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Google. We also ask that y ou: About Google Book Search. Usage guidelines

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(3)

>7 Or/»//*

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s

RECHERCHES HISTORIQUES

SUR

L’ORDRE

©as (saa^üîLaaas ©iÿ tassas*

(4)
(5)

RECHERCHES

.

HISTORIQUES

SUR L’ORDRE

mm mw tsæEP&is*

PAR

|)l)Utppc tfourîûUon,

ÉTUDIANT ENTHÉOLOGIE»

GENÈVE

,

IMPRIMERIE DE G.

ME

FICK.

1834

.

(6)
(7)

INTRODUCTION.

Parmi

les

principaux évènemens de

l’histoire, la

condamnation de

l’ordrecélèbre

du Temple

est

bien digne

d’attirer l’attention.

On éprouve un sentiment

pénible

de

voir

des hommes qui

devraient se consa*

crer

à une

vie pieuse

,

accusés de

fautes si graves qu’elles font

honte à

la nature

humaine,

et l’on est tenté

de

rejeter toutes ces accusations

comme de

noires calomnies.

On

espère,

en examinant de

près la

marche de

cette

condamnation

,

pouvoir décou-

vrir la vérité;

mais

toute cette affaire esttellement

obscure,

la

manière de rendre

la justice était, alors, si arbitraire, qu’il est impossible

déporter un jugement bien

arrêté sur cette question. L’esprit

humain n’aime

pas

à

rester

dans

le

doute,

aussi pres-

que

tous les historiens

, plus

ou moins

frappés

des

raisons

qu’on

allègue

pour ou contre

les

Templiers;

se

sont

décidés

d’un

côté

ou d’un

autre.

Mais

je crois

que

celui

qui veut

rester

dans

lavérité doit se

garder de proclamer d’une manière absolue,

l’injustice

du

roi

de France

et

du pape

,

ou

la culpabilité

de

l’ordre entier.

(8)

VI

Malheureusement nous n’avons presque aucune donnée

historique sur la vie intérieure et sur les

croyances des Templiers

;

on ne nous

lesreprésente

guère que comme

guerriers.

Cependant

,

même sous

ce point

de vue, en rassemblant

les faits les plus saillants,

nous pourrons

voir

quel

était l’esprit

qui

animait ces chevaliers.

Quant

à leur

condamnation

,

nous verrons

qu’il

y

a

de

graves

reproches

à faire

à

Philippe le Bel età

élément V

;

mais que, d’un

autre côté, il est impossible

de

croire

que

tous les

Tem-

pliersfussent

entièrement

innocents.

Enfin nous

exa-

minerons

ce

qu’on

doit

penser de

ces

Templiers mo- dernes

qui,

depuis i83o,

se sont présentés

dans

le public,

comme

les

descendants de ceux dont

ils por- tentle

nom

et

comme

les dépositaires

de

laseule vé- ritabledoctrine.

On

regrettera

de ne

trouver

guère dans

ce traité

que des

probabilitésplus

ou moins grandes

,

au

lieu

de

questions

bien

décidées.

Cependant

ilseraitdifficile qu’il

en

fût

autrement dans

l’histoire

d’une

sociétéqui s’est

constamment entourée de

mystères. D’ailleurs ,

parmi

les

nombreuses

imperfections

que

présentera

mon

travail, j’aime

mieux qu’on

ait à

me reprocher

un manque de

décision

qu’un manque de

vérité.

(9)

RECHERCHES HISTORIQUES

SUR L’ORDRE

ides eœet&ms&s

a>sr

ïaxaïP&i*

CHAPITRE PREMIER.

Depuis V établissement de Tordre jusqu à sa condamnation

.

Ce

n’estpas unehistoire deschevaliers

du Temple que

j’ail’intention d’écrire,jeveux seulement rassembler quel- quesfaitsqui puissent

, jusqu’à

un

certain point, faire con- naître quelleespèce

d’hommes

étaient cesTempliers qo’on représente ordinairement

comme

deshérosaussidistingués par leur piété que par leur courage.

On

verra par cet

exposé rapide que s’ils sont dignes d’éloges à certains égards, il

y

a aussi de graves reproches à leur faire;

on

verra qu’ilsemanifesta de

bonne

heure chez eux

un

esprit d’orgueiletd’avaricequi eutlessuiteslesplusfunestespour

lacause chrétienne enorient.

Ce

nesontque des faitsmi-

litaires que j’ai à rapporter,

on

ne sait rien de lavie in- térieuredel’ordre, car ilparaîtquelesTempliers ont tou- jours prissoin deladérober aux regards detoutle

monde.

(10)

2

On

s’accorde à fixer l'institution de l’ordre

du Temple

à l’an

1118,

lorsque Baudouin II occupait le trône de Jérusalem. Les fondateurs furent

Hugues

de Payens, Geoifroi de St.

