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Les représentations du risque volcanique

3. Représentation du potentiel dommageable d’une éruption 1. Dommages et conséquences

3.5. Le volcan au sein du cercle social

Le volcan et ses manifestations passées ou futures ne constituent pas un sujet de conversation facile. En famille ou entre amis, discuter de la Soufrière, de la Montagne Pelée ou du Piton de la Fournaise est un sujet délicat ; encore plus sensible, celui des menaces au quotidien,(Figure 1.18).

« Avec quelle fréquence discutez-vous du volcan » ?

Figure 1.18 : Fréquence des discussions dans un cadre social sur le thème du volcan (en %)

On parle davantage du volcan dans les familles réunionnaises (60% "souvent" et "quelques fois" confondus) que dans les familles antillaises (58% "rarement" et "jamais" pour les familles guadeloupéennes et 54% pour les familles martiniquaises). Nous pouvons considérer ici le type de volcan en présence comme élément explicatif majeur de cette distinction. En effet, évoquer le Piton de la Fournaise à la Réunion est relativement fréquent. Alimentées par les reportages télévisés qui relatent chaque éruption sans exception, les discussions familiales restent courantes pour les habitants du sud-est de l’île. Malgré quelques craintes justifiées, la population sait que le volcan ne présente qu’un danger relatif de par sa nature effusive. Elle se considère de plus, relativement protégée par la configuration topographique de la zone et la présence rassurante des remparts de l’Enclos. Par contre, le caractère destructeur

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phases de repos de 80 000 ans. Les «volcans sous-marins» sont ensuite invoqués (4%). Le point chaud à l’origine de la formation de l’île se déplaçant, il est avéré qu’une activité sous-marine existe. Un édifice volcanique a ainsi été détecté lors de campagnes bathymétriques à l’est du Piton de la Fournaise. Des individus isolés mentionnent enfin du volcanisme

potentiellement dangereux au niveau du cirque de «Cilaos» (1%), de la commune de

«Saint-Denis» (1%) ou la «création de nouveaux pitons» (2%) grâce à l’activité éruptive intense et fréquente de l’île.

3.5. Le volcan au sein du cercle social

Le volcan et ses manifestations passées ou futures ne constituent pas un sujet de conversation facile. En famille ou entre amis, discuter de la Soufrière, de la Montagne Pelée ou du Piton de la Fournaise est un sujet délicat ; encore plus sensible, celui des menaces au quotidien,(Figure 1.18).

« Avec quelle fréquence discutez-vous du volcan » ?

Figure 1.18 : Fréquence des discussions dans un cadre social sur le thème du volcan (en %)

On parle davantage du volcan dans les familles réunionnaises (60% "souvent" et "quelques fois" confondus) que dans les familles antillaises (58% "rarement" et "jamais" pour les familles guadeloupéennes et 54% pour les familles martiniquaises). Nous pouvons considérer ici le type de volcan en présence comme élément explicatif majeur de cette distinction. En effet, évoquer le Piton de la Fournaise à la Réunion est relativement fréquent. Alimentées par les reportages télévisés qui relatent chaque éruption sans exception, les discussions familiales restent courantes pour les habitants du sud-est de l’île. Malgré quelques craintes justifiées, la population sait que le volcan ne présente qu’un danger relatif de par sa nature effusive. Elle se considère de plus, relativement protégée par la configuration topographique de la zone et la présence rassurante des remparts de l’Enclos. Par contre, le caractère destructeur

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fois rarement jamais Nr

Réunion Martinique Guadeloupe

phases de repos de 80 000 ans. Les «volcans sous-marins» sont ensuite invoqués (4%). Le point chaud à l’origine de la formation de l’île se déplaçant, il est avéré qu’une activité sous-marine existe. Un édifice volcanique a ainsi été détecté lors de campagnes bathymétriques à l’est du Piton de la Fournaise. Des individus isolés mentionnent enfin du volcanisme

potentiellement dangereux au niveau du cirque de «Cilaos» (1%), de la commune de

«Saint-Denis» (1%) ou la «création de nouveaux pitons» (2%) grâce à l’activité éruptive intense et fréquente de l’île.

3.5. Le volcan au sein du cercle social

Le volcan et ses manifestations passées ou futures ne constituent pas un sujet de conversation facile. En famille ou entre amis, discuter de la Soufrière, de la Montagne Pelée ou du Piton de la Fournaise est un sujet délicat ; encore plus sensible, celui des menaces au quotidien,(Figure 1.18).

