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Virtualité d’évasion par la religion

Dans le document Des hommes et des dieux en prison (Page 189-194)

Des usages pluriels

1. La religion pour soi : une planche de salut identitaire

1.2. Virtualité d’évasion par la religion

La religion constitue un espace de liberté dans un monde contraint, elle peut représenter une manière d’échapper aux contraintes et à l’espace, et même « d’être là sans être là ».

1.2.1. Un espace de liberté dans un monde contraignant

La religion ouvre des marges de liberté au sein de l’institution carcérale. Il est par exemple un des rares domaines dans lequel la personne incarcérée a le choix. Le détenu ne choisit pas son médecin, ni son conseiller d’insertion, ni le surveillant qui travaille à son étage. Dans les établissements où des activités cultuelles sont proposées, la personne incarcérée peut choisir non seulement d’y participer ou non.

Refuser l’offre cultuelle

L’existence d’une offre cultuelle donne la liberté aux personnes détenues de la refuser. Cela semble évident de la part des non pratiquants mais c’est aussi fréquent chez des croyants et / ou pratiquants.

D’abord, des personnes estiment que la prière individuelle suffit. Ils n’ont jamais eu l’habitude d’aller à la mosquée, à l’église ou à la synagogue. Cette pratique en cellule présente un autre avantage, celui de garder la religion dans le domaine privé. Plusieurs interviewés souhaitent garder secrète leur pratique religieuse, souvent parce qu’elle ne correspond pas aux assignations identitaires. Ensuite, cela évite de devoir figurer sur des listes d’accès au culte. C’est particulièrement le cas pour des détenus musulmans qui ne veulent pas être identifiés par l’administration pénitentiaire comme « musulman pratiquant ». Cela peut être la peur d’aller au culte chrétien pour le détenu d’origine maghrébine, identifié comme musulman.

Le refus d’aller au culte peut être lié également à l’inexistence d’un culte spécifique (par exemple pour les orthodoxes ou les hindouistes) ou la non adéquation à la forme religieuse proposée : des détenus protestants réformés décident de ne pas suivre le culte protestant animé par des Évangéliques comme l’explique Florence.

Des détenus musulmans refusent d’aller au culte musulman qu’ils jugent non conforme à leur conception de l’islam (plus radical ou plus modéré selon le cas).

La personne détenue peut même si elle le souhaite participer à l’ensemble des cultes. De même, elle peut rencontrer le ou les aumôniers de son choix, quelle que soit sa confession.

5 Landron mentionne plusieurs conversions dont celle de Jean Bernier devenu le frère Grégoire ou celle de Laurent Gay qui a continué d’être proche de la communauté des Béatitudes. D’autres détenus ont travaillé pour des associations d’aide aux sortants de prisons.

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Simon (CD1 D16) de confession juive apprécie d’aller au culte catholique le dimanche matin, « parce que c'est sympathique. J'y vais parce que, d'abord moi personnellement j'aime voir d'autres personnes et j'aime bien voir comment ça se passe. Ensuite, j'y vais parce que les aumôniers sont des gens extrêmement sympathiques. Je les vois tout le temps quand ils passent. Les discussions avec eux sont très cordiales. »

Fabien (MA1 D15), tout en se déclarant athée et non pratiquant, n’a presque jamais raté une messe, ni le culte protestant depuis qu’il est à la maison d'arrêt.

Reddah (MA3 D25), de confession musulmane, va au culte catholique un dimanche sur deux. « Pour s’instruire. »

De fait, le culte est souvent présenté comme un espace de liberté de parole, un moment d’évasion, un territoire où l’ordre carcéral est suspendu, un espace où la présence de surveillants, quand il y en a, est discrète (cf. chapitre 4). Il s’agit comme l’UCSA, d’« une enclave protégée de la violence et de la souillure carcérale » (Bessin et Lechien, 2000, p. 305). Le culte donne l’illusion d’un « hors les murs » (voir chapitre 9). Simone, incarcérée en centre de détention, raconte le sentiment de béatitude qu’elle éprouve à la messe :

Lorsque je vais à la célébration, je n’avais jamais ressenti autant de … béatitude… de légèreté, de bonheur en moi-même. En une heure et demie d’écoute, de chants, c’est impressionnant comme on peut ressentir autant de bonheur. Je suis …

- Transportée ?

