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Partie 1: L’information du patient sur les effets indésirables de sa chimiotherapie

II. Les effets indésirables des chimiothérapies

3. Prise en charge des effets indésirables

3.1. Troubles psychiques

Le cancer s’impose et le patient ne le choisit pas. Il est compréhensible d’éprouver des difficultés à faire face à une telle épreuve. Un certain nombre de situations pourront susciter détresse psychologique, angoisse, solitude voire dépression. Des études ont été réalisées et proposent des réponses chiffrées à cet effet indésirable très subjectif. D’après une étude réalisée au Pakistan en 2010, 66% des patients atteints de cancer souffrent de dépression et d'anxiété (66). Plus spécifiquement, une étude réalisée en 2011 en Australie estime que 35% des patients atteints de cancer ressentent de la détresse (67). On retient que près de la moitié des patients ont ressenti à un moment donné des difficultés d’adaptation à leur état de santé.

Mais chaque individu vivra les étapes qu’il rencontrera à sa façon, en fonction de son histoire, des évènements rencontrés, de sa sensibilité personnelle… Il s’agit des étapes du deuil, deuil de l’ancien état de santé se manifestant chez tous les patients chroniques. Les troubles psychologiques se produiront à des moments distincts, avec des symptômes différents et seront d’intensité et de durée variables. Comme le met en évidence une étude précédemment citée, il n'y a pas de différence significative entre le sexe, l'éducation, le revenu, la profession, le type de cancer, la durée de la maladie et le mode de traitement.

3.1.2. Facteurs de risque

Ils sont nombreux et se retrouvent tout au long de la prise en charge du patient cancéreux. En voici la liste :

- L’annonce du diagnostic.

- Les perturbations physiques liées à la maladie.

- Les effets indésirables du traitement par chimiothérapie.

- Le manque d’informations.

- Les intervalles entre deux périodes de traitement.

- La relation aux autres (culpabilité, angoisse de l’entourage, …)

 Molécules en cause

On ne peut pas parler de molécules en cause : tout traitement anticancéreux, même les thérapies ciblées jugées moins perturbantes pour le patient, est potentiellement anxiogène. Le ressenti du patient est subjectif.

3.1.3. Thérapies de soutien

Lorsque l’entourage et les membres de l’équipe médicale sont dépassés par les problèmes psychologiques du patient, ce dernier peut être adressé à un psycho-oncologue. Une rencontre avec le

psychologue ou le psychiatre est une aide précieuse. Elle peut se faire à la demande du patient mais

elle est le plus souvent proposée par l’équipe soignante. Ces professionnels peuvent entendre les souffrances et les angoisses des patients et les décharger en partie de ceux-ci. L’accompagnement peut se faire individuellement ou en groupe.

A l’hôpital, les patients sont adressés à des professionnels exerçant dans l’établissement ou en ville. Hors de l’hôpital, la rencontre avec ceux-ci se fait par l’intermédiaire de Réseaux Régionaux en Cancérologie ou d’associations.

A la différence du psychologue, le psychiatre pourra prescrire des médicaments anxiolytiques ou antidépresseurs. Le recours à de tels médicaments est envisagé lorsque la personne présente des symptômes intenses qui perdurent et qui gênent la vie quotidienne. Le traitement sera surveillé de près et réévalué régulièrement. (69)

3.1.4. Conseils

L’accompagnement psychologique par un professionnel peut être complété par d’autres formes de

soutien : groupes de paroles dans des associations ou établissements de santé, espaces d’informations

et de rencontres dédiés au cancer ou encore forums sur Internet (avec vigilance toutefois).

Conserver ou non une activité professionnelle pendant le traitement dépend de la maladie et de

l’état de santé mais aussi des préférences du patient. Qu’il en ait ou non les capacités physiques, il est libre de maintenir son activité ou au contraire, de se reposer à domicile. Maintenir une activité professionnelle peut être cependant bénéfique, afin de se sentir utile à la société et d’éviter les idées noires. Le patient doit savoir qu’il est en droit de demander un aménagement de poste, des horaires adaptés ou même un mi-temps thérapeutique. (69)

Récemment, l’activité physique pratiquée pendant le traitement par chimiothérapie a été reconnue bénéfique. Plusieurs études précisent qu’elle peut réduire certains effets indésirables et plus

généralement, qu’elle contribue à améliorer la qualité de vie physiologique et psychologique du patient. Un programme d’exercice personnalisé, variable et proposant diverses activités sportives est nécessaire. Les études ont été réalisées en Italie et aux Etats Unis entre 2012 et 2013. (70–72)

3.1.5. Traitements complémentaires

Pour agir sur le psychisme, les traitements homéopathiques suivant devront être pris selon l’échelle : 9 CH (ou Centésimale Hahnemannienne) une dose le 1ère jour, 12 CH une dose le 2ème jour, 15 CH une dose le 4ème jour et 30 CH une dose le 8ème jour ou pour simplifier, 3 granules 15 CH une fois par jour. Contre l’angoisse, proposer en alternative aux anxiolytiques :

- Aconitum napellus : contre les crises d’angoisse.

- Arsenicum album : en cas d’anxiété chronique avec état d’agitation.

Contre la nervosité et le stress, proposer :

- Argentum nitricum : en cas de déséquilibre psychique et nerveux avec précipitation et hâte. - Gelsemium : en cas d’anxiété d’anticipation et tremblements à la moindre émotion.

- Ignatia : en cas d’hypersensibilité réactionnelle à une épreuve. Contre la lenteur, proposer :

- Graphites : en cas d’inactivité, de lenteur d’exécution et de paresse. - Baryta carbonica : en cas de ralentissement intellectuel et physique.

- Zincum metallicum : en cas d’asthénie psychique et nerveuse avec épuisement ou dépression.

Contre la dépression, proposer l’homéopathie à la place des antidépresseurs contourne le problème des effets indésirables et des interactions possibles de ces derniers avec les anticancéreux :

- Sepia : en cas d’idées noires vis-à-vis de l’entourage, de sa personne, … - Aurum metallicum : en cas d’idées suicidaires.

La phytothérapie est indiquée en cas de nervosité et troubles du sommeil. On retrouve :

- La Valériane, Valeriana officinalis, à la posologie de 2 à 3 g par jour en une prise le soir en cas d’insomnie ou en 2 à 3 prises par jour en cas de nervosité journalière.

- La Passiflore, Passiflora incarnata, à la posologie de 0,5 à 2 g par jour en 2 à 3 prises.

- Le Tilleul, Tilia platyphyllos, à la posologie de 2,5 à 5 g par jour en 3 prises.

- Le Houblon, Humulus lupulus, à la posologie de 0,5 à 2 g par jour en 1 à 3 prises.

- L’Eschscholtzia, Eschscholtzia californica, à la posologie de 1 à 4 g par jour en 1 à 2 prises. - L’Aubépine, Crataegus laevigata, à la posologie de 160 à 900 mg par jour en 2 à 4 prises.

- La Mélisse, Melissa officinalis, à la posologie de 2 à 3 g en 3 prises par jour. (73)

Les médecines complémentaires, débutées à l’initiative du patient, peuvent l’aider à se montrer actif et plus dynamique dans le combat à mener. Il est libre de les utiliser s’il juge qu’elles l’aident psychologiquement à condition d’en avoir informé le médecin spécialiste au préalable. Ne remplaçant pas les traitements conventionnels, elles ne doivent en aucun cas interférer avec ceux-ci.