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Google. We also ask that you: About Google Book Search. Usage guidelines

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qooqle

.corn/

(2)

Google

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qooqle

.corn

(3)

Digitizedby

Google

(4)

G. VICAIRE &

J.

TRUFFIER

372171

La Farce

du

Mari refondu

EN UN ACTE, EN VERS SI

QUE DE

M.

CH.

L.

HESS

PRIX : 2

FRANCS

ALPHONSE LE M ERRE, ÉDITEUR

2*J-3I, PASSAGE

CHOISEU

L

NEW-YORK, 15 WEST, 24th STREET MDCCC XCV

Digitizedby

(5)

Digitizedby

Google

(6)

La Farce

du

Mari refondu

EN UN ACTE, EN VERS

^présentéepourlapremièrefois sur le théâtrede la Renaissance, le 9 mars 189$.

Digitizedby

(7)

OUVRAGES T>E Grf'B'RJEL VICcAI%E

Émaux

Bressans i vol.

Le Miracle he.Saint Nicolas i vol.

L'Heure enchantée

i vol.

A

la bonne

franquette

i vol.

Au

Bois Joli i vol.

Q.UATRE-

VINGT-NEUF

IVOl.

Marie-Madeleine

i vol.

Fleurs d'Avril (avecJ.Truffier) i vol.

POUR PARAITRE PROCHAINEMENT

Le Clos des Fées i vol.

Avant

le Soir i vol.

OUVUcAGES VE JULES THJ/FFIET^

Sous les Frises, poésies i vol.

Dimanches

et Fêtes,poésies i vol.

Trilles galants,poésies (avec L. Cressonnois) i vol.

Petit-Jean, à-proposen vers (Comédie-Française) i vol.

La Phèdre

de

Pradon,

à-propos envers(Comédie-Fran-

çaise) i vol.

Le

Don

Japhet d'Arménie, de Scarron, réduit en trois actes, avecunprologue (Comédie-Française) i vol.

Crispin médecin, d'après Hauteroche, comédieenunacte

(Comédie-Française) i vol.

POUR PARAITRE PROCHAINEMENT

Pasquilles et Pasquinades,poésies i vol.

Don

Quichotte, comédie en cinq actes, en prose (avec

W.

Alard) i vol.

Tousdroitsde reproductionetde traductionréservéspourtouslespays, ycomprislaSuèdeet laNorvège.

Digitizedby

(8)

//y />' 372171 VICAIRE &

J.

TRUFFIER

La Farce

du

Mari refondu

EN UN- ACTE, EN VERS

MUSIQUE DE

M.

CH.

L.

HESS

Tot'RJS

ALPHONSE LEMERRE, ÉDITEUR

PASSAGE

CHOISEUL NEW-YORK,

13 WEST, 241b STREET

MDCCC XCV

Digitizedby

(9)

TEIlSOK'mLGES

LAHIREL,

poètebaladin

MM. Georges Monrose.

BARBENCŒUR,

poètebaladin. . .

Deneubourg.

COQ.UARD,

cabaretier , .

Chameroy.

ANN£TTE,

femmede Coquard.. . .

M

me*Yves

Roland.

LUDOVISE,

petitebourgeoise,veuve. S a ry ta.

Pourla miseenscène,s'adresserà M. Merle, régisseur duthéâtre delaRenaissance,

Digitizedby

(10)

La Farce du i refondu

Au xv

e siècle.

— Une

campagne; un cabaret adroite, une

treille àgauche; meublesrustiques.

Avantleleverdurideau,on entend chanter,au lointain,

En avril, au joli mois, Turlurette, L'amourette, En avril, aujoli mois, Robinets'en fut au bois.

le chœur suivant.

CHOEU

R.

(11)

2 LA FARCE

DU

MARI

REFONDU

Grand merci, gentil Robin,

Cœur

de rose,

Ah

! jen'ose!

Grand

merci,gentil Robin,

Robinet,lecoquebin.

Le rideau se lève.

LAHIREL, BARBENCOEUR.

Musiqueen sourdinejusqu'à Varrivée desfemmes.

barbencoeur,

soupirant, latêtelasse.

Ah!

Lahirel!

Je m'en vaisd'un mal de langueur! Changeantde ton.

Jesuis furieuxI

Te

quitte? Appelons-la : « Traîtresse! » Et

que

toutsoit dit.

lahirel, Yimitant.

Quoi, Barbencoeur?

barbencoeur.

LAHIREL.

Ta

maîtresse

(12)

SCÈNE

I 3

BARBENCOEUR.

Grand merci!

L

AH

IREL.

Nous

autres, enfants sans souci,

Sommes-nous

deces pauvres dupes

Qu'une

folletraîneà ses jupes?

Sousle blancet levermillon, Disciplesdu joyeuxVillon, Acteurs-poètes, philosophes,

Nous

allons, débitant des strophes

De

villeen ville, etl'Univers S'ébaudit aubruitde nosvers.

BARBENCOEUR.

Pour l'argent que ça nous rapporte!

LAH1REL.

Laissonsles

femmes

à laporte, Carlameilleure nevaut point

Que

pourelle

on

sèche en pourpoint;

Letien est troplarged'une aune...

