• Aucun résultat trouvé

Piton de la Fournaise

Carte 8 Les unités structurales de la plaque Caraïbes

(Westercamp & Tazzieff, 1980 ; Taboadaet al., 1999inLeone & Mavoungo, 2000 : 3)

Notons que certaines îles sont toujours en cours de formation actuellement. L’activité éruptive sous-marine est en effet importante. Le kick’Em Jenny que nous avons évoqué précédemment, situé au nord de l’île de Grenade, serait certainement le prochain à émerger. Son activité est intense et laisse présager des manifestations majeures lorsque ce volcan sera sorti de l’océan.

avant l’arrivée des colons européens. Il s’agit d’un stratovolcan13actif dont les éruptions ne sont pas fréquentes à l’échelle humaine mais généralement violentes.

La bande littorale de cette partie nord de la Martinique, comprise entre l’océan et 200 mètres d’altitude, est relativement réduite : le relief s’élève pour dépasser rapidement les 1000

mètres avec le Piton Lacroix (1196 m) ou encore le Morne14Macouba (1282 m). Les Pitons du

Carbet (1207 m) s’élèvent plus au sud et forment une barrière géographique entre la partie septentrionale du territoire bien plus montagneuse et le reste de l’île, moins élevé mais très irrégulier. C’est également une région parcourue par un réseau dense de cours d’eau, dont le couvert végétal se compose de forêts tropicales épaisses au-dessus de 500 m d’altitude. Les côtes nord et nord-ouest, au-vent, sont essentiellement rocheuses, tandis que la côte ouest, sous-le-vent, est plus calme et possède plusieurs zones abritées.

L’édifice volcanique occupe un huitième de la superficie totale du territoire martiniquais. Il se trouve à près de 9 kilomètres du centre de la petite ville de Saint Pierre, autrefois politiquement et administrativement importante mais également imposante en terme de démographie. L’éruption de 1902 a considérablement bouleversé son développement et

aujourd’hui, Saint Pierre a perdu l’hégémonie qu’elle connaissait au début du XXèmesiècle15.

Six autres communes présentent un niveau de « vulnérabilité directe » élevé face au risque volcanique. Trois d’entre-elles sont situées à environ 8,5 km du sommet de la Montagne Pelée : Grand’Rivière, enclavée à l’extrémité nord-est de l’île, Macouba et Basse-Pointe, communes voisines en continuité de la précédente. Le Prêcheur, au nord-ouest, est également adossée au flanc du volcan, à quelques 7 km environ de son sommet. Le village d’Ajoupa-Bouillon, entre Basse-Pointe et Le Morne Rouge est plus près encore avec un peu plus de 5,5 km qui le séparent de la zone sommitale. Enfin, Le Morne-Rouge, à 430 m d’altitude est la commune la plus proche : elle est établie à seulement 4 km du sommet de la

Montagne Pelée. Ses habitants sont d’ailleurs dénommés les «Péléens» en référence à leur

proximité de l’édifice volcanique. L’Annexe 4 propose une rétrospective des étapes de la

formation géologique de la Montagne Pelée qui se sont succédées.

3.2 Situation de la Soufrière de Guadeloupe

La Soufrière de Guadeloupe s’élève à 1467 mètres d’altitude. Surplombant le sud de la Basse-Terre, elle offre un sommet impressionnant à l’aspect désolé, brûlé par les émanations de gaz acides et de vapeurs soufrées. A moins haute altitude, on retrouve la dense forêt tropicale, part essentielle de la grande richesse du Parc National de Guadeloupe.

Les paysages sont assez contrastés, constitués de nombreux mornes, de petites montagnes tels la Madeleine (972 m.) et les Monts Caraïbe au sud-est (687 m.), de multiples cours d’eau qui creusent et façonnent les flancs volcaniques et d’une mince bande littorale parcourue par

13Les stratovolcans sont des appareils formés de l'empilement des produits émis au cours des différentes phases éruptives de leur existence. Celles-ci peuvent être de différente nature, aussi bien effusives qu'explosives (Cheminée, 1994).

14Un morne est un relief résiduel des régions tropicales humides (George & Verger, 2000). C’est un terme très employé aux Antilles dans la désignation d’anciens pitons volcaniques.

l’unique voie de communication, la RN2. Cette route sinueuse relie les différentes villes de la Basse-Terre. Neuf communes sont directement exposées aux manifestations volcaniques, de par leur proximité avec le volcan. Bouillante est située sur la côte sous-le-vent, le long du versant occidental du massif volcanique. Son nom provient de la présence sur son territoire de nombreuses sources d’eaux chaudes ; L’activité géothermique y est en effet importante, le sommet de la Soufrière ne se trouvant qu’à une quinzaine de kilomètres. La zone sommitale est située à une dizaine de kilomètres de la commune voisine, un peu plus au sud, Vieux-Habitants, de la commune de Baillif en continuité de la précédente, de celle de Vieux-Fort, à la pointe sud de la Basse-Terre et séparée du volcan par les Monts Caraïbes ou encore de la petite ville de Capesterre-Belle-Eau, établie le long de la côte est de l’île. La commune de Basse-Terre, Chef-lieu de la Guadeloupe, ainsi que les petites villes de Gourbeyre et de Trois-Rivières, au sud-est, comptent seulement 6 à 8 km jusqu’au sommet de l’édifice volcanique. Enfin la plus proche, Saint-Claude, se trouve à seulement quatre kilomètres au sud-ouest du sommet de la Soufrière. Cela fait d’elle la commune la plus menacée en cas de nouvelle éruption. L’île de Basse-Terre est constituée de sept principaux complexes

volcaniques. Chacun d’eux comprenait ou comprend plusieurs centres éruptifs. L’Annexe 4

présente les phases successives de la formation géologique de la Soufrière de Guadeloupe. Un affleurement remarquable, témoin de l’une de ces grandes étapes, s’observe sur plusieurs

centaines de mètres le long du littoral reliant les villes de Basse-Terre à Vieux-Fort(Figure 7).