Aumer

et sept autres, dont les

noms ne

nous sont pas parvenus.

Le

roide Jérusalem, voyantleur zèle, leur fournit

une

maison situéeprès

du Temple

, ce qui leur fit donner le

nom

de Templiers

ou

de milice

du Temple

(i).

Leur

but fut louable et généreux; ils de- vaientcombattreles infidèles,et surtoutprotéger les pèle- rins qui venaient visiter laterre-sainte.

Hugues

etsescom-

pagnons

ne s’associèrent aucun collègue jusqu’en

1128, époque où

l’ordre futapprouvé auconcilede Troyes,et c’est

pourquoiquelques (2) auteurs ne datentque decetteannée

l’institution de l’ordre,St. Bernard (3)

, qui assistait à ce concile, fut chargéde composer

une

règle pourles

Tem-

pliers, etauxtrois

vœux

ordinaires,c’est-à-direceux depau- vreté, de chasteté etd’obéissance,il joignit celuide

com-

battreles infidèles(4). IlsdevaienLporter

un

simple habit blanc, mais plus tard, pape

Eugène

III ordonna qu’ils missent

tme

croix rougesur leur manteau. Ils avaient

un

étendard qu’ils appelaient Beaucens

ou

Beaucéant, et ils étaient soumis à

un

chef

commun

qu’ils se donnaienteux*

mêmes', et qui portait le

nom

de grand-maître. Cettedi- gnité- étaitàvie.

On

aplusieurslistesdeces grands-maîtres, mais ily a assez

de

différences entr’elles. L’ordrese

com-

(1) Dupuy,coudamn.desTemp. p. 3.

(2)Vertot,hist.deschev.deSt. Jean.

(3) Bernard étaiten Bourgôgne de parensillustres.

A

l’exemplede

Pierrerhermite, ilparcourut lesdiverses contréesd’Europe, pour prê- cherlasecondecroisade.

H

était resté quelques années danslemonastère doCiteau*, ilfutenvoyéensuiteàceluideClairvausqu’iirendit célèbre.

* (4) Art devérif. lesdatest.S.p* 336.

(11)

3

posaitde deuxclasses distinctes

d'hommes

, les unsétaient defamilles nobles, ils portaient

nom

dechevaliers,et pouvaient aspirer aux dignités; les antres étaientdes gens

du

peuple, ils s’appelaient servons , et remplissaient la charge de domestiques etd’écuyers;

Pendant quelques années les

TempHers menèrent une

vie digned'éloges, si l'on en croit

du

moinsSt. Bernard

,

l'auteur de leur règle. « Ils obéissent (i), dit-il, à leur supérieur,ilsévitenttoute superfluité dans la. nourriture et le vêtement, ils vivent en

commun

dans

une

société agréable, mais frugale,sans

femmes

,nienfans,sanspos- séder rien en propre

,pas

même

leurvolonté

A

rap-

proche

du combat

, ils s’arment de foi

au

dedans, et de fer au dehors, sans

ornemens

sur eux, ni surleurs che- vaux..*»

Mais bientôt, il se manifesta

une

ambition démesurée diez ces chevaliersd'abord si simples.

Leur

but constant futd’augmenterleur puissance etleurs richesses

, et ilsse

montrèrent

peu

scrupuleux sur les

moyens

à employer.

Guillaume de

Ty

r,leseulauteurcontemporainquiaitécrit

une

histoire

un peu

complète dela guerre sainte, nousdé- peintl’état des Templiers, an temps

il écrivait

, c’ést- à-dire quarante

ou

cinquante ans après l'établissement

de

l’ordre.

«Les

Templiers (2) , dit-il, ont pris

un

tel ac- croissement

, quele

nombre

des chevaliers qui portent le

manteau

blanc est à-peu-près de trois cents, sans parler desautres frères dont le

nombre

est présqu’infini. Ils ont

(1)Fleury, Inst,ecclés.t. i4 p, 217.

(2)

On

ignore l'époqueet le lieuprécisdelanaissancedecethistorien5

on sait seulement qu’en 1167 Frédéric, archevêque de Tyr, Je nomma

archidiacre de son Eglise, et qu’en 1174, il montasurletrônearchié- piscopaldeTyr.Michaud,bibliot* desavis. prem.pari.Jp.i34«

(12)

4

des possessions considérables en deçà et au-delà des

mers

et des troupes dignes de l'opulence d’un roi ; car il n'est

pas

un

état dansle

monde

chrétien

, quine leur ait fait

hommage

d'unepartiedeses biens. Aprèsavoir vécud'une manièrehonnête, observantleursdevoirsavecassez d’exac- titude, ilsont

abandonné

l'humilité qui est la

mère

des vertus, et ils se sont soustraits à l'autorité

du

patriarche

de

Jérusalemquiavait institué leurordre, etdontilsavaient reçu leurs premiers bienfaits. Ilsenlèvent les dîmes des églises, troublent les possessions, et se rendent ainsi tout-à-fait odieux.»

