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LE MAÇON
D È M A S Q U É,
O
U
LE VRAI SEC&ET 3DE5
FRANCS MAÇONS.
J
9
Mis
aujour dahstoutesfespartiesave*fincérité
&
fans déguifemenc.Si*
mm
faiauditaLan!,fitnumttuvtflrtPaadinruallé ttrrë
9
laUtiuimariai• Fifg,'Emd,t.D.fionVrafic-Maçonftperdoit,onletroirefiézrollt
«i entre léqocrre»fitleCompile»
A LONDRES
,Chés
Owen Temple
Bar. rÿjr»ht
Prixeft un Shilling.Touts les VÉ NF.B à .
BLES de LOGE, FRERES
PASSèS-MAlTRÈSy COM*
PAGNONS, APPRENTIFS,
ET AUTRES SUPPÔTS DE LA
MAÇONNERIE.
IMes Freb.es,
r
J
E
fuisun transfuge quidé/er*
te
laMaçonnerie pour ren-
trerdans
lecamp des Pro~
phones, La lumière dont vous
A 2
*m’avez
(
4
)m’avez
faitpart ne doit
point,ê- tre enfëvelie lous
leBotjfeau
, ilefttems 4 e
laplaçer
fur leChan-
delier
pour
defliller lesyeux des aveugles Mortels. Souffrez que
je diuippe
l’épaiffeurde leurs ténèbres
,& que ma main arra-
che
lebandeau lâcré qui voiloit
vos Myltères. N’en murmurez
point, mes Freres, ou
fivous blâmez ma conduite, Juftifiez moy par
l’intention.Je veux rendre lèrvice au genre humain,
& à vous mêmes. Vous êtes
vertueux, mais votre modefte vertu s’enfonçe dans l’oblcuri- té,
ilfaut vous forçer de
lafaire
brillerau grand jour.
J e vous entends me repro- cher que je
trahisun fècret pro-
*
mis
(
f)
mis & juré entre vos mains
:je
l’avoue, hélas, ma bouche a
prononçé ce ferment
fatal,mais
mon cœur ofè
ladéfà vouer. Urç jurement mêlé de blafphêmes ne peut point
liernos confçien- ces dans une matière puérile
;un engagement doit être
librepour être facré; on
fëdégage
(ans crime de celui que l’on ne prononça pas fans
crainte.l’Ap- pareil de vos épées, nues m’a-
voit glaçé d’eflroy, & ma
lan-gue tremblante ne
feprétoit qu’avec horreur à
latriftené-
ceffitédes circonflances.
Je
briiemes chaînes pour vous rendre ceque j’ay reçu de vous,
&
puifqu’ilfaut enfin que mon
cœur
foitcriminel
, ditesmoy
A3
lequel
( 6 )
le quel des crimes
eft leplus grand
,d’avoir prononçé votre ferment redoutable
,ou de
le trahir.Je
fuisavec
lenombre my-
ftérieux & chéri
,
Mes Freres,
Votre trh-Humble
65* très obligé
Ser-
viteur.
TYW.
PRE'-
P R E F A C E.
J
E
développe le iecret desMaçons
a*vec candeur ,
&
fans partialité; je rends juftice à la vertu, jeblâme le
vice; je raconte ce que
mes
yeux ontvû
,&
ce quemes
mains ont traçé; le public auroit tort de ne pasajouter foy àmon
ouvrage, je n’ai aucun intérêt àle tromper. Sije prends la
plume
, c’eft plus- tôt pourempêcher
que les duppes ne fe multiplient, que pour en faire.
J’ay fouvent eu pitiéde cespauvres vic- times de la curiofité qui fe févroient de huit oudix gainées pour apprendre
une
hiftoire faufle, des mots qu’ils n’enten- dent pas,
&
des lignes qui n’aboutiflent à rien.En
France les enfants s’araufent.à faire des Chapelles,
&
les Francs-Ma- çons tiennent des Loges. l’Uneft aulïi puérilequel’autre.l’Ouvrierferoit beau-coup mieux
de relier à fon travailque de venir enLoge
perdre tout à la fois fon tems,&
fon argent;l’homme
riche devroit avoir confçience de fe prêter à cet abus.On
doit nous palfer un certainnom-
bre defottifes, parce que nous fortunes
A 4
nés( 8 )
nés pour en faire; ainfi j’excuferai le Fropbane qui trompé par lesbelles paroi- les
du Maçon
auracompté
fon argent|>our être instruit de fes merveilles,
&
je blâmerai celui qui après avoir étété- moins de ces nobles fadaifes
y
retourne encore,ou
cet autre qui étant avertidonne
dans le piège.Avant
d’êtreMaçon on
fefigurequ’ily
a del’honneuràl’être;eft-onreçu?