- Complètement. J’oublie complètement que je suis en prison. La chapelle elle est magnifique, il y a ce silence. La première fois, je regardais partout. Je regardais comme une gamine, j’étais émerveillée. (CD2 De 3)

Le culte neutralise, ne serait-ce que provisoirement, le sentiment d’isolement carcéral par la création allégorique de la solidarité. Les échanges sociaux chaleureux, fondés sur le partage d’un sort commun entre les membres d’une même Église, tranchent avec ce qui se passe habituellement dans un monde caractérisé par l’anomie et la suspicion.

Il est fréquent que les musulmans fassent référence au Ramadan pour évoquer ce moment singulier, qui rompt avec le quotidien carcéral. Le partage de cette épreuve commune aux musulmans semble les rapprocher des autres détenus musulmans. Certains détenus ont évoqué le moment de rupture du jeûne le soir comme un moment de partage à distance avec leur famille. Nombre d’entre eux regrettent qu’il ne soit pas possible de partager le repas du soir à plusieurs.

Les catholiques évoquent l’Eucharistie comme moment de partage entre des membres de l’Église, au-delà des divisions. La présence d’un évêque ou de son auxiliaire, de parrains extérieurs à la détention et de paroissiens, outre les autres détenus, donne une dimension particulière à l’événement. La solennité de la cérémonie se rapproche beaucoup de ce qui peut se passer à l’extérieur et constitue un moment de partage exceptionnel, notamment lors des chants collectifs ou lors du geste de paix.

Lors de l’observation des cultes, nous avons nous-même été invitées à nous tenir par la main ou à faire le geste de paix, c'est-à-dire à serrer la main à tous les membres du groupe ou à faire la bise chez les femmes.

Ces moments de fraternité constituent des instants magiques, intenses, même si ce sentiment de solidarité est souvent de courte durée. Ils sont source d’émotion dans un univers souvent dépersonnalisant et ne survivent souvent pas au-delà de ce temps cultuel.

Les activités cultuelles constituent en outre des moments qui restaurent une certaine forme de civilité ordinaire. Les détenus se saluent et se parlent selon des codes de politesse.

La présence de l’aumônier est là pour, le cas échéant, rappeler les règles quand des détenus se moquent d’un des leurs. Les participants parviennent ainsi dans cet espace particulier où un autre ordre interactionnel est possible à s’écouter et à échanger, à débattre. Ces espaces de liberté de parole pour être encadrés restent relativement ouverts. Ils constituent pour certains

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l’occasion d’aborder des problèmes très personnels6. Surtout, ils ouvrent à une autre économie relationnelle7. Stan, incarcéré pour la première fois à 18 ans, condamné à 20 ans pour son implication dans un braquage, raconte qu’il a beaucoup apprécié ces discussions :

Ils appelaient ça « discussion ». On discutait de tout, pas seulement de la religion. Et je crois même qu’on ne discutait pas de religion. On discutait de tous les sujets, politiques, etc.

- Cela permettait d’échanger des petits trucs…?

- Pour moi, c’était surtout le dialogue. On choisissait un sujet et on parlait, soit d’un problème politique, soit d’autre chose, comme on peut en discuter avec certaines personnes.

- C’était une récréation, un petit moment d’évasion.

- Voilà. On peut dire ça comme ça.

- Ce sont des gens qui vous voient autrement.

- Parce qu’ils nous voyaient autrement, qu’ils ne parlaient pas nécessairement de religion alors qu’ils étaient des religieux. C’était autre chose que de voir des bonshommes avec la clé, avec lesquels on n’a aucun contact. (MC3 D13)

La religion en prison offre également une liberté de penser par la lecture de textes (religieux ou non), par les échanges lors des activités et des cultes et par les rencontres avec les aumôniers en détention.

