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Bibliothèque de la Faculté de Théologie LesFontaines- CHANTILLY

,yG00gl^

DigitizedbyCOOQle

LA VIE

DE SAINTE

;

MARGUERITE

VIERGE ET MARTYRE.

Et

des reflexions morales fur fa vie.

~4<vecfon Petit _office

, [es Litanies^

(3t plufieursOraifons dévotes pour toutes lesperfonnes quifont de ^*''A Confrérie;

Er

particulièrement propres

pour

les

femmes

enceintes,

&c qui font

en

travail. *

a paris, >'

Chez

PIERRE DE

B

R ES

C

H"^

&

IACQ^VES

DE

LAIZE

DE

_BRESCHE,

rue làint Iacques, devant lescharniers S.Bcnoift, à l'ImageS. Iofeph.

M.

DC. LXXII.

Avecpermijfion desSupérieurs.

DigitizedbyG00gle

.

4

1A REINE-

ADA ME,

Commi

l'EgliJè militante

n'attire(tir foy ^les bénédi- ctions de la triomphante_,

que par

leshonneurs quelle îuy rend, oulesprières qu-*

elle luyfait ;

T^ous avons

crû_eflre oblige^ d'honnorer fainte

Marguerite

, en

pu-

bliant tout de

nouveau

_fis

a

ij

DigitizedbyG^Ogle

e\istr

^E.

combats_3fis<v\Gloires

&

^fis

couronnes ;\JE» fournijjant

au

Public

&

^à

^Vous-mef

^•

me

des

priere\pour

les luy'

offrir y dans

un

temps

oû

nous

avons un

_fi

grand

be- soin^de fa ^proteêîiony

pour

confirmer

{0

^{faire naître} heureufementcefruitde<vô - tre fein_}qui doit e(lre la con- filation de la France, l'ap-

puy

de

ÏEfiat>&\e

^Jaâtien

de_l'Eglife.

Mais

toutbbon^-

marque mus

luy

pouvons

fendrerieffrien en

compa-

raijon de cetuy qu'elle rece-

vra, quand

elle verra

fin

Eloge

& ^fon

Office paroifire

DigitizedbyG00g[e

EPISTRÊ.

feus hugufte nom

de

Vô-

f tre tZiajcfté.

Que ^pourri

^

nous

_{refufir cette grande}

f-

*$ainte _, gjM»</ cfc verra

IVofire Majeflé

preflernée

à w^es

pieds

slaFondatrice de

Ça T:Çfinfhru

_tJe rendre

U

pro^-

74 têhke

de fis interepSide- avenir limitatrice la plus

|

^{achevéedefesvertus?}

Pour-

l ta-elle s'emptfcher de

Fous

p regarder

comme

laplus che-

l tede toutes lesperfonr.es qui.

, luy_font recommandées*

a*-

l prés de

Dieu,

de-fe decla er

M ^'A

^{Avocate de la}

^Mere

[

de l'Enfant;d'attirer

Jur

les

h

deux

_{toutes les grâces}

du

Digitizedby.GoOgle

EPISTRE.

Ciel,

$p

d'employer toutfon

pouvoir pour

les conferverf

?ïon

_t

MADAME>tL

est impojjible qu'une Sainte Ji charitable

à

tout le

mon-

de._> oublicvfÇoftre

Majefiê fevki

_fer

r#?

_fe

voyant

_foL

licitéeparlesardentes prières de toutelaFrance_>quifou^- pire après cette chèrepro- duction de vos entrailles.

Ce

_font lesfouhaitsque

vous

font

.

MADAME,

Vostres-humblesfujcts

&

fcrvitcurs, les Afîociez à la Confrérie de fainteMarguerite^tablie par Cle-.

ment X.& ^fondée par V.M. en

. l'EglifedesRR.PP. Fucillansde la rue Saint Honore.

DigitizedbyG00g[e

>AV LECTEVR.