on
en rougit, mais l’honneur défendde faireun
pasenarière.Que
deshommes
oififs don- nent dans cesjeuxenfantins,on
tolére- ra leuramufement
; maisqu’ils n’entrai- nent point avec eux des gens qui pou- roient pafler pour raifonnables, s’ils n’é- toient Maçons.Il eft tems que la Maçonnerie prenne
fin; elle
commence
àtomber dans ledif- crédit; fon fort fera celuidesgrandsem-
piresquel’onavûs s’abîmer fous lefaix deleur propre grandeur. Ses
membres
ontdégénéré en fe multipliant,& com-
me
la ferpede l’émondeurnepouroitpas reflerrer fesbranches dansleursanciennes bornes, je crains que la hache ne coup-pe
l’arbre par le pied.Je connois des Frères qui s’ennuïent fortdel’être,
&
je vois encoreplus dePro-
(
9
) . .Propbanes quine donnerontjamais dansle panneau.
Le
mafque levé,on
ne voira plus que lestracesdu
charbon,&
delacraïe qui impriment les myftéres fuir, le plancher;
on
auracompàmon
des Freres àce fpeélacle,&
s’ilrefte quelque doute encore,cefera celuiquinaitdel’idéedansla quellenous
fommes
que des minuciesne
doivent pas occuperdes gens fages.On
peut regarder cetouvragecomme un
corpscomplet&
éxaéè desCérémoniesMaçonnes
;jeme
fuisappliqué ane
rien omettre. Sijedétaillema
réception,c’eftque j’ay cru cette
Façon
d’écrire pluscommode
pour mettre fous les yeuxdu
leéleur tout ce qui fait l’effence de la
Maçonnerie. Qui voitune
Loge
,lés voit toutes. Les différencesqui ferencontrent dans lespays nefont qu’accidentelles,&
n’empêchent point
un
Frere qui fepré- fente, d’être reconnu pourbonMaçon.Jedéfieles
Maçons
,même
lesplus opi- niâtres,&
les plus zélés partifansdu
fe- cret, de pouvoir en toute confciencedif-convenir de ce que j’avance , ou con- troller
mon
ouvrage avec fondement.J’ofe dire qu’il
y
apeu
de Logesou
lecérémonial s’obferve avec tant d’éxaâi- tude que dans celle
ou
j’ay été reçu,&
A 4
qu’il( 10 )
qu’il
y
a icy a profiter pour les Freresqui
ne
fontpas encore bien inflruits. Ilsn’encontiendront pasdevant lesPropba- nes, (ceferoitruiner toutl’édifice,) ce*
pendant, s’ilscontinuënt encore, ils fe- ront bienaifes d’avoir
mon
livre fous lesyeux
pour leur fervir de boufible, lors»qu’ilsletrouveront embarafTés dans leurs ouvrages.
L E
(II)
LE VRAI SECRET
DES
FRANCS-MACONS &c.
»
*********
L A
ciétéMaçonneried’hommes
étoitchoifis,autrefoisque l’amitiéuneSo-unifloit par les liens de la vertu pour
&
prêter
un
fecours mutueldans leurs be- îbins: aujourd’hui elle eftun
aflèmblage confus de gens obfcursou
diftingués , touts amateurs des plaifirs de la table,
&
tirés indiftin&ementde touts lesétats.II eftplus aiféd’arracherle voile épais qui couvre fes myftères
, que d’aflignet l’époque de fa naifiance. Les Anciens
Maçons
moins bruyants,&
plusdifcretique les
Modernes
, fuïoient la clartédu
jour,&
lesregards des Prophanes. l’Hif- toire gardeun
profond lilence fur leur origine,&
nous n’avons point d’anna- les, ou de faits mémorables qui puiilènt la conftater.Dans
ce labirintheobfcur,ou
l’on nemarche
qu’auhazard d’égarerfes pas,on
peut cependant affeoirdesconjeéturesfo-A 6
liées( I* )
lide$ en confultant la tradition,
&
lesmotifs de l’infticutionde cet ordre.
l’Angleterre eft le Théâtre fur lequel
on
place l’invention dela Maçonnerie.C’eft vouloirdonnerdans laFable quede
la faireremonterjufquesautems deSalo-
mon, &
d’Âdoniram: ce trait, qui n’eftS
ue fimbolique, ne tient en rienà l’hi- :oire.