Et l'on te donnerait l'aumône.

Boire dejoli vin clairet

Sous la treilledu cabaret,

Ou

jouerà la briscambille

Au

bord de l'eau, sous la charmille...

Le rêve!

Hélas!

manque

l'argent!

la Hirel,pirouettant.

BARBENCOEUR.

Bah!

(13)

4 LA FARCE

DU

MARI

REFONDU

Avisant lecabaret.

Ce bouchon

estengageant

Avec

son

houx

de

bon

augure.

Nous

allons

commencer

lacure

De

ton

cœur

malade.

SCÈ&dE II

LAHIREL, BARBENCOEUR, COQUARD.

Bornonsici lapromenade, Car j'entends, à la cantonade, Flûtes ethautbois alternés Qui te réveilleront.

Coquardentre en scèneavecdeuxflacons ettroisverres. Il verse,

COQUARD.

Tenez, Goûtez.

// appelle.

Holà!

Coquardparait.

Du

vin!

coquard,

sur leseuilde sa porte.

Jem'en doutais. Voilà!

// sort.

LAHIREL.

(14)

SCÈNE II S

lahirel, buvant.

Voyons.

Aprèsavoir bu.

Parfait,

mon

brave!

COQUARD.

C'est du meilleur

que

j'aie en cave.

LAHIREL.

On

lui feraitbien les yeuxdoux.

Trinquons.

coquard,

refusanttristement.

Merci.

LAHIREL.

Mais?... qu'avez-vous

?

Vous

ne semblez pas àvotreaise...

Un

nez flamboyant

comme

braise,

Un

si joli petitbedon,

Etcet airtriste! qu'est-ce

donc?

coquard,

soupirant.

Jesuis mal, quoiquefrais et rose!

J'ai le

cœur

bon. Quelleestla cause

De

vos ennuis?

LAHIREL.

coquard,

après un temps.

Je n'en sais rien...

(15)

6 LA FARCE

DU

MARI

REFONDU

LAHIREL

.

Ta, ta, ta, jem'y connaisbien,

On

nem'enfit jamaisaccroire!

Vous

ne pensez pas

même

à boire Et faiteshonte àvotre vin.

Mauvais signe!

Changeantdeton.

Fort

connu

dansles cours d'Europe;

Jevaistirer votrehoroscope Etsaurai tout dans un instant.

Vous

raconter toutel'affaire.

Êtes-vousmarié?

Geste de dénégation de Lahirel.

Qu'y faire?

C'estun malheur assez

commun.

LAHIREL.

Je n'en aisouveniraucun.

coquard,

à Barbencœur.

Etvous?

BARBENCOEUR.

Lediablem'en préserve!

COQUARD.

On

prétend

que

celaconserve.

Je suis devin

Quel estvotre âge?

COQUARD.

Alors, autant

(16)

SCÈNE

II 7

Maisvousavez raison.

Morbleu!

Jefus

abandonné

de Dieu

Quand,

Tandernier,

me

vint entête

De

prendre

femme.

Était-cebête?

Mieuxvalaitse passer au cou, Pour enfinir, un

bon

licou, Qu'entrer en cette confrérie.

La pauvre

dame

a,je parie,

Quelque

peu de barbe au menton;

Elle

marche

avec un bâton, Et

met

enfuitetous les

hommes?

COQUARD.

Vingtetun ans,viennent les

pommes.

LAHIREL.

Elle estbossuealors?

COQUARD.

Non

pas.

Vous

lacroiriez faite au compas.

C'estle plusfin

museau

du

monde,

Etgrassouillette ettoute ronde;

Un

petit cœur...

BARBENCOEUR,

àpart.

As-tu fini?

LAHIREL.

Sottepeut-être?

LAHIREL.

(17)

8 LA FARCE

DU

MARI

REFONDU

COQUARD.

Oh

!

que

nenni!

LAHIREL

.

Revêche donc?

COQUARD.

Pas davantage.

Hélas! quelgentil caquetage!

Elleesttoujours à babiller, Sauter, voltiger, frétiller,

Comme

fauvette surla branche.

Serait-ce qu'elle n'est pasfranche?

Cettefoisvous avez trouvé!

Etjeveux être réprouvé

S'il futjamais pire coquette.

Elleest gaillarde, elle est frisquette, Mais

que

m'en revient-ilà moi?

C'estpour les officiers duroi.

Au

bal champêtre, à l'assemblée, Elle rit àtoute volée

De

son airleplusavenant,

A

toutallant, à tout venant.

Chacun

latrouvepitoyable.

A

lamaison, c'estun vrai diable :

« Fi!

mon

ami, quelles façons?

Vous

nesavez point de chansons;

LAHIREL

.

COQUARD.

(18)

SCÈNE

II 9

Vous

n'avez jamais rien àdire;

Vous

ignorezle

mot

pour rire.

Seigneur, êtes-vousennuyeux!

Comment

peut-on être aussi vieux? » LA HIREL

.

Voilà qui crie au ciel vengeance!

BARBENCOEUR.

Oh! femmes!

LAHIREL.

Femmes!

quelle engeance!

COQUARD.