On

voit par que, si chaque indi- vidu séparément observait son

vœu

de pauvreté, l’ordre entier croyait pouvoir posséder en

commun

des richesses énormes.

Quant

au

vœu

d’obéissance, les chevaliers se contentaientd’obéiràleur chef, tandis que l’ordre sesous- trayait à l'autorité deson supérieur naturel , le patriarche de Jérusalem.

Au

reste, nous ne devons pas nousétonner de l’esprit qui se manifesta chez ces chevaliers, si nous faisons attention à l’espèce

d'hommes

qui étaient reçus Templiers.

Ce

n’était point des gens de toute condition

,

desimplesparticuliers,oudes soldats , maisbien-des prin- ces (i) demaisons souveraines, des seigneurs des familles lesplusillustres de la chrétienté; nohiles (2) viri de equestri ordine,dit Guillaume de Tyr. Il aurait étébien étonnant queces princes et ces seigneurs changeassent entièrement de sentimens et de conduite, sitôt qu'ils entraient dans l'ordre. L’onsaità quels excèsdeviolence s'abandonnaient, à cette époque, les principaux chefs des croisés. Saufquel- ques exceptions louables, ils ne connaissaientd'autre

mo-

(1) Vertôt, hist. des chev. de St. Jean p. 90.

(2)Guillaumede Tyr, hist. belli sacri,1.12. c. 7. ,

(13)

5

bile que l’ambition la plus effrénée; peu leur importait

de

sacrifier les intérêtsde la religion

, de voir massacrer des milliers de croisés, pourvu qu’ils obtinssent des pro- vinces etdes royaumes.N’est-il pasbien probable que ceux des

membres

de lanoblesse quin'étaient ni riches niindé- pendants, entraient dansl’ordre

du Temple

pourobtenir cette puissance et ces richessesdont ils étaient privés?

Dès

l’année i j31 les Templiers jouissaientd’ùn telcré- dit, que nouslesvoyons

nommés

héritiersd’un royaume.

Alphonse I, roi de Navarre etd'Aragon, légua par son testament ses états aux chevaliers

du Temple

, à ceux de St.

Jean

et aux chanoines

du

St. Sépulcre. Après

la

mort

d’Alphonse, on s’opposa,

comme

on devait bien s’y attendre, à ce quedesreligieux devinssent les maîtres d’un royaume,etl'on

nomma

deuxsuccesseurs àAlphonse, l'un pourle

royaume

de Navarre,l’autre

pour

celui d’Ara- gon.

Le

premier repoussa les prétentions des religieux

,

maislesecond leur accorda de grands privilèges

comme

compensation. Illeur céda la souverainetédeterres consi- dérables, etleurassigna la dixième partie des impôts

du

royaume. C'est probablement l’origine de la grande puissance que lesTempliers ont toujours eueenEspagne.

Les chevaliers

du Temple

étaient la principale force de l’armée chrétienne en orient; aussi Baudouin III roi de Jérusalem, craignant les attaques des Egyptiens,

donna

à l'ordreen toutepropriété

, l’ancienneville de

Gaza

située àquelquedistance d'Ascalon

, pourqu’ellefût, de cecôté,

comme un

rempart pour la terresainte. ccCes religieux (i) guerriers, dit Vertot, en firent une place d’armes, d’où

ils réprimèrent les courses de la garnison d’Ascalon, et forcèrent enfin les Sarrasins à se renfermer dans leurs murailles.»

(14)

6

Les infidèles faisaient de fréquentes sorties de la ville*

d’Ascalon qui était en leur pouvoir; les Templiers, de concert avec d'autres troupes chrétiennes, résolurentde s’emparer de cette ville.

Après

divers succès

de

part et d’autres, quelques chevaliers, ayant reconnu quela

mu-

raille avait

une

brèche, l’annoncèrent au grand-maître, qui

y

fitaussitôtmonter unetroupe des siens,sansen aver-

tir leroi de Jérusalem, ni leschefs del’armée. Les

Tem-

pliers se rendirent d’abord maîtresdelaville,tous lesSar- rasinsprenaientdéjàla fuite; «maisl’avarice(i)

du

grand- maître^continue Vertot,

empêcha

les chrétiensdeprofiter delaterreurdesinfidèles

; car ce chef desTempliers vou- lantfaireseul le pillagede la ville, au lieu de

demander

dusecoursauroi, se tint

lui-même

avec quelques-uns de

jatroupe, surlabrèche, pour endéfendre le passageaux soldats del’armée chrétienne; » alors les Sarrasins, reve- nantdeleureffroi,rentrentdansAscalon, eten chassent à eur tour le^Templiers._