Le nom de
Salomon eftlefymbofede
la Sagefle,comme
fôntemple eftce- luidel’Union des Frtres, ou plus-tôtde
la
Loge
qui les raflèmble.On
a voulu fonderune Sociétéd’amis,(cequi auroit
dû
toujours êtrele vraibut delaMaçon-
nerie)& on
a Choifi ces Cara&ères pour les diftinguer&
les démêler,com-
me
onvoitl’Officier donner auSentinel- le lemot du
guet.Quelques perfonnes ont foupçonnéque
la
Maçonnerie
tendoit àlaréédification duTemple
de Salomon, ou au rétablif-fement de la
Maifon
de Stuart fur leThrône
d’Angleterre; foupçon vain,&
Î
|ui n’eftaffis•fur aucun
Fondement
rai- onnable. LesMaçons ne
fongent n’y kla Religion, n’y à l’Etat; il ne s’agiten- treeux que
de
plaifirs,maisdeces plaifirsinnocents quine doivent rien à la honte despallions brutales,
&
au crimedonc
on
( 13 >
on
les accule. Si l’onvoitde nos jours l’ivrefle&
la débauche le gliflèr dans leurs repas,fil’amourduguain, toûjours indultrieux, apû
fejoindreaugrandarc de faire des duppes, cestrillesabus fontun
effetde la foiblefie humaine,& du
malheurdes tems.
d’Autres prétendent qu’il faut remon-
monter
jufques aux Freres Hofpitaliers de Jérufalem pour trouver les premiers Peres&
les vraisFondateurs desMaçons;
autre erreur, deftituéedetoute vraifem- blance.
Leur
opinion ell appuïée furce quelesHofpitaliersavoientchoifi St.Jean pour Patron ,&
que toutes nos LogesMaçonnes
font dédiées à St. Jean: ils concluentenfuite que vraifemblablement les Seigneurs Anglois&
François,quiléfontengagés autrefoisdanslesCroifades, étoient Franc-Maçons.
Mais
ces gens, qui perdent de vue, ou qui ignorent lemotif de l’inllitution de notre ordre
,
ne
prennent pas gardequeSt.Jean ayant toûjoursprêchéàfesDifciples l’Union, Sc l’Amour fraternel parces mots qu’il ré*pétoit fans felafler,
Mes
chers enfants ai-mez
vous, lesFranc-Maçons
quiontpris la charité ,&
l’égalité des conditionspour
labafe deleur fociété, ont voulu,’A
7 enC
H
)en
fe mettant fous les aulpices de cet Apôtre, donner à connoîcre l’efprit qui doit les animer.Ilferaita fouhaiter que l’Hiftoirenous eût confervé le
nom
decelui qui pofa lapremièrepierre
de
ce vafleédifice. CetHomme
qui adroit de prétendre àl’im- mortalité, avoitdu
bonfens,&
lesqua-lités du cœur. Ils voïoit que touts les
hommes
fontégaux,&
qu’il nemanque
à leurbonheur que de vouloir lefaireen s’aimant.
Comme
les pallions de l’Hom-me, &
les honneurs arêtent les progrèsde &
félicité, il Crut en les banniflant ramenerl’ancienne Innocence. Dès-lorsil imagina un Syllème,dontjecrois qu’il avoit pris l’idée dans la République de Platon. Je le dis encore,
&
je le disavec vérité , tout elt allégorique chez
lui.
Le Temple
de Salomon répréfente laMajefté dela
Loge ou
travaillent lesFrè- res.Les
deux Colonnesd’Airain exprimentl’apuiinébranlablequifoutientl’édifice.
l’EtoilleFlamboiante, la
Lumière
qui éclaireleurs pas.Le
dais parfemé d’étoilles , lacom-
munication librequ’ils ont avec le Cielen
( lS )
en fe dégageant de» Prophanes , de des vices.