Jésus! m'en fait-elle endurer! C'estdequoisedésespérer.

La lune n'est passifantasque...

Un

tour.billon, unebourrasque.

barbencoe u R, luiserrantlamain.

Jevousplains.

lahirel,demême.

Etmoi donc!

COQUARD.

Merci!

LAHIREL.

Oui, j'ai partà votre souci;

Etvotrechagrin

me

taquine.

Buvons un coup...

i7verseunverreà Coquard.

(19)

10 LA FARCE

DU

MARI

REFONDU

COQUARD.

Ah

! lacoquine!

Tenez, elle est, je ne saisoù, Là-bas.., courant leguilledou...

Parions, aveclavoisine!

Bruitd'instruments plus fort à lacantonade.

Entendez-vous? Aprèsun soupir.

A

lacuisine.

Tristement.

Je vaispleurersur legigot!

LAHiREl, leforçantàtrinquer.

Buvonsà tire-larigot,

Compère,

et fleurissonsnos trognes.

Il est,

comme

pourles ivrognes,

Un

Dieu pourlescabaretiers.

COQUARD.

Hélas!

LAHIREL.

C'estle roi des métiers.

Changeant deton.

Votre

femme

porteleschausses, Ellevous metàtoutes sauces?

Ne

soyez plus de

cœur

si

mou;

Quelques bourrades, n'importe où,

Vous

l'auront bientôt... assagie...

Digitizedby

Gooçle

(20)

SCÈNE

II

COQUARD.

Oui, je

manque

un peu d'énergie.

LAHIREL.

Roidissez-vous...

coquard,

hochant latête.

Hélas!

BARBENCOEUR.

Le

mode

Impératifest très

commode;

Essayez-en :Force rotin!

Celavautmieux

que

dulatin...

coquard,

prenant unerésolution.

Oui!

LAHIREL.

Levin estmeilleurencore!

A

lasantédelapécore!

i7veut verserà Coquard, quirefuse.

COQUARD.

Non

! J'ai retrouvé

ma

vigueur, Et retiens laleçon parcœur, Foi de

Coquard!

C'est

mon nom.

LAHIREL.

Comme

Avec

justesse

on

vous

dénomme

!

Soyez beau coq,

coq

avec art, Ergotez ferme,

doux Coquard

!

Digitizedby

(21)

12 LA

FARCE DU

MARI

REFONDU

COQUARD.

C'estbien

mon

dessein... mais je rentre

Au

logis.

LAHIREL.

Bonsoir.

Coquardrentredansson cabaret.

A

peine à marcherdevantvous...

Pas sivite!

SCÈ^E III LAHIREL, BARBENCOEUR.

Il est

bon

d'avoirlevintendre, Maisje cherche envain où peut tendre

Ton

antienne?...

LAHIREL.

C'esttoi lefou.

BARBENCOEUR.

Nous

n'avonsplusrien... pas

un

sou.

Votreventre

BARBENCOEUR.

Çà, roi des fous!

(22)

SCÈNE

III

laHirel, versantàboire.

C'est vrai... pas de quoipayer cette Bouteillequeje décachette

En l'honneur des amants...trompés...

Gested'humeurdeBarbencœur.

BARB EN COEUR.

Qui paiera?

LAHIREL.

L'heure des soupés

Rend

inventive lacervelle;

Témoin

cette farce nouvelle

Dont

jesuis l'auteur.

babencoeur,

flwdédain.

Celledu...

Vieux

mari

qu'on

a

refondu?

lahirel, avec enthousiasme.

Quel beausujet!

— Deux

gentesdamés, Lafine fleurdesfines lames,

Ont

des

époux

grisons... de ceux

Que

l'âge a rendus paresseux;

Ce

dont chacune est fortmarrie;

Grand

désespoir!

On

pleure, on crie:

« Fi! c'esttoujours pourl'autremois;

Autantvaudraitqu'il fûten bois! »

Quand

arrive, avec samusique,

Un

gaillard, expertenphysique,

(23)

14 LA FARCE

DU

MARI

REFONDU

Qui propose, au plus juste prix,

De

refondre ces vieux maris.

Marché

fait!

Après forcegestes, Voici nos gens légerset prestes,

Mués

en parfaits jouvenceaux...

Maiscriblésdesmille défauts Qui sontle lotdesvertespousses :

Plus depetits soins, d'humeurs douces;

L'épouxrajeuni

c'est fatal!

Devientlibertinetbrutal!

Morale :

Un

vieuxvaut... presque unjeune.

BARBENCOEUR.

Ta

farce est causede

mon

jeûne...

Elleestenfantine.

LA HIREL

.

Permets...

BARBENCOEUR.

Le

bon

publicn'acru jamais Desfemelles assezcrédules Pour avalertelles pilules...

LAHIREL

.

J'obtenais des succès d'acteur Pourtant avec l'opérateur, Lorsque, dans lagrandetirade, Jet'éblouissais, camarade :

i7déclame.

« Je suis le plusfameuxdevin

(24)

SCÈNE III

« Quijamaisaittâtédu vin

« Desvignes del'îleenchantée... »

barbencoeur,

sebouchantlesoreilles

.

