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Types de lecture volontaire et la force d’investissement

développementale transversale

Chapitre 5. L’analyse des questionnaires

5.2. Rapport à la l’écrit général

5.2.1. Types de lecture volontaire et la force d’investissement

Nous interrogeons ici les pratiques scripturales des étudiants en termes de types de lecture-écriture. Nous avons dans notre questionnaire réservé une question à choix multiple et à échelle graduée aux types de lecture volontaire que pratiquent les étudiants. Nous avons demandé aux enquêtés d’associer à chaque type de texte une fréquence de lecture, qui va de jamais à toujours. Nous avons fait le choix de séparer la lecture de l’écriture en vue d’établir des comparaisons entre les deux modes.

Nous tenons à rappeler, avant de discuter les résultats, que nous nous inscrivons dans la logique des genres de discours qui formule des critiques assez virulentes contre la classification des productions scripturales en types de textes (cf.2.8.1.2). Le recours aux notions de type et de texte dans le cas de la question 9 se justifie de deux manières. Premièrement, le type peut avoir une fonction d’hypéronymie, puisqu’un seul type regrouperait par définition un ensemble de genres qui présentent des similitudes. Ceci nous a permis de réduire (voire de clore) la liste des possibilités de réponses.

Deuxièmement, nous permettons de recourir aux types de textes dans un soucis d’adaptation, comme le recommandent les méthodologues, au jargon des étudiants. C’est aussi dans ce sens que nous avons pris le soin de donner quelques exemples de genres les plus représentatifs de chaque type de texte.

161 Le graphique 11 représente les réponses des étudiants à la question : Que lisez-vous en dehors de vos études ?

Graphique 11. Types lus volontairement par les étudiants

Nous remarquons une forte concentration des réponses sur les publications sur internet, que nous avons décidé de ne pas inclure dans les types de textes à cause de leurs hétérogénéités. 44,7% des étudiants interrogés affirment lire toujours des publications sur internet et 33% le font souvent. Seuls 7 répondants attestent ne jamais lire ce genre de textes. Viennent après les textes de type informatif, avec 14,4% des étudiants qui affirment avoir souvent eu affaire aux textes informatifs. 53 étudiants soutiennent lire souvent ce type de textes.

Par ailleurs, certains pourraient supposer a priori un rapport très positif aux textes littéraires chez les étudiants inscrits dans un département de Lettres Françaises, où ils ont affaire à plusieurs modules de littérature. Notre enquête nuance largement une telle supposition. Rappelons la raison la plus évoquée quand nous avons demandé à nos enquêtés pourquoi ils avaient choisi la spécialité Sciences du langage. C’était pour fuir la littérature, nous disaient près de la moitié des étudiants (cf.3.3). La nuance s’accentue davantage quand il n’y a que 7 étudiants

Des textes littéraires Des textes informatifs Des textes scientifiques Des extes argumentatifs

Des publications sur internet Jamais Parfois Souvent Toujours

162 qui affirment pratiquer des lectures des genres littéraires d’une manière très régulière.

En dernier lieu figurent les textes scientifiques et les textes argumentatifs. Le bleu qui représente l’item jamais, dans le graphique 11, s’élève considérablement pour ces deux types de textes. Ceci ne favorise aucunement l’acculturation aux discours universitaires de recherche que nous avons définis comme obéissant à la rhétorique de la science et dominés par l’argumentatif. Si les étudiants ne sont pas habitués à l’argumentatif, et encore moins au scientifique, vouloir les initier à l’écriture de recherche s’annonce déjà comme une tâche compliquée.

Les types de textes lus peuvent avoir une influence considérable sur les types d’écrits effectués. Le graphique 12, qui dévoilent les réponses des étudiants à la question « Quels types de textes produisez-vous en dehors de vos études ? », appuie cette idée.

Graphique 12. Textes produits volontairement par les étudiants Des textes littéraires Des textes informatifs Des textes scientifiques Des textes argumentatifs

163 Les étudiants disent produire de l’informatif plus que tout autre type de texte. Pour être plus précis, 61,3% d’entre eux affirment écrire « toujours » des textes informatifs et 20,7% le font d’une manière régulière (souvent).

Ce sont les messages électroniques qui reviennent souvent en exemple dans les commentaires des étudiants. Nous pouvons y lire ceci : « la plupart de mon temps je le consacre aux discussions sur facebook et c’est là que j’écris le plus ». Ou encore ceci : « j’écris toujours des messages sur les réseaux sociaux, c’est devenu une formalité, voire un besoin ».

Comme en lecture, les autres types de textes semblent très peu produits par les étudiants. Pour les textes littéraires, la tendance s’inverse par rapport aux textes informatifs. Et c’est le texte scientifique, juste après l’argumentatif, qui est le moins pratiqué par les étudiants interrogés, parce que probablement, ils ne se sentent pas concernés par les textes scientifiques vu qu’ils ne sont « que des étudiants », comme le formule en commentaire un étudiant de L3.

Ceci dit des types de textes que les étudiants choisissent volontairement de lire et d’écrire en dehors des tâches estudiantines, qu’en est-il de leur force d’investissement dans ces activités de lecture et d’écriture ?

Nous avons montré dans la partie théorique que la force d’investissement se mesure par le temps consacré à la lecture-écriture volontaire des types de textes précédemment cités. Ce temps, nous avons choisi de le compter en quatre tranches de durées hebdomadaires : moins de 1 heure, entre 1 et 3 heures, entre 3 et 5 heures, plus de 5heures.

La question 10 du questionnaire s’annonçait ainsi : Combien de temps consacrez-vous par semaine à la lecture volontaire de ces genres ? Nous avons demandé aux étudiants de choisir une des quatre possibilités relatives aux quatre tranches de temps. Les réponses des étudiants se trouvent représentées par le graphique 13.

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Graphique 13. Temps consacré à la lecture volontaire par semaine

En ce qui concerne l’écriture, la question 13 (Combien de temps consacrez-vous par semaine à l’écriture volontaire de ces gens ?) interroge les étudiants sur leur force d’investissement en écriture volontaire. Le graphique 14 présente les résultats obtenus.

Graphique 14. Le temps consacré à l’écriture

Considérons dans un premier temps les deux graphiques séparément. Les réponses de plus de la moitié des étudiants font état d’un temps de lecture qui va de 1 heure

20% 52% 18% 10% Moins de 1h. De 1h à 3h De 3h à 5h Plus de 5h 30% 36% 21% 13% Moins de 1h De 1h à 3h De 3h à 5h Plus de 5h

165 à 3 heures par semaine. Sont rares en effet ceux qui affirment consacrer plus de 5 heures par semaines à la lecture.

En comparant les deux graphiques, nous constatons une diminution relative du temps de l’écriture par rapport à la lecture. Le taux des étudiants qui affirment consacrer moins de 1 heure par semaine à l’écriture augmente de 10%. Pouvons-nous supposer ici une certaine difficulté de passage à l’écriture ? Pouvons-Pouvons-nous présumer des représentations différentes entre la lecture et l’écriture ?