1.2.2. S’évader par la pensée : être là sans être là

La prière personnelle ou la lecture de textes religieux peuvent elles aussi constituer des moyens de sorties virtuelles de prison. L’étude de L. Fabiani et F. Soldini intitulée Lire en prison (1995) montrait déjà la volonté de détenus de « s’évader », de sortir par l’esprit de leurs cellules, de tromper une attente ou de combler un vide8. Certains non-lecteurs – avant leur incarcération – se sont même initiés à la lecture en prison, voire se sont lancés dans l’apprentissage du français, de l’hébreu ou de l’arabe par la lecture de la Bible, de la Torah ou du Coran.

Kamel (en maison centrale) nous montre les différents bouquins dont il dispose dans sa cellule pour apprendre l’arabe. Cela lui prend beaucoup de temps. Il consacre au moins une heure par jour à apprendre l’arabe à partir de sa méthode et peut travailler 2 à 3 heures par jour parfois. En plus de son livre d’apprentissage de langue arabe, il nous montre son cahier

6 Au début d’une activité biblique, un détenu évoque ses problèmes de santé, « son cancer qui le ronge » et « les quelques mois qui lui restent à vivre ».

Lors des prières, à la fin du culte, un détenu demande à prier pour sa fille malade, un autre évoque l’éloignement de sa femme et ses problèmes de couple.

Lors de la chorale, un jeune évoque son passé en HP, ses problèmes psychiatriques actuels et la lourdeur de son traitement.

7 Lors de cultes, des questions politiques sont également abordées, sur ce qui se passe en Tunisie et en Syrie et des avis divergents sont échangés.

Lors d’une discussion sur une sourate, des détenues débattent de questions relatives à la sexualité.

À plusieurs reprises, les positions de l’Église ou de l’organisation religieuse ont fait l’objet de critiques ouvertes au cours des activités collectives : un détenu n’hésite pas, lors du groupe biblique, à critiquer l’attitude du pape Benoit XVI. Un autre raconte pourquoi il a décidé, alors qu’il avait fait sa communion, de ne plus aller à l’église.

Un détenu lors d’un culte dénonce l’hypocrisie de l’Église catholique par rapport à la pédophilie.

8 Ces auteurs montrent que si les romans paralittéraires sont alors les favoris (SAS, collection Harlequin, bandes dessinées), les livres religieux constituent avec les ouvrages de philosophie ou de psychologie un autre type d’ouvrages fort appréciés.

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d’exercice où il s’entraine à écrire et un petit post-it qui lui permet de se rappeler de certaines sourates. Il dit apprendre comme un écolier, en autodidacte.

La prière, qu’on la fasse en plein air tout en marchant dans la cour de promenade ou dans sa cellule, est un moyen d’oublier le cadre spatial, de s’évader par la pensée voire de se préserver une part d’intimité en cachant aux autres (détenus et personnels) son activité réelle.

Elle fait exister un au-delà du monde carcéral.

Charles, un Martiniquais qui se présente comme « chrétien avant tout », s’est constitué un petit autel qu’il appelle sa « chapelle » et raconte comment la nuit, il « voyage » : il « quitte » la prison grâce à des rites vaudou.

Moi je suis très vaudou…Je suis très gardien des coutumes et des traditions. C’est-à-dire que chez moi on me surnomme « vieux nègre ». Moi je suis à fond là-dedans…

- C’est possible en prison d’être à fond là-dedans ?

- Je me suis battu. (Il raconte ainsi comment il a gardé une poupée, un fétiche de ses aïeuls) - Et cet objet, ça vous permet de communiquer avec…

Voilà. Ça me permet de communiquer avec ceux que vous ne savez pas et que je garderai pour moi.

- Avec vos ancêtres ?

- Oui. C'est-à-dire que je n’ai pas cette force-là mais à travers mon grand-père, je peux y aller. S’il dit non, ça sera non. C’est comme ça…(…)

- Et donc là quotidiennement, votre chapelle vous l’utilisez tous les jours ?

- Tous les jours ! (Il me demande d’interrompre l’enregistrement. Il décrit qu’il faisait des sortes d’invocations le soir avant de dormir et que la nuit il voyageait. Ces moments parfois le conduisent à des états de transe, lui permettent de s’évader, que cela lui permet de retrouver les siens, de voyager) Moi je m’évade tous les jours avec mes coutumes et ma tradition. Mais je peux vous assurer que je m’évade hein !