Le
niveau, l’égalité des Conditions.l’Equerre
&
leCompas
, la prudence&
lacirconfpectionde
leursdémarches.Les gans blancs, la pureté
de
leurs mœurs.On
bande lesyeux
au Récipiendaire pour lui faire fentir l’aveuglement deshommes
qui ont leur bonheur fous lesyeux, quipeuvent le faire,
&
qui nelevoïentpas.
On
ledépouille de toutsmétaux
pourmarquer le défmtèrcflement, St le
mé-
pris desrichelles.
On
lui découvre lamammelle
gau*che, pourréprélenter l’Innocencedefon cœur,
&
lapureté de fes intentions(a).On
luimet
lepiedgauche enPantoufle,par allufion à ce que Dieudit à
Moyft
auprès
du
buiffon ardent,àèfcàslesfeuliers de tespieds,carla terrefurla quelle tu tnar*cher, efi une terrefmnte.
On
luitient legenou
droitnod enmé-
moire des Calusque St. Jean Patron de l’ordre avoit aux genoux.Enfin
( Leshfaçonsonttortdedirequecette cérémonie eft pour connoître le Sèxé du Candidat.
(
16
)Enfin
on
le fait voîager pour lui don*ner à connoître qu’un
Homme,
qui eftdans les ténèbres, doit s’avançer vers la lumière,
&
la chercher.Les
autrescérémonies,font d’itnagina*tion,
&
de caprice.On
les a choifiës pourfervird’affortiment,&
fairecorps,
afin
de
donner quelque décence à l’ou- vrage,&
le relever;comme
on, voitle foldat dans fon éxercice faire des tems, qui ne fontp,oint du tout efferitiels.pourle combat.
La
principale cérémonie au- jourd’hui eftcelledel’argentqueleCan-
didat tire de (àpoche.
Avec
cette fom-me
onboit à fa fanté,on
rit à fes dé- pens,& on
lui fait voir de très belles chofes.Les
Signes, lesMots,
les Attouche-ments
font uniquementpourfe
recon- noître; on garde le fecret là-deflus par- ce qu’en les montrant il n’y auroit plusde
fociété particulière, maison
affeéjted’en faire un myftère,
& on
le vantebeaucoup pour picquer la curiofité des Propbanes.
Rien deplusbeau quelefyftêmeimaginé par l’auteur. JelecroisAnglois,du moins
ilmérite de l’être
,
parce qu’il n’appar- tient qu’à cette Nation de Ravoir pen-
fer.
( *7 )
fer, de mettre
l’homme
au niveau de l’homme,&
derendre à l’humanitél’hon-neurqui lui eft dû. Il étoit
bon
archi- tecte , mais il a eu dans lafuite deforts mauvaisMaçons
,&
lesvices, plus quel’injure des tems, ont défiguréfon ou- vrage.
Dans
quelque région de la terre quela
Maçonnerie
aitcommençé
aparaître, ellea exifté, puifque nous en voïons en- corelesdébris; jefuis initiédans fesmif- tères, je les connois à fonds,
&
je lesécris avec fincérité.
Commençons
par circonftançier le détail dema
réception,
pour
mettre au grandjourtoutl’intérieur des loges.Le
fils du Prétendant avoit faitune
defeente en Ecoffe, il y remportoitmê-
me
quelques avantages/, lorfqueMon-
iteur
Cowens mon
ami vint m’annonçer que notrerégimentétoitcommandé
pour s’avançer contre l’ennemy. Fousallezquit- terLondres,me
dit-il, mais ne voulez vous pas vous déprophanifer en le quittant? Je compris à cemot
qu’ilétoitqueftion d’en- trer dans le grand ordre ,& comme
je fçavois d’ailleurs que les Salomonsmo-
dernes n’ouvrent l’entrée de leurTem-
ple qu’avec une clefd’Or, je demandai
(i8)
ï
combien degainées étoit le prix dema
réception.
Que
vous êtes Prophane, fé- eriat-il, ilme
femble voir Simonle Magi-cien quimarchandait le dondes Apôtres. Nous neJçavonspoint agirpar des vuës
i
intérêt;
U
vous en coûtera douze livres Jlerling. C'ejl unebaguatelle.La
propofition acceptéejefus conduitchezMr.