Dans

l’année1168,

Amaury

, successeurde BaudouinIII

>ur letrônede Jérusalem, résolut dè faire uneexpédition en Egypte. Il conclut une sorte de traité avec les cheva-

iers de St. Jean

ou

Hospitaliers

, qui devaient l’aiderde

leurstroupes,etilespéraittirer

un

pareilsecoursdes

Tem-

pliers. Mais ces derniers refusèrent de prendre part à l’expédition, «soit (2), ditGuillaume de

Tyr,

parcequ’ils la regardaient

comme

injuste, soit parce que le grand- maître desHospitaliers, leursrivaux

, paraissait l’avoircon-

(1) At magister militiæ templi,Bernhardus de Treneilape,cum fratri- bussuis,multoante prævenientes

, aditum occupaverunt, neminem,nisi desuis intrarepermittentes; eos aulem haciutenlione dicebantur arcere,

quatenus primiingredientes, spoliamajoraet uberiores manubiasobtine- rent.Guillaume de Tjrr,1.17. c.27.

(2) GuillaumedeTyr,1. 20. c. 5.

(15)

7

seillée eten être le chefj>.„Jene veux point décider quel futlevéritablemotif deleurrefus;maiscefaitprouve d’une manièreévidente

que

lesTempliers tendaient toujoursplus àse soustraireàl’autorité

du

roi, etqu’ils étaientassez puis- sants

pour

Nluirésisterouvertement.

Et

sile

même Àmaury,

quelque

temps

après, dans

un

voyagequ’il fit à Constan- tinople pour implorer les secours

de Manuel Comnène,

confie pendant son absence,le

gouvernement de

ses états aux deuxgrands-maîtres des Hospitalierset desTempliers, c’est qu’iln’avaittrouvéquece

moyen de

semettre

en

sûre- té contre l’ambition toujours -croissante

de

ces ordres et

surtout

du

dernier. ^

Quelques

années plus tard,

un

chevalier

du Temple

se permit

une

action qui est loin

de

lui faire honneur.

Dans

les

montagnes

de la Phénicie habitaient

un nombre

consi- dérable

d’hommes

attachésà ladoctrinede

Mahomet;

ilssè tenaient dans des lieuxpresqu*inaGoessibles,et tombaient indifféremmentsurlesinfidèles

ou

les croisés.

Hs

n-étaient ordinairement

armés

que d’un poignard appelé en langue persane(i) hassisin,ce qui leur fitdonner à

eux-mêmes

le

nom

à?Hassisins, d’où nous avons fait celui

d

'Assassins<

Ces hommes

qui ne reconnaissaient aucune loi

, avaient cependant

une

soumission entière

pour

leur,chef qu’on appelaitlevieux dela

montagne ou

leseigneur desassassimsi

m

La

plupart desprinces

malpmétans

et chrétiens lui envo- yaient des présens considérables

pour

soustraireàlq fix*

reur

de

ses gens. Les Templiers étaientles seuls qui osas- sent faire laguerre à cesassassins, ils lesavaient

même

soumis à

un

tributde deuxmilleécusd’orpar an.

Le

vieux dela

montagne

envoya

un

des siens à

Amaury

III

,

pour

lui annoncerqu’il se feraitchrétien et cesserait sesbrigan-

(i) Vertot>hist. descher,deSt.Jean Fleury.hist. ecclés.

(16)

8

dages, silesTempliers voulaient renoncer au tribut qu’il leur payait.

Le

roi reçut avec joie cetteambassade

, et dit qu’il acceptait la proposition

, quitte à

dédommager

lui-

même

l’ordre

du Temple.

Ilrenvoyalemessager

accompa-

gnéd’undesesgardes,maislorsqu’ils eurent passéTripoli,

un

chevalier

du Temple

,

nommé

Guillaume

du

Mesnil

,

aidédequelques

compagnons

, massacra impitoyablement l’envoyé.

Le

roi indigné

demanda

qu’on lui livrât l’auteur

du

crime. Mais le grand-maître

,

nommé Eudes

de St. A-

mand

,refusa de remettrelecoupable, disantque, d’après les privilèges de l’ordre, il ne pouvait être jugé par des officiers royaux.

Cependant Amaury

agit de force, et fit

enfermer

du

Mesnildans uneprisonde Tyr. Surces entre- faites le roi de Jérusalem

mourut,

et leprisonnier recou- vrasa liberté, carlaforce

du

trône diminuait àmesure que

celle desTempliers prenaitde nouveaux développemens.

