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Méthodologie de la recherche

3. La collecte des données auprès de la population

2.1. L’échelle et le plan d’échantillonnage

Cette recherche fut amorcée dans une intention comparative. Face à trois terrains d’étude différents, nous avons sélectionné deux ordres d’échelle spatiale afin d’enrichir le

travail : l’échelle départementale27 en premier lieu, dans le but d’accéder à une

comparaison globale entre les îles, le maillage communal en second lieu comme

27 Bien que ces territoires soient administrativement considérés tels des départements et des régions d’outre-mer (DROM), nous choisissons ici le seul terme de département en raison de leurs superficies. Elles sont en effet plus proches de la moyenne de celles des départements de la métropole que des régions de cette dernière.

approfondissement de la réflexion, terrain par terrain. Cette échelle présente avant tout la particularité de posséder une légitimité historique, aspect relevant de l’atout vis-à-vis de notre objectif premier. Dans le passé, le souci de préserver l’identité des villages a engendré le territoire de la commune, représentant à l’heure actuelle autant d’entités administratives. L’institution représentative élue démocratiquement par l’ensemble des habitants de la commune, assurent en permanence la médiation entre l’Etat et la population. Les mairies représentent en effet, comme nous le verrons au cours de ce travail, le pilier central au niveau de nombres d’aspects de la vie des communautés. C’est une échelle relativement fine définissant un territoire opérationnel, notamment pour la prévention et la gestion des différentes étapes d’une crise volcanique.

Les échelles déterminées, un plan d’échantillonnage a dès lors été établi(Tableau 2). Nous

avons au préalable cherché à recouper les informations topographiques et démographiques des terrains avec celles des zones précédemment touchées par les éruptions historiques afin de sélectionner les zones sur lesquelles prospecter. Pour cela,

nous avons eu recours aux cartes d’aléas élaborées par le BRGM28 concernant la

Guadeloupe29 et la Martinique30. Pour la Réunion, nous nous sommes appuyés sur les

travaux de Bachèlery (1994). Grâce à ces cartes, il était possible de sélectionner sur chacun des terrains, les communes antérieurement touchées par les effets directs ou indirects d’une éruption correspondant vraisemblablement à celles qui sont potentiellement menacées aujourd’hui et dans le futur. Notre objectif était de connaître le ressenti et d’avoir la représentation de personnes vivant effectivement sous la menace directe d’un volcan actif. Suivant ces informations, sept communes en Martinique, dix en Guadeloupe

et deux à la Réunion sont sélectionnées31(Carte 5).Les trois échantillons de «populations à

risques» c’est-à-dire les« populations vulnérables à l’égard d’agressions du milieu» (Georges &

Verger, 1970) sont des échantillons «non probabilistes». Comme le souligne Gumuchian &

Marois (2000), malgré «quelques inconvénients»32, la méthode de l’échantillonnage non

probabiliste est judicieuse lorsque le chercheur souhaite récolter des informations

descriptives au sujet des échantillons eux-mêmes.Une méthode aléatoire a été utilisée. Les

proportions communales ont été calculées au prorata de la population totale des villages. Des différentiations sont par contre établies selon les statuts social et financier des enquêtés : Afin d’obtenir des résultats fiables, on a cherché à interroger des personnes à profils socio-économiques différents. Aucune zone communale n’a été mise de côté : les quartiers urbains comme ruraux, aisés ou plus défavorisés ont été sondés au cours des différentes campagnes d’enquêtes. Ont été également ciblés, les habitants ayant une vue directe sur l’édifice volcanique afin de comparer leurs réponses avec d’autres qui avaient un obstacle physique à cette vue. Plus appropriée lors d’une recherche exploratoire, lorsqu’on désire étudier les diverses dimensions d’un problème, mais également dans le

cadre d’études comparatives, cette technique associe les enquêtes auprès des populations à risques (adultes et enfants scolarisés) à des interviews de personnes ressources. Celles-ci sont des «informateurs clés choisis en fonction de leurs connaissances, de leurs expériences, […] de leur rôle dans la communauté» (Gumuchian & Marois, 2000).La collecte des données s’est effectuée au sein de dix-neuf communes menacées par le volcanisme, entre archipels des Antilles et des Mascareignes (carte 9). Au total, 1219 enquêtes ont été récoltées (661 en

Guadeloupe, 374 à la Réunion et 184 en Martinique) dont751sontexploitéesdans le cadre

de cette recherche. Une vingtaine de personnes ont pu être interviewées tels que le Sous-Prefet de Saint Benoit à la Réunion, le maire de Saint-Claude en Guadeloupe, les directeurs des observatoires volcanologiques de Guadeloupe et Martinique, le responsable du CDST33 en Martinique, la directrice de la Maison du volcan à la Réunion ainsi que le responsable du volet pédagogique et scolaire de ce musée ou encore les services de sécurité civile en charge des évacuations sur les trois îles.

Une campagne d’enquête supplémentaire est venue enrichir et compléter l’étude initiale. Elle s’est déroulée successivement sur les trois terrains et a concerné les enfants de Cycle III (« cycle des approfondissements » de l’Education Nationale), ce qui correspond aux classes de CE2, CM1 et CM2. Ce sont en effet des enfants dotés d’une compréhension autonome des questions posées dans l’enquête et capables d’écrire facilement seuls, ce pour quoi ils ont été sélectionnés. Le choix des classes a été guidé par la délimitation première des zones à étudier : deux classes du cycle défini dans chaque commune, l’une ayant eu un enseignement ou une sortie pédagogique autour du thème du volcan, l’autre pas. Ceci afin de pouvoir évaluer les possibles distinctions entre les deux types. Nous avons ainsi, 680

enquêtes auprès des enfants (360 en Guadeloupe,212à la Réunion et 108 en Martinique)

qui sont venues s’ajouter aux 539auprès des adultes. Cependant, seuls les résultats des

enquêtes menées auprès des enfants réunionnais ont été présentés dans cette étude, ce que nous expliquons dans les limites de cette dernière.

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