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Contribution à l'étude des courants constants en gynécologie

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Thesis

Reference

Contribution à l'étude des courants constants en gynécologie

CRAUSAZ, Paul

CRAUSAZ, Paul. Contribution à l'étude des courants constants en gynécologie. Thèse de doctorat : Univ. Genève, 1890

DOI : 10.13097/archive-ouverte/unige:26666

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:26666

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UNIVERSITÉ DE. GENÈVE

CONTRIBUTION· A L'ÉTUDE

DES

COURANTS CONSTANTS

EN GYNÉCOLOGIE

PAR

P A U L C R A U S A Z

.;A:-lC!EN .AssiSTANT AUX ...CLINIQC:ES

...CH!RU~ GICALE' ~YNÉCOLOG!QUE ET ~BSTÉTRICALE DE L'P N!VE~SITÉ

THÈSE

PRÉSENTÉE A LA FACULTÉ DE MÉDECINE POUR OBTENIR LE GRADE DE DOCTEUR EN MÉDECINE

---~~~---

LAUSANNE

IMPR'll\ŒHIE .T. COUCHOUD, PLACE BEL-AIR

1890

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PRÉFACE

Les observations que nous présentons ici ont été recueilltes pendant notre internat de 18 mois à la Maternité; si elles ne sont pas plus nombreuses, cela tient uniquement au fait que nous avons sur- tout utilisé rélectricité en dernière ressource, et que nous avons continué à employer, dans la plu- part des cas, la thérapeutique habituelle. Qu'il nous soit permis ici de témoigner· toute notre gratitude à notre chef, M. le professeur A. Vaucher, qui nous a toujours accordé une grande liberté, et qui a bien voulu nous aider de ses précieux conseils et de sa longue expérience. M. Vaucher a fait lui-même beaucoup de séances d'électrisation.

Loin de nous l'idée de vouloir faire de l'électri- cité une panacée en gynécologie, et de vouloir rem- . placer par ce moyen les procédés ordinairement

employés; elle ne fera, à notre avis, que compléter l'arsenal thérapeutique gynécologique, et c~lans ces affections souvent si rebelles au traitement, il n'est

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pas inutile de disposer du plus grand nombre de procédés. Si, comme le veut Keith, l'électricité est appelée à remplacer beaucoup d'opérations à grands fracas, nous n'hésitons pas à dire que dans le traitement des fibrômes, l'hystérectonise restera toujours le moyen le plus radical, en enlevant la cause même de la maladie, mais elle n'est pas tou- jours possible.

C'est pour cela que nous devons être heureux de posséder dans le traitement électrique un moyen qui, s'il n'enlève pas la cause même, fera disparaî- tre, dans la -1najorité des cas, tous les phénomènes morbides subje,ctifs. Il ne donnera souvent qu'une guérison relative, il est vrai, mais il pern1ettra d'é- viter une opération souvent douteuse. Après avoir un peu exmniné les différentes théories émises, et en particulier celles d' Apostoli, et fait connaître la technique opératoire que nous avons employée, nous passerons de suite aux affections dans les- quelles nous avons appliqué le traitement électri- que.

Il ne rentre pas dans notre cadre de refaire l'his- toire de ces entrées morbides, que nous supposons connues, quoique Nagel prétende, non sans raison, que l'on n'est pas encore bien d'accord sur ce que l'on doit entendre par fibrôme utérin, et qu'aussi quelques auteurs prétendent impossible d'établir · le diagnostic différencie! entre les para et les péri- mitistes. Après avoir· jeté un coup d'œil_ sur les trai- tements ordinairement employés, nous examine-

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rons le sujet spécialernent au point de vue de son traitement par l'électricité, et nous verrons les con- clusions que l'on peut en tirer. Il est encore d'au- tres affections, con1n1e le vaginisme, la sténose de l'orifice interne où l'on a aussi employé le courant constant, mais nous manquons d'observations sur ces affections.

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Historique.

L'application des courants constants au traitement des affections gynécologiques est de date récente;

les observations ont d'abord eu trait au traitement des tumeurs fibreuses de l'utérus. C'est un Améri- cain, Cutter 1, qui traita le premier, par ce moyen, une tumeur de cette nature, et obtint des résultats favorables. Deux ans plus tard, Brown 2 obtenait un résultat analogue. En 1874, le Dr Kimbal 3 publiait quatre cas nouveaux, enfin, en 1876, Gaillard Tho- mas 4 insiste sur ce traitement dans une communi- cation à la Société gynécologique de New-York.

C'est Smeleder 5 qui, le premier, en 1876, nous four- nit quelques détails sur la méthode employée par

1 Cutter. Association médicale américaine (Congrès de Chicago, 1871).

2 Médical and surgical report. Philadelphie 1873 (Brown).

8 Kimbal. Boston, med. and surgical report, :18H, N° Hi..

4 G. Thomas. Société de gynécologie de New-York, :1876.

5 Smeleder. Electrolytische Behandlung der Gebürmutter fibroide (Wiener medicinische Reise).

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Cutter, et que lui-même a suivie avec quelques lé- gères modifications.

Cutter se servait d'une pile de Callaud de 10 à 12 éléments, et à l'aide de longs électrodes en platine, représentant les deux pôles de la pile, il pénétrait dans la tumeur à travei~~ les parois abdominales ; Smeleder a. modifié le procédé en n'enfonçant qu'une seule aiguille à travers les parois abdomi- nales, pendant que l'autre pénétrait dans la tu- meur soit par le vagin soit par-le rectum. La durée des· opérations était de 15 minutes environ, et les·

séances étaient répétées à __ des intervalles de 7 à 15 jours. Sur 36 cas de fibrômes traités par cette n1é- thode, Cutter aurait obtenu 23 fois l'arrê~ complet, ou la diminution de la tumeur; la résolution com- plète fut notée tro~s fois, quatre cas de mort surve- nus par suite de péritonite vinrent jeter une om- bre au tableau, et discréditer la méthode qui devenait aussi dangereuse qu'une opération chi- rurgicale, sans en avoir tous les avantages. Smele- der opéra sur 50 cas, et arriva à des résultats sem- blables; quatre cas de n1ort vinrent confirmer ce que cette méthode avait de dangereux, et rendirent prudents les opérateurs qui abandonnèrent en partie ce procédé d'électrisation particulièrement douloureux, et exigeant souvent l'anesthésie de la malade. En 1875, les Drs Rou th et Althaus 1 se con- tentèrent d'appliquer un des pôles sur la colonne

1 Sevastopolo. Thèse de Paris, No 2o9, 187o. The electrolytic dispersion of tumors, London 187o.

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vertébrale pendant que l'autre reposait sur le col utérin; ces auteurs affirment avoir vu une tumeur du volun1e d'une tête d'homn1e devenir en moins d'un an plus petite qu~une orange. Des résultats avantageux furent publiés .aussi, presque simulta- nément, par deux Français, les Drs Cbéron et Mar- tin 1Ils se servent d'une pile de Daniel sans dépas- ser plus de 5 à '10 éléments. L'électrode actif est introduit si possible dans la cavité cervicale, jamais au-delà; l'indifférent est représenté par une plaque métallique de 5 centimètres environ de côté, re- couverte d'une peau de chatnois, et placée sur les parois abdominales, au niveau de la tumeur. Sur 13 observations, Martin donne deux succès complets obtenus après 8 séances, 7 réductions notables, et 4 résultats nuls; l'auteur explique l'action du cou- rant par un effet électro-atrophique, et une dénu- trition particulière de la tumeur qui faciliterait sa résorption. Chéron ne pénètre jamais avec l'élec- trode actif dans l'intérieur du canal cervical, mais l'applique simplement sur le col, et se sert de cou- rants continus à intermittences rhytlnées. Il aurait obtenu dans plusieurs cas une réduction notable de la tumeur, sans la voir jamais disparaître ; il constate de plus l'effet heureux du courant cons- tant sur les hémorrhagies. Ces résultats, qui parais- saient positifs et acquis, furent contestés en 1881 par le Dr Pégoud, de Grenoble 2, qui opérait dans le

1 Aimé Martin, Annales de gynécologie, 1879. Chéron, Gazette des Hôpitaux, 1879.

2 Pégoud. Thèse de Paris 1881, No 219.

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service du professeur GaHard; cet auteur n'aurait obtenu que des résultats négatifs, et il met en doute les résultats signalés jusqu'alors. On a reproché au Dr Pégoud d'avoir employé un nombre trop res- treint d'éléments, et c'est à ces intensités trop fai- bles qu'on peut attribuer cet échec.

