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La ZHUN de Boussouf

Dans le document Urbanisme et planification urbaine (Page 157-161)

Les rues, quand elles sont bitumées, elles sont sans trottoirs, sans éclairage, elles sont défoncées, les écoulements des eaux viennent de toutepart, les habitants de certains lotissements n’ont pas

régulièrement l’eau, d’où le va et vient des tracteurs tirant des citernes pour remplir réservoirs et bâches à eau, ce qui maintient la voirie dans un très mauvais état.

Avant que les salles des fêtes ne prennent en charge les fêtes familiales, pendant les longues veillées d’été, à l’occasion d’un mariage, circoncision ou autre, un orchestre avec un parterre d’hommes occupaient l’espace durant toute la soirée. En général les femmes sont exclues de ces espaces. Elles peuvent exceptionnellement les occuper pendant quelques jours pour l’extension de certaines tâches domestiques, par exemple étendre la laine, le couscous pour les faire sécher. Du fait que les immeubles n’offrent plus ni les buanderies ni les terrasses qui recevaient, en plus de ces activités bien d’autres.

4.3.3 : La zone industrielle le Rhumel (Palma)

Le plan de Constantine de développement économique, initié par les autorités coloniales en 1958, avait proposé une zone d’activités au sud-ouest de la ville, entre la RN 5 et le Rhumel. Elle devait recevoir les entrepôts et les activités artisanales qui trouvaient des difficultés à s’étendre ou à fonctionner à l’intérieur du tissu urbain. Cette zone occupe les terrasses de l’oued, des terrains faciles à aménager et d’une bonne accessibilité à partir de la RN 5. Une zone verte séparait les quartiers de la ville (les terrasses, Fadila Saadane…) de la zone industrielle, selon les principes de l’urbanisme moderne véhiculé par la charte d’Athènes.

Malheureusement, à la première occasion cette zone verte était sacrifiée sur l’autel de la spéculation foncière et des intérêts personnels. Au début des années 90, une promotion immobilière, était entamée sans vraiment être terminée. Un nombre d’immeubles de logements collectifs avec des commerces au rez de chaussée s’étaient alignés sur cette « bande verte ». Aujourd’hui un de ces immeubles perd pied, étant construit sur un remblai sans les précautions requises. Constantine est privée d’un espace d’oxygénation sans alléger la crise de logements.

4.3.3.1 : Genèse du développement de Palma

La première partie de la zone d’activités était aménagée en 1960 par les autorités coloniales. Elle avait accueilli en premier lieu de petites unités telles une usine d’emballage, préparation des olives, production de vinaigrerie… Les unités de production étaient installées sur des surfaces relativement importantes. Elles varient entre 3 et 10 hectares. D’importantes superficies sont restées libres étant donnée la nature même des activités, elles n’exigent pas de grandes surfaces et aussi elles n’ont pas connu un réel développement.

Après l’indépendance, la politique de l’État algérien préconisait le développement de l’industrie lourde pourvoyeuse d’emplois et de richesses. La zone avait accueilli des unités publiques de grandes surfaces, elles représentent les 5%, dont on peut citer, l’usine de préfabrication lourde du bâtiment, l’encopharm (l’ex PCA) usine de production et de conditionnement des médicaments, l’une des plus importantes de toute la zone. Les 40% des unités installées à Palma avaient des superficies moyennes de 15.000m2. Quant aux unités du secteur privé, elles représentaient plus de 52% du total des unités de la zone et sont de petite taille, elles varient entre 1000 et 3000 m2.

Entre 1979/80, il y eut une première étape d’extension. Les entreprises moyennes représentent les 20% de la superficie de la zone. Il y eut les unités de travaux publics, telle l’entreprise régionale des travaux routiers de l’est, l’ex SONATIBA, ECOTEC, l’entreprise nationale des travaux d’électricité et des unités de distribution. Les petites unités sont beaucoup plus importantes, elles occupent 30% de la surface d’ensemble. Une vingtaine d’unités limitaient leur activité aux matériaux de construction ou à la fabrication de produits inflammables.

