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Travail collectif et les renouvellements de vos ressources  D’abord, nous nous sommes intéressée au D’abord, nous nous sommes intéressée au

mathématiques au collège

4.2 Une vision panoramique du travail documentaire des enseignants des mathématiques au collège en France mathématiques au collège en France

4.2.4 Travail collectif et les renouvellements de vos ressources  D’abord, nous nous sommes intéressée au D’abord, nous nous sommes intéressée au

travail collectif des enseignants (question 9, annexe 9). Notre première question a été de savoir si les enseignants participent à des collectifs : APMEP, IREM, collectif dans l’établissement et autres. La première chose que nous avons constatée est qu’il y a 274 (67%) répondants qui ne disent participer à aucun collectif (Figure 4.10), d’ailleurs ces enseignants n’ont pas désigné d’autres collectifs dans l’option « autre » qui était ouverte (9,2 % des enseignants l’ont rempli) ; il y a, par ailleurs, trois enseignants (0,7%) qui participent au moins à quatre

collectifs, parmi eux Anna et Cindy. Figure 4.10 – Graphique de nombre des collectifs auxquels un enseignant participe

Parmi les collectifs identifiés, 43 enseignants participent à l’IREM, 27 à l’APMEP, 66 à un collectif dans l’établissement et 38 autres. Nous pouvons observer dans cette question que le mot « collectif » pour les enseignants n’est pas forcement associé au travail qu’ils réalisent à l’intérieur de leur établissement. Nous avons utilisé le mot « collectif » dans le questionnaire qui est assez courant dans notre domaine de recherche, mais qui semble avoir une autre signification chez les enseignants que notre questionnaire n’a pas réussi à repérer. Celui-ci nous fait remettre en cause la formulation de la question, puisque nous aurions des réponses très différentes si nous avions demandé si les enseignants échangeaient avec des collèges dans et hors établissements.

Ensuite, nous avons aussi interrogé les enseignants pour savoir s’ils utilisaient des espaces de stockage en ligne, puisque cela peut favoriser l’échange à l’intérieur des collectifs (question 10). Nous avons que 74% (soit 302) des répondants utilisent ou moins un espace de stockage, dont 42 % (soit 172) utilisent plus qu’un espace de stockage. Nous soulignons ici l’importance des plateformes en nuage pour stocker et/ou partager leurs ressources.

Pour finir, nous nous sommes intéressée à la question du renouvellement des ressources, qui est liée à notre intérêt de recherche pour analyser les événements qui transforment les systèmes de ressources des enseignants (§ 2.5). D’abord, nous avons considéré les

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circonstances qui ont provoqué des changements dans les ressources utilisées par les enseignants (question 11, annexe 9). Ainsi, nous avons proposé treize possibilités (Figure 4.11).

Figure 4.11 – Graphique de fréquence de réponses des raisons ayant amené à supprimer une ressource d’un répertoire partagé

Parmi les options proposées les trois réponses les plus fréquentes sont : les changements de programme (189 répondants, 46%), l’échange d’expérience avec un collègue (176 répondants, 43%) et une découverte fortuite sur internet (121 répondants, 30%) et 17 personnes ont signalé avoir d’autres raisons.

Par ailleurs, nous nous sommes intéressée aux stratégies adoptées par les enseignants devant un manque de ressources (question 12, annexe 9). Ainsi, nous avons demandé « la dernière fois

que vous avez réalisé qu’une ressource vous manquait, qu’avez-vous fait ? ». Nous avons proposé cinq

options que nous présentons ici avec leurs pourcentages respectifs : 81% (333) des enseignants « recherche[nt] sur internet », 43% (176) des enseignants « demande[nt] à un collège », 13% (55) des enseignants « discute[nt] dans un collectif de collègues », aussi 13% des enseignants « recherche[nt] dans une revue sur l’enseignement de mathématiques » et 5%

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(22) des enseignants affirment avoir d’« autres » stratégies. Nous réaffirmons ici l’importance d’internet pour le travail documentaire des enseignants qui ont répondu le questionnaire. Par rapport à nos sujets de recherche, nous avons que Viviane répond qu’elle ne participe à aucun collectif. Notre suivi du travail de Viviane nous permet de montrer ici que la compréhension du travail collectif par l’enseignante est différente de celle assumée dans la thèse. Nous avons montré dans nos analyses (§ 7 et § 8) la forte implication de l’enseignante dans le travail collectif dans l’établissement. Dans le cas d’Anna, nous avons qu’elle est dans un groupe restreint des enseignants qui annoncent participer à plusieurs collectifs, ce qui est aussi confirmé dans nos analyses (§ 5 et § 6). D’ailleurs, par rapport aux espaces de stockage de ressources en ligne, Anna utilise « toujours » trois espaces de stockage pour pouvoir partager ses ressources avec plusieurs autres collectifs auxquels elle participe, tandis que Viviane utilise un pour partager les ressources avec les collègues dans son établissement. Nous avons aussi observé des différences entre les événements qui sont marqueurs des transformations dans le système de ressources pour les deux enseignantes analysées. Nous avons des événements qui ont transformé le système de ressources d’Anna et pas de Viviane, ce sont : « participation à un processus de conception collaborative de ressources », « discussion dans un

groupe de recherche », « participation à un congrès » et « une découverte fortuite sur internet ». Nous

observons que ces circonstances sont très liées à la forte liaison d’Anna avec la recherche (§ 3.3.2). Les autres circonstances sont communes aux deux enseignants : « discussion dans une

réunion du collège », « les changements de programme », « un changement d’établissement scolaire », « un changement de niveau d’enseignement » et « échange d’expérience avec un collègue ».

En ce qui concerne les stratégies adoptées par les deux enseignantes face au manque de ressources, nous avons constaté des différences et similitudes dans le cas de Viviane et Anna. D’abord les similitudes puisque quand les deux enseignantes font face à un manque de ressources elles « demande[nt] à un collègue » et « recherche[nt] sur internet ». Ensuite les différences puisqu’Anna a comme autre stratégie de faire des « discussions dans un collectif de collègues » et elle « recherche [les ressources manquantes] dans [des] revue sur l’enseignement de mathématiques ». Nous observons ici encore une fois l’influence du travail collectif et de la recherche sur le système de ressources d’Anna.

Dans cette section, nous avons mis en évidence que c’est le travail collectif dans l’établissement qui est le plus fréquent (la notion de collectif et de travail collectif sont sujettes à interprétation du répondant : nous pouvons faire l’hypothèse que, pour la plupart des enseignants, les réunions ordinaires – conseils d’établissement, réunion avec des collègues…

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ne sont pas considérées comme des occasions de « collectifs »). D’ailleurs, très peu des enseignants participent à plus de deux collectifs pour créer ses ressources. Les ressources en ligne sont aussi très marquantes pour les enseignants puisqu’elles sont utilisées pour stocker les ressources, mais aussi comme un moyen de faire face à un manque de ressources et elles permettent de gérer des changements fortuits sur les ressources. Pour finir, nous avons remarqué que c’est pour faire face à un changement de programme ou comme résultat d’échanges avec des collègues, que les enseignants ont plus tendance à renouveler leurs ressources.

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