A la même époque, plusieurs gynécologues comme J. lVlobius, de Leipzig 1, Bruck, de St-Louis 2, Mann, de _Manchester 3, eurent l'idée œappliquer ce traite- ment à d'autres affections gynécologiques ; ils se convainquirent dans beaucoup de cas des heureux effets de l'électricité et furent particulièrement sur- pris des effets calmants du courant électrique. Ils traitèrent, avec succès, des cas de dysménorrhée, d'aménorrhée, de ménorrhagie et d'atrophie des or- ganes génitaux. Toutes ces con1munications, con1me le fait remarquer Conrad 4, dans un rapport présenté à la Société de médecine et de pharmacie de Berne,

@ffrent de nombreuses lacunes aussi bien dans le diagnostic des affections comme dans la rr1éthode employée. C'est Apostoli qui, le premier, mit un peu d'ordre dans les questions et qui proposa au congrès international de Paris, en 1881, l'adoption

1 P.-J. Mobius. Sur l'emploi de l'électricité en gynécologie et en accouchement. Deutsche medic. Wochenschrift, 1880.

2 L'électricité comme moyen de traitement dans les maladies utérines. St-Louis, medic. and surgie. Journal, 1880.

8 T. D. Mann, ·Manchester. ElectroLhérapie utérine. Lancet, 1881, Juli 9.

4 Rapport à la Société de médecine de Berne, sur l'emploi des courants électriques en gynécologie, 1884.

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d'une unité électrique, l'ampère, qui fut acceptée et qui sert aujourd'hui à la graduation des galvano- mètres; en permettant de doser l'électricité comme on le fait d'un médicament, Apostoli faisait faire un grand pas à la question. Il adopta en même temps son large électrode indifférent en terre glaise, ce qui lui permit d'employer des intensités élevées sans courir le risque d'avoir des cautérisations de la peau. Carlet, en 1884 \ dans une publication faite sous les auspices du Dr Apostoli, relate 94 observa- tions de fibromes utérins traités par cette méthode.

Les brillants résultats obtenus par l'auteur appelè- rent l'attention du monde entier, et de nombreuses publications se succédèrent. En Arnérique, Everet Cleyde ~, de New-York; Freymann 3, Fr.-H. Martin 4 furent de chauds partisans de la méthode. Martiri a traité 15 cas de fibro1nyo1nes par la méthode d'A- postoli ; dans 5 cas il eut une guérison complète;

dans 5 cas les hémorrhagies s'arrêtèrent, et dans 4 autres cas il obtint une amélioration. Le nombre des séances a été de 23 à 62 par malade avec des intensités de 100 M. A. en moyenne.

, Engelmann, de St-Louis 5, a surtout préconisé les

1 Du traitement .électrique des tumeurs fibreuses de l'utérus, d'après la méthode du Dr Apostoli, par Lucien Carlet, Paris 1884.

2 New-: York, Medic. journ., 188o, 10 Avril.

8 New-York, Medic. journ., 188o, 7 Mars.

4 Du traitement des fibrômes utérins par l'électricité (Journal of the med. association, Janvier 1889).

5 Du courant gal va nique et faradique dans les déviations utéri- nes. Communication à la Société obstétricale et gynécologique de St-Louis, 19 Janvier 1887)

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courants constants dans le traitement des périmé- trites, des dérivations utérines ainsi que clans les sténoses du canal cervical. Il a adopté en partie la méthode du Dr Apostoli, il.se sert de trois électro ; des indifférents, de grosseurs variables; le plus gros électrode sert pour les électrisations où il a besoin de fortes intensités: les électrodes actifs sont isolés aù moyen d'un manchon de verre, et leur extrémité est enveloppée de coton trempé dans l'eau salée afin d'éviter les eschares. Il ne pénètre pas dans la cavité utérine comme le veut Apostoli, mais il se contente d'appliquer l'électrode actif au niveau des culs de sacs vaginaux et le plus près possible de la lésion. Il a eu ainsi d'excellents résultats dans des cas de périmétrites; il a vu de gros exsudats se ré- sorber rapidement; les déyiations utérines ont été améliorées, mais on a dû quand même recourir à l'emploi des pessaires.

Dans la même année, Apostoli 1 publiait son mé- moire sur un nouveau traitement de l'endométrite et de la métrite chronique par la galvano-caustique chimique ; nous verrons plus loin ce que nous d~­

vons penser des théories énoncées par l'auteur.

En Angleterre, Skene-Keith 2 publiait, en février 1888, un travail portant sur 6 cas de tumeurs fibreu- ses où ramélioration par le traitement électrique

1 Sur un nouveau traitement de la métrite chronique et en par- ticulier de l'endométrite, par la g·alvano-caustique chimique intra- utérine, par G. Apostoli, Paris 1887).

2 Edimbourg, Médie. journal, Février 1.888.

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n'a rien laissé à désirer. Les tumeurs remplissaient · complètement le -bassin et étaient inopérables.

Skene-Keith s'est servi d'intensités de 100 à 200 M. A.; les séances duraient 5 minutes en Inoyenne;

le pole positif reposait sur l'abdomen et le pôle né- gatif était introduit dans la cavité utérine ; 15 à 20 séances furent suffisantes. Playfair, dans un arti- cle publié dans la Lancette, en juillet 1888, p. 103, fait remarquer que, si dans ce traitement, il y a en,-.

core beaucoup de choses peu claires et à élucider, il n'en est pas moins d'une grande valeur théra- peutique et il cite, en particülier, la propriété hé- mostatique du pôle positif, dans les hémorrhagies des fibrômes.

Thomas Keith 1, le grand gynécologue anglais, qui a abaissé la mortalité de l'Hystérectomie de 25 °/0 à 3 °/o, s'exprime ainsi au sujet de l'électricité après une visite faite à Apostoli, pour se rendre compte par lui-même de la technique opératoire : « L'hys- térotomie, dit-il, est sans doute le traitement radi- cal par excellence, une fois la cause enlevée, il n'est plus question du mal, mais on n'est jamais sûr de pouvoir sauver la malade, et on ne peut affirmer que lan1ort ne viendra dans les quelques heures qui sui ...

vent l'opération. Il y a deux catégories de fibràmes contre lesquels l'opération ne peut être tentée : ce sont d'abord les fibrômes très hémorrhagiques, qui ont Inis la fen1me dans un état d'épuisement tel que

1 British. medic. journal, 8 Juin 1889.

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toute opération doit être ajournée; on a affaire, dans ces cas, à des fen1mes dont la vie ne peut être conservée que grâce à des tamponnmnents répétés;

deuxièmement, les fibrômes qui remplissent tout le bassin avec des adhérences nombreuses et dont l'extirpation est imposs.ible. Dans ces conditions essentiellement mauvaises, la chirurgie n'intervient pas, l'électricité, au contraire, rend de grands ser- vices.

