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I NTRODUCTION DE LA DEUXIEME PARTIE

4.2. T YPOLOGIE DES ENTREPRISES ENQUETEES

4.2.3 Typologie des entreprises

Lors d’une première série de tests nous avons rencontré des difficultés avec la catégorie des entreprises proposée par les pages jaunes. En effet, il arrivait souvent que les entreprises des grossistes semblent avoir le même comportement que des détaillants ou au contraire que des grands exportateurs. Nous nous sommes alors rendu compte que cette catégorie recouvrait en fait un grand nombre de situations, du petit négociant aux grosses entreprises qui pratiquent largement l’exportation. Il nous a semblé utile, pour pouvoir étudier avec précision l’utilisation des moyens de communication par les entreprises, de disposer d’une catégorisation des entreprises plus fine que celle dont nous disposions. La nature qualitative des variables, rendait nécessaire la transformation du tableau en tableau disjonctif complet77. Une analyse des

correspondances multiples78 permet de mettre en évidence les principales différenciations entre

les entreprises, surtout en matière d’intégration des activités puisque nous avons introduit les variables qui décrivent la présence ou l’absence d’une activité particulière au sein de l’entreprise79. La forte valeur propre du premier axe et la rupture qui existe entre lui et les

suivants indique qu’il synthétise l’essentiel de l’information. Les axes factoriels suivants ne font qu’apporter des informations complémentaires ou des nuances par rapport aux différenciations introduites par le premier axe.

4.2.3.1 Le premier axe : une différence de taille

Graphique 4.2 : premier axe factoriel de l’analyse des correspondances multiples des entreprises

Nota : Cf. annexe F. pour les intitulés des variables.

contribuent de manière significative à la constitution de ce premier axe factoriel. Du côté positif de l'axe, les modalités les plus significatives concernent la présence d’une activité de vente à l’exportation dans l’entreprise et, logiquement, celle de fournisseur et clients localisés à l’étranger. A l’opposé jouent l’activité de vente au détail, les modalités des variables décrivant la localisation d’interlocuteur à Bangalore même et deux des modalités décrivant la taille. Ainsi, ce premier axe factoriel oppose les petites entreprises, essentiellement de vente au détail, aux grandes entreprises d’export intégrant de nombreuses activités de production. Les interlocuteurs sont localisés de manière privilégiée à Bangalore pour les premières, dans les pays étrangers pour les secondes. Le niveau d’internationalisation semble donc être le principal facteur de différenciation des entreprises.

4.2.3.2 Les nuances apportées par les autres axes

Le premier axe factoriel de cette analyse suggère une structure globale forte, marquée à la fois par le degré de « localité » ou d'internationalisation des entreprises corrélativement à leur taille, et, surtout, par l'intégration en leur sein de nombreuses activités productives. Les axes factoriels suivants introduisent des variantes à cette structure.

Le deuxième axe factoriel différencie les entreprises selon la répartition géographique de leurs interlocuteurs en Inde. Les relations à l’international ne jouent pas dans la formation de cet axe. On trouve ainsi du côté négatif de l’axe des entreprises caractérisées par l’activité de vente en gros (et également l’absence en leur sein d’activité productive) et par la localisation de leurs clients en Inde du Nord et du Sud. A contrario leurs fournisseurs et sous-traitants sont localisés plutôt à Bangalore et en Inde du Sud. Les entreprises bien représentées par cette tendance sont des entreprises de grossistes comme Ankit Silk Pvt Ltd, Sri Niketan, BMV Marketing… Ce sont donc avant tout des entreprises de négoce qui servent d’intermédiaires entre des producteurs locaux et des clients nationaux. Le côté positif de l’axe rassemble plutôt des entreprises de vente au détail dont les fournisseurs sont en Inde du Nord et du Sud et les clients à Bangalore. Les entreprises qui sont bien représentées par cette tendance n’intègrent également aucune activité productive et aucune autre activité marchande. On trouve ainsi les entreprises suivantes : Sreemati Silks, Rukmini Hall et Vijayalakshmi Silks & Saris.