En 1984, une autre étape d’extension s’était faite sur 54 hectares pour atteindre un total de 170 hectares. Ont été principalement installées les activités polluantes et provoquant des nuisances sonores telles que la dinanderie, la menuiserie de bois et d’aluminium, la mécanique auto, le marché de gros des fruits et légume. Un centre artisanal offre de nombreuses boutiques pour les artisans (coiffeur, tailleur, brodeur…). Les foires, après avoir essayé plusieurs sites : le stade du 17 juin, l’école régionale d’agriculture. Pendant longtemps toutes les foires se tiennent, à Palma. Au début, elles avaient lieu au niveau de l’ex souk el fellah mais depuis quelques années, elles se tiennent dans les locaux de l’entreprise nationale du textileENADITEX.

Pour des facilités d’acquisition des terrains la direction d’urbanisme et de construction, sans en référer aux responsables des services d’urbanisme de la commune, avait choisi des poches encore vides et surtout le terrain libéré par le bidonville en 2002, pour localiser les sièges de certaines administrations et services. En plus les directions générales de plus de quarante sociétés nationales et régionales déjà installées à Palma, d’autres sièges administratifs se sont ajoutés aux précédents pour renforcer cette centralité par (les banques BADR et BAD, assurances, le centre régional de cartographie (INC), les directions du commerce de la formation professionnelle, des douanes, de djezzy et Mobilis…)( voir chapitre 3) .

4.3.4 : Absence de l’autorité : le logement un fait accompli :

Parallèlement à cette évolution des administrations et services dans ce qui était convenu d’appeler zone industrielle, parce que les lots étaient achetés à l’époque des réserves foncières à bas prix, ils étaient de grandes superficies. Les propriétaires ont édifié, à l’intérieur même des lots industriels des villas ou bien « des immeubles familiaux » pour y habiter. Après le logement se sont les commerces et les services qui s’installent. Fait remarquable, de nombreuses « salles des fêtes » se sont installées, elles organisent les cérémonies des familles constantinoises. Ainsi une certaine mixité urbaine s’installe et progresse de façon anarchique.

Les 456 ménages résidants à la zone totalisaient lors du recensement de 1998, 2480 personnes. Leur accroissement naturel propre et les nouvelles installations encouragées par ce fait accompli et par la disponibilité du terrain à Palma, très chers32 ailleurs. En effet étant planifiée zone industrielle, Palma ne possède aucunement les caractéristiques du fait de son développement « spontané » mais aussi encouragé par ceux qui sont sensés veiller au respect des décisions prises et des programmes établis. L’entreprise de gestion33 des zones industrielles dont les bureaux sont installés à Palma, donne 13% de la superficie totale en activités industrielles, 67% entreposage, 10% administration et services et 10% activité résidentielle, ainsi structurée il ne s’agit plus de zone industrielle.

Cette mixité urbaine développée dans l’anarchie a crée une situation ambiguë qui exige une restructuration de l’ensemble de la zone et une décision claire et rapide en ce qui concerne les services centraux et les habitants qui ont pris une grande importance ces dernières années. S’agissant des habitants, une décision rapide doit être prise : les transférer ou les maintenir ? Malgré l’interdiction par les textes de création des ZI, ils ont eu des permis de construire, ce qui leur donne le droit à des égards. S’ils sont maintenus, il est alors urgent de procéder à l’intégration du quartier à la ville, à commencer par l’école car les enfants traversent l’autoroute pour aller à Boussouf, le transport… c'est-à-dire développer cette mixité selon les règles.

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Les terrains en zone industrielle se vendaient en pendant les années 80 entre 75 DA et 100DA le m2, pour atteindre finalement les 230 DA ; un prix dérisoire par rapport aux prix pratiqués actuellement. Un facteur décisif dans le choix des propriétaires des lots industriels.

33

Pourcentages recueillis par un groupe d’étudiants du TD d’urbanisme auprès de l’entreprise de gestion des ZI de l’Est sis à Palma (2006-2007), encadrés par F.Benidir

Dans le document Urbanisme et planification urbaine (Page 157-161)