On

ne peut(i)guère douter dela véritéde ce fait, car

ilest rapporté par Guillaume de

Tyr

qui devait être sur les lieux lorsqu’il arriva. L’auteur de l’art de vérifier les dates,tout favorablequ’il soitaux Templiers, ne le passe point soussilence. Il dit que « laperfidiede ce particulier (

du

Meçnil) fit

tomber

l’ordredans

un

granddiscrédit», sans douteparce que,

comme

le rapporteFleury (2),

«G.

du

Mesnil avait

commis

cet attentat avec la participation de sesconfrères»

.

Que

doit-on penser d’un ordrereligieux quipermet et autorise de telles actions ?

Quoique

dans ces temps déplorables, on ne fût

que

trop

accoutumé

auxcrimesetàlaviolence, laconduitedes Templiersrévoltait

un

grand

nombre

d’Évêques qui portè-

(1) Guillaume deTyr, 1. 20.c.3i.3a.Acciditeisdemdiebus apudnos res periculosa nimis etdeteslabilis regno,etc.

(2) Fleury,hist. ecclés.t. i5p. 169.

(17)

0

rent des plaintes contr’eux,

au

concileassembléà Latran en 1179.

On

lesaccusait surtout d’employertous les

mo-

yens possibles, pour augmenterleur puissance

, etpour

serendreindépendantssoitdel’autoritécivile, soitdecelle

del’Église, d’instituer etde destituer,des prêtres à Pinsçu

'

des Évêques, derecevoir des Églises deslaïques,d’admet- treaux sacremens les

excommuniés

et lesinterdits,etc.

Les deuxordres desHospitaliersetdesTempliersqui avaient été établis pourdéfendrelaterre saintecontrelesinfidèles

,

aulieuderéunir leurs effortspour repousserle grand Sa- ladin qui, à la tête depuissantesarmées, faisaitsanscesse

de

nouvellesconquêtes, et méditait depuislong-temps de s’emparer deJérusalem, s’abandonnaient, l’un contrel’au- tre, à des passions haineuses, et selivraient

fréquemment

descombats si acharnés quele roide Jérusalem fit avertir Alexandre III, le seul supérieurqu’ils reconnussent

, et

auquel ils consentissent à se soumettre. Mais ce pontife qui redoutait leurs violences, et qui savait d’avance

que

toutes ses remontrancesseraient inutiles, se contenta de leur enjoindre de prendre

pour

arbitres, dans toutes les contestations qui s’élèveraiententr’eux,d’abordtrois che- valiers,et siceux-ci ne pouvaient

amener une

réconcilia- tion, de s’en remettre à desamis

communs comme

à des sur-arbitres. N’était-cepasavouersonimpuissancepourre-

médier

au

mal?

«Aussi (1), ditVertot, l’autorité de ce pontife assoupit, plutôt qu’elle ne termina, des différens qui avaient leur source dans l’avarice et l’ambition. »

- Les Templiers soulevèrent encore contr’eux l’indigna- tion des chrétiens,en s’associant à

un

aventurier,

nommé Renaud

deChatillon , qui, de simple soldatdevenuprince

(j) Vertothist. deschev. deSt.Jean1.1. p. 224.

(18)

1°

d’Antioche, selia à

un

grand

nombre de

Templiers pour continuerle cours de ses brigandages pendantladurée de la trêve que Saladin avait conclue avec les Chrétien^; ni les

demandes

(i) deSaladin, dit

Michaud

, nilesprières

du

roi de Jérusalem ne purent toucher cet

homme

impito-

yable,

non

plus quelesTempliers, accoutumés àsejouer destraités faitsavecles

Musulmans.

C’étaitcependantces

mêmes

chevaliers qui avaient refusé de prendre part à l’expédition d’Egypte,parce que , disaient- ils die leur paraissait injuste. Alors Saladin

recommença

la guerre

,

etentra enPalestine àla têted’une puissante armée. C’est ainsi que

Renaud

et lesTempliers

empêchèrent

les croisés deprofiter d’une trêve dont ils avaient

un

si pressantbe-

soiri.

La

puissance et les richessesdes

deux

ordres étaient parvenues à

un

point qui excite l’étonnement.

Us

possé- daient en Asieet

en Europe

des villages, desJxnirgs, des villes, des provinces tout entières- D’après Mathieu Pa-

ris(a), lesTempliers avaientdanslachrétienté, neufmille manoirs (3), et lesHospitaliers dix-neufmille, outre plu- sieurs revenus attachés à leurs privilèges qui s’augmen- taient

chaque

jour.

On comprend

que depareillesrichesses devaient donner aux ordresreligieux

une

grande influence dans ladirection desaffaires

en

Palestine. Les Templiers

(1)Michaud, liist.descrois, t.2 p. afjS.

(2) Math. Paris adannum 1244, 1: 11. p. 615.