Fielding, qui éxerçoit les fonc- tionsde Vénérable,on
m’agréa,&
je prisjour.
Réception d’Apprentip.
L’auberge de le
Swan
dans le Stran étoit l’endroit ou jedevois quitterma
dépouilledeProphanepourouvrirles
yeux
à la lumière. Les Freres s’y étoient ren- dusavant moy. Jeconverfai environune demie
heure avec quelques-uns d’entre eux, dans lachambre
quidonne
fur la rue: pendant ce tems d’autres travail- loient dansun
appartement enfonçé , donton
avoit bouché les fenêtres avec des tapifleries.Chacun me
faifoit fon compliment,&
fe félicitoit de pouvoirme
comter bien-tôt aunombre
de fes Freres.On
m’extolloit les avantages dela Maçonnerie avec emphafe. J’allois voir, à les entendre, les plus fuperbes merveilles de l’univers. J’écoutois tout
,
( *9 )
fans trop fçavoir que répondre,
&
j‘éitois aflez fimple pour les croire. Alors le thréforier
de
la loge parut avec fon livre fous lebras, ilme
falua avecpoli*telle,
& me demanda
obligeammentfije voulois luifaireécriremon nom. Jecom-
tai
mes
guinées, il m’infcrivit&
s’en re-tourna.
En même
temsmon
ami s’avan- ça pourme
dire qu’ilétoit temsd’entrerdans la
chambre
voifine; je le fuivis.L’endroit étoit obfcur, les fenêtres fer-
mées, &
les rideaux tirés. Voici,me
dit-il, ceque nous appelions lachambre noire; vous êtes encore libre
$
avançer oude reculerf je vous abandonne à vos réflèxions.
Après
cesmots il fe tut fans vouloir répondre àla moindre queftion; je roulai millephan- tômesdans
mon
efprit,&
jecommençai
afentirquej’alloisêtre
duppe
, enpenfàntqu’il ne
me
parloit d'être libre, qu’aprèsêtre
muni
demon
argent. Enfin ilrom-
pit fon filence miftérieux pour
me
direqu’il
Moit me
dépouiller de toutsmé-
taux,
Or,
Argent, Cuivre, Fer, Acier,&c.
défairemon
fouliergauche,&
lemet-tre
en
Pantoufle, découvrir lamammel-
legauche,aveclegenoudroit,
&
fouffrir qu’ilme
bandât les yeux avec unmou-
choir. Il
me
jura enmême
tems foyd’a-( 20 )
tti que je n’avois rien à craindre pour l’argent qui étoitdans
ma
poche,&
queje pouvois en toute fûreté le mettre avec
mes
autresmeubles, dans les tiroirsde
la table.Que
faire dansla fituationouje
me
trouvois ? Je foufcrivis docile-ment
à tout ce qu’il exigea demoy
, ilm’ajufta
comme
il voulut,&
il portalefcruputejufques à
me
dépouiller demon
habitparce qu’il
y
remarquades boutons dePinsbeck. Ilme
jetta un bandeau furlesyeux,
&
j’entendisqu’il frappoitdeux
coups àune porte.
Cependant le Vénérable avoitouvert fa loge avec les cérémonies ordinaires.
Lorfque
mon
Pareineut frappé,lefécond Surveillantdit aupremier, Frereyonfrap- pe
à
cette porte ;&
le premier renvoiacette nouvelle au Vénérable en difant.
Très Vénérable, on frappeàcette porte.
On
avoitobfervé fagementde nefrapperque
deux
coups, parce que je ne devoispas entendre lenombre
facré, avant d’avoirvû
la lumière. Votez» mon cher Frere, ré- pondit le Vénérable, quelejl cebruitPro- pbane que j’ay entendu,&
faite moi votrerapport.
Le
premierSurveillant fe tournadu
côté du fécond,&
illuidit demême
,
delapartdutrès-Vénérable, Frerefécondfur- veillanty
(«)
veillant, votezqui ejl ce quifrappeàcettepor- te en Propbane,
&
faite vôtre rapport.La
portes’ouvritalors,maisle Frere quide*
voit montrer qu’un
Maçon
frémit à l’a*'
fpett d’un Propbane, la referma avecin*
dignation.