REcevés

^s'il

^vous

^plaid

mon

^cher

^Ledeur,

cet

Abrège

de la vie

& du

martyre de glorieufc Vierge fainte Marguerite,

que

ï'ay recueilli enfaveur deS pauvres_, qui n'ont pas le

moyen

^{d'acheter les}

grands

volumes

des

Lé-

gendes des Saints. Peut-

eftre aufli qu'il

ne

fera pas defagreable

aux

riches, qui

ne

fe plaifent pas à de lon- gues leâures,mais défirent en

peu

de

temps &

^en

^peu

de

paroles contenter leur cfprit

&

^{fatisfaire leur dé-}

votion.

Digife#dbyGÔOgle

AV LECTEVR.

Pour

contribuer

davan^

tage au falutdesuns &c des autres_, j'ayadioufté à lavie

de

cette admirable Sainte,

douze

^reflexions

mora-

:

les;

poureeque

dans ^la le-,

dure de

lavie des Saints, ce neftpas aflez d'admirer leurs a&ton-s miraculeufes, .

&

de louer

Dieu

qui enc(t

le principal

Auteur,

il faur encore les imiter en leurs vertus, fi

an

veut avoir part à leur gloiredans leCiel,Se ^* reflêntir

en

cette vie,

&

^I

à la

mort

,les merveilleux

effetsde leur puiffantepro- ^. ;

tedion , Se

que

jevous fou- i

haitede tout

mon

^{cœur. *}

LA

DigitizedbyG00g[e

DE

STE M ^{A RG.VE RIT B}

VIERGE ET M ^ART?

^RE.

Ayillcd'Antio-

che

enlaprovin- ce de-Pifidie ^fe glorifie

de

^{ftre le}

lieudelanaifCincede^fainte

Marguerite

}ce fut

au

troi- if ficraefieçlejenviron^l'an

de

grâcetroiscens cinquante,

. Les^parens decettegraa-

de

Sainte ^eftoient nobles

&

^{4'ïlîuAre famille ,}

^mai?

idolâtres.

Son p«e

étant

'

A

DigitizedbyGoOgle

%

Lx

vie

grand

Preftredesidoles,

&

le

nômmoit Hcdife

; les

Hiftoriens

ne

font poino

mention du nom

quavoit

fa mere»

Cette

fille eftant ncaL,fes parenstoutravisdefabeau.

%éjluy

donnèrent

le

beau

ngtn

de Marine

> qiai figni*

fie

en Grec,

laPerle

de

la

mer; & ^{pour mieux}

^expri*

ïnetlavertude ce

nom,

les

Latins lappelicrcnt

Mar-

guerite , qui reprefente 1*

pïtts belle

de

«rates lespei>

les*

Dieu

permit quelle pfet>

dit fa

mere

dés fa tendre jeuneffe_, ce quifut caufe

que

fon pere là renvoya fous

M

^conduite

^de

^fa

^oiïrricc

pour *n

avoir

k

DigitizedbyG00gle

de falnte Marguerite.

5

; foin.C'eftoit

un coup delà

} grâce

du

Ciel d'avoir con- duit

une

féconde fois ce faint enfant encreles bras

de

celle qui l'avoir allaitté

^ fon pere nourricier,

|

^{poisqueftanstous les}

deux

Chrcfticns,ilsrinftruifoiet des yeritezles plus effen- tielles

àt h ^{Loy du}

Chri- ftiàmfrae.

|c

Son

efpritéclaireau dclï

defonâge

luy*

donnoit de

I grands avantages

pour

re- tenir facilement ce qu'on

ï luyapprenoit,en telle for- te

que

dés lors qu'elle eût

! atteint Pufagê

de

la raifon_;

? ellefit aufli-toftconnoiftrô

i l'extrêmedefirqu'elleavpit

•

de

recevoirle faim Baprcf- aicdotlavereuaveclagta*

-

Aii

» . DigitizedbyG00gle

4 ^Lt

^{vie - ^- I}

ce

augmenta

laferveur&lé zele

qu

elle avoit pour les ⁱ exercices de ^pieté qui fc pratiquent par les

Chre-

¹

ftiens.