Ils rappellent au quotidien à la population16, l’activité volcanique de l’île et peuvent agir comme marqueurs permanents de cette menace.

Figure 7 : Littoral de Vieux Fort : affleurement géologique du dépôt ponceux datant de laPhase Grande Découverte(Clichés : Mas, 2007)

4. Volcan réunionnais, résultante de l’activité récurrente d’un point chaud

Il y a 65 millions d’années, «l’énorme tête d’un puissant panache de magma né à 2900 km de

profondeur a transpercé la croûte continentale de ce qui est aujourd’hui la péninsule indienne et répandait un volume phénoménal de laves basaltiques, chaudes et très fluides, empilées les unes sur les autres, sur une superficie de près de un million de km² et une épaisseur moyenne de 1 km, formant ainsi les trapps17du Dekkan» (Bouysse, 2002).

C’est ce même point chaud que l’on trouve aujourd’hui sous l’île de la Réunion. Le Point chaud de la Réunion - c’est son nom officiel - est le deuxième plus important en activité au monde, après celui d’Hawaii qui a donné naissance au complexe géant très actif des volcans

Mauna Loa et Kilauea. La marque du point chaud a été enregistrée à la surface de la lithosphère en cours de déplacement vers le nord-est sous la forme d’un chapelet d’îles et de plateaux sous-marins : Laquedives (de 65 à 55 Ma) ; Maldives (de 55 à 45 Ma) ; Chagos (de 45 à 35 Ma) ; Banc Nazareth et Cargados-Carajos (de 35 à 25 Ma) ; Maurice (de 15 à 8 Ma) et la Réunion (depuis environ 5 Ma), (Bouysse, 2002). L’île de la Réunion possède trois édifices volcaniques sur son territoire : Le Piton des Neiges, qui représente le sommet le plus élevé de l’île ; le volcan des Alizés, peu connu car aujourd’hui totalement recouvert par le troisième et plus récent Piton de la Fournaise, en activité actuellement.

Volcan bouclier tout comme ses « aînés » - le Piton des Neiges et le volcan des Alizés18- le

Piton de la Fournaise est un vaste cône de 30 km de diamètre occupant le tiers du sud-est de l’île (26% exactement), soit près de 650 km². Son édification se poursuit activement à l’heure actuelle alors qu’il culmine à 2631 mètres. L’activité éruptive de ce volcan est intense, avec une éruption annuelle minimum et rarement plus de six années consécutives de phase de repos. La diversité des paysages minéraux et végétaux qui y sont observés témoigne de la richesse de ce jeune édifice.

Zone montagneuse, autrefois appelée «Pays brûlé», l’Enclosvolcanique, est un espace

inhabité constitué de l’accumulation de coulées de lave depuis des milliers d’années. Il se

compose de l’Enclos Fouqué, en plus haute altitude, zone subcirculaire d’émission principale

des épanchements laviques ; lesGrandes Pentess’étendent ensuite plus à l’est, en direction

de l’océan et rejoignent le Grand-Brûlé, zone côtière de l’édifice volcanique. Cet Enclos est

physiquement présent dans le paysage car matérialisé et délimité par un escarpement en forme de fer à cheval, d’une hauteur comprise entre 100 et 400 mètres. De part et d’autre de ce rempart minéral, deux communes sont implantées. Elles sont directement menacées par les coulées de lave s’épanchant en dehors de l’Enclos. Sainte-Rose au nord, et plus particulièrement ses hameaux de Piton-Sainte-Rose et Bois-Blanc, se situe à onze kilomètres du sommet volcanique principal, constitué des cratères Bory et Dolomieu. Au sud, Saint-Philippe et ses hameaux de l’Ilet aux Palmistes, de Takamaka et du Tremblet sont implantés à dix kilomètres du sommet de la Fournaise. Les populations sont réparties le long d’une mince bande littorale. De profondes vallées entaillent le massif sur plus de mille mètres de

17Lestrappssont des nappes de basalte très étendues et peu épaisses issues d’une éruption fissurale, c’est-à-dire la remontée de produits volcaniques le long de cassures. La superposition de ces nappes donne de gigantesques marches d’escalier lorsque l’érosion a disséqué leur masse.

dénivelé, offrant la possibilité d’observer plus de 500 000 ans dans l’histoire du Piton de la Fournaise. Cependant, l’étude géologique de ces zones est entravée par un accès limité et un recouvrement végétal parfois important. L’édification du Piton de la Fournaise s’est effectuée en quatre phases principales. Au cours de plus de ce demi-million d’années de volcanisme, les épanchements de laves basaltiques fluides se sont accumulés progressivement, accompagnés de la mise en place de roches intrusives de même nature, sous forme de dykes19,sills20oulaccolithes21et de l’étalement de vastes complexes détritiques

provenant d’importants glissements de flancs. L’Annexe 4 expose la chronologie des

Documents relatifs