;

(3) Parletermedemanoir ou manie onentendait unbiên detefrequi pouvaitêtre cultivé aveo une paire debœufs. Les.possepnfoa* desTem-

pliers,dans les divers états d’Europeetd’Asie, allaient toujours<qu, fe divisantet sesubdivisant. Lespréceptoreries étaient lesgrandesdivisions territoriales, il n'yen avait “guèreque troisouquatre. Chaqueprécepto- reriecontenait un certaiunombre de grandsprieurés. Chaque prieurése divisaitenbaillageset les baiilages fcn coriwjanderiés.

(19)

fl

n'y paraissent pas sous

un

jourbienfavorable* Baudouin IV*

qui était

mort

sans enfant avaitdésigné sonneveu pourlui succéder,maislejeûne prince

mourut peu

après son oncle.

On

accusa sa propre

mère

delui avoir

donné du

poison ,

pour

régner àsaplace*en épousant

Guy

de Lusignanqui était régent

du

royaume. Les Templiers furent fortement soupçonnés danscette affaire (i).

Le

grand-maître, qui avait en dépôtla Couronne et tous les

o^aemens

royaux

,

gagné

par des

sommes

considérables, lesauraitremis àla inère coupable, sans la participationdes grands deTétât.

Ce

fut dans

Tannée

1187 qu’eut lieu la fameusebataille

de

Tibériade , qu’on peut regarder

comme

la ruine

du royaume

deJérusalem. Plusieurs princesetleroilui-méme

tombèrent

au pouvoir de Saladin

, ainsi qu’un grandnom-»

bre d’Hospitaliers etde Templiers,

parmi

lesquels se trou- vaient lesdeux grands-maîtres. Saladinfitmettre à

mort

tous lesTempliers, au

nombre

de deuxcents.

On

a d’a-

bord

peine à croireque ce prince

, qui passe pour géné-

reux

, ait

pu Commettre

cet acte decruauté. Maisil paraît qu’il était depuis long-temps indigné de la conduite des

deux

ordres,« Jeveux , disait-il

, délivrer laterre de ces

deux

races

immondes,

» et en conséquence il fit massa- crer

un

grand

nombre

dechevaliersquisouffrirent la

mort avec un

courage admirable. «

Le

grand-maître trouva grâce, dit

Michaud

(2), sans doute parce

que

ses conseils

imprudents

avaient livrél’armée chrétienneaux coups des

Sarrasins. » *

Le grand

Saladin

mourut

à

Damas

, après avoir partagé ses états entre ses onze enfans.

De

plus Safadin

, frère de Saladin, prétendaità lacouronne.

On comprend

que dès-

(1) flérold,contin. deGuillaume deTyr,1. 1.c.3.

(2) Michaud,hist.descrois., t.2.p. 252.

(20)

*fut que guerresci,vileseptre lesprinces infidèles

.

SiJfijs seigneurs croisés*, ainsi que les ordres militaires,, avaient voulu seréunir9 ils auraientinfailliblementrecon- quis }outce qu’ils avaient anciennementpossédé;mais.ils

étaienttoujoursen guerreles uns contreles autres, etc’é- taienjles ordres militairesquimontraientleplus d’achar-

nement

à se poursuivre.

Tant

que les Hospitaliers et les

4

^empliers se trouvèrent en présence, ils se regardèrent

grenue comme

desennemis; il

y

eut(i)

même

enir’eux

un

cjombat si acharné qu’un seul Templier

échappa

au massacre. Je citerai

un

exemple qui prouve que cesdeux ordresambitieuxprofitaientdetoutesles occasionspourse nuire^mutuellement5 et pour s’agrandir aux dépens l’un

l’autre...

Un

seigneur(a) français possédait

comme

vas- sat^les^Hospitaliers le châteaude

Margat

, sur lesfrontiè- resdel’Arabiq.LesTempliersprétendaientavoir desdroits sur çechâteau et s’en emparèrent. Maisleseigneurseplai- gnijtoiux Hospitaliersqui prirentaussitôtles armes etchas- sèrent les Templiers.

Dès

lorsles chevaliers des deuxor- ânesnese rencontraient plus sans secharger, ilsengagè- rentdansleurquerelle presque tousles princes latins, et causèrent ainsi une véritable guerre civile. L’afiàire fqt portée

au

papequi eut peine à faireadmettre samédiatipn;

ilrenvoya la décision de la dispute aux

Evêques

d’or jept

^v^,condamnèrentl,esTempliers.

L!Evêque

de Sidon excom-

munia même

legrand-maîtredes chevaliers, ainsiquetous leurs amis etprotecteurs. Cette indiscrétion, ditl’auteur

de

l’art de vérifier les dates, fpt blâmée parle souveraiq pontife Innocent HI.

tiiiiUKi ii * .* ;

-

rK*

, - - : } J ;"r>i V'«îtc*>t.

np..^

.n\.*vl Art devérif. les dates,t. 5.p. 148.

coi .o .c .1>i/I ib vrAb^i) ?h?r«'iro '!>'d* t

(21)

i3

Après

la prisede Constantinopleparlescroisés français et vénitiens,au

commencement du

treizièmesiècle,lors- qu’un prince latin fut

monté

sut le trône decette ville

,

une

nouvellecarrière fut ouverte à l'ambition et à Tava-

rice.