Ces beaux commence- mens

la firent admirer

de

Y

ceux

quilavoyoient,ilsluy

donnoient

par tout tant

de

louanges,

quefon

pere fe fentit obligé dela faire ve-.

nir

en Antiochc •£

A

^peiney fut elle arrivée

j

qu

il lafit reveftir d'habits

| fort riches Se

fomptueux

, ^,i

afin qu'elle parut félon fa

j

qualité, mais

en

voyant(a }1

raodcftie&faretraiteconti*_\^'4 nuelle , il la prefTa dçde- i clarer fi elle eftoit

Chre-

v;

ftienne,cequ'elle

avoua

lu •'s

brement. Cette gcncreufc ¹

DigitizedbyG00g[e

de faihte Marguerite, y confeffion

defaFoy

mit fou perc Hedifç en ^fi

grande

colère_,qu'il la traicca

com-

me une

efclave, ladépouil- la

de

Tesricheshabits, mais noftrefaintefille ftc fe fou- cioitpointd'eftre ainfi

mal-

traittée ,

&

veftuë pauvre-

ment,

parce qu'elle

voy

oie

que

Icfus-Chrift s'eiloit dépouille de fagloire

pour nous donner

^l'exempled'u-

ne

profondehumilité.

Ces

premières -épreuves

«ayant pu

ébranlerla

con-

fiance

&

^lafermeté decette fainte fille

;fonpere Hedi-

fe la chafla de fon Palais _, ce quil'obligea

de

recourir à

Dieu,

fon véritablePere

,

qui l'infpira

de

retourner

en

la.

maifon de

^fa chère

Aiij \

DigitizedbyG00gle

L<* vit

Nourrice

_> qui luy

donna

lefoin defes brebis_tqu'el- le

menait aux champs

avec d'autant plus

de

confola» <

tionde

fon

âme^que

cette _ foljrudeluydonnoitlieu

de

^U

s'entretenir plus aifémcnt> \

&

^àloifir

avecfon Dieu

, Se

chantetfc& loâanges. j

:

Vn

jourqu'elleconduifoit _] fon troupeau fur le

bord

*i

d'une'belle rivière _, ac- î

compagnie

deplufieursau- trci filles Chareftiennes

7

tioche,

paflaprochede

cet- te innocente troupe _,

&

ayant jette les

yeux

fur Marguerite

âgée

pour lors

*

de

quinzeans^{, il} îutft fort ftirpris

de

ïa rare beittté»

Olybrius Lieutenant

de

l'Empereur allant

en An-

J

Digit Google

. de faintè Marguerite.

J

qu'ilrefolut

de

lz prendra

peut

(bu cpoùfë

Y pourvéu

*iu^{elfe fuft}

noble

,

ou

s'en fèvvit pour fon pkifir, fi

elle çftoit

de

^{bàfle naif-} fance.

Pou*

fatisfaire fort defir,

&

^{contenter fâ paflîon, il}

^

commanda

à fes foldatsde

remmener

^{for l'heure: cç}

iju'ïîs firent_, ayaw?

donne lepouvante

, Se fait fuit toutes {es

compagnes.

Olybrius bkh* joyèux

de

Tavoir-en fa puiffance, la fit conduire dans la Ville,

où

eftant arrivée,illuy

de- manda

fon

nom

, cetuy

dà

fes parens, &:la j>w>feifion qu'elle fui voit.

. La* fainfe &t vertueuft

fiàle *eftant

recommandée

A

^iiij

DigitizedbyG00gle

8

L

a

v

ie

à

fon

Epoux

_, luy dit.fafts fc troubler qu'elle s'appel- loit Marguerite , qu'elle eftoit noble

&

^de

^bon

^lieu/

mais que

fa plus

grande

gloire,c'eltoitd'eftraChrêH tienne

&

^{là fervante}

^de

Iefus-Chrift.

Le nom de

Marguerite,

&; ^la noblefle,luy repartit le Préfîdent,

tous

convien- _. lient très-bien_,gùisxjue la

nature vousadoùe'édetant

de

gjçaçes5.

mais

la qualité jàe £hreftienne

& ^de

^fer-

mante

de Iefus-Chrift eft ,

indigne

de

vous,

&

^{il eft}

jnalie^pt à

une

fille de vô-

tre condition de reconnoi- tre

pour

fon

Dieu un hom*

me

crucifié,

&

^quieft.mort

Air

un

gibet. ; : :

DigitizedbyG00g[e

de fainte Marguerite.