Grâce!

Ma

cervelle est hantée Par d'autres esprits que le tien!...

Il bâille.

Ah!

j'ailatête lourde...

LAHIREL.

Eh bien!

Parions qu'avantla soirée Cette farce, tantdénigrée, Sera jouée aunaturel, Ici, parmoi...

barbencoeur,

haussantlesépaules.

Toi?

LAHIREL.

Lahirel! Et, dansune scènevivante,

Tu

verras si ce

que

j'invente Estimpossible.

barbencoeur.

Je m'endors.

Jesuis si las!

lahirel, désignantlatreille.

Étends-toi, hors

Digitizedby

(25)

LA

FARCE DU

MARI

REFONDU

De

lavueetdu babillage Desindiscrets,sous cefeuillage.

BARBENCOEUR.

Ouf!

Lahirel l'aide às'étendre sousla treille,il lecouvre d'un manteau avec sollicitude.

Merci!

— Tu

m'éveilleras.

Ils'endortprogressivement.

lahirel,àpart.

Levoicidéjà rose et gras

Comme

un

cochon

delait.

barbencoeur,

dansun demi-sommeil.

Infâme Rosalinde!

lahirel,àpart.

11ytient!

barbencoeur,

demême.

Oh! femme!

i7 s'endort.

lahirel, àpart.

Adieu, frère. Pauvre garçon!

Ça

ne connaît pasla boisson Et ça veutfairelaKermesse!

Mais pensons à notrepromesse.

Entrent LudoviseetAnnette qui viennent du bal.Lahirel restesous la tonnelle. Il tireunlivrede sonescarcelleet lit.

(26)

SCÈNE IV

SCÈ&QE IV

BARBENCŒUR

endormi,

LAHIREL

horsdelavue desfemmes,

LUDOVISE, ANNETTE.

Le jolibal! Lejoli bal!

Rireetchanter, c'est

mon

régal!

Mais danser!

Chère

Ludovise, Enavantdeux!C'est

ma

devise.

LUDOVISE.

Surtoutsile danseurestbeau.

ANNETTE.

Certe. As-tuvu ce capitaine

Me

saluerà lafontaine?

LUDOVISE.

As-tu remarqué ce blondin Qui

me

reluquaitdu jardin?

ANNETTE.

Il adeterriblesmoustaches Et des

pompons

et des panaches...

ANNETTE.

On

danserait jusqu'au tombeau.

(27)

i8 LA

FARCE DU

MARI

REFONDU

LUDOVISE.

Il esttimide etrougissant.

Ce

n'estrien qu'unadolescent.

ANNETTE.

Pourtantsa voixa, quandil chante,

Une

douceurquivous enchante.

LUDOVISE.

Ses cheveuxsont d'un sibeau blond!

Ses regards endisent silong!

ANNETTE.

11 m'atoutbas conté saflamme.

LUDOVISE.

11 prétend

que

je suis son âme.

Ah

! toi, queton sortest heureux!

Veuve

àvingt ans ! Des

amoureux

Par douzaines, tantqu'ilenpasse! Millebeautés et plus degrâce; Pourterminer, pasmal debien,

Ce

qui n'a jamaisgâté rien.

SainteMarthe,la

douce

vie!

Biensouvent jete porteenvie.

LUDOVISE.

Maistoi-même, ilsemble...

ANNETTE.

(28)

SCÈNE V l9

ANNETTE.

Et

Coquard?

LUDOVISE.

Vraimentle pauvre papelard

N'est pas gênant. C'estun

bonhomme.

Situ savais

comme

il

m'assomme!

Toujours l'entendretoussoter, Renâcler, ronfler, crachoter...

Il n'est

doué

d'aucun mérite; D'aucun!...

Tu

m'entends? 11 s'irrite

Dès

que

je rentre"un peutroptard:

« D'où viens-tu? Qu'as-tu fait ?» Coquard, Qui n'apas quatre dentsen bouche, Sermonner, trancherdu farouche!

Ah! Ah!

< LUDOVISE.

Que

vas-tului conter?

ANNETTE.

Rien.

Nous

nous mettrons à chanter.

LU

DO

VISE.

Oui, cela

donne

du courage.

ANNETTE.

Que

dis-tu? C'estpourqu'ilenrage.

la Hirel, àpart.

A

la

bonne

heure! ViveDieu!

ANNETTE.

(29)

20 LA FARCE

DU

MARI

REFONDU

Voici

commères

de

bon

lieu!

Ellesontle

cœur

asseztendre Etj'ai plaisir à lesentendre.

Mais qui vient? C'estlepauvre époux.

Qu'il estnoble!

Entre Coquard.

SCÈ&dE V

Les

Mêmes, COQUARD.

coquard,

àAnnette.

D'oùvenez-vous,

Ma

belle

dame

?

Ce

n'est pasle

moment

derire.

annette,

chantant.

Tra, la, la, la!

Danser, baller, courir, sauter,

ANNETTE.

Etvous,beausire?

COQUARD.

COQUARD.

Toujours chanter,

(30)

SCÈNE V 21

Est-ceainsi qu'une

femme

honnête Devraitagir?

