;K).
Six ety sont des objets deA, on noteu[f] l’automorphisme dex⊕y dont les composantesx→x ety →y sont les identit´es,f :x→y et 0 :y →x (la lettre uabr`ege le motunipotent).
Un sous-produit de la d´emonstration de notre premier th´eor`eme est le suivant :
Proposition
Le foncteur F estHom-polynomial (resp. antipolynomial) si et seulement si F(u[f])est un automorphisme unipotent (resp. absolument
semi-simple) pour tout morphisme f deA.
La d´ecomposition de Jordan multiplicative des F(u[f]) permettra d’obtenir notre d´ecomposition `a la Steinberg.
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Th´ eor` eme global : l’id´ eal K -cotrivial
Six ety sont des objets deA, on noteI(x,y) l’ensemble des morphismesf ∈ A(x,y) tels que, pour tout objett deA, l’automorphismeF(u[f]⊕t) deF(x⊕y⊕t) soit unipotent.
L’´etape clef de la d´emonstration du th´eor`eme consiste `a ´etablir le r´esultat suivant.
Lemme
I est un id´eal K -cotrivial deA
L’intervention du ’⊕t’ dans la d´efinition pr´ec´edente est cruciale pour montrer queI est un id´eal deA. En revanche, une fois le lemme acquis, seule l’unipotence deF(u[f]) sera utilis´ee.
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Suite de la d´ emonstration
´Ecrivons la d´ecomposition de Jordan multiplicative
F(u[f]) =U(f).D(f) =D(f).U(f), o`uU(f) est unipotent etD(f) absolument semi-simple.
Cela permet d’obtenir un diagramme commutatif A(x,y) //
fU7→FUU(u[fUUU])UUUUUUUU**
UU UU
U A(x,y)×(A/I)(x,y)
(f,¯g)7→D(f).U(g)
HomK(F(x⊕y),F(x⊕y))
(la fl`eche sup´erieure ´etant le morphisme de groupes ab´eliens canonique, et ¯g d´esignant la classe deg ∈ A(x,y) dans (A/I)(x,y)).
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La factorisation de F
On post-compose ensuite ces fonctions avec l’application lin´eaire
HomK(F(x⊕y),F(x⊕y))−−−−−−−−−−−−−−−−−−−→HomK(F(x,→x⊕y),F(x⊕yy)) HomK(F(x),F(y)) qui pr´ecompos´ee parf 7→F(u[f]) donne la fonction
Fx,y :A(x,y)−−−−−→f7→F(f) HomK(F(x),F(y)) ; c’est ce qui fournit la factorisation deF.
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De l’unipotence ` a la polynomialit´ e
Pour d´emontrer la propri´et´e Hom-polynomiale par rapport `a la premi`ere variable de la factorisation obtenue, on utilise le lemme ´el´ementaire suivant :
Lemme
Soient M un groupe ab´elien, V un K -espace vectoriel de dimension finie d etρ:M→E :=EndK(V)une fonction telle que
ρ(u+v) =ρ(u).ρ(v)pour tout(u,v)∈M2. On suppose queρprend ses valeurs dans les automorphismes unipotents de V . Alorsρd´efinit une fonction polynomiale de degr´e au plus d−1 de M vers le groupe additif sous-jacent `a E .