Mon
amifrappa une fécondéfois,
&
leSurveillant revenu de là fur*prife myftique, entre-ouvritlaporte
en
difant ,quedemandezvous ? Frere,ditlecon- * dufteur,c'ejlunGentilhommedemesanus que jepréfentepourêtrereçuMaçon. La-defluson ferma laportede nouveau;leSurveillant lamain appuiéefur la gorge,lepouceâc l’indexformant une équerre,futrependre fa placequi eftà l’Occident, falua le
Vé-
nérable paruneinclination-,puis s’adref- fantau
premierSurveillantil luidit, Frere e'efiun Gentilhomme quidemande à être reçuMaçon &
le premierSurveillantaprèsune révérence profonde, la main demême
fur la gorgefit ainfi fon rapport, très- Vénérable
y
c'efi un Gentilhomme quidemandeà
êtrereçu Maçon.Pour ne
pointtrop allongerlecérémo-nial, j’omettrai.dapsla fuite les rapports quefont entreeuxlepremier,
&
lefécondSurveillant.’ ’Cés cérémoniess’obfervent parceque tout doit aller par trois ,
&
pour marquer d’ailleurs le refpeêl
dû
àun
(
«
)un
Vénérable de Loge.Le
premierSur- veillant eft le feul qui ait droit de loi adrefîèr immédiatement la parolle, les autres Freres ne peuvent le faire qu’a- prèsen
avoir obtenu lapermiflionavècles cérémonies ordinaires, c’eft-à•dire par lesricochets
du nombre
trois.Le
Vénérableinftruitpar fonSurveil- lant qu’unGentilhomme
(car c’eftainfî qu’onnomme
les candidats, fûlfent-ils roturiers de la plus baflèroture) fepré*fentoitpour être reçu
Maçon,
dit grave-ment,
Frere ce Gentilhommea t-illesdifpo- filions requifes? ejl-ilprifentèpar un Frere connu? demandez luifon nom, fon fument,Êfquelâgeila.
La
chofe ayant étéren- voiée au fécond Surveillant, il parut&
me
fit ces trois queftiohs. Je répondis que je m’appelaisThom
fVoïfon,& que
j’avois environ vingt quatre ans. :Vous répondezen Prophane, reprit
mon
conduc- teur; ilfaut dire, mon nom ejl Volfm,mat
furnom,Thom
,&
mon âge«fi de cinq ans&
demi: âge myfièrieux quiexprime admira- blement bien l'Innocence,&
la candeurcTunFranc-Maçon.
.
Ma
réponfereftifiée ainfîfittroisfaut?pour atteindre l’autel
du
Vénérable, qui m’agréaen
ajoûtaac ces mots, Frerepar*miér
(*3
)mier Surveillant, vouspouvez
me
lepréfenter, maisayezJoinqu’il/oitdépourvû detoutsmé- taux, qu’ilaytlesyeuxbandés, la mammelle gauchedécouverte, le genoudroit nud,&
lepiedgauche en pantouffle. Cesordres furent lignifiés à
mon
conducteur, j’e'tois dans cetteattitude,on
le rapportaauVéné-
rable, 6c je l’entendis dire d’une voix hante. Qu’ilentre.Te fus donc introduit dans ce Temple refpeébable fans en voir l’édifice.