ANNETTE.

Quelle sornette!

COQUARD.

Vous

avez desdevoirs...

ANNETTE.

Ah!

bah!

COQUARD.

Un

mari... des mieux...

annette,

riant.

Ah!

ah! ah!

Ellechante.

En avril, aujoli mois, Turlurette, L'amourette, Enavril, aujoli mois, Robinets'enfutau bois.

COQUARD.

J'ai trop flatté votrefolie.

Hélas! Jevoustrouvais jolie, J'étaisféru devosbeauxyeux...

Maisles choses n'envont pas mieux

Et

ma

patience ades bornes...

ANNETTE.

Bel escargot, rentrez voscornes.

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(31)

22 LA FARCE

DU

MARI

REFONDU

COQUARD.

Dieu sait

combien

jevous aimais.

Tout

va bien changerdésormais;

Vous

apprendrez à

me

connaître.

ANNETTE.

Ah

! jevoudrais voir ça.

COQUARD.

Peut-être.

Me

croyez-vous un pauvre sot?

Attendez; vous verreztantôt

De

quoije puis êtrecapable.

ANNETTE.

Ce me

seraitfortagréable.

Elle chante.

Grand

merci, gentilRobin, Turlurette,

L'amourette,

Grand

merci,gentil Robin, Robinet, le coquebin.

COQUARD.

Alleztoujours.

ANNETTE.

J'aigrandehâte

De

vous voirlamain à la pâte.

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(32)

SCÈNE

V 23

COQUARD.

Vous

n'irez plus, sous lesbosquets, Danser avecdes freluquets.

Dès

aujourd'hui je suis lemaître!

Vous

aurez à votre fenêtre

De

bonsbarreaux,., jusqu'augrenier.

lah1reL, àpart.

Courage, excellenttavernier!

ANNETTE.

Ah

! ah! lebel

homme

deguerre! Tant querellerne vous siedguère.

Qu'allez-vous pourfendre?... un moulin?

LUDOVISE.

Fi! compère,

que

c'est vilain!

ANNETTE.

Quelle colèremirifique!

coquard,

àLudovise.

Ilestvrai, je suis pacifique...

J'aitoujours aiméle repos!

ANNETTE.

Que

trop.

— Vous

n'êtespointdispos...

C'estvotretoux quivouschagrine.

COQUARD.

Oui, j'ai du mal à lapoitrine.

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(33)

24 LA

FARCE DU

MARI

REFONDU

A

Annette.

Veux-tu? Parlonsun

peu

raison :

N'as-tu pas detout àfoison?

an

nette, ricanant.

De

tout?

COQUARD.

Que

te manque-t-il?

ANNETTE.

Dame...

coquard,

?adressantàLudovise.

Qu'on me

cite aumoins

une femme,

Parmi nos belles d'àprésent,

Dont

l'épouxsoit pluscomplaisant Et qui soitaussi bien lotie?

Je lui porte aulit larôtie;

Je lui donne, çafaitpitié, Millepetits

noms

d'amitié;

Je l'appelle

ma

tourterelle, Je suis aux petitssoins pourelle.

LUDOVISE.

Parfait! mais c'est insuffisant.

coquard,

setournant versAnnette.

Rêve-t-on rien d'aussi plaisant?

Dormirlagrasse matinée; Toujours lameilleurevinée,

De

latourte à

chaque

repas...

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(34)

SCÈNE

V

ANNETTE.

Oui. Mais cela nesuffitpas.

coquard,

àLudovise.

Et

que

d'affiquets elle porte!

Que

de bijouxdetoute sorte:

Ellea plus d'or au petitdoigt

Que

la châsse deSaintBenoît;

Au

soleil elle reluittoute.

Dieu saitpourtant ce qu'il en coûte, Centécus sont tôtdépensés...

LUDOVISE.

Compère,

ce n'estpointassez.

COQUARD.

Pourtant jem'efforce àlui plaire.

LUDOVISE.

Mon

Dieu, quivousdit le contraire?

COQUARD.

J'aide la

bonne

volonté.

LUDOVISE.

On

ne Tajamais contesté.

On

ne peutvous peindre qu'en buste..

Voilà ce qui latarabuste,

Vous

êtes un peu... nonchalant.

ANNETTE.

Hélas! je dîne avecdu flan

(35)

26 LA

FARCE DU

MARI

REFONDU

Et c'estdevent

que

jedéjeune.

Avecéclat.

Que

nepeut-il devenir jeune!

lu

do

vise, riant.

Plûtau ciel qu'il fûtrefondu!

ANNETTE.

Que

dit-elle?

la hirel,à part.

Qu'ai-je entendu? C'estle sujetdont nous parlâmes: Le mari

refondu!

17 sortdubosquet.

%

SCÈ^QE VI

Les

Mêmes,

plus

LAHIREL.

LAHIREL.

Mesdames

! Je suisvotre

humble

serviteur.

ludovise.

Quel

est ce béjaune?

(36)

SCÈNE VI 27

LAHIREL.

Un

docteur,

Grand

amidu jus dela vigne;

Votre admirateur, quoiqueindigne.

ANNETTE.

Vous

écoutiez?