Le troisième axe factoriel réintroduit une légère différenciation au niveau de la taille, mais c’est la position dans la filière de la soie qui semble faire la distinction entre les entreprises. On

trouve du côté positif de l’axe aussi bien des petits moulineurs (Bhagyalakshmi Silk Factory) que des gros exportateurs (Swan Silk House). Ces entreprises ont en commun une activité importante en début de filière (moulinage, tissage) et ont été créées entre 1970 et 1980. Du côté négatif, les entreprises sont encore plus hétérogènes au niveau des activités déclarées. Nous y trouvons des détaillants (M. Fazal & Sons), des grossistes (Aparnaa Saris), et des exportateurs (ESI limited, Pathi Exports…). Ces entreprises sont plutôt de grande taille et elles sont à la fois marquée par la localisation de leur fournisseurs (en Inde du Nord et à Bangalore) et par le fait qu’elles intègrent des activités de fin de filière, comme la teinture et l’impression (et aussi pour certaines d’entre elles la broderie). Elles sont aussi plus récentes que les précédentes.

Enfin, le quatrième axe factoriel met en avant les particularités de quelques entreprises dont certaines caractéristiques ne sont pas tout à fait conformes à ce à quoi on pourrait s’attendre compte tenu de leur activité. Ainsi cet axe reprend en partie la tendance lourde introduite par le premier axe factoriel, c’est-à-dire le niveau d’internationalisation des entreprises. Mais ici les entreprises les plus internationalisées sont plus petites et celles qui sont le plus caractérisées par le caractère local de leurs relations sont les plus grandes et surtout sont celles qui intègrent le plus d’activités. Cet axe met donc en avant des exceptions : de petits exportateurs (Harmony

Silk) ; des grossistes exportateurs qui sont seulement négociants et s’approvisionnent surtout de

manière locale (Bafna Silk) ; de grosses entreprises qui intègrent des activité de début de filière mais aussi de vente en gros (Prabhu Silk Mills) et parfois également de vente au détail (Karnataka State Silk Industrie Corporation).

Après le quatrième axe, les axes factoriels n’apportent plus beaucoup d’informations. Ces informations sont, de plus, trop spécifiques à quelques cas particuliers pour avoir un intérêt pour l’ensemble des entreprises. Cette étude permet de mettre à jour l’inadéquation de la catégorisation « a priori » des activités proposées par les pages jaunes de Bangalore, (en particulier en ce qui concerne les fabricants-grossistes, dont la catégorie recouvrait un multitude de situations) et confirme la nécessité d’établir une typologie « a posteriori » afin de disposer d’une description plus détaillée des entreprises, et par conséquent de pouvoir mener des analyses plus pertinentes sur l’utilisation des moyens de communication en fonction des types de firmes.

Tout d’abord, le graphique suivant permet de se rendre compte de l’inadéquation pour notre étude de la catégorie des pages jaunes. En effet, on y voit que le groupe des grossistes est divisé en quatre nouvelles catégories, que des nuances sont apportées parmi les entreprises qui s’étaient inscrites comme exportatrices dans les pages jaunes et que quelques détaillants sont devenus des moulineurs.

Graphique 4.3 : part d’entreprises concernées (en%) selon les catégories des pages jaunes

Une classification sur les coordonnées des individus (les entreprises) sur les axes factoriels donne donc des résultats intéressants. Dans un premier temps les entreprises sont séparées en deux groupes en fonction de l’importance de la présence d’interlocuteurs à l’étranger, c’est-à- dire de leur niveau d’internationalisation. Le premier groupe (A) rassemble les entreprises qui ont un réseau d’interlocuteurs essentiellement local. Le second (B), des entreprises dans

0 20 40 60 80 100

Détaillants Moulineurs Grossistes Exportateurs

Détaillants Moulineurs / Petits fabricants - grossistes

Petits négociants Grossistes exportateurs

lesquelles l'activité d’exportation est très développée (Cf. arbre hiérarchique de la classification planche 4.1). Ces deux groupes sont ensuite subdivisés en trois classes (1, 2, 3) qui apportent des précisions plus fines sur les différences entre les entreprises. Les graphiques 5.4 à 5.9 donnent le pourcentage d’entreprises de chaque classe. Ainsi 100 % des entreprises de la première classe (A1) ont une activité de vente au détail. Les classes obtenues sont les suivantes :

- LES ENTREPRISES LOCALES

Les trois premiers types de classes regroupent donc des entreprises qui sont plutôt de petite taille ou de taille moyenne, dont le réseau de clientèle est essentiellement local et qui intègrent peu d’activité productive sauf en ce qui concerne la troisième (A3).