Le Dr de la Torre, à Rome 1, admet que sous l'in- fluence de l'électricité, les fibromes interstitiels ont de la tendance à se· porter au dehors, soit vers la face externe péritonéale, soit vers la muqueuse, et montre facilement l'élimination des polypes.

Il a réuni sept cas d'expulsion spontanée de fibrô- mes utérins sous l'action de l'électrolyse, quatre appartiennent à la clinique du Dr Apostoli, un au Dr Rolland, de Londres, un autre au Dr Gelli et le dernier au Dr Me ri, de Brescia. Un nouveau cas est rapporté par' le Dr Fichsel, de Prague 2, il a vu,. sous l'influence du courant constant, et en sept séances, un fibr6n1e s~accoucher avec de fortes douleurs et des hémorrhagies. A l'aide de ciseaux, il put le déta- cher de la paroi postérieure de l'utérus, et la femme guérit ; la tumeur, examinée, était en partie nécro- sée et présentait une dégénérescence graisseuse avancée des éléments cellulaires. En Russie, Sa-

1 Elimination spontanée des polypes utérins sous l'action de l'électrolipe, J?ar le Dr de la Torre, Home, 1.888.

2 Prager, Mc die. W ochenschrift, N° 23, 1.889.

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towski a expérimenté aussi cette méthode dans le traitement des fibrômes utérins et dans plusieurs autres affections gynécologiques, comme la métrite, l'oophorite chronique, dans des cas d'aménorrhée, de paramétrite et de salpingites. Dans la plupart de ces dernières affections, il préfère le traitement électrique au massage; il emploie des intensités de 150 à 180 M. A. et il aurait été jusqu'à 280 M. A. ; il a vu, sous l'infl.uence de ces hautes intensités, l'uté- rus düninuer de volume et les douleurs céder com- plètement ou en partie.

Tout dernièrement, en France, Lucas Champion- nières et Danion ont aussi expérimenté la rnéthode:

Ces auteurs, désireux d'éviter tout danger, préconi- sent les intensités moyennes de 50-60 M. A.; ils nient une action chirnique thérapeutique intra-uté- rine et, à l'exemple d'Engelmann, ils se contentent d'appliquer l'électrode actif sur le col utérin ou au niveau des culs de sacs vaginaux. Les résultats rap- portés par ces auteurs sont très favorables et cons- tatent des diminutions très notables dans le volume des fibrômes, mais sans en avoir jamais observé une disparition complète. Les hémorrhagies ont aussi heureusement été influencées par le courant cons- tant et sans qu'il ait été nécessaire d'introduire le pôle actif dans la cavité utérine.

En Allemagne, on s'est beaucoup occupé de ce nouveau mode de traitement en gynécologie; depuis quelques années, des auteurs comme Brase, Arth- U1ann, Graydon, Freemann, Noggerath, ont confi.rn1é

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sur bien des points ce. qui avait été fait jusqu'ici;

·ils considèrent en général l'action intra-utérine coinine insignifiante et se contentent d'appliquer l'électrode actif au niveau des culs de sacs ou sur la portion vaginale elu col. Une des publications les plus récentes sur le sujet est celle de Nagel, de Ber-.

lin ; un point important à relever de son mémoire c'est qu'il n'aurait jan1ais vu de diminution clans le volume des tumeurs fibreuses, sous l'influence du courant constant; l'électricité, par contre en est le traitement symptômatique par excellence;· il aurait aussi obtenu des i~ésultats favorables clans le trai- ten1ent d'autres affections gynécologiques, comme clans les pérünétrites en facilitant la résorbtion de l'exsudat.

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Théorie de l'action électrique d; après la

m~thode

d'Apostoli.

Apostoli admet une action électrolytique à laquelle seraient dus les principaux résultats obtenus. L'é- lectrolyse est inséparable de- toute application du courant continu. Elle consiste dans la décon1posï- tion de l'eau, des sels, etc. Comme toute décompo- sition de sel amène forcément la 1nise en liberté des acides d'un côté, et des bases de l'autre, les acides au pôle positif, et les bases au pôle négatif, il en ré- sulte que l'électl~olytisee serait due à l'action se- condaire de ces acides et de ces bases mis en liberté, et aux cautérisations respectives qu'ils pro- duisent sur les tissus en présence desquels ils se trouvent. C'est cette action qui serait, pour Apostoli, la principale, et qu'il propose d'appeler action gal- vano - caustique chimique, au lieu de : « Electro- lyse».

« Je fais passer, dit-il, un courant à dose suffisante pour produire une cautérisation énergique au point

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d'entrée et de sortie du courant de l'économie, cau- térisation toute chimique, et qui n'emprunte rien à

l'action thermique. Or, chaque pôle a son ,action propre; du côté du pôle positif s'accumulent les aci- des, du côté du pôle négatif se précipitent les bases.

L'eschare provoquée par les acides est une eschare dure, sèche, et conduisant à une cicatrice rétractile, qui trouve sa justification dans l'arrêt final des hé- nlorrhagies; au contraire, l'eschare négative fonnée par les bases est molle, non rétractile, et augmente les héinorrhagies. •

Apostoli en a tiré des conclusions thérapeutiques différentes suivant ·l'emploi de l'un ou de l'autre pôle, et suivant les différents cas. Nous ne nierons pas l'effet escharotique des pôles, m~is quant à sa- voir ce qui se passe dans l'utérus, et quel rôle on doit faire jou er à cette cautérisation, toute locale, sur l'ensemble de la muqueuse utérine, c'est ce que nous ignorons encore. Dans tous les cas, je n'ai ja- mais vu l'élimination d' eschares par l'utérus dans les électrisations faites par la méthode d' Apostoli;

l'examen de la muqueuse au moyen de la curette, fait après les séances, n'a jamais permis de recon- naître des parties sphacélées qui, en tous cas, si elles existaient, devraient être limitées à l'extrêmité du pôle actif intra-utérin qui était toujours d'un petit ca- libre.

Compter sur ce procédé pour cautériser la mu- queuse utérine nous paraît un peu hasardé, et il nous faut chercher ailleurs l'action principale du

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courant constant. Dans son traité de physiologie des nerfs et des muscles, M. Schiff a déjà montré la con- traction annulaire des fibres musculaires des orga- nes creux, limitée à une des deux électrodes d'une pile constante, pendant que les nerfs correspondants n'étaient guère excitables. La contraction idio-mus- culaire, sous l'influence du courant électrique, avait été observée pour la première fois par Schiff sur les muscles striés, en 1851, et, fait important, cette con- traction particulière, M. Schiff l'observa sur les muscles striés, seulement au niveau du pôle néga- tif, et jamais à l'autre pôle.

En est-il de même pour les muscles lisses? Si sur un animal vivant, ou fraîchement tué, on découvre les organes abdominaux, et qu'on place les électro- des d'un courant constant et modéré à une certaine distance l'une de l'autre, sur une anse intestinale, par exemple, sur la paroi de l'estomac ou sur l'uté- rus même, on voit, après quelques moments, une constriction régulière se produire au niveau d'une électrode, et cette électrode représente le pôle posi- tif de la pile; l'autre pôle ne montre aucun change- ment. Cette contraction annulaire dure aussi long- temps que le courant reste fermé. Quand on l'ouvre, elle disparaît lentement. Si, au lieu d'interrompre le courant, on le renverse, la disparition se fait beau- coup plus rapidement, et la contraction apparaît alors au niveau de l'autre électrode qui correspon- dait tout à l'heure au pôle négatif de la pile.