La

plupart des défenseurs delaterre sainte voulurent partager la gloire et la fortune des Français et des Véni- tiens,et leschevaliers

du Temple

ne

manquèrent

pasdepro- fiter

de

cette occasion. Ilsaccoururent dansla

Grèce où

de brillants domaines étaient promis à leur valeur. «

Après

avoir équipé

une

flotteconsidérable (i),ils se jetèrentsur la

Thrace

, s’emparèrentde la ville de Thessalonique, et dévastèrentle Péloponnèse* Ils entrèrent dans l’Attiquê qu’ils ravagèrent par lefer et le feu, et ils prirent

même

la ville d’Athènes; enfin ils retournèrent chargés de butindansleursdiverses congrégations d’occident. » Ces détails, tirés de Hérold, continuateur de Guillaume de

Tyr,

paraîtront exagérés; en effet une pareille conduite conviendrait

mieux

à des brigands qu’à des religieux. Mais peut-on croire qu’un historien avançât de pareils faits sans

aucun fondement? Diminuons

, si l’onveut, demoitié, les excès des Templiers, il en restera encore assez

pour

exciter unejusteindignation.

Je dois encoredire

un mot

d’une accusation portée con- trelesdeuxordres desHospitaliersetdes Templiers,etqui pèse principalement sur ces derniers. L’empereur Frédé- ric II était passé en Palestinedans Tannée iüa8, mais il avaitplus à souffrirde lahaine mortellequeluiavaitvouée

le pape, que des armes des

Musulmans.

Les chevaliers des

deux

ordres, qui

,pour le

moment,

vivaient en

bonne

intelligenceaveclepape,formèrent

un

projetdigne

du

plus lâcheassassin.

Comme

l’empereurdevait, selonla

coutume

(l) Hérold,contin. deGuillaume de Tyr,1. 5. c. i3«

(22)

14

religieuse de ces temps

, aller se baigner dansleseau* du Jourdain, les chevaliersadressèrent au sultan d'Egypte,

Mélik-Kamel,

une lettre par laquelle ils lui indiquaient les

moyens

de le surprendre» Mais le 6ultan, méprisant cette trahison, renvoya la lettre àl’empereur. Plusieurs historiens citent ce fait

comme

parfaitement avéré, iis le rapportent sur l'autorité de Mathieu Paris (i), auteur contemporain

, quichargelesTempliersplusquelesHospi- taliers.

Le royaume

de Jérusalemtouchaitàsaruirie; ilne res*

tait auxChrétiens que la ville deSt. Jean d’Àcreetqüel*

queschâteaux. L’expédition de Louis

IX

en

Egypte

nefit

que

retarderdequelquesannéeslachûtecomplète

du

trône latin en orient. Enfiu dans l’année 1291 , la ville d’Acre futemportéed’assaut par le sultan Mélec-Séraf.

On

avait

élu

pour

gouverneur de laplace,Pierrede Beaujeu

, grand- maître desTempliers,qui déploya,ainsiqueleschevaliers, le plus grand courage

, pendant toute ladurée

du

siège»

Ceux

deschevaliersqui survécurentà laprisedela ville, se réfugièrent dansl’îlede Chypre.

Le

grand-maître emporta avec lui lestrésors del’ordre, et s’établit dans la ville de Limisso quiavait été cédéeauxchevaliersdesdeux ordres»

«Les

Templiers naturellementfiers ethautains,dit l’abbé Vertot, excitèrentdans cetteîle,unerévoltecontre le roi

Henri.» Ensuite laplupart d’entr’eux passèrent en occi- dent,

ilsmenaientune vie oisive dans leurs riches do- maines.

On

dit que dans lesdisputesdeBoniféce

VIH

et

de Philippele Bel, ils sedéclarèrent pourle

pape

auquel

ils offrirent des

sommes

considérables. Les Hospitaliers s’étaient

çmparés

de l’île deRhodes,

«au

lieu

que

les

Tem-

(1) Ver»

m

tatnen Hospitalarit 'minorentnotaminfamioc super hocfacto contraxerunt...Mat» Parisadannum1229.

(23)

45

pliers (i), par leur retraite précipitée en

Europe,

et par la viemolleet délicieuse quils menaient,semblaientavoir renoncéà leur vocation, et laissépour toujours lesSaints lieuxen proieaux

Turcs

, etaux Sarrasins.