- Vous retournez au pays (en Martinique) ?

- Ah oui ! Ah oui ….je voyage… ça fatigue le matin…je suis fatigué le matin mais je m’en fous. Et ça permet de renforcer des connaissances. (…) Voilà ! ça apaise. Mais ça fatigue psychologiquement.

- C’est les invocations qui fatiguent ?

- Oui voilà. Parce que normalement quand je suis chez moi (au pays) je prends des bains avec des feuilles qui apaisent le corps. Je peux faire un petit jeûne et boire de l’eau de source de chez moi. Voilà. Y a plein de petites choses à faire qui apaisent…ici c’est difficile…très difficile ! (MC1 D11)

Les visions religieuses participent, elles aussi, du déploiement de cet ailleurs. Marie-Thérèse raconte ainsi sa vision de Jésus-Christ sur une colline alors qu’elle regarde par la fenêtre de sa cellule :

Ce qui m’a donné le plus la foi, c’est quand je suis allée à B. et un jour, j’étais seule en cellule et je secouais ma serviette de table et puis, je vois quelqu’un sur la colline qui me fait signe. Et je trouvais bizarre et j’ai dit « mais c’est lui ! » Je le voyais avec des cheveux longs, ondulés, une longue robe blanche et je le voyais comme ça et qui me faisait signe. Alors, j’ai dit « ce n’est pas possible, je deviens folle, j’ai un mirage. Mon Dieu, Seigneur, est-ce que c’est toi ? » et puis, après, il a disparu. Ça m’a beaucoup travaillée et un jour, on me met quelqu’un en cellule, pour quelques jours. Elle m’appelle, elle me dit « il y a quelqu’un sur la colline, qui fait signe » et je dis « comment tu le vois » donc je monte sur le tuyau, c’est le chauffage.

Je lui dis « comment tu le vois ? » Moi, je le voyais en blanc, dans une longue robe blanche. Je lui dis

« comment tu le vois ? » Elle me dit « il est bizarre, il est en noir avec des trucs rouges sur la tête. » Je lui dis

« Moi je le vois en blanc » et puis, il était resplendissant et j’en ai parlé quand je suis allée à la messe, j’ai dit

« il faut que je dise quelque chose, mon Père, ou je deviens folle. » Il m’a dit « Effectivement, il est apparu, mais comme tu l’as voulu, tu te l’es représenté comme ça. » Alors, je dis « pourquoi cette personne l’a vu autrement ? » Il m’a dit « parce qu’elle ne croit en rien ». Je l’ai tellement demandé, c’était tellement fort qu’en fin de compte, c’était son esprit, mais tu le voyais comme tu le vois, comme beaucoup le représente sur une photo. Ça m’a beaucoup marquée et depuis ce jour-là, effectivement, c’est plus là qu’il est rentré vraiment, vraiment en moi. Ça ne m’a pas empêchée de faire des bêtises, mais quand même ça m’a marquée et pour toujours. (MA2 De1)

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D’autres trouvent dans leur croyance une manière symbolique de « faire une retraite », de s’isoler de la promiscuité des autres, comme le raconte Sébastien. On retrouve ici la figure des

« désespérés » évoqués par F. Khosrokhavar (2004) dans son ouvrage L’islam en prison, ces détenus qui optent pour un islam comme supplément d’âme leur permettant de s’isoler spirituellement de la violence du milieu carcéral :

S’il y a des choses qui ne vont pas, si j’ai des conflits, il y a une chose sur qui ne bouge pas, c’est Dieu.

J’ai ma relation personnelle avec Dieu et quand j’ai besoin d’une retraite, je me replie avec Dieu et je retourne vers les autres après quand je suis rassasié de présence de Dieu.

- Vous avez fait souvent ce type de retraite ?

