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Les valeurs éducatives parentales selon le milieu socio-économique Défavorisé-Moyen Moyen-Favorisé Ecart

TROISIEME PARTIE : PRESENTATION DES RESULTATS

1.1.2. Les valeurs éducatives parentales selon le milieu socio-économique Défavorisé-Moyen Moyen-Favorisé Ecart

Attentes des parents

Epanouissement de l'enfant 2 2 0 Pas ou peu de projets 7 2 5 Réussite scolaire et professionnelle 5 10 -5

Objectifs éducatifs

Autonomie 3 0 3

Confort matériel 6 0 6 Respect des règles 3 5 -2 Stimulation intellectuelle 5 5 0 Principes éducatifs Amour et épanouissement de l'enfant 4 12 -8 Pas de principes 2 1 1 Respect des normes sociales 12 14 -2

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• Analyse descriptive des spécificités liées aux milieux scioéconomiques et culturels

Les traits marquants qui caractérisent le milieu « défavorisé-moyen » (valeur de 12 à 6)

s’illustrent à travers le nombre élevé de réponses relatives aux objectifs éducatifs qui se réfèrent « au confort matériel » (n= 6). Pour les pricipes éducatifs, ce sont les réponses liées au « respect de la norme sociale » qui sont les plus fréquentes (n= 12). Enfin concernant les projets formulés par les parents à l’égard de leurs enfants, nous relevons un score maximal de réponse dans la rubrique « peu ou pas de projets formulés » (n=7).

Les traits marquants qui caractérisent le milieu « moyen-favorisé » (valeur de 14 à 5).

Nous notons pour les objectifs éducatifs une égalités des scores dans les rubriques « « respect des règles » et « stimulation intellectuelle » (n= 5). Les principes éducatifs, quant à eux, reposent sur « le respect de la norme sociale » (n= 14). Enfin, les projets parentaux formulés à l’égard des enfants évoquent en majorité « la réussite scolaire et professionnelle » des enfants (n=10).

• Spécificités des milieux « défavorisé-moyen » / « moyen-favorisé »

Concernant les objectifs éducatifs parentaux, la différence entre les deux milieux est très marquée pour « le confort matériel » (avec 6 réponses codées pour le milieu « défavorisé- moyen » contre une absence de réponses pour le milieu « moyen-favorisé »). De même, il

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semble que les parents issus du milieu « défavorisé-moyen » mettent plus l’accent sur l’aspect « développment de l’autonomie de l’enfant » (n=3 pour le milieu « défavorisé-moyen » et n=0 pour le milieu « moyen-favorisé »).

A propos des principes et valeurs sous-jacents à l’éducation parentale, les deux milieux affichent une tendance marquée pour les réponses codées dans la rubrique « respect de la norme sociale » mais avec une prédominance pour le milieu « défovorisé-moyen » (n=14 pour le milieu « défavorisé-moyen » et n=12 pour le milieu « moyen-favorisé »). Néanmoins, le milieu « moyen-favorisé » affiche une tendance marquée (n= 12 pour le milieu « défavorisé- moyen et n=4 pour le milieu « défavorisé-moyen ») pour « l’amour et l’épanouissement de l’enfant ».

Enfin, les projets parentaux formulés pour l’enfant sont marqués d’une part par un nombre maximum de réponses du milieu « défavorisé-moyen » à la rubrique « peu ou pas de projets formulés » ( n=7 pour le milieu « défavorisé-moyen » et n=2 réponses pour le milieu « moyen-favorisé ») et d’autre part, par un score plus élevé dans la catégorie « réussite scolaire et psofessionnelle » (n=10 pour le milieu « moyen-favorisé » et n=5 pour le « défavorisé- moyen ») pour le milieu « moyen-favorisé ».

• L’impact du milieu sur les valeurs éducatives parentales

D’après nos résultats, les différences sont plus marquées pour le milieu socio- économique et culturel que pour le genre. Ce résultat est en ligne avec d’autres résultats obtenus, puisque de leur description de la population lycéenne, Baudelot et Establet (1992) avaient également conclu que « la variable sexe » est le deuxième facteur de la différenciation scolaire, après l'origine sociale. En effet, ce sont bien les valeurs qui véhiculent la transmission sous ses différentes formes (morales, religieuses, politiques, etc.), selon les contextes socio- politiques et les milieux socio-économiques et culturels (Verquerre, 1989 ; Percheron, 1991 ; Terrail, 1995).

La différence la plus notable concernant « l’amour et l’épanouissement de l’enfant » à la faveur du milieu « moyen-favorisé » s’explique par le fait que dans le milieu « dévaforisé- moyen », l’éducation est plus stricte et la conception de l’enfant est plus proche de la conception traditionnelle, en l’occurrence, celle d’une éducation destinée à donner au jeune une idée négative de lui-même qui décourage la contestation (Camilleri, 1973). Cette tendance

est confirmée également par des auteurs occidentaux (Kohn 1959 ; Pourtois, 1979 ; Lautrey, 1980 ; Kellerhals & Montandon, 1991 ; Verquerre, 1991) qui constatent que si les parents de milieu favorisé souhaitent que leurs enfants acquièrent des qualités nécessaires à leur épanouissement personnel, les parents de milieux défavorisés privillégient la conformité aux normes. Ce constat diverge avec nos observations en ce qui concerne le respect de la norme sociale, qui, bien qu’élevé pour le milieu « défavorisé-moyen », l’est moins que pour le milieu « moyen-favorisé ».

En ce qui concerne les objectifs éducatifs, les résultats mettent en avant un nombre élevé de références renvoyant au confort matériel pour le milieu « défavorisé-moyen ». Cela s’explique par le fait que cette considération est au coeur des préoccupation des familles issues du milieu « défavorisé-moyen », donc présente dans leur discours, alors qu’elle passe pour un acquis pour les familles issues du milieu « moyen-favorisé ». Ces dernières font plus référence au « respect des règles » et à la « stimulation intellectuelle ». En effet, les études montrent que les parents qui rencontrent des difficultés financières seraient beaucoup plus sujets au stress dans la mesure où ils ont du mal à subvenir aux besoins de leur famille (McLoyd, 1990).21

Enfin, pour les projets formulés à l’égard des enfants, la différence entre les deux milieux est très marquée. Si l’accent est mis sur « la réussite scolaire et professionnelle » pour le milieu « moyen-favorisé », il en est autrement pour le milieu « défavorisé-moyen » puisque les parents formulent peu ou pas de projets à l’égard de leurs enfants. Se pose alors la question de la mobilité sociale. Les parents issus du milieu « défavorisé-moyen » semblent montrer moins d’ambition pour leurs enfants. Cette tendance est infirmée par les travaux de certains auteurs qui expliquent qu’en Tunisie, l’école est fortement valorisée dans tous les milieux sociaux, en conséquence de quoi, elle joue inévitablement un rôle d’assenceur social (Ben Salem, 2009).

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