Ce

furentces accusationsqjuin’étaient pasdénuées de fondement,etd’au- tres encore plus odieuses, et qu’onrépandait sourdement, qui engagèrentle roi de France à poursuivre cet ordre. » Tels sont lesprincipaux

documens

quej’ai recueillissur

l’iiistoire de ceschevaliers célèbres.

On

pourraityjoindre

une

longuesuite de faits d’armes,

ils déployèrent

du courage

, mais

ils se montrèrentleplus souventviolent^

et orgueilleux. Il

me

semble que, d’après ce court tracé historique,on est endroitd’accuser leschevaliers

du Tem-

ple d’avoir été presque

constamment

animés d’un esprit d’ambitionet d’avarice'.

(i) Vertot, t. 2.p. ïoo. ?

(24)

»6

CHAPITRE

II.

Condamnation

de l'ordre.

C'estsurtout ici qu’onregrette de n’avoirpas des don- nées assezcertaines pour porter

un

jugementdéfinitif.

Ce

n'estpasqueleshistoriens

manquent

deseprononcerd'une manière positive

, presque tous, au contraire, ont plaidé

pour ou

contreleschevaliers

du Temple

,voulantmontrer,

les uns la justice,lesautres l’injusticede leur

condamna-

tion; maiscela

même

prouve quecepointestloin d’être en- tièrementéclairci

, et que probablement, ilne le seraja- mais.

La

seule chose qu’on puisse faire, c’estde tirerde l’examen des faits

, quelques conséquences plus

ou

moins probables.

Pierre

Dqpuy

, Vertot, Fleury etplusieurs autres rap- portentquel’originede la ruinedel’ordre

du Temple

est

due

à ladéposition d’un criminel qui

,sur le point d’être misà

mort

, avaitreçulaconfessiond’unTemplier enfermé avecluienprison.

Ce

criminel fit

demander un

entretienà Philippe le Bel, roi de France, et l’ayant obtenu, il lui déclara les crimesvrais ou supposés que le Templier lui avaitavoué dans sa confession. Philippe parla-de celte af- faire au pape

Clément V

, et lui

demanda

de procéder im- médiatement au jugementdel'ordre;ce qui prouve,

ou

que Philippes’était assuré pard’autres informations des désor- dres des Templiers, ou qu’il avait résolu leur abolition dans des vues particulières, sans avoir égard àjustice

(25)

I?

oùàl’injustice

du

jugement.

Le

pape, quineparut d’aboi'd point disposédéfavorablementcontrat lçsTempliers, neprit

que peu

oirpoint d’informationsàleurégard; alorsleroi

,

en Octobre i3o7,desapropreautorité ,fit saisir legrand- maîtreavec plusieursautreschevaliers, etallas’établirdanà lamaison

même du Temple

àParis, après s’être assuré

du

trésor quis’y trouvait. Philippe, sentantqu’il nepouvait continuer ce procès sanslaparticipationdel’Eglise,consulta lathéologiedeParisqui

blâma

€ettemanièred*9gir,4f))

Le pape

en fut aussi très-mécontent, il envoya à,

Phy^gge

plusieurs bulles pour désapprouver sa conduit^, çt lpj

gh demander

raison. Il députa aussi deuxcardinauxpojir j:ç-

% tablir les choses dansleurpremier état ettpouç

f

jdq^a^- der

que

lesaccusés, ainsi queles biens

)tyî}fusse]^

r

££ipjjs

Il suspenditlepouvoirde Guillaume de Paris, frçye clieur, inquisiteuretconfesseur

du

,roi, avec la

p^^qip^-

tion duquel Philippe avait fait arrêter les Temjgliei^JEi prononça

même

suspensioncontre,touslqsarp^evçq^pf,

évêquesetprélatsde France, seréservantàluiseul naissancedetoute cette affaire. Philippe, quqiqpqJjlcssé

desobstacles quele saintsiège apportait àson flesjpiq^ac- cédaàla

demande

des cardinaux. Il

çonvqqua

à*T|Oui^Ta)

une

assemblée denobles, de gensd’Èglise et de

bpurg^is

/ quilui

demandèrent unanimement

que les

Tem

j>liers^ fi^s -

. sentpoursuivisetpunis. Aprèscela

;il

envjoy^^Clémçn^,

, qui étaitalors à Poitiers,quelques-uns desprincjpau^Tim- pliers*afin qu’il lesinterrogeât lui-même. Ces chevaliers, r

, j . , ° J 1 * .1*.• V/|> JiliVl.

au

nombre

desoixante-douze, avouèrent, sans contrainte, V •/- / x*

.

v •'

uk

(i) Dupuy,cond. des Teinp^p'. iV.1 x bslj ,‘^qqilldli

1 (i)M. UftynwÉrrd,rafttiuàb hîisfr pi^.^üurjc^di^i.' 9.

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