- Ah oui… Très souvent, des fois pas longtemps, des fois c’est juste une nuit blanche mais cela peut être une semaine, dix jours, jusqu’à ce que je sois rassasié, que j’ai envie de voir les autres. Dans ce cas, je fais de la lecture et de la prière tout le temps mais moi je ne récite pas les prières, c’est de la prière spontanée, c’est un dialogue avec dieu. Donc cela permet de me ressourcer, quand il y a des passages difficiles cela me permet de me ressourcer, je me coupe un peu du milieu carcéral pendant une semaine au plus quand même…

Quoique pendant une période, pendant plusieurs mois, j’ignorais tout le monde, je vivais en autarcie avec Dieu et je ne parlais pas aux gens, c’était quand je suis arrivé ici. Très peu de temps que je sois arrivé ici, il y a un petit groupe qui a voulu me casser la gueule, il y en a un qui m’a tapé, cela m’a dégoûté alors je me suis replié sur moi-même avec Dieu. Bon au bout d’un moment j’ai de nouveau eu envie de voir du monde et je suis ressorti. Donc en détention, c’est vital, je me serai suicidé s’il n’y avait pas eu Dieu et puis même c’est inenvisageable. (MC2 D2)

La cellule individuelle, souvent comparable à un « refuge » (au sens de Goffman, 1968, p. 198) peut faire une large place au decorum religieux. On y trouve images pieuses, croix et crucifix, statues de la Vierge, calendriers de prières, chapelets ou des mains de fatma ou par la présence de tapis de prières ou de crèches. Un détenu orthodoxe en maison centrale a même reconstitué un autel dans le placard de sa cellule avec une vingtaine de photographies de la Vierge et de saints, des livres de prière, une petite lampe à huile fabriquée avec les moyens disponibles. Ces objets sont autant de médiations avec des êtres chers ou surnaturels.

Jean-Marie, d’origine martiniquaise, qui vit éloigné de sa famille, énumère tous ces objets religieux auxquels il s’accroche et qui symbolisent sa relation à des êtres aimés :

Je m'accroche, je m'attache à ça. Parce que sinon, à qui parler, à qui parler ? De toute manière, si tu rentrais dans ma cellule, tu verrais qu'en fin de compte, j'ai la Vierge Marie qui est à côté de moi. Après, j'ai la croix, une grande croix, j'ai l'ange Gabriel qui est là. L'ange Gabriel il est autour de ma mère, de mon père, de ma sœur, de Marie, de Virginie, de toutes les personnes que j'aime. J'ai encore un chapelet et j'ai encore un autre chapelet aussi qui me protège. Oui, j'ai un autre chapelet avec Jésus. J'ai beaucoup de livres religieux parce que je les reçois de ma mère, pour prier. (MA2 D21)

Ce marquage religieux de l’espace peut, ainsi que le suggère Jean-Marie, avoir des visées protectrices. De nombreux rituels accompagnent le placement de ces objets considérés comme

« sacrés », pour les mettre à l’abri des regards (dans des boîtes, cachés dans le placard, placés sous l’oreiller ou le matelas) ou pour les maintenir à l’abri de la souillure lors des fouilles (sous plastique ou enveloppés dans un linge propre).

Lors d’une visite en cellule, Kamel nous montre son Coran en arabe / français que sa femme lui a offert à l’occasion de leur mariage (mariage uniquement religieux qui s’est fait sans leur présence). Le Coran est placé en haut de la pile des livres car il ne faut rien mettre au-dessus de la parole divine, « la parole la plus haute est toujours en haut ». Ce Coran a une forte valeur sentimentale. Lorsque sa femme lui a offert, il s’est donné un an pour le lire intégralement et c’est ce qu’il a fait, il en a terminé la lecture quelques jours avant la

Lors d’une visite en cellule, Kamel nous montre son Coran en arabe / français que sa femme lui a offert à l’occasion de leur mariage (mariage uniquement religieux qui s’est fait sans leur présence). Le Coran est placé en haut de la pile des livres car il ne faut rien mettre au-dessus de la parole divine, « la parole la plus haute est toujours en haut ». Ce Coran a une forte valeur sentimentale. Lorsque sa femme lui a offert, il s’est donné un an pour le lire intégralement et c’est ce qu’il a fait, il en a terminé la lecture quelques jours avant la

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