La première classe (A1) regroupe des entreprises qui ont toutes une activité de vente au détail, des clients à Bangalore et des fournisseurs en Inde du Sud. Ces entreprises sont inscrites comme « détaillants » dans les pages jaunes. Ce sont de petites ou moyennes entreprises puisque la moitié d’entre elles ont moins de 10 employés et 44 % d’entre elles entre 10 et 50 employés. De plus, 44 % d’entre elles sont des entreprises récentes. Ces entreprises se localisent dans les quartiers où domine la vente au détail c’est-à-dire MG Road, Unity Building et le carrefour de Chickpet Road et BVK Iyengar Road (Cf. carte p. 4.7 et 4.8, planche 4.1)

M. Fazal & Sons (Q02)

Nous avions déjà rencontré le représentant de M. Fazal & Sons lors de notre premier séjour en avril 2001. Cette entreprise familiale de vente au détail, créée en 1910, possède deux boutiques voisines sur Commercial Street, une rue marchande à proximité de M.G. Road. L’une vend tous types de costumes, l’autre est plutôt consacrée aux produits en soie. Elle a pour particularité de faire travailler des personnes pour la broderie et la confection, ce qui explique le grand nombre d’employés qu’elle déclare. Ses fournisseurs sont localisés à Bangalore et en Inde du Nord. Elle est également particulière dans le sens où elle déclare exporter occasionnellement : de 10 à 100 pièces à destination de particuliers, des anciens résidents de Bangalore qui vivent désormais à l’étranger.

Photo 4.1 : l’intérieur de la boutique M. Fazal & Sons, C. Didelon, Avril 2001.

La deuxième classe (A2) réunit des entreprises qui ont toute une activité marchande de grossistes, et des fournisseurs à Bangalore. Pratiquement aucune d’entre elles n’a d’activité productive : seules 7 % ont des activités de toute fin de filière (impression ou broderie). Le nombre de leurs fournisseurs et de sous-traitants décroît rapidement avec la distance. Elles sont par contre très présentes sur le marché de l’Inde du Sud (93 % d’entres elles) et de l’Inde du Nord (80 % d’entres elles). La modalité « moins de 10 employés » dans laquelle 60 % des entreprises de cette classe sont représentées confirme qu’il s’agit d’entreprises de petite taille. Nous sommes donc en présence ici de petites entreprises familiales de négoce ; elles sont extrêmement concentrées autour de J.M. Road, qui est par excellence le lieu du négoce en gros de la soie à Bangalore (Cf. planche 4.1). Ces entreprises n’ont pas besoin de beaucoup d’espace dans la mesure où, dans la grande majorité des cas, elles ne produisent pas. Elles ont seulement besoin d’un bureau et d’une pièce d'exposition. Une seule d’entre elles est localisée hors du centre traditionnel du négoce de la soie : c’est aussi la seule qui n’appartiennent pas à une family business et dont la soie n’est pas l’activité traditionnelle de la famille (B.M.V. Marketing).

Sesha Silks (Q11)

Cette petite entreprise de vente en gros (7 employés) spécialisée dans les tissus tissés à la main se trouve au cœur du quartier de la soie : Jumma Masjid Road. Elle n’intègre aucune activité productive. Le propriétaire est un ancien homme de loi qui est revenu à l’activité traditionnelle de son père : le négoce de soie. La plupart de ses fournisseur sont en Inde du Sud et au Karnataka et font partie de la « cottage industry ». Ainsi, l’entreprise passe commande à des maîtres tisserands localisés

dans les villages, fixe les prix et ses exigences en terme de qualité. Ce n’est pas l’entreprise qui fournit les matières premières. 84 % de ses clients sont localisé au Karnataka, et une poignée d’entre eux se trouve en Inde du Nord.