Les choses se passent un peu autrement si on

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prend un courant fort. D'abord, il y a toujours comme avant, la contraction annulaire au pôle posi- tif; mais, surtout si on retire les deux électrodes, on voit que le pôle négatif n'a pas été sans effet; à son niveau la muqueuse a un aspect chagriné, au lieu d'être lisse, mais il ne se fait point de constric- tion.

Ces expériences prouvent l'effet excitant de la mé-

~hodé unipolaire, et la contraction idio-musculaire

·des fibres lisses au niveau du pôle positif.

Avec des courants d'une intensité allant jusqu'à 100 M. A. et plus, il est très possible d'obtenir une contraction assez forte. Les constatations que nous avons faites sur des utérus nous ont permis de constater· dans beaucoup de cas une contraction amenant une diminution assez notable de l'organe, avec changement de forme, en 1nême temps que l'organe devenait dur et résistant.

C'est à la propriété de faire contracter les fibres musculaires lisses de l'utérus, et probablement aussi ceux des vaisseaux, que l'on doit en grande partie les bons effets du courant constant qui agirait à la façon de l'ergot de seigle, mais ses effets se- raient plus intenses et plus rapides:

Cette propriété de l'électricité de faire contracter l'utérus est généralement adn1ise par les auteurs. La méthode d' Apostoli réalise exactement la méthode d'électrisation unipolaire. ·

Par cette méthode, on empêche l'un des deux pô- les d'être actif en lui donnant une grande surface, et

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en din1inuant ainsi de beaucoup la densité du cou- rant.

·Les travaux de Baroncelli et de Joffey ont beau- coup contribué à éclaircir la question des courants unipolaires, et ces auteurs ont prouvé dans certains cas la supériorité des courants dits unipolaires sur les courants bipolaires.

Les effets que nous avons obtenus dans· l'e1npioi de l'électricité, d'après la méthode Apostoli, ne nous permettent pas d'envisager cette question autrement qu'à ce seul point de vue, dans le traitement des fibrô1ne·s utérins. Elle explique facilen1ent l'action hémostatique du courant, dans les cas de lnétrorrha- gie; sous son influence, l'utérus entre en contrac- tion idio-musculaire, la lumière des vaisseaux se trouve diminuée, et l'organe devient anémié. Cette théorie est plus ad1nissible que celle· de l'eschare sèche rétractile et hémostatique d' Apostali. Dans les sub-involutions utérines, cette propriété contractile du courant constant a été des plus 1nanifeste; sous · son influence, et déjà après une séance, l'organe di- minuait de vo~ume, les stases cessaient, et avec elles les hémorrhagies, l'utérus revenait dans les mêmes conditions où il se trouve dans les suites de couches normales.

Le même fait se produirait dans les cas de métrites chroniques dans lesquels l'organe possède encore suffisamment de fibres musculaires pour se contrac- ter, l'organe diminuerait de volun1e, la circulation serait facilitée, et par là, il y aurait cessation des sta-

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ses, et ainsi s'expliqueraient les effets heureq.x que l'on peut obtenir dans quelques cas de rr1étrite chrü"- nique.

L'effet escharotique du courant constant est plu- tôt à éviter, et c'est ce que les auteurs ont fait dans les électrisations par les culs de sacs vaginaux dans les cas de para et de périmétrites. A cet effet, on en- veloppe l'extrêmité de l'électrode vaginal d'une cou- che de coton in1bibé d'eau salée. On réussit aussi à

éviter toute eschare en changeant fréquemment la place des électrodes, et en din1inuant la durée des séances.

Les expériences sur les anünaux faites par Nagel, de Berlin, ont démontré une assez forte hyperhé1nie,

\ et tnême de petites hémorrhagies dans les environs de l'électrode actif. Nagel opérait sur des chiens chloroformés, il introduisait l'électrode actif en forn1e de sonde dans la partie supérieure du vagin du chien que Krause regarde co1nme analogue à la ca- vité utérine, l'électrode indifférent était placé sur les parois abdominales, préalablement ra~ées et hulnec- tées. Les animaux étaient sacrifiés de suite après la séance qui durait 10 n1inutes, avec des intensit~s de 90 M. A. Nous verrons au chapitre de la pelvipérito- nite chronique que Nagel explique le pouvoir résor- bant de l'électricité, analogue dans ses effets au massage et aux co1npresses de Priesnitz, par la pro- duction de cette hyperhémie active.

--~*-

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De l'intensité du courant.

Il est in1portant de se rendre co1npte des facteurs qui font varier l'intensité du courant dans le cas qui nous occupe.

- E

La formule de Ohm I

==

R nous apprend que l'in- tensité est directen1ent proportionnelle à la force électromotrice et inversément proportionnelle à la résistance totale du circuit. La résistance totale R se décompose en deux parties : la résistance de l'arc extérieur que nous désignerons par R, plus le pro- duit de la résistance r de chacun des couples de la pile par leur nombre. La forn1ule devient donc avec une pile de n couples : I

==

~

Ces considérations suffisent pour démontrer la né- cessité de connaître la résistance du circuit intérieur et extérieur dont dépendra en majeure partie l'in- tensité du courant.

Ici la résistance extérieure R est représentée par la résistance du corps humain.

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En général, la résistance du corps R est si consi- dérable que la résistance intérieure de la pile devient une quantité négligeable. Cependant la résistance du corps n'est pas toujours si grande, et, par contre, si la batterie est mal construite, la résistance inté- rieure augrnentera et diminuera considérablement l'intensité du courant. Il importe de bien connaître ces faits po ur se rendre un compte exact de la mar- che· des électrisations, n1arche qui est sujette à des variations souvent très grandes.

Erb a cherché à déterminer la résistance spécifi- que des différents tissus; il s'exprime de .la manière suivante : (< Les différents tissus du corps ont, à peu de chose pr_ès, la n1ême résistance électrique, surtout si l'on considère l'organisn1e viv.ant, · conti- nuellement irrigué par le sang. Le tissu 1nusculaire est probablen1ent celui qui conduit le n1ieux l'élec- tricité, en raison de sa vascularisation et de la riche proportion d'eau qu'il contient, les nerfs, les ten- dons, les os, sont n1oins bons conducteurs, mais ces différences ne sont pas grandes. C'est l'épiderme et sa couche cornée qui opposent au passage elu cou- rant l'obstacle le plus considérable. Erb a trouvé que la résistance de la peau varie suivant les sujets, suivant les régions du corps et les états de la peau.

Enfin il signale le fait que chez le même individu et dans les mên1es points d'application, la résistance de la peau varie clans d'énormes proportions. Elle diminue par suite de l'action prolongée du courant, sous l'action d'un courant plus intense, etc.

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Erb, dans ses eX})ériences, n'a pas 1nesuré direc- tement la résistance, il arrive à ces conclusions par la simple constatation des déviations croissantes de l'aiguille du galvanmnètre.

Le Dr Dubois, de Berne 1, a repris les expériences en mesurant aussi exactement que possible la résis- tance et a étudié les diverses causes qui la font va- rier.

Nous résu1nerous rapide1nen t ces expériences entreprises sur le vivant et sur le cadavre.