LAHIREL

.

Sans faireexprès.

COQUARD.

Vous

connaissez tout?

LAHIREL

.

A

peu près.

ANNETTE.

Vous

avezvu ses airsmaussades!

COQUARD.

Etvous savez ses escapadesI

ANNETTE.

Jugez-nous donc.

COQUARD.

Soit! J'yconsens.

A

Lahirel. '

Ne

suis-je pas

homme

desens,

De

ce pays bourgeois notable,

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(37)

28 LA

FARCE DU

MARI

REFONDU

Et, pourdresser rôtsurlatable, Le premier des cabaretiers?

LAHIREL

.

On

vous le passe volontiers.

ANNETTE.

Ne

suis-jepas jolie etfraîche,

Avec

un teint couleurdepêche Etdesfrisettes surle cou?

LAHIREL

.

Qui le nierait serait bienfou.

COQUARD.

Çà

! voyons!

De

quoi se plaint-elle?

Une

admirable clientèle!

ANNETTE.

N'a-t-on pasplaisir à

me

voir, Etn'est-ilpas heureuxd'avoir

Une femme

que chacun vante? LAHIREL.

Bien trop heureux!

annette,

minaudant.

Votre servante.

Regardez

mes

yeux.

LAHIREL.

Vertuchoux!

Avec

plaisir! Ils sontfort doux.

(38)

SCÈNE

VI

COQUARD.

Mais leur langage estassezrude.

Convient-il qu'une

femme

prude Soittoujourshors dela maison?

Non,

mordieu! vousavez raison.

AN NETTE.

Que

lui revientd'êtresi riche, S'il laisse le meilleur enfriche?

LAHIREL

.

Ah

! pourle coup, vousaveztort.

Parlez!

ANNETTE.

Parlez!

LAHIREL

.

Eh! pas si vite.

C'estun cas qu'il fautqu'onmédite;

Salomon, le roitrèssensé, Eûtété fortembarrassé...

LAHIREL.

COQUARD.

Maisje suis brave

homme.

LAHIREL.

D'accord.

COQUARD.

(39)

30 LA

FARCE DU

MARI

REFONDU

// réfléchit. Il commence paradresser delamain unbaiserà Annette.Puisà Coquard, désignant Annette.

Un

telbien vaut qu'onle cultive.

Montrez-vousd'allureplus vive, Ettâchez d'agirun peu mieux.

Ce

petitnez, ces dents, cesyeux!

Que

diantre!

Un

effortd'éloquence!

Il pirouette.

Et maintenant, tousenvacance.

LUDOVISE.

Le folâtre abien jacassé.

lahirel;

Allez;lacour aprononcé.

A

Coquard.

Comment

trouvez-vous lasentence?

COQUARD.

Hum! Hum!

Lachose est d'importance...

laHiREl, à AnnetteetàLudovise.

Etvous?

LUDOVISE.

Fortbien.

ANNETTE.

Mais à quoi sert?

(40)

SCÈNE

VII 31

L

AH

IREL.

Hein!

ANNETTE.

Vous

prêchez dans le désert.

Viens, Ludovise.

Adieu, beaumerle.

Ellesrentrentdans l'auberge.

SCÈfrQE Vil LAHIREL, COQUARD.

lahirel,à Coquard.

Envérité, c'est uneperle, Etvousêtes un grand pécheur.

Vingt etun ans, de lafraîcheur,

Que

voyez-vous quidéplaise?

COQUARD.

Vous

enparlez bien àvotre aise.

LAHIREL.

Voulez-vous

mon

avistout franc?

Vous

netenez pas votrerang.

COQUARD.

Elleva changeravec l'âge.

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(41)

LA FARCE

DU

MARI

REFONDU

LAHIREL.

En attendant, grand étalage

De

jeunesgalants qui, joyeux,

Poussentleurpointeà qui mieux mieux.

coquard,

hésitant.

Fi!

Ce

sont propos malhonnêtes...

LAHIREL.

Allons, convenez-en, vousTêtes!...

COQUARD.

Je vous jure

que

non.

LAHIREL.

Si! si!

J'en suisfâché; mais c'est ainsi.

COQUARD.

Et qui vous Ta dit?

LAHIREL.

Ma

science.

Je suis

homme

d'expérience.

COQUARD.

J'aimeraismieuxêtre pendu.

lahirel, réfléchissant.

Voyons... Rienn'estencor perdu.

Tâchons

de larendre jalouse.

Que

demain votre digne épouse

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(42)

SCÈNE

VII

Vous

aperçoive coquetant

Avec une

autre; surl'instant

Panons qu'elle s'humanise.

Que

ce soitClaudine ou Denise, Pourvuqu'elle porte jupons, L'effetestsûret j'enréponds.

COQUARD.

Vous

croyez?

LAHIREL.

Oui, n'en doutezmie.

Et,tenez, lapetite amie

De

tout àl'heure...

COQUARD.

Ehbien?

LAHIREL.

Morbleu!

Il fautla reluquer un peu;

Luilancerdetendres œillades, L'accompagner aux promenades, Luifaireforce compliments,

Comme

ilestd'usage entre amants, Chanterenfin toutela

gamme.