9 Mais

qui vous a appris, luy dit ^lafainte fille

,

que

* Iefus-Chrift a eftè attaché

.

v ^au

^bois

^de

^{la croix? Si c'eft}

;

par la le&ure de nos faints

V\

^livresqttevousTavcs con-

nu^pourquoy

nelescroyez-

L- vous pas

quand

ils

vous

. v parlent de fa gloire >

&

vous

afTeurent qu'il n'eft

pâs çnort

pour

l'avoir

me-

* _rité,îtta^ bien

pour

lefalut

•-.y-

de

tous les

hommes

,

&

qqand

il Ta voulu.

; Olybrius

ne pouvant

pis

[ réfondreàceraifonnemenc

fc

moqua

de toutes cespa- roles5

&

^{fuivant le premier}

defleinqu'ilavoitdelapof-

•federde

bon

gré

ou

de for.

i ce,ill'envoyaenprifonfou?

f

^{prétextequ'elleeftoit}

chr^

Digit Google

JO vie

tiejwe,

&

Tayant^fa»t

venir

.3

Je

lendemain

en fa prcfen- ^-

çc,illapria

de

renoncer àla ^'\

Foy

dfesChrcftiens ,

&

^luy

disque

^fielleeftok

foumifè

^'_^ àfes

commandemens

_,^iljlà

J

fecorc très-riche ,

&

^fott

cpojufc ,

& qu

^elle

aurok

tousles plaifirsquellepouiv roicfauhaiteren lavie. ^{' '} .j

Lafainte

Vieçgeméprifa

^*

*

lesbellespromeffes

que

luy

I

f#ifoitOiybrius,& luy dit

J

hardiment

quelle jrenon- içoitJS£ defeftoit tous ^les

j faux

Dieux

,qu'elle

nado*

roit qu'un icut

Dieu, &

^fe-

rait Chreftienne toute fa Vie; ^{' .} v: ^{' '}

<;

Cette réponfe fi cou«a*

eh

colcfce: £e

comnaç

^•;t:

fe

mitOlybrius

toutà

DigilizedbyG00gle

de fainte Marguerite. 1%

il eftoit tres-cruel, il la fit

dépouiller

&

^fouetter

^avec

tant

d

^,excés_>

que

tous

ceux

qui eftoient prefeasne pu?

rents'empefeher deplçurev à laveiie

de

ce cruel ^fpe- flacle.

Apres

^cet horrible tour*

roent,^le Prefident luy de-

manda

^fi elle perfîfloittou- joursdansfapremièrerefo- lution. Marguerite ^{liuy ré-}

pond

quelle fera

touûoun

Chreftienne>Alpfs01ybriu«

çemply de

depit

&

^derage»

commanda

^{qu'on Uélevaft}

deflus lechevalet, &:qu'on luy déchiraft tout le cojtf&

avec

des peignes de fer,ce quifut faitincontinent,^Cfc

nouveau tourment

^fut

6 çrueU qtwle Pcefetenûuc

DigitizedbyG00gle

li

La

vie

luy-mefme

de l'horreur, &:

futcontraint de peur dele voir, de ^fe couvrir de

fou manteau

^{; il}l'envoyaen cet

eftat fi pitoyable dans la prifon,

&

^{la fitmettre}

^dans

^.

j

un

cachot obfcur,

où

^{elle !}

pria

humblement

Iefus- Chrift fôn

Epoux

qu'ilper-

mit

qu'elle putt voir fon

ennemy

mortel,^le

démon,

_]

pour

le

combattre

^en fa jpropreperfonne. Saprière :]

ne

futpas achevée_, qu'un horrible

dragon

feprefenta ^-I à Marguerite_, qui vouloir ^"

j

l'engloutirtout d'un coup, ^<

maisens'eftantarméedufi- ^*

gne

dela

Croix

elle en fut délivrée

&

^ce

^dragon

^creva \

devant fes yeux.

