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TROISIEME PARTIE : PRESENTATION DES RESULTATS

Ecart 33 Fonction liée aux récompenses et punitions 3 9

2.3.8. Etude des Dyades parents-enseignants selon le genre

Filles Garçons Ecart 35 Bonne relation- suivi scolaire 6 2 4

Conflit ou parents hyper présents 2 7 -5

Parents peu impliqués – absence de suivi scolaire 6 7 -1

dĂďůĞĂƵϮϴ͗LJĂĚĞƐƉĂƌĞŶƚƐͲĞŶƐĞŝŐŶĂŶƚƐs^ŐĞŶƌĞ

• Analyse descriptive des spécificités filles /garçons :

Les traits les plus marqués qui caractérisent les filles sont d’une part « bonne relation-suivi

scolaire » et d’autre part « parents peu impliqués-absence de suivi scolaire » avec pour les deux catégories (n=6).

Les traits qui caractérisent les garçons sont illustrés par les catégories suivantes « conflits

ou parents hyper présents » et « parents peu impliqués- absence de suivi scolaire » (n=7).

• Analyse des interactions entre les parents et l’instituteur selon le milieu

S’agissant d’une bonne qualité de la relation et d’un suivi scolaire régulier à la maison, il est à noter que ce sont les filles qui affichent un score plus élevé de réponses avec un écart de 4 points entre les deux groupes.

Quant à l’item relatif à l’existence d’un conflit entre les parents et l’enseignant et/ou

parents hyper présents, nous remarquons un écart important entre les deux groupes (n=5) en

faveur des garçons.

A propos des parents peu impliqués et qui n’assurent pas le suivi scolaire à la maison : l’écart entre les deux groupes n’est pas significatif (n=1).

• Interactions enseignants-parents différenciées selon le genre :

Nous retenons deux résultats importants. D’un côté, il existe une meilleure relation entre parents de filles et enseignants. D’un autre côté, il y plus de conflits entre les enseignants et les parents de garçons. Pour expliquer ces résultats, nous nous référons aux études réalisées sur la socialisation de genre et nous faisons l’hypothèse que la relation entre parents et enseignants est déterminée, d’une part par les attitudes éducatives parentales et l’investissement scolaire de leurs enfants (qu’ils soient filles ou garçons) et d’autre part, par la relation existante entre l’enseignant et l’élève.

S’agissant des attitudes éducatives parentales, nous avions établi précédemment que les parents tunisiens (Mahdoudh et Melliti, 2007) mais aussi français (Vouillot, 1989) n’investissaient pas la scolarité de leurs enfants de la même manière selon qu’ils soient filles ou garçons. Mais si nous nous attardons sur la relation entre élève et enseignant comme

susceptible d’orienter la relation parent-enseignant, nous pouvons évoquer les aspects comportementalo-disciplinaires des enfants (Duru-Bellat, 1990 ; Zaidman, 1996).

Ainsi, nous savons que les filles rencontrent moins de difficultés d’adaptation en classe : elles sont plus calmes et conformistes et rentrent plus tôt dans le métier d’élève. En revanche, les garçons se montrent plus agités et indépendants (Courtinat-Camps & Prêteur, 2011). Selon nous, c’est ce comportement qui va déterminer la relation entre le parent et l’enseignant. Les parents de garçons seraient davantage en situation de conflit avec les enseignants du fait des problèmes comportementaux. Les parents de filles le seraient beaucoup moins.

• Etudes Dyades parents-enseignants selon le milieu socio-économique et culturel

Défavorisé-Moyen Moyen-Favorisé Ecart36

Bonne relation- suivi scolaire 2 6 -4

Conflits ou parents hyper présents 4 5 -1

Parents peu impliqués- absence de suivi scolaire 9 4 5

dĂďůĞĂƵϮϵ͗LJĂĚĞƐƉĂƌĞŶƚƐͲĞŶƐĞŝŐŶĂŶƚƐs^ŵŝůŝĞƵƐŽĐŝŽͲĠĐŽŶŽŵŝƋƵĞĞƚĐƵůƚƵƌĞů

• Analyse descriptive des spécificités selon le milieu socio-économique et culturel :

Le trait le plus marqué qui caractérise le milieu « défavorisé-moyen » est l’item « parents

peu impliqués - absence de suivi scolaire » avec un score de (9). Ce score marque une différence notable avec les scores obtenus aux autres catégories (n=2) et (n=4).

Le trait le plus marqué concernant le milieu « moyen-favorisé » se caractérise par le

résultat obtenu à l’item « bonne relation - existence d’un suivi scolaire » (n=6) mais les écarts pour les autres modalités sont peu importants : (n=5) pour l’item « existence de conflits ou parents hyper présents » et (n=4) pour l’item « parents peu impliqués-absence de suivi scolaire ».

• Analyse des spécificités des interactions entre les parents et l’enseignant selon le milieu S’agissant d’une bonne qualité de la relation et d’un suivi scolaire régulier à la

maison, nous pouvons constater qu’il existe une différence importante entre les deux milieux

à la faveur du milieu « moyen-favorisé », avec un écart de (n=4).

Quant à l’item relatif à l’existence d’un conflit entre les parents et l’enseignant et/ou

parents hyper présents: il n’y a pas d’écart important entre les deux milieux (n=1).

A propos des parents peu impliqués et qui n’assurent pas le suivi scolaire à la maison, le milieu « défavorisé-moyen » est beaucoup plus marqué pour cet item (avec un écart de 5 points avec le milieu « moyen-favorisé »).

• Interactions enseignant-élève et milieux socio-économiques et culturels

Nous pouvons conclure au vu de ces résultats que les parents des milieux « défavorisés- moyens » sont moins impliqués dans le suivi scolaire de leurs enfants. En revanche, les parents des milieux « moyens-favorisés » sont davantage impliqués et entretiennent dans le cadre de ce suivi de bonnes relations avec l’enseignant. De nombreuses recherches telles que celles menées par Kellerhals & Montandon (1991) réitèrent le postulat selon lequel l’origine sociale des parents, leur niveau d’éducation ainsi que leur profession, influencent l’éducation de leurs enfants, de par les valeurs qu’ils véhiculent et les moyens qu’ils mettent en œuvre.

Loin de défendre les théories de l’handicap social (Bourdieu, 1979) qui évoquent les carences éducatives et le handicap linguistique des familles défavorisées, nous pensons néanmoins qu’il existe généralement des dissonances éducatives entre les familles populaires et le monde de l’école. En effet, lorsque les familles sont en difficulté, leur rapport à l’école et à la réussite scolaire est vécu de façon conflictuelle (Bergonnier-Dupuy, 2005). Chauveau & Rogovas-Chauveau (1999) soulignent également le fait que les relations entre ces familles et l’école sont généralement empruntes « de méfiance et d’incompréhension ». Certaines de ces familles vont alors adopter des attitudes de retrait vis-à-vis de l’enseignant et l’école alors même que l’enseignant encourage les échanges avec les parents. A cet égard, Lahire (1995) évoque également les phénomènes de dissonances entre les configurations familiales populaires et l’école.

Il semble, en effet, que les parents à faible revenu et à faible niveau de scolarité ont plus de difficultés à saisir les attentes de l’école formulées à leur égard et à l’égard de leurs enfants (Pianta, 1994 ; Deslandes, 2011). Dans le même sens, les travaux ont montré que plus la mère est scolarisée et plus la relation enseignant-parent est positive (Hill, 2002).