COQUARD.

C'est

que

je n'aime

que ma femme.

LAHIREL.

Vous

devriezbénirle sort.

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(43)

34

LA FARCE

DU

MARI

REFONDU

Ludovisesortdelamaison.

Justement, lavoisinesort.

M'obéirez-vous?

coquard;

C'est bien force.

Les

Mêmes, LUDOVISE.

lahirel,à Coquard.

Allez, marchez, jouezdu torse;

Partez, etrevenez vainqueur.

COQUARD.

J'essaierai donc.

lahirel, lestimulant.

Un

peu de

cœur!

N'allezpasavoir laberlue.

A

Ludovise.

Belledame,je vous salue.

LUDOVISE.

Ah!

c'estvous,monsieurl'orateur!

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(44)

SCÈNE

VIII

x 3f

LAHIREL.

Toujoursvotre

humble

serviteur.

Vous

nous quittez?

LUDOVISE.

Mais oui.

LAHIREL.

C'esttriste.

LUDOVISE.

Bonjour donc,seigneur...?

LAHIREL.

Alchimiste!...

LUDOVISE.

J'aimemieux dire: adieu,badin!

LAHIREL.

Adieu, rose de

mon

jardin!

LUDOVISE.

Adieu, béguin des chambrières! LAHIREL.

Donnez-moi

place envosprières.

ludovise, riant.

Jen'ymanquerai pas.

A

Coquard.

Etvous,

Mons

Coquard,trop heureux

époux

Coo gfe

(45)

3<5 LA

FARCE DU

MARI

REFONDU

D'une

femme

aimable et gaillarde, Bonsoirà vous, que Dieu vousgarde!

coquard,

trèsaimable.

Dame,

jevousdisgrand merci.

LUDOVISE.

Ne

soyez plus

morose

ainsi.

Émoustillez-vous!

LAHIREL

.

Lui? C'est

l'homme

Leplusvifqui soitjusqu'à

Rome,

Le plus galant, le plusjoyeux;

Croyez qu'il n'apasfroidauxyeux!

LUDOVISE.

Ah

! ah! La farceest excellente.

Son humeur

est assez... dolente...

LAHIREL

.

Lui?

Comment

donc!

Un

petitfol!

Toujoursgai

comme

rossignol, Sautant

comme

bergeronnette.

LUDOVISE.

Ce

n'est pasce que ditAnnette.

LAHIREL.

Il n'estpas si vieuxqu'il paraît.

Bas,à Coquard.

Allez! Hardiment!...

(46)

I

SCÈNE

V

coquard,

aprèss'être battulesflancspoursepréparer.

Je suisprêt!

LAHIREL

.

11 tientencore lacampagne.

coquard,

trèsgalant.

Permettez qu'on vous accompagne...

L'argent?devotre chaperon Pourrait tenter quelquelarron.

L

ah

Irel, bas, àCoquard.

Bravo! Bravo!

Vous

allezavoirun cortège Digne entous pointsde vos attraits.

Coquard

seul enfera les frais.

coquard,

à Labirel.

Je m'envante.

A

Ludovise.

Que

vousdisais-je?

lahirel, àLudovise.

Il est, sansreproche,

Un

vrai chevalier delabroche:

Lepetit-cousin d'Amadis.

ludovise,riant.

Vous

parlez du temps jadis.

lahirel, bas,à Coquard.

Chaud

! chaud!

(47)

3« LA FARCE

DU

MARI

REFONDU

coquard,

véhément,àLudovise.

Madame

Ludovise, Qu'avec vous

un

manants'avise

Le

moindrement

d'être impoli...

H serabientôt démoli!...

luDOVISE.

Le beau coq!

L

ah

irel,mettantsesdoigtsderrièrelatêtedeCoquard.

Voyez

son aigrette!

Bas, à Coquard.

Maintenant,

un mot

d'amourette.

coquard,

àLudovise.

Mon

Dieu!

que

votre brasestblanc!

Quels jolisyeux!

LUDOVISE.

Coquard

galant!

COQUARD.

Souffrezun peu queje regarde.

Vous

êtes gentille et gaillarde, Etvous sentez le réséda...

Vous me

plaiseztout plein,oui-da!

lahirel, las,à Coquard.

Biendit! bien dit!

.

ludovise.

J'ensuis flattée...

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(48)

SCÈNE

VIII 39

Mais, compère, quelle frottée, Si votre

femme

vous entend!

coquard,

décontenancé.

Diable!

LUDOVISE.

Je flâne, et

Ton

m'attend.

Partons... Bonsoir, bel alchimiste!

Ma

mignonne, Dieu vous assiste!

Montrant Coquard.

N'oubliez pas votre amoureux.

Oh

! oh! il n'est pas dangereux.

Prenez

mon

bras,

dame

jolie.

ludovise, surprise, trèsgaiement.

Comment

donc?...

Elleprendle brasdeCoquarden riant.

LAHIREL

.

LUDOVISE.

COQUARD.

LAHIREL.

Vivelafolie!

Coquardet Ludovisesortent.

(49)

4o LA

FARCE DU

MARI

REFONDU

SCÈ&dE IX

LAHIREL,

seul.