: Elleaperceut enfuite en ^j

Dig,tizedbyG00g[e

de faintiMarguerite] i$

un

^{des coins de ce cachot}

un

autre

monftrequi

por- toic la figure d'un

homme

fort affreux,

Marguerite

pleine de courage ^fe

dou-

tant bien

que

c'efloit le

Démon,

^{lepritpar les che-}

veux,

^lejetta contre terre, luy

mit

lepiedfurlatefte₅8c

1obligeadedirequiilétoit.

Ce monftre

^{confefla qu'il}

eftoit l'un

de

^{ces efprits}

malheureux

qui avôiét eftê foudroiesdanslefonds des Enfers;

que

c^eftoitluy qui

faifoit

tourmenter

tous les

pauuresChreftiens,

&

^qu'il

necefferoit jamais par^l'en- viequ'il avoit

du bonheur

des

hommes, ^de

^lestenter

&

^lesporterau

^mal

^,afin

^de

les

damner. A

^cesparolesla

DigitizedbyG00g[e

14

La

vie

(aime

ViergeMargueritele frappa,

& en

levant ie*picd ce monftredifparut.

A

ce

moment

^cethorrible

cachot

fut

rempJy

d'unelu-

mière

ceieftc _, qui luy fit

voir

unecroix

miraculeufe

où Ton

voyoit

une colom- be

plus

blanche que

lanei- ge,

Symbole du

S. Efprit quiconfoloitlaiàintcVier- ge,

&

quirencourageoit

au

martyre.

Ce

fut polir lorsqu'ellefc

trouva

guerkpar

faicemcnt,

&

connoiflànc le miracle,

&: la grâcequ'ellereçevait

de

Dieu, ellcfcdifpofaàde

nouveaux

tourmétis.

Dés

lematoi»,rhirpie

Oly

^- brius

commanda que Mar-

guerite futcxrimcnce en fa

DigitizedbyG00g[e

deftintti .$UΣutrite. tf f$tfèticeyf\ctleeftbitencore envie. Elle vintauffi-toft,

&lc

Prefident la confide- rant^seitonna

de

lavoiren- tièrement guerie _,

&

^plus

bellcquejamais.

Sa

vanité,

&

^famaliceluyfirent attri-

buer

ce

grand

miracle

de Dieu

a la

clémence

de Tes faufTes DivfnitËz , ibais Marguerite remplie

dé

zele

de

^la gloire îdji véritable

Dieu

,4c reprit d'une-façor*

feverc

de

vouloir

donner

lagloireà des

Démons

d'u-

ne

faveur quivenait4fc là feule grâce

de

fon Êres«ai-

jnablc Sauveur. :

Le ^Tyraa

^fe troufançof- fencé

de

cetteréprimande,

ordonna en

colère quelle fut dépouillée «ovite; auë,

DigitizedbyG00gle

i€

hd

vie

qu'on Tclevaft dcffus le chevaîet,& qu'onluy brû-

lait les cofteaavec des tor- chesardentes⁵mais

comme

cet

impie connut

quele feu ne

l'endommagcoit

pasil fit ^<

promtement

remplir d'eau

une

très-

grande

cuve

où

^{il •<}

commanda

quelle fut jet*

tée les pieds

& ^mains

^liées,

afin

de

l'étouffer.

f

La

fainteViergeéleva les

yeux

auCiel,

&

^pria

^Dieu

qu'illuy plutladélivrer

de

ce danger.

Dieu

l'exauça, fes liens fe rompirent , èc l'eau fut

répandue

par

un grand

tréblerrient de terre*

Pour

lors la

méfme

vifion qu'elle avoir

eue

dans la ^<

prifon _, parutaux

yeux de

tout le

monde. On

^vid

^une

^»

clarté 1

DigitizedbyG00g[e

iefainte }Aitr£uerit^ 17

clarté celeftc laquelle en- vironnent^laSainte.

Onap-

perceut aufliunc croix

&

^la

mefme colombe,qui

tenoit

en

fon

bec une Couronne

quelle mit fur la tefte

de Marguerite

_, puis s

envola

fur le haut^de la

Croix, &

on

entendit

une

voixquila confoloit &rTencourageoit au martyre

&

^{à la}

^mort.