« Avec quelle fréquence discutez-vous du volcan » ?

Figure 1.18 : Fréquence des discussions dans un cadre social sur le thème du volcan (en %)

On parle davantage du volcan dans les familles réunionnaises (60% "souvent" et "quelques fois" confondus) que dans les familles antillaises (58% "rarement" et "jamais" pour les familles guadeloupéennes et 54% pour les familles martiniquaises). Nous pouvons considérer ici le type de volcan en présence comme élément explicatif majeur de cette distinction. En effet, évoquer le Piton de la Fournaise à la Réunion est relativement fréquent. Alimentées par les reportages télévisés qui relatent chaque éruption sans exception, les discussions familiales restent courantes pour les habitants du sud-est de l’île. Malgré quelques craintes justifiées, la population sait que le volcan ne présente qu’un danger relatif de par sa nature effusive. Elle se considère de plus, relativement protégée par la configuration topographique de la zone et la présence rassurante des remparts de l’Enclos. Par contre, le caractère destructeur

BILAN

L’entité culturelle créole s’est élaborée au fil de trois siècles de colonisation. Ce substrat culturel s’est créé à partir des apports des différentes populations – caribéennes, européennes, africaines – adaptées à l’environnement et des syncrétismes entre ces échanges multiples. Le mode de pensée, et donc de fonctionnement, des populations à l’étude est complexe. Engoncés entre une histoire difficile de servitude et le traumatisme de souffrances passées physiques et morales, elles demeurent dans la crainte d’une future éruption et restent dépendantes des autorités étatiques en cas d’urgence. Les situations de crises sont cependant susceptibles de réactiver certaines fractures sociales ou sentiments d’injustice, tout comme elles pourraient être révélatrices de la cohésion sociale des îliens face à l’adversité.

Un défaut global de connaissance et d’assurance existe lorsque la question des risques

naturels, du volcanisme et de ses aléas sont abordés. Une grande part de «je ne sais pas» et de

non-réponse précède souvent les autres modalités. Le manque d’informations augmente considérablement la vulnérabilité humaine. Il semble nécessaire d’organiser de nouvelles campagnes informatives et de réfléchir à la forme la plus adaptée pour optimiser le message. Suite à l’apport de connaissances globales, l’objectif secondaire serait d’apporter des éclaircissements, des précisions à la demande de la population mais également de rassurer ces habitants qui, malgré une part de déni du danger, vivent quotidiennement sous une certaine tension. Néanmoins les réponses données sont globalement proches de la réalité scientifique. La vulnérabilité humaine s’en trouve modérée voire réduite. Les séismes, cyclones et éruptions volcaniques sont effectivement les trois principaux risques naturels menaçant les deux îles des Antilles et la Réunion. Le fait de craindre davantage les séismes est un indice de « bon sens ». C’est en effet l’un des rares risques à ne pas être précédé de signes précurseurs. Ces derniers, dans le cadre d’une éruption, sont relativement bien connus de la population. Des distorsions apparaissent lorsque la superstition ou la religion entrent en jeu. Le réveil du

volcan à cause du «réchauffement climatique» ou de la «pollution» est une probabilité

fantaisiste, non validée par étude scientifique à l’heure actuelle. Ces représentations insolites transitant au sein des sociétés menacées favorisent l’augmentation de leur vulnérabilité. Des raisonnements non adaptés ponctuent les diverses réponses. L’illustration la plus notoire tient à l’absence totale de crainte face aux risques. On est dans ce cas proche du déni du danger, il n’y a pas de conscience du risque encouru. La vulnérabilité s’en trouve majorée. Nous observons ainsi qu’il existe une nette influence du type de volcanisme en présence sur les fluctuations de représentations des populations. La qualité des réponses se module selon qu’on vive près d’un volcan explosif ou effusif. Ce facteur collectif est un déterminant de la variation des représentations mentales du risque entre les deux îles des Antilles d’un côté et l’île de la Réunion de l’autre. Pourtant, on pressent déjà d’autres facteurs sous-jacents qui vont permettre de mieux cerner l’origine des représentations sociétales du risque volcanique.

Ces diverses représentations des volcans viennent renforcer les éléments structurant l’identité créole. Les images mentales de ces populations naviguent entre histoire, religions, légendes et ancrage dans la réalité économique contemporaine.

De 1902 à 2012, l’évolution

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