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Partie 1: L’information du patient sur les effets indésirables de sa chimiotherapie

I. La place de la chimiothérapie dans le traitement du cancer

3. Prise en charge globale du patient sous chimiothérapie

3.2. Les soins de support

Complémentaires aux traitements spécifiques anticancéreux, les soins de support participent à la prise en charge globale du patient.

3.2.1. La définition

Tout patient, quelque soit son lieu de prise en charge, doit avoir accès à des soins de support. Ils sont définis en oncologie comme « l’ensemble des soins et soutiens nécessaires aux personnes malades

tout au long de la maladie conjointement aux traitements oncologiques spécifiques, lorsqu’il y en a ».Les soins de support ne constituent pas une nouvelle discipline ; ils correspondent à une

coordination qui doit mobiliser des compétences et organiser leur mise à disposition pour le patient

et ses proches. Ils font désormais partie de la démarche de cancérologie et sont déterminants en terme de qualité de vie. (32)

Le plan Cancer 2003-2007 prévoyait d’assurer au patient un accompagnement global de la personne, au-delà des protocoles techniques, par le développement des soins complémentaires et palliatifs. Ainsi, la mesure 42 a pour but d’accroitre les possibilités pour les patients de bénéficier de soins de

support et de renforcer les efforts faits dans la prise en compte de la douleur et dans le soutien

psychologique et social. Pour cela, il était prévu de créer des unités mobiles de soins de support en oncologie, dans les centres spécialisés et au sein des réseaux : médecins de la douleur, assistants sociaux, psychologues, kinésithérapeutes, nutritionnistes, …, d’accroître les possibilités de consultations psycho-oncologiques de soutien, de former les soignants et les médecins à la psychologie de l’accompagnement du patient et d’améliorer le soutien aux familles de patient. (23)

3.2.2. Les domaines et limites

Les patients porteurs de cancer présentent des symptômes multiples (dus à la tumeur elle-même ou à ses traitements spécifiques) dont il convient de faire le diagnostic et d’y opposer rapidement un traitement adapté. Ainsi, les soins de support sont décrits comme des « traitements non spécifiques » de la maladie cancéreuse. La prise en charge se fera suivant deux objectifs : (18)

o L’objectif d’accompagnement du traitement spécifique à visée curative (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie) pour en faciliter la réalisation. Les symptômes directement liés à la tumeur sont peu présents si le stade est peu avancé. Par contre, les traitements curatifs sont susceptibles d’entrainer une symptomatologie qu’il est nécessaire de maitriser afin que le confort du patient soit suffisant pour qu’il accepte de recevoir l’ensemble du traitement prévu.

Figure 13 - Les soins de support associés au traitement curatif (33)

Note : Traitements non spécifiques = soins de support

o L’objectif central, voire unique, du traitement palliatif dont la mise en œuvre n’est justifiée que par l’existence de symptômes détériorant la qualité de vie. Les traitements palliatifs s’adressent à des patients pour lesquels il n’existe plus de projet thérapeutique susceptible de les guérir. La prise en charge repose sur l’existence de symptômes détériorant la qualité de vie (douleur, dénutrition, troubles cognitifs, …).

Figure 14 - Les soins de support associés au traitement palliatif (33)

Ainsi, pendant la maladie et lors de ses suites, en complément des traitements spécifiques du cancer, les soins de support répondent à des besoins qui concernent principalement la prise en compte de : (34)

- La douleur,

- La fatigue,

- Les problèmes nutritionnels,

- Les troubles digestifs,

- Les troubles respiratoires et génito-urinaires,

- Les problèmes odontologiques,

- Les difficultés sociales,

- La souffrance psychique,

- Les perturbations de l’image corporelle,

- Et l’accompagnement de fin de vie des patients ainsi que de leur entourage.

Les soins palliatifs, tels que définis par la loi, intègrent totalement la problématique des soins de support.

3.2.3. L’organisation

La mise en œuvre des soins de support nécessite une réflexion conjointe entre les équipes cliniques et les différentes ressources en soins de support. Il est nécessaire de recenser les compétences en soins de support existantes et de les localiser afin d’orienter efficacement le patient en fonction de ses besoins. Ces compétences sont assurées par les unités de lutte contre la douleur, l’équipe mobile de soins palliatifs, les structures de psycho-oncologie ou d’accompagnement social, les structures formées dans les domaines de la nutrition ou de la réadaptation fonctionnelle, … Une bonne organisation nécessite l’anticipation des besoins et le repérage des situations à risque, permettant l’orientation précoce des patients vers la prise en charge la plus adaptée.

Les soins de support, comme les soins en cancérologie, sont basés sur une prise en charge globale, accessible et continue. Leur organisation s’appuie ainsi sur les ressources existantes, mobilise les compétences disponibles et crée si besoin un accès aux compétences non disponibles. Ceci implique :

- L’accès pour tout patient et son entourage aux compétences requises incluant la prise de

connaissance des ressources proposées avant le début du parcours thérapeutique à travers le livret d’accueil de l’établissement, le site Internet de l’hôpital, les réseaux de santé ou les associations de malade.

- La possibilité pour les professionnels de santé de faire appel à l’ensemble des

compétences qui fonctionneront de façon coordonnée.

- Le lien avec les réseaux de santé, l’hospitalisation à domicile, les SSIAD et les

professionnels de santé libéraux de ville (médecin traitant, pharmacien).

Ce lien étroit avec les acteurs de ville permet de répondre à la demande des patients en leur assurant les conditions nécessaires à une bonne continuité des soins et à une prise en charge d’égale qualité à leur domicile. Cette coordination doit pouvoir s’appuyer sur une information partagée via le dossier médical partagé ou l’échange de données médicales transmissibles. (34)