Ces

miracles furprenans, quieftoient

veusdetout

le

peupleconvertirentplus

de douze

mille perfonnesà la

Foy que

le cruel Olybrius

fîtmaffacrer parfonarmée,

&

^craignant

^que

^{tous les}

autres peuplesnefuiviflfent leur

exemple

il

prononça

la Sentence de

mort

contre la Sainte

& commanda

iquoiïîùy îranchât la tefte.

{3

L*

^toie

I

Le-

bourreau

tout ttetn*

blanc difFeraquelque

temps

d

exécuterTordre

du

Prcû-

der*t, ce qui

donna

la liber- té à notre Sainte

de

fuivre l'exempledes

Martyrs

_,qui priaient

Dieu

avant

que de mourir

pourles fidclles te le peuple• Elle tepria

donç

leslarmes

aux

^yeux,

Premièrement pour

tous

fes

ennemis

,

& ^pour

^tous

j

ceux

quila faifoiecmourir,

Enfceond

lieu elle

k

^pria

pour ks

ftdeHesqui luy fe- raientdeVots_x

&

^quil'invo-

qùeroietdaas leurs prières;

EHc

le pria particulière-

ment pow?

les

femmes en~

ceintes afin qu'ilplut à fa

bonté de

lesdélivrer_x fan$

danger de

leurvie,

que

leurfruit

macucf

%vfa^i/e;

Digit Google

«

defitinte Mdtgueritel i$>*

tîcerdcle

Sacrement du

&int Baptefme.

.Enfinclic

recommanda

à

Dieu ceux

quiferoientaffli*

• gésdepeftc,oude quelques aurçeiflcaux,dontfajuftiee a

couftume

de chaftier les peuples à caufe

de

leurscri-

mes.

Et &

prière cftantii&ie,rilt

ditaubourreauqu'ilfitfans crainte,fon^office.

A ce mo.

ment

^fiprécieuxqu'elle at- tendait depuislong-

tem

ps^

lefus»Cbtift layapparatac*

compagne

desefpriu t>ien*

heureux, pour

recevoirfort a

me, qyifot

portée

au

Ciel pas les

Anges

,

&

^placé*

dans

la gloire entre les

choeurs desMartyrs,

&

^des

Vierges,ⁱ

SQ«,corpsiàcré ayant

cM

Bij

DigitizedbyG00g[e

ib Li

viè

rccueillypar lesfidefles* Se ^-

embaume

de précieux

on-

,

guenspar Theotine, lequel avoitefteprefentàfon

mar

tyre, fut mis avec

honneu*

dans

un

^très-

beau

^fcpuJ- çre ches

une

^honnefte

Da-

me

en Antioche, ^laquelle

cftoit fterctement

Chré-

tienne,

&

environ

Jan

90%.

lesFrançois ^revenant

de

la ³

Terre

fàinte l'apportèrent, ^\ avec fon

Chef

facré

&

^fa

çeinturc, quicft canfervec depuis plp0eiirs fiecles en l'AbbayC;

de Ghambrefon-

tainejQrdrc dcPrcmonftré,

du

cofte dei

Mcaux,

à huit lieuesdeParis. foes curieux qui1onçcxajnittée,y

ont

^re-)

marqué

dansfatHIure _iqui eltd'un ^filtres-delicac,des

]

lcttrcsrfortanciennes-v^J&:le

DigitizedbyG00gle

defainie Marguerite] tï

nom de

Icfus

en

iabregé, d'uneeferiturc

approchant de

la

Grecque^ &

^leslettres

de

couleur d'aurore _, quafi toute déteinte à caufe de leurantiquité.

Ceft de

cet- teceirttureavec

deux

petits

oflemens du

bras

de

cette Sainte tires de cette

Ab*

baye> que

les

Révérend?

Pères 'Fueillans

de

Paris fontlesgardiensfideles^de- puis

Van

1606.

comme

^ilpa- roiftdans les

Authentiques

deleursReliques.