Mon
Pareinm’accompagnoit,
&le
fécond Sur- veillantme
tenoitfortement parlamain.Dèfque
jepartis àl’Occident, leVénéra- bleme
criadu
pointde l’Orientou
il fe place; Prophane téméraire, quey vous ofez porter«ivospasfquelmotifvousamennedans ve Temple Augujie ? venez vousicivous in-firme
de nos myfières pour les m/ulter, ou pourles dévoilerà
vosfemblables P vous gar- dez le filme, Prophane, parlez , répondez moi,JfeyouS
que
j’étaisun peu
feifi, ôctomme
jene
Toïbis pas ce diftributeurde
la lumièreMaçonne
qui m’adrefloit la parolie, jene
fçavoisdequel coté diri-ger
ma
réponfe. Cependantjeme
raflii-rai, je dis
que
je venois le fupplierde
m’inferire ansombre de
fesFreres, 6c(H)
&
dem'accorder placeparmieux.Ne
fi-ge point
,
dit-il, un efprit du euriofité , qui vousanime? tremblez Propbane,&craignez qu'ilrien coûteà votre témérité. Jerépliquai queje n’avbis consulté que le feul défir d’entrer dansune fociétéaimabledontje voulois être
membre. Hé
bien, ditleVé-
nérable, queTonfaffe voiager ce Prophane, fous la voûte ferrée,deTOccidentà TOrient, pour chercher la lumière;
Le
Frerequime
tenoit la mainme
fit faire alors trois toursdanslaLoge.A
cha-que
pason me
crioit-, levez le pied, baif- fezlatête,prenez garde....faluez ....J’en- iendoispartoutfurma
têteun
bruitfem- blable à celuique font des épéescroifées, c’eftceque nousappelions la voûte fetrée.De
tems en temsje heurtoisle frontcon- treune
larame nue qu’un Frere préfen- toitdecoté,&
à i’iaftanton
m’avertif-foitde baifTer la tête, puis tout à
coup
jerencontrais quelque choiefous lepied quim’obligeoit dele lever;à
chaquepasfiaiffoit
un
obftactequiretardoitmamar-che, ou
qui m’efiraïoit.Après
biendes travauxenfin,&
quel-ques fraïeurs je
me
retrouvai aupointdu
quel j’étois parti, le vifàge tourné con-
tre la muraille, attendant paifiblement
mon
( a'$ )
won
fort,y
ai pitiéde ce Propharie,
dit lê
Vénérable, Frerefaite luivoir la lumière..
A
ce lignaion
baiflapromptement
le mouchoir quime
couvroit les yeux,&
lesSurveillants
me
faifantfaireaemi-tdur à droite, je vis,oh
Dieu les belles cho- fes! je vis àdroite&
à gauche des Fre*res l'épée à la
main, &
lapointe tour-née contre
moi
avec desyeux mena-
çants, leVénérablelemarteaulevé,une
table devant lui, un livre deflus, trois chandelles, deux épées en fautoir. Lors- que j'eus paru fuffifamment effraié , le maîtrebaillafonmarteau,frappa
un
co.up, les Freres Tenguainérent leurs épées,&
prenant un air plus
doux
ils femirenten poftore d’apprentif, la main droitecou- verte d’ungan
blanc en équerre fous lagorge ,
&
le tablier à la ceinture. .Jebaiflai les yoix,
&
jevis leTemple Au-
gultede Salomoncraïonnéfurle plancher*.
11eftvraiquejele
méconnus
enlevoyant,
& que
jecrusqueles 'enfants.del’auber- ge avoienttracé ce barbouillage en s’a-, mufant. Frère premier' Surveillant, dit leVénérable, faite lui monter les dégrès dû Temple, mettez lui les pieds en équerre,
&
préfentez le moi par trotspas.
On me
fitleverle pied feptfois,
comme
filesmar-,B
ches(
*o
cheseûffiatt étédepierre
ou
de marbre;jepofai léspiedsen.équerre,
&
je mar-*chai en apprentif, c’eft-à-dire en avan- çant le pieddroit le premier,
&
encol-lant derrière le piedgauche, de
Façon que
lesdeux fouliersifoientune équerre,& que
je décrivoisune
ligne droite.Si-tôtque je touchai TAutel, le
Véné-
rable fe leva de fachaife,
& me
dit de mettreun genou
en terre. Alors il ap- puïala pointe d’unCompas
furma mam-
melle gauche qui étoit découverte,
&
jelefoutinsavecla
main
dumême
côté. 11prit
ma
droite&
lapofa furdeux
épéescroifées, fous les qu’elles étoit lelivre des écritures faintes, ouvert à l’endroit
del’Evangile félon St. Jean,puis le mar- teau levé il
me
fit prononçer ce ferment odieux quijene me
rappelle qu’avec hor- reur,&
que je n’achevai qu’en frémif- (ànt.*
Forme du Serment.
Je
jure à la façe du grand arcbiteêle de. îunivers quiejl Dieu, de ne jamais révéler le fecret des Maçons,
&
de la MaçonneriedireSement ou indireHement; de ne point
h
trahirJebouche, oud'écrit{denerien.décou-
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