Dubois applique le pôle positif sur la nuque et le

· pôle négatifs ur la surface antérieure de l'avanf-bras, et se sert d'électrodes de 8 cm de côté, soigneuse- ment hun1ectés dans l'eau salée et fixés soliden1ent par des liens de caoutchouc. Il se sert du galvano- Inètre d'Edelmann, qui est très sensible, et décèle des courants de 1/5o M. A. Il fait passer le courant pendant une 1ninute en se servant successiven1ent de 1, 2, 3, etc., élén1ents, jusqu'~ 20. Il note les dévia- tions du galvanon1ètre au conunencen1ent et à la fin de chaque n1inute et n1esure les résistances qui correspondent aux intensités.

Au début de l'expérience,~ un élén1ent ne suf1lt pas à produire une déviation de l'aiguille qui décèle cependant des courants de· 1/5o M. A., la résistance du corps étant trop considérable. Avec deux élé- ments il y a une légère déviation de 0,10 qui n'aug- Inente pas par l'application du courant pendant une

1 Sur la résistan~c électrique du corps humain, par le Dr Du- bois. Revue médicale de la Suisse romande, 1.5 Octobre 1.88.6. ·

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minute. Cette intensité de 1

/Io

M. A. correspond à une résistance de 30,000 ohms. Avec 3 éléments, la résis- tance tombe immédiatement à 22,500 et au bout d'une minute à 18,000, avec quatre éléments, elle n'est plus que de 15,080, après une 1ninute d'application. Le phénomène continue à se produire pendant toute la durée de l'expérience et avec 20 éléments la résis- tance n'est plus que 690 ohms. Nous voyons ainsi que sans cette précieuse propriété de la peau de di- n1inuer sa résistance· sous l'influence du courant, nos 20 éléments n'auraient produit que la n1inime intensité de 2 M. A. Ce n'est donc pas la puissance de nos batteries galvaniques de 20 à 50 éléments qui nous pern1ettent d'obtenir l'intensité désirable. Nous en sonnnes redevables à cette propriété peu connue de la peau de varier sa résistance sous l'influence du courant.

Dubois a établi, en outre, que cette düninution de résistance une fois acquise est durable; elle reste peu considérable pour un no1nbre décroissant d'élé- ments. Elle aug1nente un peu, il est vrai, à n1esure que le courant est plus faible, n1ais, 1nême pour un élément elle n'est plus que de 3333 ohms, c'est-à-dire elix fois moindre qu'au début de l'expérience.

Quant aux causes, on a admis plusieurs explica- tions. Elles seraient dues, en partie, à des phénomè- nes électrolytiques : les acides s'accumulant au pôle positif, les bases au pôle négatif suffiraient pour rendre l'épiderme meilleur conducteur, de plus, le courant produit un transport réel de particules liqui-

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des du pôle positif au pôle négatif; les cellules épider- miques s'imbibent de ce liquide, et c'est à cette ac- tion cataphorique du courant qu'un auteur allemand, Gartner, attribue ce phénomène en se basant sur ce fait qu'il a obtenu les mêmes résultats sur le cada- vre. D'après Dubois, ces résultats seraient moins 1narqués sur le cadavre, aussi pour l'expliquer ajoute-t-il aux causes ci-dessus, l'hyperhé1nie de la peau produite par le passage du courant, il s'appuie principalement sur ce fait, que dans certains cas d'hén1iplégie, avec refroidissen1ent des extré1nités, la résistance est considérablement plus grande du côté malade.

Dubois n'a jan1ais vu din1inuer la résistance au passage du courant sous l'action de fern1etures répé- tées.

Après le renversen1ent du courant, l'intensité aug- n1ente parce que le courant de polarisation s'ajoute au courant principal au lieu de l'affaiblir.

Les expériences de Dubois ne l'autorisent pas à

acln1ettre que le coLÜ'ant faradique ait la même ·ac- tion sur la résistance elu corps.

Nous ,~oyons par les considérations qui précèdent que l'intensité du courant augn1entera dans une me- sure toujours croissante avec le nmnbre de couples.

On réduira ainsi la résistance de la peau au mini- mun:. Pour cela, il faut posséder une pile à élé1nents nombreux, de 32 à 50, qui permettra d'obtenir des intensités de 100 M. A. et plus.

C'est Apostoli qui, le premier, en introduisant dans

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la pratique son électrode en terre glaise, a permis d'arriver à des intensités aussi élevées.

En augmentant considérablement la surface de l'électrode cutané, en le rendant, pour ainsi dire, in- différent, il a permis de faire supporter des courants qui, sans cela, provoquaient des douleurs intoléra-

bl~s et étai~nt accornpagnées de cautérisations allant jusqu'à de véritables eschares. C'est cè qui fait la base du système d'Apostoli. Depuis lui; beaucoup d'auteurs ont suivi strictement sa 1néthode, mais d'autres ont reproché à l'électrode en terre glaise d'être d'une préparation longue et malpropre et de con1pliquer inutile1nent la technique opératoire. Ils ont substitué à l'électrode en terre glaise de larges . électrodes métalliques, recouverts de peau de cha- lnois et humectés d'eau salée.

Ils ont obtenu les n1ên1es résultats. La prise du courant au niveau de la terre glaise, ou mieux, son contact avec le rhéophore qui va à la pile se fait par une large plaque métallique soudée au rhéophore de 5 à 10 centimètres de côté environ, que l'on j ux- tapose sur la face supérieure de ]a terre avec une légère pression, dans le but de n1ieux assurer tous les contacts.

La terre glaise a l'avantage de se mouler exacte- n1ent sur la région, de se tenir longtemps humide, et de ramollir le mieux et le plus profondén1ent l'épi- derme tout en étant un bon conducteur de l'élec- tricité. Tous ces avantages font que nou~ l'avons tou- jours conservée à la clinique.

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Les intensités électriques ont varié avec les au- teurs, en général Apostoli se sert de courants d'in- tensité de 90-100 M. A. et va rarement au-delà.

Ces hautes intensités ont été vivement attaquées, et des auteurs comme Danion, Championnières, à Paris, préconisent des doses n'excédant pas 60- 70M. A.

Nous avons pu nous rendre compte que des inten- sités de 90-100 M. A. sont souvent très bien suppor- tées; il nous est arrivé d'employer, sans aucun acci- dent, des doses allant jusqu'à 150 M. A. Ces hautes doses occasionnent parfois de véritables douleurs qui forçent bientôt l'opérateur à din1inuer le nom- bre des éléments employés, mais souvent aüssi elles sont très bien supportées, et paraissent, dans les cas de fibrômes, agir plus efficacen1ent que des doses faibles de 50-60 M. A., indiquées par certains auteurs, et quî sont, à notre avis, une des causes d'insuccès de la méthode.

En général, il est bon de se guider sur la tolérance variable de la femme, et ne pas provoquer de fortes douleurs. Dans les cas de métrorrhagies, sub-invo- lutions, métrites, des doses plus faibles de 70-80 M. A. se sont toujours montrées suffisantes.

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Technique opératoire.

La Technique opératoire employée à la clinique gynécologique ne diffère pas de celle d' Apostoli 1, aussi serai-je bref.

La fen1me est placée da-ns la po si ti on dorsale comme pour tout examen gynécologique; le siège débordant le bord de la table, les cuisses écartées, les jambes fléchies sur les cuisses. L'opérateur placé entre les jambes de la femme procède à une antisep- tie rigoureuse de la région; le vagin est lavé d'abord à grande eau, puis avec une solution de sublimé au

1/sooo. Cette antiseptie primordiale du vagin est né- cessaire, et évite le transport de germes qui pour- raient s'y trouver dans la cavité utérine. Dans tous les cas je procède à l'hystérométrie préalable, on se rend compte ainsi de la cavité utérine, de sa situa- tion, de sa longueur~ de l'état de la muqueuse, de l'absence ou non de tumeur, etc.