"

Mais

cette grande Sainte n'eftant pas contente d'a- voirenrichy ces

deux

mat- Ions Religieufes

de

fes re- liques_,elle avoulu

en nos

jours (par

un

^furcroift ine- Hiniable

de

fa libéralité

à

rendrait iles péftes^;

FueiÙ

B

^iij

DigitizedbyG00g[e

lans> yapporter

une

partie conJ&cfcMDla

de

fou

chef

par les

mains

facté$s

dq Monfeigncur rEvcfquc dq Soifons &

^celles

df Iwrs

Altefles Royales Jy^nfiei^

le

Duc

d'Orléans _frpre de faMajefté

Side Ma4emoi^

feUe delS/tçntpenfier.

C'cft à leur

recomman^

dation

que

ce wes-richer \

prefent. atfté libéralement ^S accordé à ces

ReverencU

!

Pères,

non

feulement par Meilleurs les

Àbbc

&;

Cha-

noines réguliers

de

la fa-

mcuTe Abbaye de

Saint

Le^

gq*

de

Soiffons, maisauflî

parMcflfieurslesTreforier*

decqtte

EgUfc, où

^Iç

chef de

cette glorieufeVierge &;

JMbrjtyftc jepofedepuispli*

t ïïeuts

c^^nf^'aftnçes.

"

DigitizedbyG00g[e

y

' defaute Marguerite, _a j

Laugufte cérémonie

de cettq Ttanflation fefit

en

fa

prefenec <lc

Monfeigneur J'Àrchevêque de

Paris,qui icceut cette relique le

X>îroanche 4c

^Adveat

_<k

ïm

^avec-tantde

pom»

pe $ ^de

magnificence du*

rant trois'>oiw& catiess^qoç

nos

Atwnaliftes facrés>

ont

, crû^qu'ils*

en

dévoientfaire un. fidelle rapport pour

en

confeever la

mémoire

^é. la devotioû.

du

peuple-y fut aufli

&

giande , qu'un

an

aptes Les dévots de cette Saiatè s'affociantpour l'in-

voquer,

^obtinrent

de

fa Sainacte

un

^{Bref d'{adul-} gences

poik une

Confrérie ^.

que Monfeigneur

riiluftriff

(imeH^douïn

^{dcPercfi^ç ,}

dè Beaumont Archcvefqps

DigitizedbyG00g[e

14 ^1* v

^*e dcfointeMarg.

de

Pàris établitdans TEgli-

fe defdits

Révérends

Pères Fueillans fousla

proteâion de

^{noftre augufte}

^Reine,

Marie-Therefc, qui voulut,

en

eftrc laFondatrice,fài- fimt conhoiftrefadévotion à lapoftettté/qui aurafujet

de

louer

Dieu

jufquàla fin

des ficelés

de

la

grandeur

des grâces,des mérites,8£

de

la gloire

dont

la

bonré

infinie a voulu

honorer

la glorieufe faintie

Margueri-

te,

& ^du

pouvoir miracu-

leuxqu'illuya

donné pour

feeourir

ceux

qui l'invo-

queront

>

&

particulière-

ment

les

ames

qui défirent imiter fesvertus, en faveur defquelles fay ajdûté icy

à

fa vie les reftexionfcfuivaa-

tes, ^{r ••<'•-} i^.-j*:';

REBLE3

REFLEXIONS

morales

fur la

vie de Sainte Marguerite Vierge & ^Martyre.

"Première rèflexiùn*

QVe

^{les trefors dte}

la providence di-

Vmc

font

admira-

bles ,lorsqu'elle

r

cut faire reûflir dans le

temps

les dcffdns qu'ellea

conceu

ô£

arrefte dans reternirè,tou-

chant

laconduite des

âmes

qu'elle

a

défonces

pour

le Cieli

L'Apoftre faint Paul

y

rejœatquc

une

hauceur^ on*

DigitizedbyGoOgl

lé Réflexions fur

U

vie la vivacité de noftre veufc

ne

fçauroitarriver*

une

pro- fondeur_,

que

noftre raifon

ne

peut pénétrer,

non

^pas

mefme

avectouteslçsclar- tésqu'ellereçoit de la foy/ ¹

dont

la lumière

découvre

toujours

dg nouveaux

abyf-

mes

,

où

(ontcachezlçsju-

gemens

incompreh^nfibles, \

Seles voyes inconnues dela ^I

fageflede Dieu- ^•

Nous en avons

uri

exem*

pierres-remarquable

en

la

J

perfonnede

la noble &c ih

luftre Vierge fainte

Mar-

guérite; car^jevous prie,qui auroit

pu

penfer

qu une

fille

unique

^, née

de

parens idolâtres,

&

^{des plus atta-}

chez

au ^{culte des} faux dieqxi ^puft.devenir Chrc^:

DigitizedbyG00g[e

de fainte Marguerite. _2.7 fticnnc.

demeurer

_Vierge,

.