Photographie 4.2 : Jumma Masjid Road, C. Didelon, octobre 2002

La troisième classe (A3) regroupe des entreprises de taille moyenne (77 % d’entre elles ont entre 10 et 50 employés), présentes surtout dans les activités productives de début de filière : moulinage et tissage. Le nombre de relations de ces entreprises décroît fortement en fonction de la distance des fournisseurs sauf en ce qui concenre les fournisseurs étrangers. Elles ont majoritairement leur clientèle à Bangalore. Nous avions classé 62 % de ces entreprises dans la catégorie moulineur (qui n’est représentée dans aucune autre classe), 31 % dans la catégorie grossiste et 8 % dans la catégorie détaillants. La catégorisation « a posteriori » prend ici tout son intérêt. Elle montre que nous sommes en présence du groupe original des moulineurs et petits fabricants-grossistes tel que Bhagyalakshmi Twisting Factory. Ces entreprises, plutôt en amont de la filière de la soie, se trouvent en premier lieu en périphérie de Jumma Masjid Road puis dans la périphérie du centre ancien, dans des quartiers qui sont assez denses mais où il y a quand même assez d’espace dans les maisons pour abriter les machines-outils de cette industrie domestique. Dans la plupart des cas elles sont plutôt localisées à l’ouest de la ville.

Bhagya Lakshmi Silks (Q07)

L’enquête dans cette entreprise s’est déroulée en présence de toute la famille. En effet, Bhagya Lakshmi Silks est une entreprise domestique et familiale. Elle possède 10 machines qui sont dans la maison et travaille avec 4 ou 5 clients qui sont en même temps les fournisseurs. Généralement les clients apportent les fils de soie et viennent les reprendre une fois qu’ils sont doublés et torsadés.

Photographie 4.3 : préparation en famille des écheveaux de soie torsadée avant une livraison, C. Didelon, 2002

- LES ENTREPRISES INTERNATIONALISEES

Le second groupe rassemble des entreprises qui ont des clients et des fournisseurs dans les pays étrangers. Elles se caractérisent également par une forte intégration des activités productives et une taille généralement plus importante que celles du groupe précédent.

La quatrième classe (B1) est la plus hétérogène. Elle regroupe plutôt des entreprises de grande taille, dont la majorité exercent une activité de vente en gros, mais aussi d’exportation et de vente au détail. Elles s’approvisionnent surtout en Inde du Sud et à Bangalore mais aussi en Inde du Nord et parfois dans les Pays étrangers. Elles ont des sous-traitants et des clients partout. La date de création ne semble pas du tout significative. Cette classe regroupe de grandes entreprises de grossistes dont certaines sont peut-être en train de se lancer sur le marché international. 64 % de ces entreprises se déclaraient « grossistes » et 36 % « exportateurs ». Ces fabricants-grossistes / exportateurs, sont également localisés dans le

centre ancien notamment autour de Jumma Masjid Road, et aussi en périphérie, mais un peu plus vers l'Est que les entreprises de la classe précédente.

Shri Niketan (Q05)

Cette entreprise familiale, sur Jumma Masjid Road, qui compte 105 employés, est surtout caractérisée par la vente en gros. Mais elle intègre également des activités productives de fin de filière (impression). Ses fournisseurs sont localisés en Inde du Nord, mais surtout à Bangalore, où elle a également des sous-traitants. Ses clients sont dans toute l’Inde et elle se lançait dans l’exportation avec les Etats-Unis depuis 1 an et avec l’Espagne et l’Italie depuis 6 mois au moment de l’enquête.

La cinquième classe (B2) est composée d’entreprises qui toutes ont des clients à l’étranger mais qui en ont également dans tous les autres espaces. Elles sont peu nombreuses à intégrer des activités productives, par contre elles sont 90 % à sous-traiter une partie de leur production à Bangalore. 90 % d’entre elles ont des fournisseurs à Bangalore et 80 % dans des pays étrangers. La moitié a aussi une activité de vente en gros. La date de création et la taille semblent variables. Nous sommes donc en présence ici de d’exportateurs grossistes. Ces entreprises sont plutôt localisées en périphérie de Jumma Masjid Road, dans le quartier de Chickpet ou au sud-est du centre ancien. Comme elles ne produisent pas, dans leur grande majorité, on peut faire l’hypothèse que leur localisation soit due à la recherche de la proximité avec leur fournisseur. Pour celles qui sont plus excentrées, il peut s’agir d’une volonté de s’éloigner des quartiers denses et surpeuplés où les exportateurs n’aiment guère recevoir leur clientèle étrangère comme dans le cas de Amba International, localisée dans une des banlieues résidentielles chics de Bangalore : à Jayanagar.