1 Sur un nouveau traitement de Ja métrite chronique et en par- ticulier de l'Endométrite, par G. Apostoli.

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- 31 -

Dans certains cas de sténose de l'orifice interne, de déviations du canal cervical par une tumeur, on aura de la peine à faire pénétrer l'hystéromètre, mais on y arrivera avec un peu de patience; dans ces cas, il est bon de procéder avant tout à une dilata- tion préalable de la cavité utérine au moyen de la- rninarias préalable1nent ·désinfectés dans une solu- tion d'éther iodoformé au 1

/lo.

La cavité utérine une fois pennéable, il sera pos- sible d'y introduire des sondes, et de la laver anti- septiquement. On maintiendra la dilatation par le passage plus àu moin fréquent de dilatateurs métal- liques.

C'est grâce à ces soins toujours très 1ninutieux que nous n'avons jamais eu d'accident dans le cours de nos expériences. Une désinfection de la cavité utérine après la séance, ne m'a pas toujours paru très nécessaire, elle est souvent rendue difficile par une contraction spasmodique de tout le canal cervi- cal.

On se servira comme pôle actif intra-utérin, de l'hystéro1nètre en platine semblable à celui d' Apos- toli, et dont la tige, dans sa portion intra-vaginale, est entourée d'un manchon isolateur en caout- chouc. L'hystéromètre est relié par une vis à un des rhéophores de la pile.

On emploie souvent aussi les hystéromètres en charbon de cornue à gaz, préconisés par Apostoli, mais qui ont -le désavantage, sur ceux en platine, d'offrir une plus grande résistance au passage du courant allant de 10-15 M. A.

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32

Le pôle indifférent est représenté par un gâteau en terre glaise de 20/so centimètres environ de côté, sur lequel repose une plaque métallique de 5-10 cm de côté reliée par une vis à l'autre rhéophore de la pile. Voici comment Apostoli conseille de préparer la galette en terre glaise.

« 1 o Elle doit être aussi plastique que possible, il faut choisir une terre ·glaise exempte de tout mé- lange de sable, et qui soit aussi grasse que possible.

2° Elle doit toujours être très 1nolle, pour se mou- ler très· exactement sur la peau, et l'imprégner le plus possible. Le degré le plus convenable de n1ol-

less~ est celui quï permet au doigt de la pénétrer sans aucun effort, par une simple application. Pour éviter qu'elle se diffuse sur le_ ventre, on a soin de l'envelopper d'une couche de tarlatane à mailles très larges, à travers lesquelles elle peut facilement trans- suder, et qui maintient ainsi la terre dans la forme qu'on lui a primitivement donnée, en l'empêcpant soit de se disloquer, soit de se répandre.

Pour donner à la terre l'épaisseur uniforme et voulue, il suffit d'avoir un cadre rectangulaire en bois, d'une hauteur de côté de 1

1/2

cm environ ; on applique dessus une couche de tarlatane préalable- ment mouillée; on tasse ensuite dedans la terre suf- fisamment ramollie, et avec un instrument quelcon- que, à surface plane, on supprime de la terre tout ce qui dépasse le cadre; on n'a plus qu'à soulever, et le cadre se détache ainsi de la brique de terre qui a exacten1ent la forn1e et la contenance du cadre gé-

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~ BB -

nérateur. Une plaque rectangulaire de 30 à 40 cm sur 20 suffit en général.

Cette galette est appliquée sur l'abdomen de la fe1nme, directement au-dessus du pubis, en dehors des poils. On aura une large plaque 1nétaÜique, re- liée à un des réophores, que l'on juxtaposera sur la face supérieure de la terre, avec une légère pres- sion, pour l'enfoncer modérément, dans le but d'a- mener un contact parfait. Une fois cela fait, l'hysté- romètre représentant l'électrode actif, introduit dans l'utérus, et relié à l'autre rhéophore, le circuit se trouve fermé, et l'on con1mence à faire passer le courant.

On arrive assez rapidement à la_ dose n1axin1ale;

chez les femmes très nerveuses et impressionnables, il est bon de les prévenir d'avance de l'innocuité de l'opération, et de les rassurer. Il est prudent de n'employer, d~ns une pren1ière séance, que des in- tensités faibles qu'on pourra dépasser rapiden1ent dans la séance suivante, où la fmnme est déjà habi:- tuée au traitement. ·

On évitera autant que possible d'augn1enter trop brusquement le non1bre des couples, et l'on se ser- vira d'un collecteur qui pern1ettra d'ajouter un seul couple à la fois.

Nous ne nous _somn1es jmnais servi de rhéostat afin d'éviter un plus grand nombre de couples en service.

Le .galvanon1ètre fixé ou non à la pile, nous indi- quera à chaque instant le non1bre de M. A. en1-

a

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- 34 ~

ployés. Pour terminer la séance, les mêmes précau- tions sont à observer; on ne diminuera que progres- sivement le courant, et jamais brusquement, afin d'éviter tout choc et toùte contraction douloureuse consécutive de l'utérus ou de la paroi abdominale.

Un lavage vaginal antiseptique· sera souvent suffi- sant; si on le juge nécessaire, on fera aussi une in- jection utérine antiseptique.

Il est bon de faire observer un peu de repos après chaque séance ; en général, avec des intensités u~1

peu élevées, il persiste pendant deux ou trois heu:..

res de la douleur abdominale, qui forcera la malade à prendre elle-même du repos. Dans beaucoup de cas, avec des intensités ne dépassant pas 70 et 80 ~ . M. A., la ~alade peut sans danger retourner de suite chez elle, si elle vient du dehors, comme cela arri- vait pour beaucoup de nos malades.

Nous nou,s sommes toujours servi de la pile de Chardin au bisulfate de mercure, avec 32 éléments.

Il est à regretter que nous n'ayons pas pu disposer d'un nombre plus grand d-'éléments pour nos expé- riences, car il nous a souvent été difficile d'obtenir des intensités de 100 et 150 M. A ..

Le grand galvanomètre horizontal de Chardin nous a servi fréquemment à contrôler celui adapté à la pile, et nous a permis de nous rendre un compte exact des M. A. employés.

Apostoli repousse le procédé de Cutter et Smele- der, qui consiste à implanter des aiguilles de diver- ses formes dans la tumeur par la voie abdominale.

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En effet, ce procédé n'est applicable que pour les tumeurs fibreuses énonnes et sous-péritonéales, on ne peut atteindre par ce n1oyen des fibrômes logés dans la paroi postérieure de l'utérus. Le procédé est dangereux et occasionne inévitablement une morti- fication des tissus qui doivent s'élim.iner. Ces escha- res donnent souvent lieu à des suppurations qui peuvent être le point de départ de péritonites mor- telles. Les cas de mort rapportés par Cutter et Sme- leder ont justement fait abandonner cette méthode.

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Fibrômes utérins.