&

^eftrcmifeau

nombre

des plusfidelles époufes de Ie- fus-Chrift,c eftadire defes

. glorieufes Martyres ?

Selon toutes les apparen- ces

humaines

,

Marguerite

, cftoit bien éloignée

de

ce

r

bonheur, &

^ilfembioit_qu'-

, cftant

née

dans l'idolâtrie;

[ foh'fort

malheureux

la de-

| ftinoit

pour

_{y Vivre}

& mou-

rhf. ^^{>•: ' . 1}

'

Néanmoins

_;'Dieùa^;_fair

|

voir en cétenfant

,qu'iln'y

[

a

rien qui foit*capable

de

oppofeta fes -defïeïris; St

que

quand!il luy pîaift', _il

peutfàké

_{naiftrëla lumière} 4es _{ténèbres /la.vie}

de

la

mort, &

^lelisau milieu

de*

..épines;"" ^{' . Vi}

Cij

DigitizedbyGoOgle

28 &ef!exion*fuy

h

^vie

Quand

^Marguerite

pem

foità cettefaveur

que Dieu

luy avoit ^faite, ô

que dV

étions de grâces rendoit- clle à fa bonté, qui

n

avoit paspermis qu'elle fuft ido-

lâtrc,comme

fespere

&mc-

xcy quine l'&voienrengen*

dréc, cefembie,

que pour

la

mort & pour

fenfer. ^-

Mais

ne croyez pas

quç

'

vous en

deviez

moins à

;

Dieu de

vousavoirfaitnaî- re

au

f piilieu

de

VEglife^de

{

parens Cbrefticas

& Ca*

thoUqûes,

qui n onttravail- le a

vous

mettpc

au mon de que pour

vous

pj^ewer

la vie

4e

1* grâce,

&

^cellede,

la gloire par le irioyep

du

Baptefmeu

^-

"N'oubliez

donc

jamais

de

DigitfeedbyG00g[e

deftinteMarguerite. z$

fendremilles

a&ions de

grâ- cesà.

Dieu

,

de

_{ce premier} bien-fait,qui eft lefonde-

ment de

touslesautres:

Re- merciez

fabonté,

de

ce

que pour

afleurer

davantage

voftrefalut, elle

vous

afait naiftre<leparensChreftiens

&

Catholiques,<iece qu'e-

* ftant

nédans

lepéché,

voua en

avez èfté bien-toft dé~

) livré par par

une

nouvelle

fiai(Tance

, qui

vous

a fait

enfant de

Dieu, & ^rendu

digne departiciper à l'he-

, fitage éternel

&

^incorrup-

tible

que Dieu

a refervé dansle Ciel

pouf

fesenfans

&

fes éleus.

* _Benedi6U*s DeUs_,

&

^Patev

Domininojlri Itfu Chrifti^tti

1

C

^iij

DigitizedbyG00g[e

jo Kcflexiomfur^la vie

magnum

₉ regeneravit nos iV fpem viuam , in h<trciiUtcm

inconuptibilem _,

&

^incontâ.

mincitxm

, imm&rcefsibilem_y

' confcruxtdm in cœltSé

Beni fait

Dieu

pçre

de

nôtré SeigneurIcfus Chrift qui par lepur ipotif de fa irùfericorde infinie &

vou-

lu nous

donner unp nou-

velle naiffance> Si

une

ef- perance vive de poffeder après cetçevie _, l'héritage incorruptible ,

immaculé,

:

&

^{qui ne fe flétrit point,}

qu'il

nous

conferve dans le Ciel.

Seconde réflexion.

ADmirez ^une

^féconde

fois làpjovidencedi- vine fur le foin.,quelle

DigilizedbyG00gle