Devatha Silk Kendhra (Q50)

Cette entreprise familiale de taille moyenne (30 employés) occupe sur Avenue Road, un immeuble qu’elle partage avec les autres entreprises de la famille. Elle est surtout consacrée à la vente en gros, mais une partie de son activité marchande est dédiée à l’exportation. Elle n’intègre aucune activité productive. Tous ses fournisseurs sont localisés à Bangalore, la plupart de ses clients en Inde du Nord. Elle exporte des tissus non teints à Singapour depuis 1999 et des vêtements aux Etats-Unis depuis 2001.

Photographie 4.4 : l’immeuble de Devatha Silk Kendra, C. Didelon, 2001.

La sixième classe (B3) enfin réunit des entreprises exportatrices dont la clientèle est exclusivement localisée à l’étranger. Toutes ont aussi des fournisseurs à l’étranger, ce qui n’exclut pas d’autres sources d’approvisionnement. Elles sont marquées leur forte implication dans les activités productives, surtout en amont de filière (toutes intègrent le moulinage et le tissage)80. Elles sont plutôt assez récentes (57 % d’entres elles ont été créées dans les années

1980) et de grande taille (86 % ont plus de 50 employés). Ces entreprises étaient inscrites dans la catégorie « exportateur » des pages jaunes. Ce sont de grosses entreprises d’exportation. Leur localisation en périphérie des entreprises est certainement déterminée par les mêmes raisons que précédemment. En effet, même si elles sont périphériques, elles restent relativement proches du centre et surtout il est très rare qu’il y ait des unités de production sur place, alors qu’elles intègrent beaucoup d’activités productives. Ces activités sont « rejetées » dans des ateliers en périphérie. Une seule de ces entreprises est localisée à proximité du centre

ancien.

Siltex International (Q25)

Cette grosse entreprise (350 employés) intègre de nombreuses activités productives (moulinage, tissage, teinture) et est exclusivement consacrée à l’exportation. Ses fournisseurs sont tous en Chine et elle a quelques sous-traitants à Bangalore. Ses clients sont dans le monde entier : Etats-Unis, Scandinavie, Allemagne, Australie, Liban… Ses bureaux luxueux occupent l’étage d’un immeuble de St Mark Road, une large avenue perpendiculaire à M.G. Road.

La comparaison des deux catégories (« a priori » / « a posteriori ») permet de comprendre les problèmes posés par la nomenclature initiale des pages jaunes. En effet, la catégorie des grossistes recouvrait beaucoup de situations très différentes, du négociant à l’exportateur qui intègre des activités productives. En outre de nombreux grossistes semblent être en train de se lancer dans l’exportation ou d’être sur le point de le faire, venant ainsi brouiller la typologie « a priori ». L’exportation semble être une sorte d’idéal. I. Géneau de Lamarlière et J-F Staszak (2000, p.59) montrent en effet que l’élargissement des circuits marchands ne relèvent pas de la seule logique économique mais qu’ils comportent une dimension idéologique mobilisant une « utopie planétaire ». C’est peut-être cette idéologie qui pousse les entrepreneurs à se lancer dans l’exportation.

Toutefois, les catégories basées sur les pages jaunes de Bangalore81 nous ont permis, d’une part

de comprendre comment s’associaient les entreprises dans les différentes catégories, et d’autre part de valider la typologie a posteriori. Celle-ci semble plus pertinente que celle que nous avions utilisée au départ. Elle nous servira par la suite de référence pour analyser les stratégies des entreprises face aux technologies d’information et de communication.

4.3. TYPOLOGIE DE L'UTILISATION DES MOYENS DE COMMUNICATION DANS LES