Le traitement des fibrômes utérins est médical et chirurgical ; ce dernier vise la cure radicale. Enlever d'un coup la cause du rn al est certainement le n1oyen le plus prornpt et le plus sûr. Malheureusement il n'est pas toujours possible, vu de non1breuses con-

tl~e-indications, telles qu'un trop grand volu1ne de la tumeur, des adhérences péritonéales trop fortes avec la vessie, les intestins, etc., un degré d'affaiblis- sement trop.grand de la malade, qui ne lui pennet plus de supporter une opération chirurgicale si grave, etc. Quoique les progrès de la chirurgie moderne et l'antiseptie aient rendu l'opération de la myon1oto- n1ie moins dangereuse, les résultats des statistiques n'en sont pas moins peu satisfaisants et laisseront encore, longtemps place au traitement 1nédical. Ce dernier s'adresse aux symptômes de la maladie, il cherche à en combattre les accidents et à en enrayer la 1narche. Parmi les nombreux résolutifs préconi- sés, nous voyons figurer la ciguë, les préparations

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d'or, de brôme, l'iode, le traitement arabique (ct~ra

{amis) , le brornure de potassiun1, l'iodure de potas- siun1, le chlorure de calciurn.

Guéniot 1 emploie l'arsenic et le phosphore pour obtenir la dégénérescence graisseuse des fibrômes.

Les bains alcalins de Vichy, d'Andabre, de Vals, de Plombières, en France ; de Kinsingen, en Allema- gne, de Kreuznach, ont aussi été préconisés. Tous ces moyens sont doués de peu d'action et on leur associe généralen1ent le traiten1ent des injections sous-cutanées d'ergotine en1ployées d'abord par Hildebrandt, et qui réussissent, dans certais cas, à

·prévenir les hérnorrhagies, rnais qui ont peu d'in- fluence sur les autres syrnptôrnes de la maladie, no- tainrnent sur les douleurs et sur la régression de la turneur.

Partant du fait que la n1énopause exerce une in- fluence suspËmsive sur le développement du myôme, on a cherché à provoquer une n1énopause artificielle en extirpant les ovaires. La castration de la femrne ou l'opération de Batte y, a été pratiquée la première fois dans un but thérapeutique, par le professeur Hegar, de Fribourg en Brisgau .. Les résultats, dans les fibrôrnes utérins, ont été souvent brillants, et on a réussi, dans beaucoup de cas, à arrêter ou à mo- dérer les hémorrhagies et ern pêcher la croissance desnéoplasmes, cependant ce rnoyen, qui ne vise que les syn1ptôn1es, est loin de réussir, clans tous les

1 Médie. Times, 1.872.

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cas, et si l'on tient compte qu'il fait courir à la malade tous les risques d'une laparotomie, on fera, de pré- férence, ainsi que le veut Schroder, la myomoton1ie comme n'étant guère plus dangereuse et conduisant plus sûren1ent au but. En effet, malgré toute l'anti- septie moderne, on n'est pas encore arrivé à éviter sùrement toute complication, et, parmi les accidents secondaires à l'opération de Batte y ,)'infection septi- que compte comme une des plus redoutables. <<Quel- ques effors que l'on fasse, dit Martin, pour lutter contre ce genre d'affection aucun des 1noyens connus jusqu'à présent ne peut revendiquer l'honneur de supprimer d'une façon complète et certaine ce pire ennemi de la laparotomie. >)

<< Malgré les soins antiseptiques les pll].s minu- tieux, la malade qui forme l'objet de notre observa- tion XII a succombé à la septicémie 1• ))

Depuis ces dernières années, l'électriCité est venue s'ajouter à ces différents moyens, et, après avoir pris le premier rang dans le traitement symptomati- que de la maladie, elle tendrait ~ diminuer de plus en plus l'urgence d'une opération chirurgicale.

Les résultats publiés par certains auteurs ont pu · justmnent être mis en doute ; en effet, que doit-on conclure des résultats obtenus par Apostoli et consi- gnés dans la thèse du Dr Carl et? Il se contente géné- ralement d'indiquer le diagnostic sans le faire précé- der souvent d'un status objectif de la malade ; il

1 Contribution à l'étude de la castration de la femme. D. Gu- glielmoni. Thèse de Genève, 1889, p. 142.

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parle d'un fibrô1ne souvent sans noter ni son volume ni son siège. Dans les cas où il donne un sta.tus, il suffira. de lire quelques-unes de ses observations que je rapporte ici pour juger de leur insuffisance :

<<Numéro 3, page 79: L'utérus est considérable- ment abaissé ; le corps est unifonnément dur et fibreux et ne présente aucune sensibilité. Hystéro- métrle 9 cm. ))

Diagnostic : Allongement hypertrophique du col, avec fibrôme interstitiel du corps de l'utérus.)) N u1néro 8, page 98 : Etat actuel : Au toucher on ne constate pas d'abaissmnent, mais on trouve un utérus très développé dont tout le corps est unifor- mén1ent fibreux.

Diagnostic : Fibrôme considérable interstitiel du fond de l'utérus. Hystérométrie 9 cm. n

« Numéro 9, page 100 : Diagnostic: Au toucher, on trouve un utérus en latéro-version gauche, et une induration fibreuse de toute la paroi postérieure du corps, avec épaississement simulant une rétro- . flexion. n

<<·Numéro 24, 1.3: Trois grossesses à terme, accou- chements normaux, menstruation trè·s abondante, douleurs lombo-a.bdominales ; très nerveuse, quel- ques crises hystériques ; dysménorrhée.

Diagnostic : Hyperplasie fibreuse de tout le corps de l'utérus. Hystérométrie 7 1j2. cm. n

«Numéro /1, 13, page 142: Au toucher on trouve le corps de l'utérus uniformément dur, fibreux. Hys- térométrie 8

1/4

cm.

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Diagnostic : Fibrô1ne interstitiel du corps et du col. >>

On pourrait multiplier ces observations ; quant à

·croire qu'il s'agisse toujours de fibrôn1es utérins,

c~ est ce que les observations de Carl et ne mettent nullement eri évidence; en tous cas, ce sont des fibrôn1es qui s'écartent singulièretnent de la forme classique et qui donnent ainsi beau jeu aux adver- saires de la n1éthode.

Noùs ne ferons pas ici l'histoire des fibrô1nes uté- rins, ce qui ne rentre pas dans notre cadre ; nous nous bo1~nerons à examiner rapidement I"es diffé- . rents symptô1nes 1norbides des fibro-myômes uté- rins, et nous verrons à l'occasion de chacun d'eux cè que l'on doit penser du traitement électrique.

Les hén1o1Thagies sont un des syn1ptômes les plus inquiétants des fibrômes utérins n1uraux et sous- n1uqueux, les sous-séreux donnant rarement lieu à

des hén1orrhagies. Ce sont les fibrômes sous-mu- queux qui provoquent le plus fréquemment des hé- n1orrhagies abondantes et souvent répétées. Les fmnmes sont continuellement sous le coup de nou- velles pertes qui amènent un état d'anémie grave, affaiblissent la malade et deviennent une contre-in- dication à toute opération chirurgicale.

Les traitmnents les plus divers ont tour à tour été employés, 1nais toujours sans grands succès, et l'on doit souvent recourir à des tan1ponnen1ents répétés qui, seuls, arrêtent lllolnentanément l'hémorrhagie.

Les 1noyens les plus habituelle1nent employés et qui

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ont donné le plus grand nombre de résultats heureux .sont les injections intra-uté_rines de sesqui-chlorure de fer, de teinture d'iode, etc. L'incision de la n1u- queuse sur la tumeur a été souvent suivie de succès;

les vaisseaux, qui étaient distendus, se trouvent su- biten1ent relâchés, entrent en contraction et l'hémor- rhagie se trouve ainsi arrêtée.