Excellenttourde

mon

métier!

Qui paiera?

Notregargotier!

Il fera...

Regardant Barbencœur.

grâce à lui

peau neuve.

Criantetfrappantsur la table.

Mais avanttout, qu'on nous abreuve!

Ces

débatsm'ontfort altéré.

Eh!

commère

au corset doré, M'entendez-vous, gentilleAnnette?

Annetteparaîtàlafenêtredure^-de-chaussée.

Du

vin!

// chante.

« Vite,

ma

blondinette... » Parlé.

Du

meilleur!

Ilchante.

« Réveillez-vous

donc

! »

annette,

àlafenêtredure^-de-chaussée.

Vous

tairez-vous?

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(50)

SCÈNE

X 41

LAHIREL.

C'est moi.

ANNETTE.

Pardon;

Jevousprenais pour ce vieil

homme, Ce

rechigné...

LAHIREL.

Moi? qu'on

renomme

Pour

ma

vaillance en tous combats, Expert aux

amoureux

ébats

Et folâtre

comme

lagrive, Pouvez-vous confondre?

ANNETTE.

J'arrive.

SCÈU^E X

LAHIREL, ANNETTE.

annette,

arrivant avec unbroc.

Goûtez-moi ceci!

lahirel,goûtant.

Du

velours!

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(51)

42 LA FARCE

DU

MARI

REFONDU

AN

NETTE, ironiquement.

Qu'avez-vous faitde

mes

amours?

LAHIREL.

Coquard?

Il dort sous la tonnelle.

Toujours la

même

ritournelle!

Il dortlejour, il dortlanuit.

Est-ce amusant!

Le pauvre diable a delapeine.

Votre façonn'est pointhumaine Etvous l'avez fort maltraité.

ANNETTE.

Beaucoup

moins qu'iln'eût mérité.

Sije n'étaisune

bonne

âme...

C'est volontiersque je leblâme.

Fi donc! Il devrait,le méchant,

Un

peu mieux cultiverson champ...

Un champ

de sibelle apparence!

Mais...

LAHIREL.

Du

meilleur terreaudeFrance...

Etqui

demande

à rapporter.

ANNETTt.

LAHIREL.

Chut! pas debruit!

LAHIREL.

annette,

coquetant.

(52)

SCÈNE X 43

ANNETTE.

Plusd'un pourraits'en contenter...

LAHIREL.

Dont

le

bonheur

ferait envie.

ANNETTE.

Parlez-vousfranc?J'ensuis ravie.

LAHIREL.

Mais quoi!L'âge estun grand voleur Qui nous prend tout, forceet couleur.

On

devientfaible, on devientlâche,

On

ne suffit plusà latâche,

On

tremblote,

on

flageoleunpeu...

Adieu, vousdis, lejoli jeu...

Pauvre

homme

!

ANNETTE.

Il fautque je l'éveille.

lahirel, l'arrêtant.

Ne

faites paschose pareille!

Vous

luitroubleriez les esprits.

Un coup

de sangestbientôt pris!

ANNETTE.

Ne

craignezrien. Labête estdure.

LAHIREL.

Ille fautpour ce qu'elleendure.

Même

jeu.

Laissez...

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(53)

44 LA FARCE

DU

MARI

REFONDU

ANNETTE.

Puisqu'il a tantsommeil, Qu'ildorme,soit!

A

sonréveil, Jeluiréserve dessurprises.

Quoi donc?

LAHIREL.

ANNETTE.

1enverradegrises.

LAHIREL.

Mais encor?

ANNETTE.

S'il estengourdi,

Un

autre sera plus hardi.

J'ensais qui n'attendent qu'un signe.

LAHIREL.

Non.

Le

moyen

seraitindigne D'unebelle de hautrenom,

Dont

levisage estsi mignon.

Lepauvret n'estpas tropcapable...

Est-il cependantsicoupable?

C'est malgré lui qu'il reste coi.

Vous

auriez mieux à faire.

ANNETTE.

Et quoi?

LAHIREL.

Que

nele faites-vous refondre?

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Google

(54)

SCÈNE X

ANNETTE.

Refondre?

LAHIREL.

Celapeut confondre!

Lachose apourtantfait dubruit Et l'univers enestinstruit.

On me

connaîtassez, j'espère.

Le Roim'estime... et leSaint-Père!...

Je suis leplus fameuxdevin Quijamais aittâté duvin

Des

vignes del'îleenchantée!

Ma

famille estpartout vantée;

Salomon était

mon

parent;

Je suis neveuduJuif Errant, Maisà la

mode

de Bretagne;

Le

bon

géantTranche-Montagne

Me

tintsurles fontsbaptismaux;

Merlin

me

glissaquatremots Jadis au tuyau del'oreille;

Noé

m'a légué sa bouteille, Et l'empereur desOttomans M'a fait

don

detrois talismans.

//grimpede la chaisesurla table.

J'ai parcourutoutelaterre Etj'enconnais toutle mystère.

J'ai vudes pays fabuleux,

Des hommes

noirs,jaunes et bleus, Des

dames

galammentvêtues

Montantsurunechaise.

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