Les utéro-1noteurs ont aussi été préconisés. Il suf- fit de rappeler les résultats rmnarquables publiés par Hildebrandt 1sur les injections d'ergotine dans les fibro-n1yôrries. Tout dernièrement Schorler 2 a cons- taté ses heureux effets sur l'hémorrhagie.

Les injections d'ergotine ont l'inconvénient d'être douloureuses et de provoquer au niveau de la pi- qûre la tun1éfaction des tissus, qui peuvent s'abcé- der; on peut éviter en partie cet accident en n'injec- tant qu'une den1i-seringue de Pravaz au 1nê1ne endroit à la fois. On dit aussi beaucoup de bien de l'ergoti- nine n1ais nous n1anquons encore d'expériences posi- tives à ce sujet. Dernière1nent, Je Dr Falk, de Berlin, a beaucoup préconisé l'hydrastinine dans les hémor- rhagies provenant de fibrôn1es utérins. En se basant sur des expériences faites sur des anünaux,. l'hydras- tinine agirait con1n1e l'électricité en provoquant une contraction énergique des fibres lisses de la n1atrice,

1 Ueber die Einwirknng· subc.utaner Injec.tionen von Extr. secul.

c.ornut aquos auf Fibro-myôme de l'utérus. BerUJ1er Klinisc.he Woc.henschrift 1872, S. 297.

2 Ueber Pibro-myôme des Uterus. Zeitsc.hrirt für Geburtshülfe und Gynrekologie.

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ferait contracter les petits ·vaisseaux, empêcherait les stases et diminuerait l'apport sanguin aux parties génitale.

Malgré tout cet arsenal thérapeutique, les hémor- rhagies des fibro-n1iôn1es persistent souvent et obli- gent le chirurgien à re_courir au tan1ponnement. C'est surtout contre ce sy1nptôme en1barrassant que l'élec- tricité s'est n1ontrée réelleinent efficace ; sous ce rapport, aucun autre moyen ne peut lui être mis en parallèle. Tous les auteurs s'accordent à dire que dans presque tous les cas, le traitement par l'électri- cité a réussi à arrêter les hé1norrhagies et souvent dans des cas où tous les autres moyens avaient échoué.

Il suffit souvent d'une à deux séances pour arrêter définitiven1ent, à condition toutefois de continuer le traitement, des . hé1norrhagies qui. duraient depuis plus d'une ànnée. Dans toutes les observations qui suivent, nous n'avons ja1nais vu d'hémorrhagies· per- sister apr~s les premières séances. On a surtout at- tribué au pôle positifl.e pouvoir hémostatique. Apos- toli l'appelle le pôle coagulant; dans tous les cas que nous avons observés, nous avons pris le pôle positif com1ne pôle actif. Le pôle négatif aurait beaucoup 1noins cet effet hén1ostatique, et. des auteurs comme Martin, Skene - Keith, Apostoli, qui accordent au pôle négatif un pou~oir résorbant par excellence, emploient le pôle positif lorsqu'ils ont affaire à des · fibrômes hémorrhagiques. Les résultats paraissent · .être durables, n1es observations portant sur plus

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d'un an et dmni, période pendantlaquelle les hémor- rhagies ne se sont pas reproduites. Il serait, en tous cas, toujours facile de recommencer à nouveau le traitement électrique et l'on aurait certainement les mêmes résultats que la prmnière fois. Dans certains fibrômes sous-muqueux qui font fortement saillie du côté de la muqueuse, l'électricité ne réussira peut-être pas toujours à arrêter l'hémorrhagie ; mais ce sera toujours le meilleur traiten1ent dans ces cas, en diminuant les pertes, elle facilitera aussi l'expul- sion de la tumeur, la dilatation de l'orifice interne et permettra une intervention chirurgicale plus radi- cale.

Un effet que j'ai observé et consigné dans une ob- servation a été de provoquer une ménopause artifi- cielle ; la malade qui avait toujours eu ses règles régulièrement, les a vues cesser complètement de.:.

puis le co1nn1ence1nent du traitmnent.

Quant aux douleurs, elles font rarmnent défaut dans les myômes, 1nais elle peuvent manquer cepen- dant, comme dans l'observation numéro 3, où la malade qui en a été l'objet, n'a jamais ressenti de douleurs ni abdominales ni autres.

Les causes des douleùrs dans les fibro-1n'yômes sont de plusieurs ordres :

1° Elles peuvent tenir d'abord à des phénomènes de compression et à des tiraillements sur les diffé- rents organes du bassin ..

2° Elles sont la conséquence- de l'inflammation de la séreuse péritonéale qui recouvre la tumeur.

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3° A des adhérences périn1étritiques plus ou 1noins fortes.

Les syn1ptômes s'aggravent d'ordinaire pendant l'époque n1enstruelle, à la suite du gonflen1ent de l'utérus et de son myôme.

Hardie 1 a observé qu'il survient parfois brusque- Inent de la rétention d'urine pendant l'époque cata- n1éniale.

Les malades souffrent en 1nê1ne ten1ps d'un senti- n1ent désagréable de tension des parois abdominales, de constipation souvent opiniâtre.

L'a1nélioration des douleurs est un fait si constant qne Nagel 2 va presque jusqu'à affirn1er que, dans les cas où l'on ne l'obtiendrait pas, il faudrait forte- ment mettre en doute le diagnostic de myôn1e uté- rin. Avec la din1inutlon des douleurs, la tension des parois abdominales cède et la tumeur devient plus 1nobile et sî on ajoute à cela une 1noins grande sen- sibilité, il est beaucoup plus facile de se rendre un compte exact de son volLnne et de sa forn1e.

La din1inution de la tension des parois abdon1ina- les donne le sentiment au n1alade que son ventre a beaucoup din1inué, en 1nên1e temps qu'il devient plu:::;

souple ; j'ai observé· ce phénon1ène dans tous les cas; on peut l'expliquer en partie par une disparition des douleurs, et aussi par un effet spécial du courant constant sur l'intestin qui faciliterait l'évacuation de

1 Edinburgh, 1\féd. Journ,, Jan. 1874.

2 Archiv. für Gynrekologie, 386 vol., 1.890,

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son contenu en redonnant du ton à la fibre n1uscu- laire. J'ai vu souvent la régularisation des selles sui- vre l'application du courant constant. Toutes ces circonstances pourraient surprendre un observateur non prévenu et lui faire croire à une din1inution réelle du volume de la tun1eur. C'est l'application du pôle positif com1ne électrode actif qui possède au plus haut degré ce pouvoir sédatif; pour arriver à ce résultat il n'est pas nécessaire de pénétrer avec l'électrode dans la cavité utérine, on arrive à d'aussi heureux résultats par l'application simplement intra- vaginale de l'électrode. Le passage du courant avec des intensités un peu élevées occasionne des dou- leurs qui sont souvent intenses et ne permettent pas d'augn1enter la dose,' la malade les compare généra- lement à un sentiment de brûlure au niveau de la paroi abdominale avec des douleurs intra-utérines assez semblables à celles de l'accouchement. Ces contractions utérines douloureuses persistent sou- vent une et plusieurs heures après la séance ; dans les cas où elles seraient trop fortes, on donnera un narcotique et on veillera à din1inuer l'intensité du courant dans les séances subséquentes.

Ces douleurs sont généralement suivies d'un calme qui contraste avec l'état antérieur. Ce bien- être peut se prolonger pendant plusieurs jours, mais les douleurs réapparaissent, et deviennent une indi- cation à une nouvelle électlisation; après quelques séances elles peuvent complètmnent cesser, ou être considérablmnent amendées. La malade de l'obs. 2,

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